“Lundi soir, espoir”, un Facebook live hebdomadaire pour booster son énergie avec Natacha Calestrémé

Sur des thèmes qui nous concernent tous (“Comment se libérer d’un eczéma ?” ; “Je n’arrive pas à dormir, je suis stressé, j’ai peur de l’avenir” ; “Je ne suis pas heureuse en amour” ; “Je me suis cassé un membre, que dois-je comprendre ?” ; “Je ne parviens pas à trouver de travail” ; “Je ne suis pas à ma place, je m’ennuie au bureau” ; “Comment gérer au mieux la rupture avec un manipulateur?” ; “Je suis anxieuse, je ne vis pas sereinement” ; “J’ai peur de me faire opérer” ; “Comment puis-je aider mon enfant à aller mieux ?”…), Natacha répondra aux questions et donnera des conseils pratiques.

La première émission (exceptionnellement un mercredi, le 9 septembre à 19h30) sera dédiée aux moyens énergétiques de se prémunir contre le Covid.

Toutes les suivantes seront diffusées en live, chaque lundi soir, à 19h30, à partir du 21 septembre 2020.

Rendez-vous sur : https://www.facebook.com/NatachaCalestreme

Portrait © Tous droits réservés

S’alléger des poids de l’héritage familial en BD !

Happinez : Quel est le sujet de ce nouvel album de la série Le jour où… ?

Beka : Ce tome 5 traite des relations parents/enfants, du poids de l’héritage familial et de l’éducation qu’on reçoit, de l’influence de nos parents et de notre famille sur notre vie et nos choix.

 

Plusieurs personnages déjà rencontrés dans les précédents albums se retrouvent ici…

Effectivement, nous retrouvons Clémentine, qui est “l’héroïne” de cette série, même si elle n’était pas présente au tome 4 (Le jour où il a suivi sa valise). C’est une jeune trentenaire, qui manque de confiance en elle et qui a le sentiment de subir sa vie, sans avoir de prise sur les évènements. Après avoir cherché sa voie, elle a ouvert une librairie à Paris avec Sacha, son compagnon, rencontré lors d’un séjour à Berlin. Nous retrouvons également Chantal, une écrivaine de polars que Clémentine avait rencontré dès le tome 1 (Le jour où le bus est reparti sans elle), chez Antoine. Antoine est le déclencheur de la prise de conscience de Clémentine sur les éléments à changer dans sa vie (voir tome 1, tome 2 Le jour où elle a pris son envol et tome 3 Le jour où elle n’a pas fait Compostelle). Il l’a aidé à prendre confiance en elle et à dépasser ses peurs pour devenir elle-même. Antoine a également permis à Chantal d’oser s’aventurer loin des sentiers battus pour réaliser son rêve d’écriture.

Les personnages de Guillaume et Naori apparaissaient quant à eux au tome 4. Guillaume accompagnait sa compagne Solène à Bali, où il faisait la rencontre d’un soigneur balinais. Grâce à lui, Guillaume arrivait à se délester de certaines “valises” de son passé. Naori, elle, est une “évaporée” japonaise, qui a tout quitté pour se reconstruire après une dépression chronique. Guillaume et Naori vont se reconnaître, comme deux âmes écorchées.

Dans ce tome 5, de nouveaux personnages, de passage dans la librairie de Clémentine et Sacha ce jour-là, rejoignent le cercle des personnages déjà rencontrés : Maud et Jules, une sœur et un frère qui ne s’entendent pas, Noé, un adolescent dont les parents sont en train de se séparer et Fanny, une jeune femme encore sous la coupe de son père.

 

Cette réunion est-elle une sorte de rituel ou ce que nous nommons communément aujourd’hui un “cercle de parole” ?

En écrivant cet album, nous n’avons pas pensé à un rituel, mais plutôt à mettre nos personnages en situation de se parler plus facilement que lors de leur routine quotidienne. Nous avons voulu créer une sorte de bulle de temps et d’espace qui leur permettrait à tous de baisser leurs barrières et de se confier les uns aux autres.

 

Pensez-vous qu’il existe des relations parents-enfants parfaites, sans manques ni blessures ?

De par notre expérience et à travers les témoignages que nous avons pu recueillir durant l’écriture de cet album, les relations parents-enfants sans manques ni blessures sont assez rares, mais elles peuvent exister. Même si la plupart du temps, quand la relation semble bonne, c’est que l’une des deux parties s’efface et prend sur elle pour que les choses se passent bien. D’un autre côté, nous nous construisons en faisant face à l’adversité, qui nous oblige à aller chercher des ressources insoupçonnées en nous-même, à affirmer notre personnalité. Une relation parents-enfants “parfaite” n’impliquerait-elle pas qu’à un moment donné, des divergences surviennent, pour mieux se comprendre et accepter nos différences ? Ce qui est évidemment n’est pas toujours possible.

 

Quelle serait d’après vous la posture parentale la plus à même de protéger son enfant du traumatisme et de lui garantir une enfance heureuse et équilibrée ?

Répondre à cette question est extrêmement difficile… La base est l’amour bien sûr, mais le véritable amour, sans conditions et sans obligations. Il faut accepter son enfant tel qu’il est dans ses choix et son caractère, et ne pas vouloir le façonner à son idée ou à son idéal, ni à soi-même. L’aimer et le reconnaître pour lui-même, en tant que personne, tout simplement.

Pour cela, il convient de l’écouter, de le comprendre autant que possible, et de le respecter dans sa propre façon de penser et de voir le monde. « Raconte-moi » est sans doute une des meilleures choses à dire quand l’enfant rencontre un problème, pour ensuite l’écouter sans le juger. Et surtout, autant que possible, ne pas lui transmettre de peurs.

Ensuite, une relation parents-enfants doit être évolutive. Le rôle des parents n’est évidemment pas le même durant la petite enfance, où l’enfant est totalement dépendant des autres, qu’à l’adolescence et à l’âge adulte. En toute logique, la relation doit devenir tout autre quand l’enfant n’en est plus un. Une maman qui continue à appeler son fils ou sa fille de 40 ans “mon bébé”, comme le fait la mère de Clémentine, a depuis longtemps perdu de vue le véritable rôle d’un parent, qui est de permettre à son enfant de devenir un adulte émancipé, apte à affronter la vie sans peur et sans entrave. Quelqu’un d’indépendant, d’autonome, libre de ses choix, et capable de trouver son bonheur à sa façon. Pas facile, comme le racontent les personnages de l’album Le jour où la nuit s’est levée.

 

Propos recueillis par Aubry François

Illustration © Marko

 

 

 

L’organisation humanitaire Karuna-Shechen, de Matthieu Ricard, fête ses 20 ans, dimanche 27 septembre 2020

Tout a commencé dans les années 80, par l’initiative de Matthieu Ricard, aidé par un petit groupe d’amis, de prêter main-forte à des populations en difficulté. Ensemble, ils sont parvenus à construire une école, un dispensaire et un lieu consacré aux personnes âgées. Cela aurait très bien pu s’arrêter là. Après tout, les colibris avaient fait leur part. Pourtant, en si bon chemin, l’énergie déployée par l’amour d’autrui ne saurait trouver de barrage assez puissant pour contenir ses flots.

En 1997, coup de pouce du destin quand Mathieu écrit un livre avec son père, l’Académicien Jean-François Revel. Le succès de cet ouvrage : Le Moine et le Philosophe (NiL), lui permet de fonder en 2000 l’organisation à but non lucratif Karuna-Shechen. “Karuna” signifie “Compassion” en sanskrit et “Shechen” désigne la lignée de son monastère.

L’association Karuna-Shechen et ses 190 salariés et bénévoles éclairent désormais chaque année le destin défavorisé de plus de 250 000 personnes en Inde, au Népal, au Tibet, et bientôt en France. Ce chiffre n’est possible que grâce à votre générosité. Elle permet la mise en œuvre de projets humanitaires – au contact direct des populations – qui brisent durablement leur cycle de pauvreté et leur ouvre la voie d’un avenir meilleur. Ces programmes de santé, d’éducation et de développement, qui sont plus de 200, mettent en avant la participation active des communautés, l’autonomisation des femmes et la préservation des ressources naturelles et du savoir-faire local.

À l’occasion des 20 ans de Karuna-Shechen, Matthieu Ricard se réunira avec ses amis, Yann-Arthus Bertrand et Ilios Kotsou – également intervenants – dans la clairière de la Fondation GoodPlanet pour y méditer, mais aussi évoquer les multiples aspects de l’altruisme en action. Les visiteurs pourront également découvrir, dans les jardins de la Fondation, l’exposition Émerveillement, célébration photographique de la beauté de la Terre réalisée par Matthieu Ricard. 60 photos grand format présentées en extérieur, avec une scénographie éco-responsable.

Inscription gratuite sur GoodPlanet.org et retransmission Live sur https://m.facebook.com/karunashechen

Entrée libre à la Fondation GoodPlanet, 1 Carrefour de Longchamp, 75116 Paris

Photo © Matthieu Ricard

Et si notre alimentation devenait enfin affaire d’intuition ?

Happinez : De nos jours, quel est notre rapport à l’alimentation ?  

Alexandra Palao : Aujourd’hui, nous sommes tous devenus des experts en nutrition. Manger sain est une course quotidienne à la performance. Limiter les aliments jugés néfastes. Contrôler son poids. Maigrir ou rester mince. À l’approche de l’été, il faut se préparer au Summer body. Quand certains réussissent, d’autres échouent. Et la plupart dépensent une énergie psychologique considérable à planifier, anticiper la composition de leurs repas. Et si le plaisir est mis en avant dans les campagnes d’informations institutionnelles, les aliments sucrés, gras, apparaissent dans la catégorie “à consommer avec modération”. Ce qui sous-entend le risque d’une consommation excessive. Cultiver un rapport à l’alimentation source de charge mentale, de restrictions, est-ce vraiment notre seule option ?

« Une alimentation qui se fonde sur les pensées de l’esprit est généralement fondée sur l’inquiétude. »
Jan Chozen Bays

Le corps est une “machine” infiniment complexe et intelligente. Depuis notre naissance, à travers les signaux qu’il nous adresse, il nous donne de précieuses informations sur nos besoins, nos motivations et les choix à mettre en place pour les satisfaire. Des mécanismes neurobiologiques œuvrent pour défendre notre poids d’équilibre. Des messages hormonaux et nerveux en provenance du tube digestif, de l’estomac informent le cerveau sur nos besoins à court terme et régulent la prise alimentaire. Des signaux d’adiposité régulent sur le long terme notre comportement alimentaire. C’est là une vision simplifiée qui donne une idée de la “technologie de pointe” qu’il y a derrière notre comportement alimentaire.

André Holley, dans Le Cerveau gourmand, nous rappelle qu’en une décennie « un sujet adulte aura consommé quelque 10 millions de kilocalories, son poids aura idéalement augmenté de quelques centaines de grammes, ce qui correspond, dans l’hypothèse où le surplus consommé est entièrement stocké sous forme de graisse, à un déséquilibre de 0,17% sur 10 ans » (Friedman J.M., « Obesity in the new millenium », Nature, 2000, 404). Donc vouloir contrôler l’alimentation avec des règles, des facteurs extrinsèques, est une course infernale vouée le plus souvent à l’échec, compte tenue de la complexité du corps et de ses systèmes de régulation, en grande partie inconscients.

 

Que faire alors ? Quelle est l’alternative au contrôle ?

L’alimentation intuitive propose une voie entre chaos et rigidité. La voie du bien-être. Elle est une manière de manger centrée sur des signaux intrinsèques – sensations alimentaires, plaisir, réconfort – pour ramener le corps au poids d’équilibre et retrouver un rapport à l’assiette source de paix et de joie. Elle donne le rôle principal à la FAIM. La faim signale l’existence d’une dette énergétique. Impossible de grossir en mangeant avec faim. Quelle que soit la nourriture consommée et quel que soit son poids. C’est l’apport énergétique en excès par rapport à nos besoins qui fait grossir. Bien sûr, il nous arrive tous de manger sans faim. Lorsque c’est le cas, nos systèmes de régulation ajustent le niveau de faim des repas suivants. Les repas sont autant de variables d’ajustement si nous sommes à l’écoute de ce signal. Or, nous le sommes rarement. Par habitude. Par éducation. Par les normes sociétale et sociales qui se sont imposées dans nos vies. Revenir au contact de la faim va être d’une aide précieuse pour savoir si nous avons besoin de manger et vers quel aliment aller. La faim marque le début d’un repas (nous verrons ensuite dans quels cas elle n’est pas indispensable). Au départ, la faim apparaîtra à des moments peu adaptés à la vie en société, mais peu à peu avec le travail autour de l’appétit prévisionnel, on va apprendre à ce qu’elle se manifeste aux moments les plus adaptés.

 

Si je commence un repas avec faim, qu’est-ce qui m’arrête ?

Habituellement, je me sers une portion “raisonnable”. Je peux me resservir. Mais ce qui indique la fin du repas est mon assiette vide. En mangeant de manière intuitive, c’est le rassasiement qui va me dire : tu peux t’arrêter, tu n’as plus envie de manger. Lorsque je mange avec faim, que je suis attentif(ve) à ce signal, il disparaît au bout de quelques bouchées en règle générale. Il reste l’envie. Lorsque celle-ci disparaît, c’est l’indice de l’arrêt physiologique du repas. Aujourd’hui, de nombreux mangeurs n’y sont plus attentifs ou font l’expérience d’un rassasiement tardif.

Il y a donc tout un travail à mener autour de ce processus, afin de voir comment on peut faire apparaître le rassasiement plus rapidement.

 

Pourquoi le rassasiement arrive-t-il tardivement ?

Pour de multiples raisons. La vitesse d’ingestion rapide, le fait que nous mangeons parfois des aliments parce qu’ils sont là mais qu’ils ne nous procurent pas plus de plaisir que cela. L’envie ne disparaît pas car souvent le plaisir n’est tout simplement pas convié au repas. “Je mange sain” parce que je ”sais” que c’est bon pour moi, le mental prend alors le relais. Avec le risque de nous déconnecter du corps et du ressenti et de ne pas percevoir les réels besoins énergétiques du moment.

Sur le chemin de l’alimentation intuitive, le mangeur va choisir des aliments qui lui apportent du plaisir, pour lesquels il ressent de l’envie ici et maintenant. Il va ensuite rester présent à ses sensations alimentaires, sensorielles en consommant son repas. Cela va l’inviter à ralentir. Tout naturellement. Enfin, il va peu à peu développer un sentiment de sécurité dans le contexte des prises alimentaires. L’acquisition de cette sécurité est centrale dans la thérapie. Il n’aura pas peur de grossir, de manger en excès. Il apprendra à se faire confiance à travers des expériences, tout au long du voyage. Il sortira de table rassasié – s’il mangeait avec faim – ou réconforté – s’il mangeait sous l’effet d’une émotion : les deux principales motivations qui nous poussent à manger.

 

Que fait le mangeur quand il a une envie de manger émotionnelle ?

Lorsqu’une envie de manger se manifeste, en dehors des clous de la faim, le mangeur intuitif est invité à y répondre inconditionnellement. Il doit respecter le rituel de choisir un aliment qui fait envie, avec attention, dans une atmosphère intérieure sécurisante. C’est ainsi qu’il se sentira pleinement réconforté. Le plaisir a donc un second rôle central dans la régulation du comportement alimentaire du mangeur intuitif. Il va contribuer à l’extinction du désir de manger par les signaux de rassasiement et réconfort. Là où la frustration ou l’insatisfaction pourrait entraîner des compulsions.

 

Et si l’on a intuitivement l’envie de dévorer un pot de glace ou un plat préparé industriel, c’est-à-dire des produits objectivement néfastes pour notre corps ? Cela ne va-t-il pas à contrecourant de ce désir de bien-être ?

Avoir une envie, c’est être en vie. N’est-ce pas une sensation à célébrer ? Si j’ai intuitivement envie de manger un pot de glace au parfum que j’adore, pourquoi aurais-je besoin de le dévorer ? Parce je ne suis pas ok avec ce que je suis en train de faire. Pour manger « à l’insu de moi-même » me confiait E., une de mes participantes. On parle de comportement égodystonique, à l’origine des compulsions. Un décalage entre ce que je pense que je devrais faire et ce que je fais. Si je pense que cette glace est « objectivement néfaste pour mon corps » et que j’en ai envie, c’est la lutte intérieure.

« Tout à quoi je résiste persiste, ce à quoi je fais face s’efface. »

Si je résiste à mon envie, lorsque ça lâche, par épuisement psychologique, je succombe. En dévorant. Comme les vannes d’un barrage qui s’ouvrent. Plutôt que de s’attacher au symptôme (la face émergée de l’iceberg), l’alimentation intuitive s’intéresse à la face immergée. Qu’est ce qui se cache derrière ce comportement quand je l’observe avec bienveillance et compassion ? Manger une glace peut raviver un souvenir d’enfant. Celui qui allait piocher dans le grand congélateur rempli de spécialités glacées de sa grand-mère et savourait sa glace comme le plus précieux trésor.

Et pour le plat industriel, le meilleur moyen de se mettre à cuisiner n’est-il pas de déguster en conscience ce plat industriel ? Est-ce un plat industriel qui va mettre en danger notre santé ? L’alimentation intuitive nous invite à cultiver la souplesse dans nos choix. Le bien-être est une expérience vivante. Donc changeante. Il peut passer parfois par un aliment gras, sucré, industriel. Et parfois par la plus jolie des salades. Cette injonction au manger sain obsessionnelle dessert l’objectif premier. Si je savoure un gâteau industriel, dois-je me sentir coupable ? Chacun fait comme il peut (n’oublions que l’alimentation est un marqueur social) et veut. La culpabilité et la honte font des dégâts considérables chez les mangeurs. Et je ne parle pas de la grossophobie ambiante qui les accentue. Alors plutôt que de juger (qui sommes-nous pour le faire ?), je propose des expériences dans lequel j’invite à manger différemment. Vous seriez étonné de voir comment les comportements changent d’eux-mêmes. Et sont durables dès lors qu’ils sont cultivés.

 

Sans les influences de l’éducation et de la société en matière d’alimentation, les enfants ne seraient-ils pas naturellement enclins à se nourrir intuitivement ?

Sans le marketing, l’environnement publicitaire, et les projections parentales (émanant des meilleures bonnes intentions, je suis moi-même maman de quatre enfants et je projette forcément malgré moi…), les enfants seraient tranquilles et régulés (à l’exception de pathologies neurologiques rares comme le syndrome de Prader-Willi). L’enfant s’arrête naturellement quand ses besoins sont satisfaits. Dans mon programme d’éducation au goût en pleine conscience (soutenu par la Fondation SEVE), j’accueille des binômes parent-enfant. Les enfants sont encore petits, de 7 à 10 ans. Très vite, les parents prennent conscience que ce sont leurs peurs (que l’enfant grossisse, qu’il mette en danger sa santé, qu’il soit carencé…) qui représentent une grande partie du problème. Je ne veux pas généraliser à outrance. Mais je constate que chez les enfants élevés à écouter leur instinct, leurs envies, les choses sont assez simples et marchent bien. Dans les familles où les repas sont des moments sources de conflit, d’opposition, les enfants sont dans la résistance. Forcer un enfant à manger des légumes, lui interdire les féculents le soir parce qu’il en a consommé le midi ou lui refuser le dessert sous prétexte qu’il n’a pas fini ses légumes, rendent le temps des repas aversif. C’est le meilleur moyen de perturber le rapport de confiance de l’enfant envers la nourriture. Je ne dis pas que c’est simple aujourd’hui avec l’offre alimentaire pléthorique et les aliments ultra-transformés. Je suis maman et à ce titre, je constate à quel point c’est un défi d’offrir aux enfants ce modèle intuitif. Cela me semble être un merveilleux cadeau à leur faire !

« Les enfants suivent les exemples mieux qu’ils n’écoutent les conseils. » Roy L Smith

Au sein de ma famille, j’incarne une mangeuse qui se délecte des aliments bruts, qui joue avec les couleurs, les textures et les saveurs. Mon enfance en Afrique imprègne mon rapport à l’alimentation. Simple, coloré et plein de joie.

Une alimentation qui nourrit mon enfant intérieur. Je vous avoue qu’à la maison, nous mangeons très sain, mais c’est l’alimentation qui nous vient intuitivement. Naturellement, lorsque l’on se met à l’écoute du corps. Mes enfants sont des mangeurs exigeants et intuitifs. Le petit dernier (11 ans) peut manger des lentilles, des petits pois ou des tomates au petit-déjeuner. Je le laisse faire des expériences depuis son plus jeune âge. Il en tire des leçons et devient un mangeur autonome, sûr de ses capacités à choisir en conscience. Je peux vous dire que son papa freinait des quatre fers au départ. Aujourd’hui, il est émerveillé de voir son fils se mettre aux fourneaux et se préparer des assiettes colorées !

 

Comment l’adulte peut-il retrouver cet instinct ?

« Le mental intuitif est un don sacré, et le mental rationnel est un serviteur fidèle. Nous avons créé une société qui honore le serviteur et a oublié le don. » Albert Einstein

Que se passe-t-il lorsqu’un adulte fait l’expérience directe de l’aliment ?  En pleine conscience ? En laissant passer les pensées sur ce qu’il déguste, sur son poids, ses expériences passées ? Simplement au contact des messages de ses 5 sens. Voir, toucher, écouter, sentir puis goûter ? Il a beau connaître ce qu’il mange, c’est souvent ce qu’on appelle une expérience (rires). Il y a un avant et un après. L’idée est de proposer aux adultes des expériences de cet ordre. Les ateliers en collectif sont des terrains d’explorations, de découvertes majeures. Ensemble, nous observons les schémas se gommer, les habitudes et les pensées auto-prédictives qui les enchaînent se dissoudre sous l’effet de la bienveillance et de l’auto-compassion.

« Lorsque je m’accepte, alors je peux changer. » Carl Rodgers

Reconnaître notre manière de fonctionner est la première étape. Avec curiosité et bienveillance, deux clés. Le travail en groupe ajouté à ces qualités, vont soutenir la transformation de chacun. Nous réalisons que nous avons tous des failles. Apprenons à changer de regard pour découvrir qu’à travers elles, pénètrent la lumière. Cela demande de se réconcilier avec le corps, de lui porter une attention bienveillante, curieuse. Cela se fait en douceur, en respectant le rythme de chacun. Pas à pas.

« La connaissance s’acquiert par l’expérience, tout le reste n’est que de l’information. » Albert Einstein

Je nous invite à lâcher le contrôle pour nous fier à notre intuition. Redevenir humble, se reconnecter à la fraîcheur, la curiosité et l’intuition de l’enfant. Sans peur, sans attentes, sans savoir. Confiant et émerveillé de capter les informations sensorielles, d’admirer ce que la Nature nous offre, ce que le corps métabolise, transforme, presque par magie.

Tout le monde ne s’engagera pas sur cette voie. Lâcher le contrôle et apprendre à faire confiance au processus physiologiques demande du courage et un accompagnement adapté. Fait d’expériences, d’apports didactiques et d’échanges avec d’autres mangeurs. Car si je propose un accompagnement individuel, mes expériences cliniques me démontrent combien le travail en groupe décuple les prises de conscience et les transformations.

Depuis trois ans, j’ai travaillé à l’élaboration du programme Alimentation Intuitive et Pleine conscience en huit semaines dont le pilote a été un moment magique pour tous. Chacun y a découvert bien plus que ce qu’il était venu chercher. Avec une expertise découlant de ses expériences propres, confrontées à des apports plus théoriques. Naturellement, des transformations se sont manifestées avec des comportements de santé plus positifs et plus durables. En se mettant à l’écoute du corps et du cœur, nous découvrons que tout ce dont nous avons besoin est en nous. Pour faire nos choix alimentaires, en quantité et en qualité.

Mon rêve est de mettre en place des actions et des programmes de diététique holistique au profit des populations plus défavorisées, où la prévalence du surpoids et de l’obésité est plus importante. Parce que cette approche ne demande pas de moyens supplémentaires aux familles, mais davantage une rééducation à manger différemment. Ce qui est accessible à tous. Il est temps de redonner le pouvoir à chacun.

Enfin, le marketing fait des ravages. Il est temps d’engager les acteurs des industries agro-alimentaires dans ce sens. Véritablement. Des petits pas. Ou des grands. J’y crois. Sur plusieurs années, cela fera forcément la différence.

 

Quel lien établissez-vous entre diététique holistique, yoga et méditation de pleine conscience ?

« Je suis gros, c’est normal, je suis gourmand », « Je n’ai aucune volonté », « Je dois combattre ma gourmandise », « Je n’y arriverai jamais », « Pour être heureux, je dois perdre x kilos »… sont des échantillons de pensées qui tournent en boucle dans l’esprit des mangeurs, les enchaînant à leurs habitudes et à leurs comportements de santé néfastes. Dans mon travail et dans le programme que j’ai créé, j’ai intégré ces trois disciplines qui sont pour moi indissociables. Le manque d’ancrage, l’absence de présence au ressenti, les pensées, les tensions corporelles sont autant d’obstacles à un rapport confiant et intuitif aux aliments.

La pleine conscience est la présence dans l’instant présent à ce que nous faisons, sans juger l’expérience, ni vouloir qu’elle soit autrement. Elle nous permet de comprendre que tout est impermanent (nos sensations, nos émotions, nos pensées) et qu’aucune expérience n’est satisfaisante durablement. Que ces pensées qui nous font souffrir ne sont qu’un ensemble de mots. Qui disparaissent quand nous ne focalisons pas sur eux. Et qui ne témoignent pas de la réalité. Dans les groupes, nous réalisons que nous partageons tous les mêmes peurs (grossir, devenir malade, ne pas être aimé, être rejeté, jugé, pointé du doigt) et les mêmes souffrances (à des degrés différents bien sûr). Nous prenons conscience que nous sommes tous embarqués dans le même bateau – la vie humaine – et partageons le désir d’être heureux, Cette humanité partagée est profondément réconfortante. Son énergie est guérisseuse. Les pratiques de pleine conscience que je propose sont très inspirées de l’auto-compassion. La capacité à nous apporter bienveillance et soin alors que nous souffrons. Les pratiques de pleine conscience et d’auto-compassion nous donnent l’occasion de ressentir le corps vivant, d’apprendre à être bienveillant envers lui et de lui témoigner de la gratitude, ce que nous faisons rarement. Nous découvrons aussi que tout est neuf dans l’instant présent et donc possible (ou presque), en pratiquant l’esprit du débutant. C’est une qualité qui a des effets magiques envers l’alimentation ! L’instant présent est comme une page blanche qui offre au mangeur l’espace pour élargir son cadre de vie, d’habitudes avec des pas (actions) engagés au service de ses valeurs.

J’ai également intégré dans le programme des pratiques d’hatha-yoga en pleine conscience. Le yoga approfondit le travail corporel pour nous connecter à notre essence profonde loin des étiquettes, pensées et identité qui nous collent à la peau. Alors nous apprenons en douceur à ressentir le corps et ses limites, à cultiver la curiosité et la bienveillance dans le mouvement, à accueillir le corps tel qu’il est, sans le juger. Car si bien des mangeurs disent ne pas se reconnaître dans leur corps à l’instant présent, c’est avec ce corps que le voyage démarre. Apprendre à en prendre soin ici et maintenant, va permettre la transformation. Le yoga ancre le mangeur dans ses racines, le met au contact de sa force intérieure à travers le mouvement, le souffle et le symbolisme des postures. Cette interdisciplinarité – alimentation intuitive, pleine conscience et yoga – permet de dévoiler les ressources intérieures présentes en chacun. À l’écoute du cœur, la lumière se fait.

 

Cette pratique peut-elle solutionner des troubles comme la boulimie ou l’anorexie ? N’ont-ils pas des causes plus profondes à tenter d’abord de comprendre à travers un travail psychothérapeutique ?

Cette pratique peut aider des personnes en proie à une alimentation compulsive, de type boulimie, binge eating ou encore l’hyperphagie. Il n’est pas rare que les patients commencent un travail sur l’alimentation pour se rendre compte que c’est l’arbre qui cache la forêt. Ils se tournent alors – ou mènent en parallèle – vers un travail psychothérapeutique.

C’est notamment le cas lorsqu’on se trouve face à une anesthésie émotionnelle, où le mangeur veut remplacer la douleur psychique intolérable par une douleur physique jugée plus supportable. Travailler sur le comportement alimentaire n’est clairement pas la priorité. On retrouve aussi une grande mésestime de soi chez ces patients, souvent l’existence de traumas qui sont autant d’invitations à s’engager dans un travail psychothérapeutique de fond.

Mais dans ces pathologies, se cache souvent une difficulté à se réconforter avec les aliments (le trouble du réconfort) sur laquelle l’approche diététique holistique va se révéler utile. Les patientes anorexiques bénéficient d’une prise en charge psychologique et diététique plus classique selon mes connaissances. L’accompagnement en yoga peut être toutefois précieux – en dehors de la phase aiguë – pour redéfinir le schéma corporel, en douceur, rétablir un lien de confiance avec le corps. Concrètement, dans mes groupes, je peux accueillir des personnes qui ont traversé des phases d’anorexie. Même après des années, pour certaines après des phases de boulimie, elles témoignent d’un rapport à l’alimentation conflictuel, rigide, source de charge mentale et de souffrances. Elles viennent trouver un espace de bienveillance et d’auto-compassion qui les transforme profondément et durablement. Ensemble, nous tissons un lien au corps, aux émotions et à la nourriture fait de souplesse et d’amour.

 

Pour en savoir plus :

Instagram -> Mindful_selfcompassion_diet

Site -> alexandrapalao.com

 

Propos recueillis par Aubry François

Film “Eva en août”, ou le plaisir de ne plus rien désirer que la vie…

Happinez : Qu’est-ce qui vous a inspiré cette histoire ?

Jonas Trueba : Je voulais vraiment filmer Madrid en août. Et plus précisément la première quinzaine d’août, en raison de ce mélange, de ces contrastes à l’œuvre dans la ville : les nuits de fêtes et ces journées assez silencieuses et paisibles, où les gens qui ne sont pas partis en vacances restent chez eux pour se protéger de la chaleur.

Ce mélange de jours et de nuits, de bruit et de silence, m’a toujours semblé très cinématographique. Et puis j’ai aussi trouvé la partenaire idéale : Itsaso Arana. Elle avait déjà joué l’un des personnages principaux de mon film précédent, The Reconquest. J’aime beaucoup son travail en tant qu’actrice mais c’est surtout sa façon d’être, et d’être au monde, qui m’ont inspiré. Je voulais capturer son essence et sa singularité dans ce film.

 

Comment décririez-vous le personnage d’Eva ?

J’aime dire qu’elle est un personnage “émersonien”, qui découle de mes lectures du philosophe R.W. Emerson. Un personnage qui aspire à la “confiance en soi”. Un personnage qui tente de se réinventer et de se remettre en question. Un personnage “aimable”, qui essaie d’écouter les autres personnages et de les interroger. C’est aussi un personnage mystérieux, dont on ne connaît finalement que peu de choses. Nous ne la voyons évoluer que dans l’instant présent, au jour le jour. Et chaque jour est une petite aventure et une petite découverte.

 

Que va-t-elle justement découvrir durant son périple à Madrid ?

Le film a quelque chose d’un “road-movie”, mais sans partir en voyage. C’est à la fois un voyage intérieur mais aussi extérieur.

Je ne sais cependant pas si elle découvre vraiment quelque chose. Je dirais que c’est plutôt un film de sensations, de sentiments, sans forcément d’intrigue, au sens narratif habituel. C’est un film qui suit le personnage, et comme dans la vie, des choses contradictoires se produisent. Le hasard est très important. Mais c’est un hasard recherché.

 

À travers cette errance estivale, quel regard sur la vie proposez-vous au spectateur ?

Je voudrais que le spectateur découvre que nous avons encore du temps, du temps à perdre, mais qui est aussi du temps gagné, finalement. C’est un film qui porte un regard positif sur le passage du temps, sur l’enchaînement des jours.

Je pense qu’aujourd’hui le cinéma, et peut-être plus que jamais, sert à arrêter un peu le temps, la vitesse des choses. Je pense que tout va trop vite en général, alors lorsque je réalise des films, je tente de rappeler au spectateur ces choses simples que, parfois, nous oublions dans notre maelstrom quotidien.

 

Propos recueillis par Aubry François

 

 

 

Chaque instant est une opportunité de se recréer. Par Neale Donald Walsch

Au commencement

Durant des années, j’étais en quête du travail idéal, de la maison de mes rêves, de la richesse. Et puis j’ai eu un accident de voiture qui m’a brisé la nuque. La plupart des gens ne survivent pas à cela, ou bien ils restent paralysés. Je l’ai vraiment échappé belle. J’ai dû porter une minerve durant longtemps. C’est ainsi que cet accident a aussi brisé ma vie. J’ai ensuite perdu successivement mon travail, mon mariage, ma maison et mon argent. Sans m’y attendre, je suis devenu sans abri et sans argent à l’aube de mes 50 ans. J’ai passé une première année à mendier, à demander de l’argent aux passants pour m’aider à survivre. Quand vous êtes réduit à cela, vous n’avez pas d’autre choix que de vous voir autrement. Je n’arrêtais pas de me poser toutes les grandes questions existentielles : pourquoi tout cela arrive à moi ? Qu’est-ce qui est le plus important pour moi ? Et à ma grande surprise, on m’a répondu. Et c’était la source la plus élevée qui me parlait et m’expliquait que la vie n’a rien à voir avec la voiture que je possède ou mon travail. Le but de l’âme, c’est la raison pour laquelle je suis venu sur Terre. Tout perdre a été l’expérience la plus horrible que j’ai dû vivre. Mais cela a été aussi le seul moyen pour comprendre tout ce que j’avais à comprendre. Et quand j’ai réussi à me relever, il était devenu évident pour moi que j’étais ici pour exprimer et vivre qui je suis vraiment, de toutes les façons possibles et dans toutes situations. Chaque nouvel instant de vie devenait l’occasion de me recréer et de devenir la version d’amour la plus élevée que je puisse être. Et en plus, je suis convaincu qu’il est possible de recommencer une nouvelle vie, jusqu’à la dernière minute. De temps en temps, je parviens à exprimer la version de moi-même la plus élevée, et cela me remplit de joie et de vérité. Et c’est cela que l’on doit vivre à chaque instant. J’en suis encore loin, mais je suis en quête de cela, à chaque instant.

 

L’âme

J’ai ressenti mon âme, pour la première fois, quand j’avais 6 ou 7 ans. J’ai d’un seul coup ressenti en moi une présence de joie, sacrée et absolue qui était au-delà de mon corps ou de mon cerveau. J’ai régulièrement ce genre d’expérience. Récemment encore, quand j’ai assisté à la naissance de petits chats. Ce miracle a touché mon âme et cette sensation est restée en moi durant des jours. Mais j’ai également des expériences de l’âme avec les gens que j’aime ou devant un lever de soleil. Tout le monde peut vivre cela. Je crois que ce sont des moments où l’on fait l’expérience de notre nature divine. On les appelle juste autrement, des “moments spéciaux” ou des “instants de paradis”. Notre culture ne nous enseigne pas à faire l’expérience directe de notre nature divine, ou éventuellement avec un intermédiaire. De nos jours, on commence à redécouvrir que nous pouvons faire cette expérience de l’âme. Cette vérité très ancienne est sur le point d’être redécouverte. Pour moi, c’est un grand privilège de vivre cela.

 

La vie

La vie et le divin, c’est la même chose pour moi ! Toute vie est l’expression du divin. C’est ainsi que je m’explique la vie. Quand je pense à l’au-delà, j’imagine une expérience totalement différente. À la fin de ma vie, je m’attends à ce que la vie me demande d’élever ma conscience à un niveau différent. Quand une personne décède, je dis toujours qu’elle fête “le jour des prolongations”. Bien sûr, au niveau humain, c’est profondément triste lorsqu’un être que l’on aime disparaît. Mais au niveau de l’âme, cela me rend très heureux. Je n’ai pas peur de l’au-delà. Honnêtement, je n’ai jamais ressenti la peur de mourir. Mais si vous voulez connaître comment je vais fêter “le jour de mes prolongations”, vous devrez revenir à ce moment-là.

 

L’amour

Durant très longtemps, j’ai confondu l’amour avec le besoin. Quand je disais « Je t’aime », je disais en réalité : « J’ai besoin de quelque chose et je pense que c’est merveilleux que tu puisses me le donner. » S’il te plaît, continue de me donner ce dont j’ai besoin et j’essaierais de te donner en échange ce dont tu as besoin : de la présence, de la sécurité, peu importe… Ça ressemblait plus à un contrat d’affaires que j’appelais “amour”. Et si l’on ne me donnait pas ce dont j’avais besoin, alors je mettais un terme à la relation, que ce soit une amitié ou un mariage. Il a fallu que je perde tout ce que je possédais pour comprendre que ça n’avait rien à voir avec l’amour. Tout simplement parce que je n’ai besoin de rien, de personne pour être heureux, que ce soit au niveau émotionnel, psychologique ou spirituel. Et finalement, j’ai réussi l’examen de “l’école de l’amour”. Maintenant, j’aime les gens pour ce qu’ils sont, sans attendre qu’ils satisfassent mes besoins. L’amour, c’est apprécier ce que les gens sont, pour ce qu’ils sont, pas pour ce qu’ils font. L’amour, c’est percevoir le meilleur d’eux-mêmes, quoi qu’il arrive : leur humanité mais aussi leur divinité. Quand vous prenez conscience que chaque créature vivante est bonne et belle, alors vous pouvez goûter à ce qu’est vraiment l’amour.

 

Propos recueillis par Astrid Maria Boshuisen et traduits par Jérôme Oliveira

Portrait © Christopher Briscoe

 

Cette interview « Paroles Inspirées » figure dans le n°41 du magazine HAPPINEZ que vous pouvez vous procurer ici 
ou ici dans sa version numérique

 

 

 

 

 

À la découverte du chamanisme au féminin

Happinez : Comment expliquez-vous l’intérêt actuel pour le chamanisme ?

Audrey Fella : Aujourd’hui, certains Occidentaux aspirent à vivre une relation plus harmonieuse et vivante avec eux-mêmes, la nature et l’humanité. Ils ne font plus confiance au système économique et politique basé sur la surexploitation des ressources et la production illimitée, à l’industrie agro-alimentaire et pharmaceutique. Ils souhaitent renouer avec l’esprit de la Terre mère, la sagesse et les valeurs des peuples premiers, qui la respectent et prennent en compte l’interdépendance des différents règnes humain, animal, végétal et minéral. On le voit bien, ils ont de plus en plus besoin d’adapter leur consommation et de préserver l’équilibre naturel.

Certains cherchent aussi à guérir leurs blessures psychologiques à travers des pratiques diverses, ou s’emploient à donner un sens à leur vie et à déployer leur âme étouffée par la société matérialiste. Ils aspirent à libérer leur mental occupé par les soucis du quotidien, à ouvrir leur conscience et à redécouvrir une réalité d’un autre ordre, qui peut s’éprouver. Le tout pour réenchanter leur existence, et retrouver un lien spirituel avec la vie. Étant la plus ancienne expression spirituelle de l’humanité, le chamanisme répond donc au désir de spiritualité de ceux qui n’ont pas trouvé leur bonheur dans les religions, ou ailleurs.

 

Qu’est-ce que le chamanisme au féminin ?

Le chamanisme au féminin est un ensemble de rituels et de cérémonies destinés aux femmes pour les guérir et les initier, pour soigner leurs blessures individuelles et collectives et les aider à devenir Femme. Qu’est-ce que devenir Femme ? C’est accueillir la Déesse en soi, cette part sacrée ou divine qui est en nous et que l’on peut recontacter pour la faire vivre et l’incarner dans notre vie. La plupart des rituels pour les femmes, dans les traditions amérindiennes notamment, célèbrent les diverses étapes de leur vie : les lunes ou règles qui marquent leur entrée dans la vie de femme, la sexualité, la grossesse, l’accouchement, la ménopause… Ils honorent la femme à toutes ces occasions ; ils rendent sacrées ces étapes de transformation. Ils leur permettent aussi de se relier à ce qui est plus grand qu’elles, une conscience plus vaste, bienfaisante et aimante, qui les accompagne toute leur vie ; et d’agir en lien avec leur nature profonde et originelle, qui renouvelle le vivant. Les femmes sont les gardiennes de cette spécificité et de cette énergie de création matérielle et immatérielle, qui font leur force. C’est ce qu’en Occident on appelle le “féminin sacré”.

 

Qu’entendez-vous, précisément, par “féminin sacré” ?

Le féminin sacré est une expérience qui nous invite à plonger à l’intérieur de nous-même et à écouter notre petite voix intérieure intime et personnelle, liée à notre part originelle sacrée. C’est une énergie de guérison et de transformation qui nous permet d’être, en nous reliant à nous. Allié au masculin sacré, il devient une force d’action et de création. Car le féminin ne peut pas se penser sans le masculin. Toute la création est marquée par leur alliance dynamique de vie. Aussi le féminin sacré concerne-t-il autant les hommes que les femmes. Si les rituels chamaniques sont différents pour les hommes dans certaines traditions, ceux-ci peuvent aussi faire le travail pour s’ouvrir et accueillir le sacré en eux. Une fois ce pouvoir reconquis, on peut contacter notre force et nous relier à la nature et aux autres plus justement. On peut agir en accord avec nos valeurs profondes et manifester le monde harmonieux dans lequel on souhaite vivre. On est libres des injonctions de la société qui nous conditionne dans notre façon d’être et d’agir.

 

Si la femme entretient une relation si essentielle à la vie, du matériel au spirituel, pourquoi la lui a-t-on refusée pendant si longtemps en Occident ?

En Europe, cette tradition féminine a en effet été confisquée : les guérisseuses, les druidesses et les prêtresses païennes ont été traitées de sorcières, elles ont été persécutées et brûlées – les religions ne les ayant pas aidées avec leurs visions négative et positive d’Eve et de Marie. Le féminin sacré est un immense pouvoir de création. Un pouvoir au sens de “capacité à” et non de “pouvoir sur”. Ce qui n’a pas toujours été bien compris par les hommes et les femmes non plus. Avec l’avènement de la culture patriarcale et des religions monothéistes basées sur un Dieu masculin, les hommes ont dénié petit à petit la place des femmes au sein des institutions. Ils ont pris l’ascendant sur elles, pour amoindrir leur pouvoir, allant jusqu’à bloquer cette énergie en elles. En outre, la culture moderne occidentale a poursuivi un travail de désacralisation de la vie. Les rituels et les coutumes ont été relayés au rang de folklore, et le profane a recouvert toute notre relation au vivant. Voilà pourquoi beaucoup d’entre nous ne respectent plus la nature aujourd’hui. Dépourvue de sa sacralité, elle est devenue un objet que l’on peut piller à outrance, plutôt qu’honorer pour sa beauté et ses dons. Idem pour les femmes qui ont subi et subissent encore toutes les formes de maltraitance existantes. C’est intéressant et bouleversant de voir qu’aujourd’hui beaucoup d’entre elles aspirent à guérir leur féminin blessé, et à retrouver leur place et leur pouvoir spirituels.

 

Qu’avez-vous appris sur vous-même en tant que femme durant cette enquête ?

Lors de mon enquête, j’ai rencontré des femmes chamanes et des femmes-médecine, avec qui j’ai partagé un voyage chamanique, un stage de chant et de peinture de sable inspiré par les Navajos, une diète de rose selon les principes du chamanisme amazonien, une hutte de sudation lakota, un rituel mongol, etc. Grâce à ces pratiques, j’ai approché une spiritualité basée sur le sentir qui privilégiait le corps sur le mental, l’intuition sur la raison. J’ai pris conscience de ma féminité à travers ma nature biologique, de mes blessures, de ma fragilité et de ma force. J’ai réalisé à quel point les femmes étaient conditionnées dans leur manière d’être et de faire par la culture patriarcale qui leur a inculqué des rôles limitants, puis par la société moderne qui leur a demandé d’être productives et compétitives. J’ai contacté une autre façon d’être, plus sensible, qui m’a permis de mieux saisir qui j’étais avec ma part sacrée, de mieux voir mes qualités et mes dons. J’ai contacté une énergie nouvelle qui m’a aidée à cheminer, à donner du sens et à être plus sereine face aux événements qui traversaient ma vie. Autrement dit à grandir. Les femmes chamanes sont des sortes de sages-femmes. Elles nous voient avec amour et nous “accouchent”. Elles nous aident à devenir nous-mêmes et à retrouver notre pouvoir de guérison et de création. Après, nous seuls sommes responsables de ce que nous en faisons.

 

Qu’est-ce qu’un animal totem ? Quel est le vôtre ? Comment trouver le sien ?

Un animal totem est un esprit qui vous guide et vous aide tout au long de votre vie… Il vous montre vos dons, vous donne des informations et de l’énergie pour prévenir, guérir ou avancer sur votre chemin. Pour moi, c’est une partie de notre âme qui se manifeste sous une forme reconnaissable par notre esprit. En général, on en a plusieurs. En ce qui me concerne, j’ai rencontré un loup lors d’un voyage chamanique : mon âme m’a conduite vers lui. Mais je ne me suis pas attardée sur ce phénomène.

Le voyage chamanique est une pratique à finalité thérapeutique, mise au point par l’anthropologue Michael Harner, suite à ses expériences auprès des Indiens Shuar (Jivaro) et Conibo en Amazonie péruvienne dans les années 1960. Ne nécessitant ni croyances religieuses, ni prérequis spirituels, il permet d’atteindre une « réalité non ordinaire », qui est une source de connaissance et de pouvoir, dont la guérison. C’est une sorte de rêve éveillé où l’on est invité à rencontrer son animal totem en explorant le « monde d’en bas » très semblable au nôtre et le « monde d’en haut », dans lesquels tout est possible ; le « monde du milieu » correspond à l’univers spirituel de notre réalité ordinaire.

 

Les voyages chamaniques sont-ils réels ? Ces visions ne sont-elles pas le fruit de notre imagination ?

Bien que je me sois posée la question après chaque voyage chamanique, je n’ai toujours pas trouvé la réponse… Le cerveau invente-t-il tout cela ou ce rêve éveillé vient-il d’ailleurs ? D’où ? Et pourquoi ? Qu’est-ce que la conscience ? De nombreux scientifiques s’interrogent sur cette question aussi. Le chercheur en neuroscience Mario Beauregard a mis en évidence que la conscience n’était pas dans le cerveau, mais qu’elle pouvait l’influencer. C’est vertigineux quand on y pense. Est-ce démontrable scientifiquement parlant ? Je ne sais pas. Il existe tant de mystères insondables, même pour la science. Tant mieux ! Cela est presque réconfortant et ajoute à la beauté de la vie pour moi !

 

Quelle sagesse à incarner au quotidien le chamanisme féminin nous transmet-il ?

Le féminin est un facteur de changement. Il nous permet de découvrir notre vraie nature et de manifester un monde plus harmonieux, en accord avec celle-ci. Nous sommes des hommes et des femmes avec des noms, des familles, des métiers, etc., et nous sommes aussi beaucoup plus que cela, des êtres sensibles avec des dons extraordinaires et des facultés d’intuition, d’accueil, de lien, capables de compassion, de pardon, de solidarité et de partage… Tout ce qu’il faut pour renouveler le monde actuel ensemble.

Le chamanisme au féminin nous invite à nous relier à nous-même, aux autres et à la nature. À nous éveiller à une autre façon d’être et de faire plus juste, en collaborant avec les différents règnes naturels, et les autres peuples. Chaque être humain a une mission personnelle qu’il peut réveiller pour aider la planète face au réchauffement climatique et l’humanité face aux crises successives – sociales, économiques et sanitaires – qu’elle rencontre. Nous sommes tous responsables et appelés à prendre soin de cette part du vivant en nous et à l’extérieur de nous qui nous est confié.

 

Auriez-vous un ou deux rituels à partager qui vous semble particulièrement désigné pour aider la femme à épanouir sa féminité ?

Il est très important de choisir un rituel en fonction de ses besoins propres, pas parce qu’il est à la mode. Un rituel chamanique ou autre n’est pas un jeu ou un divertissement, mais une cérémonie sacrée qui fait appel aux esprits du monde invisible, et il ne faut pas les déranger pour rien. À ce titre, les femmes, et les hommes aussi, qui cherchent des rituels pour eux-mêmes peuvent se pencher sur les livres de Sandra Ingerman, qui propose diverses cérémonies que l’on peut faire soi-même selon ses aspirations. Les femmes peuvent aussi se tourner vers les Womb Blessing, les “bénédictions de l’utérus” de Miranda Gray, qui sont dispensées par les Moon Mothers. C’est une pratique méditative où elles sont invitées à ouvrir tous leurs centres énergétiques, de la base à la tête, pour recevoir un soin profond et guérisseur. Elle peut être vécue individuellement ou collectivement lors de méditations mondiales rassemblant des milliers de femmes. En général, c’est un moment intime et fort, qui reconnecte la femme à cet organe extraordinaire qui donne la vie et par là à son cycle féminin, en lien avec son pouvoir de guérison et de création.

 

Propos recueillis par Aubry François

Portrait ©Jérome Panconi

 

 

Plongez dans les arcanes de l’aromathérapie avec le chercheur Pierre Franchomme

L’aromathérapie, « qu’est-ce que c’est ? » me demande-t-on bien souvent, exception faite des lectrices de revues féminines ou de magazines de santé naturelle familiarisées avec ce terme.

Huiles essentielles, on connaît mieux, mais sans trop savoir ce que c’est vraiment !

Alors, quelques explications s’imposent.

L’aromathérapie est une discipline médicale et scientifique qui est basée sur l’utilisation des huiles essentielles. Elle a pris véritablement naissance en tant que science au 12ème siècle en France et plus précisément à la Faculté de médecine et de pharmacie de Montpellier, l’un des phares de la connaissance médicale au Moyen Âge. C’est à cette époque que nos pharmaciens et apothicaires ont été dénommés aromatherii (de aromatica désignant les épices), montrant l’importance des plantes aromatiques dans la pharmacopée de l’époque. Tombée peu à peu ensuite dans l’oubli, il faut attendre le 20ème siècle pour que l’aromathérapie soit redécouverte et approfondie comme une médecine à part entière.

On obtient les huiles essentielles en les extrayant par distillation à la vapeur d’eau de plantes dites ”aromatiques” car chargées d’essences localisées dans des petites poches microscopiques à la surface de certains de leurs organes : feuilles, fleurs, etc… Ces essences peuvent aussi être mélangées à des résines exsudant des écorces de certains arbres tropicaux comme, par exemple, les balsamiers.

Les huiles essentielles sont des ”substances naturelles complexes” selon la définition donnée par les instances européennes ; cela signifie qu’elles contiennent chacune un grand nombre de composés appelés par les biochimistes ”composés organiques volatils” que je qualifie en outre de ”biogènes”, car générés par la nature. Et ce sont ces composés qui sont dotés de propriétés médicinales très nombreuses et diverses.

De ce fait, l’aromathérapie peut être considérée comme une chimiothérapie naturelle – comme la phytothérapie d’ailleurs. Grâce à la riche biodiversité moléculaire des huiles essentielles, elle couvre un large éventail de problématiques de santé : infections, inflammations, dépressions nerveuses, douleurs, neurodégénérescence…

Si elle n’a rien à voir avec l’homéopathie, l’aromathérapie est conceptuellement et fondamentalement proche de l’allopathie, la médecine que l’on connaît tous et qui utilise les médicaments. Comme ces derniers, on fait appel aux huiles essentielles pour obtenir des effets contraires à ceux de la maladie à combattre ; d’où le fait que dans notre pharmacopée aromatique, nous avons principalement des ”anti-” : antibactériens, anti-inflammatoires, antidépresseurs, etc… Mais, au-delà de cette approche de médecine conventionnelle, l’aromathérapie permet d’agir également sur les causes ayant généré les maladies et non pas seulement sur les symptômes. En cela, l’aromathérapie fait aussi partie de la naturopathie.

Autre richesse de l’aromathérapie : la connaissance scientifique sur laquelle elle s’appuie. On compte à ce jour plus de 22 000 publications scientifiques sur les huiles essentielles. Et certaines sont d’ailleurs d’une grande actualité, en apportant des éléments tangibles pour la prise en charge de malades atteints de Covid-19. En résumé, certaines huiles essentielles peuvent aider à renforcer les défenses naturelles contre le coronavirus Sars-Cov-2 en activant les Natural Killers et les macrophages, à attaquer le coronavirus et éviter la surinfection bactérienne, et même à réduire ”l’orage inflammatoire” qui endommage les poumons et autres organes. Il s’agit d’huiles essentielles bien documentées telles que celles d‘Eucalyptus globulus, de laurier noble, de baies roses ou encore de lentisque pistachier. Ces publications sont disponibles sur demande par courriel auprès de Pierre Franchomme Lab : contact@pierrefranchomme-lab.com

Évidemment, une telle puissance d’action demande à ce que l’on sache bien utiliser les huiles essentielles. Comment bien les choisir ? bien les doser ? par quelles voies les prendre ? Il existe à ce sujet une littérature abondante pour traiter les maux du quotidien avec les huiles essentielles. Les bleus, les écorchures, les rhumes, les insomnies peuvent ainsi être facilement soignés à la maison. Pour les problématiques de santé plus sérieuses, j’insiste sur le fait que l’aromathérapie est une médecine à part entière pour laquelle il faut faire appel à des professionnels de santé compétents en la matière.

Disposer des bonnes informations sur les huiles essentielles est d’autant plus important que, comme tout produit actif, elles font l’objet de contre-indications. Celles-ci concernent notamment les jeunes enfants, les femmes enceintes et les personnes sous certaines médications (anticoagulants…) ou traitements (dialyse…).

Pour illustrer la remarquable efficacité des huiles essentielles, prenons une plante aromatique fabuleuse que tout le monde connaît :  la lavande officinale. C’est sans doute l’huile essentielle la plus célèbre et la plus courante dans le commerce. Aux doses physiologiques – attention cependant au mésusage par dosage excessif –, la lavande officinale est utile pour calmer les enfants agités, soigner une angine débutante ou encore induire un sommeil réparateur.

Elle doit ses nombreuses propriétés à sa composition chimique extraordinaire – environ 1000 molécules différentes ! – dont une des chefs de file est le lévo-linalol, à la fois antivirale, antibactérienne et antifongique, mais aussi antalgique, agissant sur les récepteurs de la douleur situés au niveau du système nerveux central (récepteurs NMDA) et anxiolytique via les récepteurs GABA… Ces précisions montrent au passage le haut niveau de recherche fondamentale sur les huiles essentielles, équivalent à celui des médicaments chimiques !

En conclusion, nul doute que l’aromathérapie soit une science médicale avec un grand avenir devant elle. Cela reste à construire dans le cadre d’une médecine intégrative, qui par exemple associe déjà avec succès une huile essentielle et un antibiotique à faible dose pour lutter contre les infections à bactéries multirésistantes. Je dirais que c’est un retour à la nature prometteur pour notre santé.

 

Pierre Franchomme

 

Visuel © Vero Photoart on Unsplash

 

Retrouvez le chemin de votre maison intérieure avec la boussole du Cœur

Happinez : Depuis l’enfance, vous voyez ce que d’autres ne perçoivent pas forcément.

Audrey Hulin : Dès mon enfance, j’ai perçu en mon Cœur tout l’amour inconditionnel présent dans chaque partie du vivant. J’ai ressenti les vibrations des êtres qui m’entouraient. Des humains, mais également des animaux, des plantes.

J’ai très tôt été invitée à traverser diverses expériences spirituelles. À 8 ans, assise dans ma chambre, des guides (des anges gardiens) m’ont entourée de leur présence et m’ont enseigné différentes connaissances. Ces mémoires conscientes et inconscientes m’ont accompagné et ont renforcé ma foi sur mon chemin de vie.

Vers l’âge de 10 ans, j’ai senti le besoin de m’allonger au sol. À cet instant, mon âme m’a fait régresser dans une de mes vies passées. J’étais une femme d’une vingtaine d’années, au 18ème siècle. J’ai vu cette vie défiler dans son entier en un temps éclair. Ma conscience s’est arrêtée deux périodes importantes de cette vie-là. L’enlèvement de ma meilleure amie et le décès de mon mari asphyxié dans une mine.

Ça n’a pas été facile à vivre et à comprendre. Mais comme le hasard n’existe pas, j’ai eu la chance d’avoir une maman très présente et à l’écoute à qui j’ai pu confier cette expérience.  Elle s’est voulue rassurante et m’a apaisée. Ça n’a pas toujours été évident pour la petite fille que j’étais, mais le temps et ma foi furent mon talisman.

Depuis, bien des expériences spirituelles, aussi extraordinaires que paranormales, se sont présentées à moi. Il est devenu plus fluide de les traverser lorsque j’ai compris qu’il ne fallait en aucun cas dissocier la spiritualité de notre vie sur terre. Jusqu’ici, seul mon esprit cartésien m’avait empêché d’accueillir cette autre partie de mon être. Dans cet éveil, celui-ci s’est apaisé. Tout est devenu plus clair et a pris sens. J’ai compris que tout ce que nous traversons se manifeste pour nous éveiller à la plus belle partie de soi-même.

 

Dans le vocabulaire d’Audrey Hulin, qu’est-ce que le Cœur ? 

Le Cœur est le siège de notre âme, de nos émotions. Ses battements sont à l’origine de notre existence et il nous relie à l’ensemble du vivant, à la Source de Vie. Il est également notre plus belle boussole dans cette expérience qu’est la vie. En son centre nous retrouvons notre souveraineté, notre harmonie intérieure. Et cet espace d’amour pur régit notre véritable identité, détachée de tout ego. L’ensemble de nos facultés, notre 6ème sens, s’y éveillent. Dans cette pleine conscience notre vie prend tout son sens.

Lorsque nous communions avec lui, notre Cœur nous révèle notre lumière et nous reconnecte à nos facultés. Et quand c’est nécessaire, il nous révèle ce que nous avons enfoui dans notre subconscient, dans nos mémoires cellulaires, afin de guérir nos blessures et nous en libérer. Nous arrivons ainsi à retrouver notre harmonie dans les différentes expériences que nous traversons. Cet apprentissage ne se fait pas en un jour, il faut de la patience et de la persévérance. Il arrive que nous ne soyons pas toujours capables de mettre en pratique ces précieux conseils. Nous restons des êtres humains sensibles sur un chemin de vie qui n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Ce qui est sûr, c’est que notre Cœur sera un ami inestimable tout au long de ce fleuve. Il nous accompagne dans notre éveil et nous aide à trouver notre autonomie sans “jamais” outrepasser notre libre arbitre.

Il est au service et dans la dévotion absolue de la lumière et de notre éveil. Il est une boussole extraordinaire. Quand nous sommes à même de communier avec lui, tout s’éclaircit.

En son sein, nous réapprenons à être à l’écoute de ce qui nous fait vibrer, ce qui nous anime, ce qui nous fait nous sentir heureux de vivre ! Cet éveil de conscience nous rapproche de qui nous sommes et nous libère de tous les conditionnements et les croyances erronés qui freinent notre épanouissement. Nous apprenons à nous reconnecter à notre enfant intérieur, nous retrouvons les activités qui nous animent, la joie dans la simplicité.  Nous percevons combien chacun de nous est précieux et unique. Nous prenons conscience de notre éternité.

J’aime cette phrase : il faut croire pour voir. Elle est pour moi la base de l’éveil de nos perceptions et de notre reliance avec notre âme, avec notre Cœur. Il faudra ensuite apprendre à nous détacher de nos pensées incessantes, de notre ego pour retrouver le silence intérieur qui nous permet d’entendre la voix(e) de notre Cœur.

 

Auriez-vous un exercice pour nous y aider ?

Je vous invite à fermer les yeux et à déposer les mains sur votre Cœur. Concentrez-vous sur ses battements et laissez la beauté de ses vibrations rayonner dans l’ensemble de votre être. Prenez une respiration lente et régulière. Ressentez pleinement tout son amour et l’harmonie qui s’en dégage. Vous entrez doucement en état méditatif. Si des pensées se présentent, observez-les sans y prêter attention. Dans cet espace de vide et de sérénité, vous êtes à même d’entendre et de percevoir les messages de votre cœur.

Il faudra vous faire confiance et vous souvenir que tout ce qui vient de votre Cœur est amour et pureté. Avec la pratique, cela se fera naturellement sans que votre mental est le temps d’intervenir. Vous deviendrez à même de reconnaître si l’information provient de votre mental ou bien de votre Cœur.

Dans mon livre, vous découvrirez comment converser avec votre Cœur aux travers de différents exercices. Vous pourrez en pleine conscience vivre et percevoir les divers moyens sensoriels, auditifs et environnementaux qu’utilise votre Cœur pour vous transmettre ses précieux messages.

 

Pour vous, où se trouve l’essentiel de la vie ?

Dans l’ici et maintenant. En sachant apprécier pleinement toute la beauté de la vie ! Que ce soit un moment avec un être cher, une communion avec la nature, avec soi-même. En parcourant un chemin d’éveil spirituel tout en restant ancré à la vie. En laissant émerger notre véritable identité qui siège au centre de notre Cœur mais aussi en guérissant certaines parties de notre être afin de renaître à soi dans l’harmonie et le respect de nos besoins. C’est “en partie” ce que nous offre notre Cœur lorsque nous communions en pleine conscience avec lui. Il est notre boussole et il nous ramène à notre centration, à notre souveraineté afin que nous vivions une vie remplie de sens, d’amour, de paix, de beaux partages, dans l’unité et l’équité avec le Grand Tout. En accueillant le changement et en entrant dans cette dimension de “l’être” dans toute son authenticité, sa simplicité et sa vérité. Plus nous nous connecterons et ferons confiance à cet appel intérieur qui est au centre de notre propre Cœur et qui nous relit à la connaissance universelle, plus nous saurons naturellement qu’elle est notre place et notre rôle à jouer pour que la paix, l’amour et l’harmonie trouvent leur place en notre être et sur la Terre.

Nous utiliserons nos sens pour nous permettre de rétablir la lumière dans chaque dimension et nous dissiperons les ombres qui traversent notre route. Nous saurons reconnaître le juste du faux. Nous nous respecterons et respecterons le vivant dans sa globalité. L’âge d’Or que nous attendons tous pourra renaître.

Pour terminer je dirais : je souhaite de toute mon âme que l’humanité s’éveille à la conscience du Cœur car elle décèle une quantité de trésors inestimables qui, je vous l’assure, apporteront la paix en nous et dans le monde.

 

Propos recueillis par Aubry François

Portrait © Stéphane Daniel Schlup

 

 

La solidarité la plus nécessaire est celle de l’ensemble des habitants de la Terre…

L’association, qui a financé 56 initiatives depuis sa création, soutient aussi des projets d’accès durable à l’eau potable pour permettre à des communautés villageoises de vivre dignement et de façon autonome de l’agriculture et de l’élevage. Elle a réuni, par exemple en 2015, la somme de 8000 euros pour permettre à une communauté très isolée du Fouta (région d’Agnam) de puiser l’eau à proximité de son village pour ses besoins et ceux de ses troupeaux. Un autre projet est actuellement en cours de finalisation.

Et comme le lien humain est au centre de la mission de Liguey, ses membres se rendent, lorsque l’occasion leur en est donnée, au Sénégal, à leurs frais, afin de rencontrer les bénéficiaires mais aussi connaître les réalités du terrain, évaluer les besoins et faire le bilan des projets financés. Ces voyages donnent lieu à des échanges riches et émouvants qui leur font profiter d’inestimables leçons de vie, de joie et d’humilité.

Pour proposer une aide financière à l’association : www.helloasso.com/associations/liguey

En savoir plus : http://asso-liguey.fr