Les vertus de l’allègement

Il y a trois ans de cela, j’ai vendu ma maison normande dans laquelle je vivais depuis 16 ans. Depuis déjà des années, je la vidais, en douceur, par volonté d’ascétisme autant que par besoin d’alléger le poids de cette coquille que je trainais en permanence derrière moi tel un bon gros escargot. J’ai profité de ce déménagement pour accélérer le processus. Au final, je me suis séparé d’environ 80 % de ce que je possédais. D’abord pour des raisons purement pratiques (j’avais décidé d’habiter dorénavant dans un endroit moins spacieux), mais surtout pour me sentir plus léger, matériellement comme spirituellement.

Et ça a plutôt bien marché.

En m’engageant sur cette voie, je me suis inscrit sans le savoir à l’époque dans un courant philosophique en vogue : le minimalisme. Le principe est simple : vivre avec le moins d’objets possible.

La démarche demande un véritable engagement, forcément, pour les enfants gâtés de la société de consommation que nous sommes. D’abord parce que face à chaque objet, le dilemme est plus ou moins douloureux : je garde, ou je m’en sépare ? La décision est simple lorsqu’il est réellement utile au quotidien. Une brosse à dents, ma veste en cuir de tous les jours, ma casserole, mon livre de chevet, ma table à manger, et bien sûr mon inséparable téléphone portable. J’en ai besoin, je garde. L’écrémage se complique quand l’objet en question touche au confort. Dans ce cas, il faut trancher, se montrer courageux au prorata de sa motivation à changer de comportement, d’habitude, à aller vers moins de possession. La situation devient critique lorsqu’il s’agit de renoncer à des effets personnels, des souvenirs, des bibelots ou des œuvres d’art chargé d’histoire, d’affect. Là, un peu de rigueur s’impose pour avancer. Pourquoi conserver au fond d’un placard une écharpe offerte par une ex que je ne vois plus depuis vingt ans, et que je ne mets jamais ? Pourquoi garder un livre dédicacé qui traine dans ma bibliothèque depuis des années que je n’aime pas, que je ne relirai jamais, ou pire, que je n’ai jamais lu ? Pourquoi conserver un petit moulin en plâtre de Mykonos, souvenir de vacances que j’ai toujours trouvé laid, et dont je n’ai pas besoin pour me souvenir de ce formidable séjour ? Allez, un peu de courage, débarrassons nous de tout ça. Et du reste.

Débarrassons-nous-en, mais intelligemment. En ce qui me concerne, l’objectif était que le moins d’objets finissent à la déchèterie. On a une âme d’écolo, ou on ne l’a pas. Mais quand on l’a, on n’a pas le choix. Comment ? En vendant, tout d’abord. Quelques billets qui rentrent, ça ne fait jamais de mal. En offrant, ensuite. Ce qui ne m’est pas utile peut l’être à quelqu’un de mon entourage, ou de mon quartier. En donnant, enfin. À des associations qui en feront bon usage, ou par le biais de groupes de donation sur les réseaux sociaux.

Vider ma maison m’a pris cinq années, incluant les six derniers mois plus intenses. Dans cette quête d’allègement, le temps est un allié. En opérant de manière régulière, petit à petit, en m’autorisant à remettre des décisions dans l’instant trop difficiles, je me suis allégé en douceur sans même m’en rendre compte. Et j’ai constaté quelques mois plus tard que je ne me souvenais même plus de l’existence de ces objets dont j’avais eu tant de mal à me séparer.

Au fur et mesure que j’avançais dans cette voie, je me sentais réellement plus léger. Comme si, jour après jour, le sac que je portais sur mon dos devenait moins lourd à déplacer. Et, à ma surprise, les objets qui avaient survécu à ce grand délestage commencèrent à prendre davantage d’importance, une fois sortis de la masse des choses inutiles. Cette (r)évolution m’a fait progresser dans ma quête d’une vie moins consumériste, l’amassage de biens appelant l’acquisition de biens. Par ricochet, j’ai diminué ma consommation d’énergie, de matière première, de frais divers de manufacture, de transport et d’emballage. Et ça aussi, ça fait du bien. Nous le savons tous, consciemment ou inconsciemment : la promesse d’une croissance infinie dans un espace fini est une hérésie. Autant l’admettre, changer ses habitudes, s’alléger l’esprit, se préparer au monde de demain et avancer dans la vie avec la légèreté d’un elfe en laissant des traces moins profondes sur la Terre.

Pierre-Yves Touzot

 

Pierre-Yves Touzot est réalisateur, romancier et blogueur. Dans ses romans, il invite ses lecteurs à s’interroger sur leur rapport à l’environnement, à se reconnecter à la Nature, une étape indispensable pour lui vers la résolution de nos problèmes écologiques. Depuis plusieurs années, il construit à travers son blog une médiathèque de romans, d’essais, de bandes dessinées, de films, de documentaires, tous consacrés à cette thématique. Pour en savoir plus : www.ecopoetique.blogspot.com
Il vient de publier Presque libre aux éditions La Trace.

Photographie : © Xan Griffin / Unsplash

Rencontre avec Arouna Lipschitz, une femme libre d’aimer

Happinez : Vos livres se penchent sur la question de l’amour et vous enseignez la Voie de l’Amoureux. Selon vous, qu’est-ce que l’amour ? 

Arouna Lipschitz : Mes livres témoignent très concrètement d’une guérison des blessures d’amour qui blindent le cœur et comment, lorsqu’on les conscientise, elles deviennent une route de libération de notre véritable nature. Comment devient-t-on un véritable amoureux, une véritable amoureuse ?

Notre premier modèle d’amour, que nous le voulions ou non, est l’amour parental. Sur les plans biologique, neurologique et mimétique, jusque dans nos mitochondries, nos cellules, notre modèle affectif est lié à notre mère, et notre compétence relationnelle au modèle parental. Comme tout le monde, j’ai été cellulairement imbibée par mes relations filiales. C’est ma rencontre spirituelle avec le Swami Venkatesananda, mon maître indien, qui m’a fait retraverser, pendant près de dix ans, tout le spectre des amours, depuis les blessures de l’enfance jusqu’aux blessures de mon cœur de jeune femme. Cela m’a permis de les panser et de les penser, c’est-à-dire de conscientiser ce processus de guérison qui peut se faire via un guide spirituel, d’en saisir toutes les nuances et d’en écrire ces livres, délivrée de ces histoires… Dé-livrer, n’est-ce pas la force du livre ?

Aujourd’hui, je sais que la source de l’Amour est toujours la même que celle que j’ai découverte dans cette relation à mon guru. C’est la source mystérieuse qu’on peut appeler Amour Divin. Je préfère dire la Source de Vie ou mieux encore pour moi, La Présence qui, lorsqu’on y est connecté, fait que nous ne nous sentons jamais seuls. Accéder à cette conscience spirituelle prend du temps certes, mais c’est ultimement la véritable guérison de notre solitude ontologique, celle qui nous tombe dessus au moment où le cordon ombilical est coupé. C’est d’ailleurs la mémoire de cette Présence, un ressenti encore très vivant in utero et que l’on vit plus ou moins bien pendant les neuf mois de contact fœtal avec le corps de la mère, qui nourrit longtemps le besoin de fusion et autres réactions plus ou moins névrotiques à la séparation. Il faut noter qu’il nous reste de cette alliance organique pré-natale de “bonnes” mémoires et de “mauvaises” mémoires, mais bonnes ou mauvaises, notre façon d’aimer ou d’être aimé reste longtemps impactée par ce vécu fusionnel. Là est la racine plus ou moins névrotique qui prend le relais de notre nostalgie de la Source divine. Et on se retrouve à passer beaucoup de temps de notre vie à attendre celui ou celle qui viendra combler une béance métaphysique que le traumatisme de la séparation existentielle réactive. C’est cette solitude de naissance qui nous rend plus ou moins vulnérable à la réalité de l’impossibilité de faire un avec l’autre !

Le chemin spirituel est précisément celui qui nous ramène à la conscience du « Je ne suis jamais seul ». Entre le « on est seul, on respire seul et on mourra seul » existentiel et le « je ne suis jamais seul » spirituel, la route peut être longue mais elle en vaut la peine. Si la Source de Vie est Amour, il faut supposer que le Créateur qui a engendré la Création a eu envie de partager cet amour, non ?

Autrement dit, l’Amour Divin ou la Source de Vie s’incarne dans le partage, dans la relation !

Certes, dans les spiritualités traditionnelles l’objectif était de ne faire qu’UN avec le divin. Mais souvent, surtout en occident, cela ne fait que reconduire le besoin fusionnel. Il s’est juste déplacé de notre mémoire de fusion organique à celle de la fusion originelle, pour devenir une quête spirituelle de fusion d’âme avec le grand TOUT ! C’est toutes ces questions que je me pose dans ces deux livres pour en arriver à l’idée que la spiritualité fusionnelle fait, au final, l’économie du “deux” et de la mise à l’épreuve de l’amour face à l’autre. Vivre sa spiritualité en rêvant de fusion avec le Tout, n’est-ce pas finalement être plus divin que Dieu lui-même vu que le Créateur, lui, a choisi le partage avec sa création ? En tous les cas, dans notre réalité bien humaine, se pose la question de l’incarnation de l’Amour. Le besoin de fusion étant pour moi un des plus sérieux obstacles à vivre pleinement l’amour humain et sexuel : se confronter à l’autre, à la relation et au partage d’amour. Donc si vous me demandez ce qu’est vraiment l’amour pour moi, c’est l’incarnation de la perception constante d’une Présence d’amour. L’amour est cette énergie divine du commencement, mise à l’épreuve de l’autre dans toutes nos relations et ultimement dans la relation amoureuse et sexuelle. Plus nous expérimentons cette Présence en solo plus le besoin de fusion existentielle se dissout. L’autre n’est alors plus là pour combler du vide mais pour partager de la Vie avec nous, deux solos pour un duo non fusionnel.

Pour ma part, c’est à travers ma relation à mon maître indien que je me suis libérée du besoin d’avoir besoin et de toutes les blessures de cœur qu’il génère : la peur de l’abandon ou du rejet, la peur de perdre, l’insécurité, la peur de l’autre, la peur d’être abusé, humiliée, dominée et j’en passe.  En même temps qu’il me renvoyait des miroirs implacables de mon ego et de ma vanité, mon guru avait toujours au bon moment le sourire aimant, le petit mot juste et la main sur mon épaule qui me rappelait à la Présence de l’amour. C’est cette guérison que je raconte dans ces deux livres autobiographiques.

Sur le chemin de la connaissance de soi, se pardonner est-il inévitable ?

Oh ! oui… cela commence par prendre conscience de sa propre responsabilité dans tout ce qui nous arrive ou ne nous arrive pas, alors que nous affirmons le désirer tant ! De prises de conscience en prises de conscience, vient un jour le moment de se pardonner d’avoir finalement tant résisté à l’amour, d’avoir projeté tant de peurs sur l’autre, se pardonner nos résistances et toutes les conséquences que cela a eu sur les autres. En bref, se pardonner de s’être tellement défendue et de ne pas avoir eu le courage de l’amour. Encore aujourd’hui je surveille cette résistance à l’amour comme une casserole de lait sur le feu.

C’est pour cette raison que j’ai appelé le premier tome Dis-moi si je m’approche. Pour tout vous dire, alors que l’écriture de l’ouvrage était terminée, je cherchais un titre. Il me venait tout un tas de beaux titres mais aucun ne faisait vraiment tilt. Mon éditeur me rappelait chaque jour que ce titre devenait vraiment urgent. J’ai alors téléphoné à une très bonne amie pour qu’elle m’aide. Je lui ai dit : « Je te lis la liste de tous les titres possibles et dis-moi si je m’approche, et lequel je garde au final ? » Je lui ai donné une dizaine de titres et à la fin elle m’a dit : « eh bien le premier Dis-moi si je m’approche… Tu dis toujours ça ». Effectivement, c’était une expression que j’employais tout le temps à l’époque. C’est ainsi que le nom de l’ouvrage a été choisi et il dit bien qu’on prend longtemps à s’approcher d’une vérité sur soi. En chemin, il y a l’étape du pardon : le pardon des autres mais ultimement le pardon de soi, le pardon d’avoir péché contre l’amour pour reprendre une expression présente dans l’Apocalypse de St Jean.

Je peux vous dire honnêtement qu’il y a des jours où je me surprends à me laisser encore piéger par la résistance à ce que j’appelle “l’impudeur du cœur”. Autant nous pouvons être impudiques à notre époque sur certains sujets concernant le corps, autant nous restons tellement pudiques quand il s’agit d’exprimer l’affection ou plus encore l’admiration, la gratitude, l’amour… Bref, d’avoir des élans du cœur ! Pour répondre à votre question, je pense donc que tous et toutes nous aurons un jour à nous pardonner d’avoir tant résisté à l’amour, d’avoir eu tant de difficultés à exprimer nos sentiments profonds, de ne pas avoir eu le courage du cœur, le courage de s’approcher et de se laisser approcher sans tricher, sans masques, sans peur…

Peut-on vraiment rencontrer l’autre ? 

On rencontre l’autre à la mesure de combien nous avons éveillé et élargi notre conscience d’altérité. Autrement dit, il faut intérieurement devenir conscient que l’autre sera autre pour toujours… qu’il ne sera jamais nous ! Il sera “l’étranger”, toujours. Concrètement, cela se traduit par la compétence de ne jamais prendre l’autre pour acquis.  Pas de fusion, pas de « je te connais bien », et encore moins de « je te possède ». C’est un véritable éveil de conscience rigoureux et exigeant. Il conduit en chemin à renoncer à ce que l’autre soit du « même ». L’autre ne peut m’aimer qu’à sa manière. Pour faire l’expérience d’une rencontre sincère, renonçons à cette espèce d’aberration de rêver d’être aimé comme nous nous aimerions si l’autre était nous. L’autre est radicalement, absolument et définitivement autre. Rencontrer réellement l’autre n’est possible que si, et seulement si, nous arrivons à consentir à cela sans en souffrir.

C’est un peu ce que raconte la nouvelle couverture de L’Un n’empêche pas l’autre. L’image représente très exactement ce désir secret que l’autre soit le miroir de nous-même.  Nous passons tous par cette étape de chercher dans l’autre notre propre reflet. Nous nous aimons longtemps, ou plutôt nous souffrons longtemps de chercher à nous aimer à travers l’autre. Nous en prenons conscience en traversant pas mal de souffrances et de déceptions dans ce que j’appelle des relations de guérison. Pour passer au palier suivant, il faut accepter la séparation de la naissance et entamer un long processus de consolation de son enfant blessé. Moi, j’ai eu un grand accélérateur spirituel grâce à mon guru mais cela n’a m’a pas empêché quelques bonnes années de psychanalyse, avec en chemin des pratiques de rebirth, de respiration holotropique et autres thérapies liées à la naissance.

Aujourd’hui, dans mes enseignements et accompagnements, j’insiste beaucoup sur la libération des empreintes de naissance. Chaque fois qu’il y a des crises amoureuses, il est toujours judicieux de regarder encore et encore du côté de sa naissance.

Finalement, nous mettons très longtemps à quitter notre père et notre mère et tant que cela n’est pas fait, ils feront toujours obstacle à une rencontre avec l’autre libérée des projections parentales. En fait, on pourrait dire que mon histoire est l’histoire universelle du « Quitte ton père et ta mère ». Cela fait plus de deux mille ans que cette injonction christique nous a été faite et il y a encore du travail.  J’espère que mes bouquins auront un peu accéléré la route pour ceux et celles qui veulent vraiment rencontrer “l’autre” avec qui partager l’Amour, apprendre à aimer et à être mieux aimé-e au quotidien.

Rencontrer l’autre, en chair et en os, est le sujet du troisième tome qui sera réédité en juin chez J’ai Lu et c’est tout l’enjeu de la Voie de l’Amoureux que j’enseigne aujourd’hui.

 

Propos recueillis par Lara Turiaf

Photographie : © Sylvana Mele

Ce Noël, optez pour des créations artisanales uniques dans un pop-up store des Abbesses

Avez-vous déjà vécu cet instant qui donne l’impression que tout peut s’écrouler, mais finalement non, la vie insuffle une nouvelle énergie en vous, comme une flamme ravivée par un courant d’air pas si violent que vous l’auriez cru ? En 2013, Gilles Tessier crée à Paris un restaurant 100 % biologique pour contribuer favorablement à notre santé, à notre vitalité mais aussi à celle de la planète. Restaurant qui voit malheureusement ses portes fermer lors des deux confinements.

Ces déconvenues ne le découragent pourtant pas et sont même pour lui l’occasion d’une renaissance parallèle. En janvier 2021, alors qu’il confectionne à la pâte à modeler quelques créations-minutes en compagnie de la fille de son amie Nathalie, celle-ci remarque chez lui un talent à soutenir et lui offre, dès le lendemain, un pain d’argile et quelques outils, l’encourageant à “modeler”.

Gilles laisse alors s’exprimer sa créativité, donnant forme à quelques figurines puis s’essayant au tournage, le temps d’un petit weekend avec une amie infirmière reconvertie à la céramique. Il repart avec 25 pièces et l’envie immense de s’y mettre vraiment. Après l’achat d’un tour, il profite de toutes ses journées de libre pour tourner, tourner, tourner. Alors que la terre danse entre ses doigts, il voit combien cet univers est proche de celui de la cuisine. Quelle cohérence !

Gilles décide finalement d’emménager un atelier. Il acquiert un four et partage sa nouvelle passion sur les réseaux sociaux avec une communauté enthousiaste qui le motive à vendre ses créations. En octobre 2021, Marine, amie de toujours, lui propose d’ouvrir, avec deux de ses amies, un pop-up store aux Abesses.

“Yuman ceramics” est né !

Du 1er au 31 décembre 2021, de 10h30 à 20h, vous pouvez venir découvrir par vous-même les créations de Gilles, mais aussi celles de deux autres enseignes qui vous donneront à coup sûr des idées cadeaux :

  • L’atelier de création de bijoux Sebara Paris, fondé en 2020 par deux amoureuses des pierres, de la couleur et de la mode. Ces bijoux s’inscrivent dans une tendance résolument bohème-chic et sont fabriqués à la main dans leur atelier situé dans la capitale.
  • Monsieur Egidio qui propose une huile d’olive d’une qualité exceptionnelle venue du Portugal (et aux noms colorés Josefa, Maria et Rosa) ainsi que du sel et de la fleur de sel dont il fournit une flopée de restaurants et d’épiceries fines.

Rendez-vous au 24 rue Yvonne Le Tac, 75018 Paris.

Visuels : Liam Shaw / Unsplash ; Lili Fleury

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Découvrez le béguinage, un habitat partagé et solidaire pour nos aînés

Le béguinage remonte au Moyen Âge. Cet exemple de lieu de vie collectif originellement destiné aux femmes veuves de guerre, s’est ensuite répandu dans la sphère religieuse. Une initiative qui retrouve ses lettres de noblesse ces derniers temps alors qu’un besoin croissant d’alternatives à l’Ehpad se fait attendre.

C’est avec le désir de venir en aide aux personnes âgées, fragiles, isolées mais autonomes, qu’Esprit Béguinage propose depuis 2018 de réhabiliter ce modèle aussi ancien que novateur dans des villes de moins de 10 000 habitants. Après un premier projet réalisé dans la Sarthe, cette association transforme aujourd’hui une école communale datant du 17ème siècle en habitat partagé, social et solidaire à Richelieu (Indre-et-Loire).

Ses 3 cofondateurs, Paul de Rochebouët, Jacques Rossi et Henry Belin ont pensé cette continuité historique pour répondre aux besoins spécifiques des personnes aux faibles revenus. Il s’agit pour le public concerné de prétendre à un logement au loyer raisonnable donnant sur un espace de vie communautaire. Le tout supervisé par un coordinateur entouré de bénévoles proposant de multiples activités. Voici l’occasion de certainement créer de nouvelles amitiés.

Ce beau programme redonne espoir en un avenir joyeux où le lien social est au cœur de l’épanouissement de chacun. L’association se concerte en effet avec les élus et la population locale afin d’offrir le meilleur environnement possible à nos ainés. Le béguinage ouvre ainsi de nouvelles possibilités créatives favorisant les relations intergénérationnelles et le partage chaleureux.

Pour en savoir plus : www.beguinages.com

Texte : Lara Turiaf

 

Mieux vivre son écoanxiété : le syndrome du kiwi néozélandais

J’aime les kiwis. Dans les salades de fruits, dans les smoothies, dans les tartes ou les crumbles, j’aime les kiwis. Et pourtant, je n’en mange presque jamais. Pourquoi ? Parce que j’ai réalisé il y a quelques années que, la plupart du temps, ils viennent de Nouvelle-Zélande, un pays certes charmant, mais situé… aux antipodes de notre belle Europe. Attention : il ne s’agit pas là de ressortir mon étendard bleu blanc rouge et de militer pour la consommation de produits issus de l’agriculture nationale française au détriment de ceux en provenance de la Nouvelle-Zélande.

Non, pas du tout.

Il s’agit pour moi de bon sens, juste de bon sens.

Le jour où j’ai pris conscience que mes kiwis venaient de si loin, j’ai imaginé leur périple pour arriver jusqu’à mon panier de fruits. Ces petits fruits verts emblématiques de la Nouvelle-Zélande (à ne pas confondre avec l’oiseau qui porte le même nom, et qui vaut aux Néozélandais leur surnom) sont cueillis dans plus de 3000 vergers répartis sur plus de 12 000 hectares, pour la plupart dans la région de Bay Of Plenty, autour de la ville de Te Puke située à l’est de l’île du Nord. Là bas, 4,5 milliards (!!!) de kiwis sont cueillis chaque année pour être majoritairement exportés vers une cinquantaine de pays dans le monde.

Avant d’embarquer vers l’Europe, ces 4,5 milliards de kiwis sont préparés à leur futur exode à travers une opération de préréfrigération, une pratique connue sous le nom de curage, qui, durant deux à trois jours, va diminuer leur température en douceur, sans les abîmer ni en atténuer les vertus nutritives. Ces 4,5 milliards de kiwis seront stockés à bord de cargos réfrigérés (donc à moins de zéro degré), dans lesquels l’intervention quotidienne de quelques produits chimiques complémentaires les aidera à survivre au 88 jours (en moyenne) que durera leur demi-tour du monde sur les océans pour arriver jusqu’à nous. 12 semaines (environ) de convoyage à bord de gigantesques navires dont l’empreinte écologique est, comme nous le savons tous, catastrophique.

Une débauche d’énergie hallucinante que mon amour du kiwi ne peut en aucun cas justifier.

Dans ce contexte, ne pas en consommer n’est ni un acte militant, ni un exploit personnel. Il s’agit simplement de pragmatisme, de décence envers notre environnement. De bon sens. Et savoir l’écouter, de temps en temps, me procure une réelle satisfaction, surtout quand cela me rend actif dans la préservation de notre petite planète.

Depuis, lorsque je croise des kiwis néozélandais sur les étals des supermarchés, je leur offre un petit sourire, à la fois amical et embarrassé, et je passe mon chemin. De temps en temps, trop rarement à mon goût, lorsque les kiwis proviennent de France (5e producteur mondial tout de même) ou d’Italie (2e producteur mondial), je les embarque dans mon panier, et je me régale. Ce qui démontre en passant qu’au-delà d’accords internationaux absurdes, chaque Européen pourrait sans doute manger autant de kiwis qu’il le souhaite sans qu’ils aient à partir parcourir la moitié de la planète. Parce que, ne l’oublions pas, nous sommes maîtres de nos achats. Comme le disait Coluche : « quand on pense qu’il suffirait que les gens arrêtent de les acheter pour que çà ne se vende plus ». Si nous n’achetions plus de kiwis néozélandais, ils ne viendraient plus jusqu’à nous, et ils céderaient leur place à leurs collègues locaux.

 

Pierre-Yves Touzot

 

Pierre-Yves Touzot est réalisateur, romancier et blogueur. Dans ses romans, il invite ses lecteurs à s’interroger sur leur rapport à l’environnement, à se reconnecter à la Nature, une étape indispensable pour lui vers la résolution de nos problèmes écologiques. Depuis plusieurs années, il construit à travers son blog une médiathèque de romans, d’essais, de bandes dessinées, de films, de documentaires, tous consacrés à cette thématique. Pour en savoir plus : www.ecopoetique.blogspot.com

 

Photographie : Lesly Juarez / Unsplash

Une consommation raisonnée pour un futur éclairé avec Make Friday Green Again

Comme un monstre à l’appétit gargantuesque, nos compulsions d’achat trouvent leur origine dans un vide intérieur à remplir de l’extérieur, attisées par la pensée de venir combler la plupart du temps un manque imaginaire. Make Friday Green Again souligne en effet l’importance d’acheter ce dont on a réellement besoin afin de pallier l’augmentation des émissions de dioxyde de carbone. Loin de s’inscrire dans un militantisme anxiogène, empli de jugements à l’égard de ceux qui achètent lors du Black Friday, le collectif témoigne d’un réel accompagnement vis-à-vis de chacun, dans son quotidien. Il cherche à nous sensibiliser en ouvrant des pistes pour nous apprendre à mieux consommer. L’idée, en vue de remédier aux achats compulsifs, est de prendre conscience de ce que l’on possède déjà et de découvrir des méthodes, des ateliers, des tutos DIY, des tips lifestyle pour réduire notre impact en CO2.

Mais comment rejoindre ce collectif ponctuel et apolitique ? Il est nécessaire, en tant que marque, de s’engager à ne pas lancer d’opérations commerciales relatives au Black Friday durant le mois de novembre et de prôner des valeurs favorables à des modes de consommation plus sains.

Enfin, Make Friday Green Again favorise l’éveil des esprits à travers une lettre ouverte à destination du ou de la futur(e) Président(e) de la République,  ayant pour visée de trouver une alternative durable, dès 2022, au Black Friday.

Nous pouvons tous devenir signataires ! Entreprises, associations, citoyens… soutenons cette initiative qui peut améliorer l’impact de la consommation sur le climat !

Pour devenir signataire, cliquez ici !

Pour rejoindre le collectif, cliquez ici !

Pour en savoir plus : www.makefridaygreenagain.com

 

Texte : Lara Turiaf

 

OhHappyBreizh, un colloque placé sous le signe de la bienveillance

L’heure de l’éveil d’une conscience avant-gardiste en matière d’accompagnement commercial a sonné. Il est grand temps d’aider les entreprises à combiner les impératifs qui sont les leurs avec le développement d’un mieux-être dans le cadre professionnel. S’adressant aux chefs d’entreprise, aux managers, et à tous ceux qui s’intéressent à l’amélioration des relations, le colloque imaginé par l’Association Nationale pour une Société Active et Bienveillante (ANSAB) vise à promouvoir des valeurs novatrices telles que la coopération, la solidarité et à partager des nouvelles façons de vivre et de travailler ensemble.

Introduit par Loïg Chesnais-Girard, Président de la région Bretagne, OhHappyBreizh accueillera 25 intervenants professionnels réunis sur une même journée et 3 invités d’exception. Parmi eux, nous pouvons compter Juliette Tournand, auteure, conférencière, coach de dirigeants et managers de l’entreprise et du sport de haut niveau, pionnière dans la modélisation d’une conduite aussi bienveillante que performante au travail ; Gaël Chatelain-Berry, conférencier, auteur du livre Mon boss est nul, mais je le soigne (Marabout), qui traitera des conséquences que peuvent avoir au quotidien les marques de cette démarche accueillante au travail ; et enfin, Elena Maneru, fondatrice de M180 et présidente du réseau des bretonnes qui entreprennent (Femmes de Bretagne) questionnera la place de cet engagement humain pour entreprendre professionnellement.

Que ce soit en présentiel, en live ou en replay, ne manquez pas cet événement altruiste révolutionnaire !

OhHappyBreizhVendredi 26 novembre de 8h à 19h30 au Roazhon Park
Informations – programme et inscription : www.ohhappybreizh.fr

 

Texte : Lara Turiaf

Visuel : Sidharth Bhatia / Unsplash

Découvrez le trésor des algues au MAIF Social Club le 26 et le 27 novembre

Ce temps fort dédié aux algues s’inscrivant dans la continuité de l’exposition « De mer et d’eau dulse » (des étudiants de l’Esad Reims), propose des ateliers centrés sur les bénéfices iodés de ces herbes marines.

Destinées à la fois aux adultes et aux enfants, ces activités réalisées par différents intervenants favorisent le lien entre les sens et les algues dans une atmosphère aquatique ludique, gustative et inventive.

Voici l’occasion de profiter des ateliers suivants :

  • « Le loto des algues » avec Estelle Sage : il s’agit d’apprécier gustativement et olfactivement différentes algues (50mn – à partir de 8 ans)
  • « Création de papier d’algues » avec Emma Vergne : réalisez un papier composé de paillettes d’algues vertes ou violettes (1h – à partir de 8 ans)
  • « Histoires d’iode » avec Chloé Chevron : concevez votre amulette protectrice et écrivez son histoire (1h – à partir de 6 ans)
  • « À la rencontre des algues » avec Lila Djeddi : Lila de La Cantine Vagabonde vous invite à un rendez-vous savoureusement iodé ! Vous allez adorer concocter des petits plats avec les algues (vendredi 26 novembre à 18h et samedi 27 novembre à 11h – 1h30 – public adulte)
  • « Cuisine ta spiruline » avec Algorapolis : apprenez tout sur la spiruline grâce aux maîtres spiruliniers, un super aliment aux multiples propriétés et apprenez à le cuisiner avec Colin Fagdet (Samedi 27 novembre à 14h – 1h30 – public adulte)

Plongez dans cet univers marin et levez le voile sur les algues qui n’auront ainsi plus de secret pour vous et vos enfants !

KOMBO WAKAME au MAIF Social Club (75003 – Paris)

Vendredi 26 et samedi 27 novembre 2021

Pour en savoir plus : www.maifsocialclub.fr

 

Texte : Lara Turiaf

Quand des déesses s’adressent aux femmes…

Appartenant aux mémoires passées et futures, hors des temps et des cultures, ces femmes sont autour de nous et en nous toutes. Apparues cette nuit-là à Claire Yümnity, elles ont partagé avec elle leur souhait : transmettre, via son ouverture médiumnique, un message positif de conscience aux femmes du monde entier, sœurs terriennes dont elles suivent de près le chemin. Porteuses d’éclairages, elles ont le désir de nous permettre à toutes de retrouver notre vraie nature en ces temps de transformation.

Ne se sentant pas prête, Claire a d’abord refusé. Mais ces femmes ont insisté, la suivant jour et nuit dans ses écrits guidés, dans ses rêves, dans son quotidien. Claire s’est alors laissée porter petit à petit, jusqu’à se lier d’amitié avec ces énergies bienveillantes vivant dans l’invisible.

Au fil des mois, ces Femmes ont déposé sur la route de Claire plusieurs signes, des évidences. Leur présence était partout. Elle s’est vue griffonner des mots et des symboles énergétiques sur d’immenses feuilles blanches. Elle a ressenti leurs messages, elle en a parlé puis s’est tue, refermant les yeux, luttant pour ne pas écrire, ne pas écouter, parfois effrayée par la puissante grandeur de ce savoir. Finalement, elle a posé le genou à terre, pour l’entendre.

Cette expérience, que Claire a vécue comme des mois de gestation intense, a donné naissance à l’ouvrage Ôrore Ôriginelle, qu’elle aime décrire comme celui des femmes de la tribu du nouveau monde déjà en marche. Un livre puissant qui libère les paroles, les tabous et l’ADN des passés salis. Un livre qui propose une reliance, une guérison de nos traumatismes, qui adoucit notre mental, ouvre une autre vision, crée une harmonie où la tribu se relève et avance ensemble.

Dans cet ouvrage vous trouverez le message de ces déesses qui offrent chacune leur lumière à travers un talisman, un animal, une constellation, un mantra, un rituel d’introspection ou encore une méditation guidée. Elles accompagnent  les femmes grâce à leur médecine durant un temps défini lié à la lune et aux éléments, un cycle qu’elles peuvent commencer en 2022, puis revivre chaque année avec davantage de conscience.

L’ouvrage est disponible en pré-commande et en quantité limitée, à travers une campagne de financement participatif Ulule. Vous pouvez vous le procurer à cet endroit, uniquement, jusqu’au 30 novembre. Vous le recevrez entre le 15 et le 20 décembre 2021.

Pour participer à la campagne Ulule : https://fr.ulule.com/orore-originelle-louvrage/

Pour en savoir plus sur Claire Yümnity : www.yumnity.com

 

Texte : Lara Turiaf

 

 

 

 

Du 12 au 14 novembre, prenez part au Bliss Yoga Festival, événement incontournable à Bordeaux

Les festivités se dérouleront du 12 au 14 novembre 2021, au Darwin Caserne Niel à Bordeaux, un site reconnu pour ses engagements écologiques, sociaux et énergétiques au rayonnement international.

Parmi ces réjouissances figurent 55 cours de yoga de tous styles, des pratiques douces telles que le bain sonore, le Qi gong, ou encore le Pilate, ainsi que 10 ateliers d’une durée de 2h30 pour une immersion bienfaitrice. Vous pourrez également venir découvrir un village de 35 exposants présentant un marché autour du lifestyle des yoginis, mais aussi des studios et des écoles. Dans cet univers de yoga et d’activités réconciliant l’esprit et le corps,vous êtes bienvenus, que vous soyez un adepte de la pratique ou simple débutant.

L’ambition du festival est bien de partager avec le plus grand nombre cette passion pour le yoga et les pratiques de détente, en témoigne la mise en place de tarifs accessibles et d’espaces en accès libre et le reversement des cours « Bliss solidaire » à l’association Igbala – qui aide au développement, à la protection de l’enfance et de l’environnement. Il sera question de communiquer autour de différents thèmes comme la sophrologie, les clés du bien-être au quotidien dans les Yogablabla. Sachez qu’un Espace détente & bien-être vous permettra de profiter de massages ayurvédiques, sans oublier l’initiation au kobiko, à la réflexologie et le reïki. Vous aurez la possibilité de faire cette expérience en famille : si besoin est, un Espace kids est pensé pour la garde des enfants de plus de 4 ans, 2 heures consécutives maximum. Enfin, des Food truck & snacks sains et gourmands régaleront vos papilles !

Plongez dans le royaume du yoga et des pratiques douces pour prendre soin de vous et de votre famille !

Du vendredi 12 à 15h au dimanche 14 novembre à 20h

Darwin, 87 quai des Queyries, Bordeaux

www.blissbordeaux.fr

 

Texte : Lara Turiaf

Visuels : Anaka yoga photography

Luemen Rutkowski / Unsplash