Débarrassons la nature de nos déchets avec le 10WasteChallenge

Une façon intelligente et efficace de faire sa part pour la planète, tel le colibri de la fameuse légende amérindienne, en s’attaquant à la face émergée de l’iceberg : la pollution “visible”.

Au-delà d’un challenge photographique au service de l’écologie se cache la volonté d’installer chez les gens certains automatismes et que ceux-ci se transforment, à terme, en véritable habitude.

Prenez, vous aussi, part à cette mouvance positive et n’hésitez pas à dépasser les 10 min de collecte, si le cœur vous en dit, la nature ne vous en voudra pas 😉

Pour participer, une seule adresse : www.instagram.com/10wastechallenge

Pour en savoir plus : www.10wastechallenge.com

Photographe de profession, Lorenzo Mancini voue un intérêt certain à l’écologie depuis plusieurs années, ne pouvant rester insensible à la recrudescence des zones polluées par nos déchets – et particulièrement le plastique qui constitue un réel danger pour la faune et la flore marine.

Conférence en live : André Comte-Sponville nous parle du travail et du bonheur

Philosophe rationaliste, matérialiste et humaniste, André Comte-Sponville met en lien des philosophies anciennes et des questions actuelles, proposant une sagesse pour notre temps afin de mieux vivre.

Quel est le sens du travail dans nos vies ? Et si la philosophie était la clé du bonheur ?

S’interrogeant sur ces questions essentielles, le penseur vous propose d’échanger avec lui, le jeudi 6 juin prochain, lors de la conférence « Sens du travail, bonheur et motivation »

Retrouvez cet événement en direct sur la page Facebook du MAIF Social Club, à partir de 19h30-19h35. 

© André Comte-Sponville

Espace polyvalent situé en plein cœur de Paris, le MAIF Social Club facilite, à tout âge, la découverte et l’exploration d’usages émergents et d’idées nouvelles, de l’économie à l’écologie en passant par les grands thèmes qui agitent le genre humain et au sujet desquels des personnalités (artistes et penseurs) sont régulièrement invités à s’exprimer.

Cultiver la joie

Happinez : Votre livre accorde une place essentielle à la joie. Comment la définiriez-vous ?

Ingrid Fetell Lee : Nous utilisons souvent les mots joie et bonheur de manière interchangeable, mais ce sont en réalité des choses différentes. En termes simples, le bonheur mesure à quel point nous nous sentons bien au fil du temps, tandis que la joie concerne la qualité de nos sentiments du moment. Nous associons souvent le bonheur aux grandes étapes de la vie, comme trouver un partenaire ou obtenir une promotion, et, ce faisant, nous négligeons les petits moments de joie de la vie quotidienne. Mais les recherches montrent que ces petits moments s’additionnent avec le temps et qu’en y prêtant attention, nous pouvons améliorer notre santé, nos relations et notre résilience.

 

Happinez : Selon vous, nous pouvons trouver la joie tout autour de nous. Mais les sagesses du monde entier ne situent-elles pas plutôt cette joie au plus profond de nous-même ? 

Ingrid Fetell Lee : On a dit à beaucoup d’entre nous ceci – que nous sommes supposés trouver la joie en nous-mêmes – et que le monde physique n’est pas pertinent pour notre bien-être émotionnel. Bien que l’introspection et la réflexion sur soi présentent de nombreux avantages, à la base, la joie est l’émotion qui résulte d’un engagement riche avec le monde qui nous entoure. Nous avons tous l’impulsion d’y rechercher la joie, car, à un niveau élémentaire, la motivation vers la joie est la motivation vers la vie. Nous trouvons plus de joie dans les jardins luxuriants que dans les parkings, et plus de joie dans une pêche que dans une pierre, car ces choses et ces lieux ont aidé nos ancêtres à s’épanouir. Alors que nous pouvons penser notre chemin vers le bonheur, la joie commence fondamentalement par les sens.

 

Happinez : Comment ce que vous nommez les “esthétiques” influencent-elles notre état d’esprit et notre comportement ?

Ingrid Fetell Lee : L’esthétique ou les qualités sensorielles de notre environnement peuvent avoir un effet profond et inconscient sur nos émotions et nos comportements. Par exemple, des recherches montrent que les personnes travaillant dans des environnements de travail plus colorés sont plus alertes, confiants et amicaux que les personnes travaillant dans des espaces sombres. Les travailleurs équipés de bureaux plus ensoleillés dorment 46 minutes de plus par nuit et sont plus actifs le jour que les travailleurs de bureaux sans fenêtres. Des études ont également montré que la perception de la nature peut réduire la violence dans les projets d’habitation et les prisons, que les espaces symétriques réduisent l’incidence de tricherie lors d’un test et que le chant des oiseaux peut réduire la douleur. Pendant longtemps, on nous a dit de négliger nos réponses intuitives à notre environnement, mais à mesure que ce corpus de recherches se développe, il devient impossible de faire abstraction de l’impact de l’esthétique sur notre santé mentale.

 

Happinez : Vous avez identifié 10 esthétiques de la joie, quelles sont-elles ?

Ingrid Fetell Lee : Il y a l’énergie (liée à l’éclat de la couleur et de la lumière), l’abondance (que l’on peut rapprocher de la luxuriance, de la multiplicité et de la diversité), la liberté (inspirée par la nature sauvage et les grands espaces), l’harmonie (associée à l’équilibre, la symétrie et la fluidité), le jeu (que l’on retrouve dans les cercles, les sphères et les bulles), la surprise (que produisent le contraste et la fantaisie), la transcendance (qui s’accompagne d’élévation et de légèreté), la magie (ses forces invisibles et ses illusions), la fête (reliée à la synchronie, le scintillement, les formes jaillissantes) et enfin le renouveau (qui s’exprime à travers le fleurissement, l’expansion et les courbes).

 

Happinez : Quels conseils pourriez-vous nous donner pour rendre notre environnement de vie plus réjouissant ?

Ingrid Fetell Lee : Commencez par ajouter une touche de couleur vive. Peignez votre porte d’entrée, ajoutez des coussins vibrants ou procurez-vous simplement une tasse à café colorée pour votre bureau, au travail.

Faites entrer l’extérieur dans votre intérieur. Ajoutez un élément de nature, qu’il s’agisse d’un papier peint imprimé de végétaux ou des plantes d’intérieur, ou essayez d’écouter des sons de la nature pendant que vous travaillez. Les plantes d’intérieur sont particulièrement bénéfiques, car il a été démontré qu’elles réduisent le stress et rétablissent l’attention.

Arrondir les bords. La recherche montre que les objets angulaires stimulent l’activité dans une partie du cerveau associée à l’anxiété, tandis que les courbes mettent notre esprit inconscient à l’aise. Choisissez un mobilier rond et des appareils d’éclairage en forme de ballon pour apporter cette esthétique ludique à votre maison.

Ajoutez un élément de surprise. Avoir quelque chose de surprenant apporte de la joie dans votre maison encore et encore. Essayez de peindre une couleur vive à l’intérieur de vos tiroirs ou de tapisser votre dressing avec un papier peint au motif audacieux. Chaque fois que vous l’ouvrirez, vous aurez un nouvel élan de joie.

 

Propos recueillis par Aubry François

Portrait © Olivia Rae James

 

 

Réparer vos objets : un geste écolo à adopter en juin

Plusieurs jours durant à travers l’Hexagone, la tournée des Repair Days entend bien convaincre le grand public des vertus de la réparation, une habitude respectueuse de l’environnement, économique et créatrice d’emploi local. Un stand Repair Days se déplacera et mettra à l’honneur les acteurs locaux engagés en matière de réparation responsable et solidaire.

Cet événement, à l’initiative de Carglass et en partenariat avec des associations locales (Recup’R, Envie, Repair Café, PikPik environnement, les Ressourceries, Tipimi, Atao, l’atelier du Retz emploi,…), proposera aux publics de venir faire réparer gratuitement par les associations leurs produits du quotidien.

Cette année, l’événement sera également l’occasion de faire une bonne action pour des enfants démunis. En effet, les participants pourront réparer un jouet cassé qui sera ensuite donné à des enfants par l’association Rejoué, spécialisée dans la revalorisation des jouets usagés.

Rendez-vous :

Le 22 juin à Lille, Place des fusillés et des déportés de la Madeleine

Le 26 juin à Nantes, Place de l’Écluse

Le 28 juin à Bordeaux, Place Fernand Lafargue

Plus d’informations sur : http://www.carglass.fr/les-repair-days

Natacha Calestrémé : comprendre et soigner les blessures du silence

COMPRENDRE

J’ai lu un très grand nombre de manuels de psychiatrie et de psychologie, j’ai rencontré des victimes de harcèlement, de perversion, de manipulation, et je me suis rendu compte que ces phénomènes étaient extrêmement bien décrits. Mais trois questions demeuraient absolument sans réponses : Pourquoi certaines personnes qui ont ouvert les yeux sur ce qu’elles vivent, n’arrivent pas à quitter leur bourreau ? Pourquoi, d’autres, qui sont parties, reviennent ? Et pourquoi, celles qui ont vécu ces violences psychologiques continuent-elles souvent de rencontrer des personnalités de ce type ?

En me documentant, j’ai compris que le corps médical et les médecines parallèles utilisaient des mots différents pour dire la même chose. D’un côté la médecine conventionnelle parlait des phénomènes de sidération (on est incapable de réagir face à la brutalité de quelqu’un qui nous fait vivre l’horreur) et de dissociation (on est comme à l’extérieur de son corps, étranger à soi-même). Si les psychiatres nomment aussi ce second phénomène, une “fuite mentale”, les énergéticiens l’ont quant à eux, baptisé “perte d’âme”.

La première fois que j’ai entendu ce terme, je me suis crue dans Harry Potter. Et puis je me suis souvenue que les vétérans de guerre disent « ici j’ai perdu une partie de mon âme ». J’ai réalisé que l’âme symbolise notre manière de penser, notre confiance et notre estime de soi, que l’autre nous a pris. En fait, face à une blessure physique, notre corps nous protège en fabricant des endorphines qui nous empêchent de souffrir. Devant une douleur psychologique, notre corps nous protège encore : une partie de notre âme s’extrait pour éviter que l’on devienne fou. Le harceleur récupère cette énergie et se nourrit de notre défaillance. Les psychiatres parlent de vampirisation inconsciente.

Et cette vision des choses explique tout. Pourquoi une personne qui ouvre les yeux sur ce qu’elle vit, ne part pas ? Parce qu’elle ne peut pas abandonner une partie de cette énergie qui s’est échappée d’elle et que l’autre a récupéré. Pourquoi ceux qui sont partis, reviennent ? Parce que l’autre a une partie de leur énergie. Si on me coupe le bras et qu’on me dit de m’en aller, je vais peut-être m’éloigner, mais je reviendrai pour chercher ce qui m’appartient. Certaines victimes ne comprennent pas pourquoi elles pensent toujours à leur bourreau après 18 ans de séparation. C’est parce qu’elles sont toujours reliées à une partie d’elles-mêmes qui se trouve prisonnière de l’autre.

Quand nous sommes victime d’un traumatisme ou d’une manipulation, il arrive qu’une partie de notre énergie s’échappe, une faille se crée en nous, une béance que les manipulateurs perçoivent. A cause de cette blessure, ils savent qu’ils vont pouvoir nous manipuler. Raison pour laquelle on retombe sans arrêt sur ces personnalités destructrices en amour, sur le plan professionnel ou même dans la famille.

Le point positif, c’est que cette énergie manquante peut être récupérée et cette béance refermée, sans revoir la personne concernée, grâce à un protocole qui m’a été transmis par l’énergéticienne Loan Miège, et que je partage dans mon livre. On peut le faire seule ou accompagnée d’un thérapeute. Ce protocole très simple n’est pas une formule magique qui donne du pouvoir sur quelqu’un, c’est une connexion d’âme à âme qui permet de rééquilibrer les choses.

Je conseille souvent de faire et de refaire ce protocole qui marche d’autant mieux qu’il est dit avec intention. Au début, ça paraît étrange et on hésite un peu. Mais lorsqu’on finit par se l’approprier, l’intention est puissante et les choses évoluent vraiment. Une femme harcelée par son frère m’a écrit pour me dire qu’elle avait effectué le protocole une première fois et que les mails dictatoriaux qu’il lui envoyait avaient cessé. La deuxième fois, ils ont pu parler normalement, de frère à sœur, événement qui n’avait pas eu lieu depuis quarante-cinq ans, et la troisième fois, il lui a demandé pardon. Pourtant, un pervers narcissique ne demande jamais pardon. Une autre jeune femme était harcelée par son père qui ne voulait absolument pas qu’elle quitte l’entreprise familiale. La première fois, le protocole a provoqué un déchaînement de violence. La deuxième fois, il s’est calmé, mais rien ne s’est passé. Et puis, un jour, elle l’a refait et le soir même, son père lui a dit qu’il avait compris son souhait et qu’il allait la licencier pour qu’elle puisse profiter des indemnités et suivre gratuitement la formation à laquelle elle aspirait.

Les cas où le bourreau change sont peu nombreux, mais le plus important ce sont ces centaines de témoignages de gens qui me disent avoir vu leur peur s’éloigner, qu’ils n’ont plus cette sensation de vide en eux, qu’ils ont cessé d’avoir toujours faim, qu’ils ont enfin pu s’abandonner à un sommeil réparateur. Un médecin m’a même écrit que mon livre faisait désormais partie des prescriptions qu’il conseillait à ses patients car, après ce protocole réalisé sur lui-même, un champ de possibilités thérapeutiques nouvelles s’était offert à lui. Je suis pleine de gratitude quand je vois que le corps médical s’ouvre à ces techniques.

Lors de la conférence TEDx que j’ai donnée récemment, une dame de 96 ans a pris mon livre en m’expliquant qu’elle avait vécu 35 ans avec un pervers narcissique et qu’elle comptait bien récupérer cette part d’elle-même afin d’avoir encore plus d’énergie pour s’occuper des petits vieux en maison de retraite [Ce sont ses mots]. Quelle générosité ! Les victimes sont généralement de belles personnes, empathiques, intelligentes, qui ont des valeurs et que les pervers considèrent comme des trophées.

Si des personnes sont isolées par leur conjoint, qu’elles sont dans le déni et ne veulent plus vous parler, envoyez-leur le livre anonymement. La curiosité – et le fait que ce soit un roman – feront qu’elles le liront. L’une de ces personnes m’a notamment écrit, en septembre dernier : « j’ai reçu anonymement votre livre par la poste au mois de mai, je ne sais pas qui me l’a envoyé mais il m’a sauvé la vie car j’ai compris que ce que je vivais n’étais pas normal. Je me suis reconstruite et aujourd’hui, je vais bien ».

J’ai écrit ce livre parce que j’ai perdu une amie très proche et j’aurais tellement voulu connaître cette technique pour l’aider ! Je me dis qu’à travers toutes les personnes qui renaissent aujourd’hui, c’est elle qui revient un peu à la vie.

 

*Dans Happinez n°43 (chez votre marchand de journaux le 24 juillet), Natacha partagera avec les lecteurs une technique inédite pour contacter son guide…

 

Journaliste et réalisatrice de plus de 30 documentaires sur les thèmes de la santé et de l’environnement, Natacha Calestrémé a aussi publié plusieurs essais et trois thrillers psychologiques : Le Testament des abeillesLe Voile des apparences et Les Racines du sang aux éditions Albin Michel. Son nouveau roman, Les Blessures du silence, a beaucoup touché le public et en est à sa troisième réédition.

 

Portrait © Stéphane Allix

Propos recueillis par Nathalie Cohen et Aubry François

 

Aidez l’association Nio Far à financer un éco-lieu au Sénégal

Cette structure, propice au développement économique local, permettra de faire vivre des activités en faveur d’engagements durables, solidaires, participatifs et alternatifs, autour de deux axes prioritaires : social et environnemental. Elle accueillera des stages et des formations gratuits animés par des touristes solidaires et destinés aux jeunes de la localité, qui auront pour vocation de leur redonner de la motivation et d’ouvrir leur champ des possibles, en rapprochant par exemple l’école de l’entreprise.

Les voyageurs du monde entier et les populations locales pourront y créer des synergies à travers de riches échanges, renforcer leurs connaissances, leurs capacités, leur autonomie et leurs compétences, dans une dynamique d’ouverture aux horizons.

Pour lancer le projet et qu’une ouverture en décembre 2019 soit possible, Lénora et Sabrina ont lancé une campagne de levée de fonds sur le site de financement participatif Ulule. Mais les actions de l’association démarrent dès à présent car les travaux permettront aussi d’organiser 3 formations professionnalisantes pour 30 jeunes femmes et hommes en décrochage scolaire qui apprendront la construction traditionnelle et notamment la fabrication de briques en géobéton.

Pour faire un don :  www.ulule.com/projet-nio-far/

Comme l’amour, la confiance ne se divise pas, elle se multiplie

RASSEMBLER

C’est cette capacité intime d’être honnête et lucide vis-à-vis de soi, dans une forme d’acceptation, et peut-être même de renoncement, par rapport à tout ce qu’on aurait pu, tout ce qu’on aurait dû, tout ce qu’on pense qu’il aurait fallu réaliser. C’est se rassembler soi-même dans un monde où demeure toujours la tentation de l’éparpillement et où nous dispersons beaucoup notre âme. Un peu comme quand on joue à la roulette. Le pire, pour moi, dans ce jeu, c’est de voir certains participants placer leur pion à cheval sur plusieurs numéros, pour être certains de gagner ou de ne pas totalement perdre. C’est typique de personnes qui n’ont pas le courage d’assumer ce qu’elles sont, ce qu’elles font et pourquoi elles le font, comme si elles n’étaient pas alignées, par peur, sur le sens profond de leurs valeurs. Peur de ne pas être à la hauteur, peur des autres, d’accomplir des choses, de s’exposer, de ne pas être aimé, de ses fragilités… Tout cela nous conduit à nous disperser énormément en espérant, à un moment, gagner quelque chose, avoir un retour sur investissement. Miser sur un numéro, dans la vie, c’est consacrer toute son énergie, toutes ses compétences, tout son talent dans une voie en se disant que c’est la bonne, qu’il n’y en pas d’autres. Ca exclue certes des myriades de possibilités et ça peut, à l’extrême, nous rendre rigide, tel un cheval de traie avec des ornières, sur un seul sillon, qui ne veut rien voir ce qu’il se passe autour. Mais ça exige aussi beaucoup de courage. Se rassembler, c’est peut-être finalement se dire – pour terminer sur la métaphore de la roulette – que nous sommes faits de tous ces numéros. C’est s’unir à soi-même et réunir tout ce qui fait que l’on est ce que l’on est, dans ses faces lumineuses et ses côtés plus sombres. S’accepter profondément, même si les autres ne voient pas que nos « bons » côtés.  Mais ce mot m’évoque aussi une notion d’intelligence car “intelligere” signifie, étymologiquement, faire des liens. Pour moi, la plus belle intelligence de l’homme est justement de construire en permanence des liens avec tout ce qu’il vit, tout ce qu’il est, avec les autres, avec tout ce que lui offre et lui retire l’existence. C’est de l’alchimie de vie, comme quand on fabrique une potion dans une grande marmite : on y met de l’acidité, du sucré, de la douceur, de l’amertume. L’intelligence collective nous a offert cette phrase : « tout seul, on va plus vite, ensemble, on va plus loin ». Et elle peut se décliner de mille et une façons. Quelquefois, on peut être piégé par l’illusion que notre façon de comprendre et de voir est la meilleure. Très vite, on se met à donner des conseils aux autres : « moi, je pense que… ». D’accord, mais ce n’est qu’un grain de sable dans l’univers, et chacun pense différemment. Je parlais de potions, mais quand on prépare, plus ordinairement, une soupe dans sa cuisine, il faut souvent tourner, sinon ça brûle. C’est un peu ça le mouvement de la vie, il faut tout le temps tourner et rassembler.

 

CONFIANCE

Avoir confiance, c’est avoir foi, au sens noble du terme, en quelque chose d’inébranlable. Il y a toujours la trilogie : confiance en soi, en l’autre, en la vie. La confiance en soi, ce n’est pas se considérer comme le meilleur, le plus fort, le plus compétent. Non, c’est, une fois encore, pouvoir prendre en compte ce qui, chez soi, fonctionne et ne fonctionne pas, et être à l’aise avec ça. Si l’on peut s’aimer tel que l’on est, on peut aussi s’élancer dans la vie comme dans ces gymkhanas où l’on relève des défis, où l’on résout des énigmes, où l’on dépasse des situations en se disant : « je vais faire du mieux possible avec ce que je suis parce que, de toute façon, c’est le maximum que je puisse faire ». Avoir confiance en soi, c’est aussi accepter ses limites. Par exemple, moi, je suis petite et, par définition, je ne peux pas attraper certains objets dans une cuisine. Mais je m’en fiche, ça ne m’empêche pas d’avoir confiance en moi. « Toi qui est grand, vas-y, moi, petite, je me faufile ». Il est plus facile de développer une confiance en soi solide quand on a une base interne de sécurité. La psychologie du développement nous explique qu’elle vient de la qualité de la relation qu’on a eu avec les figures d’attachement que sont nos parents. Mais cela ne nous empêche pas de l’acquérir à tous les âges de la vie, de la prendre en route. La confiance en la vie, c’est accepter le fait qu’il peut nous arriver des tas de catastrophes, tous les jours. Que ce soit sur un plan personnel, sur celui de la société, ou de l’humanité, des catastrophes en veux-tu en voilà. Notre cerveau est d’ailleurs formaté de sorte à voir d’abord ce qui dysfonctionne. Ça nous permet d’avoir conscience des dangers, de ne pas faire tout et n’importe quoi, de ne pas se dire « tiens, je vais essayer de marcher sur la rambarde parce que c’est rigolo et que je verrai bien mieux la Tour Eiffel qui est juste là ». Après, c’est la capacité de se décaler sur le bas côté et de dire « wow ok, il y a des nuages, mais regarde cette lumière sur l’immeuble en face, comme elle est belle ! » La capacité de se saisir, de capturer, ce qui va pouvoir justement éclairer notre chemin au milieu des catastrophes. Je fais beaucoup ça avec mes patients, leur dire « si on revient sur votre journée d’hier, à quel moment avez-vous eu l’impression que la vie vous faisait un clin d’œil et que c’est passé si vite que vous ne vous en êtes pas rendu compte ? » Je n’ai jamais rencontré un patient, depuis 30 ans que j’exerce, qui m’ait répondu « non, rien ». Il est très intéressant d’accompagner quelqu’un pour tordre un peu son regard, pour lui dire « regarde, là, dans le coin, il n’y a pas un truc, quand même, qu’on pourrait attraper ? » Ce n’est pas une question de dire « wow, tout est merveilleux », parce que ce n’est pas vrai. C’est juste se rendre compte que dans une journée, dans une heure, il y a des petites choses, aussi microscopiques soient-elles, qu’on peut aller attraper et qui sont beaucoup moins sombres que tout le reste. La confiance en l’autre, c’est mettre à distance la peur d’être trahi, d’être déçu ou de ne pas être aimé tel que l’on est. Je dis souvent à mes patients : « Ok, vous avez été trahi, vous êtes déçu, mais dans la grande balance de la vie, est-ce que vous ne faites plus jamais confiance, ou est-ce que de laisser cette énergie de la confiance, est-ce que ce n’est pas beaucoup plus avantageux pour vous de continuer ? Est ce que, finalement, la balance, elle ne finira pas par pencher, même si vous avez été blessé ? Malgré les coups de grisou que vous avez vécu, parce que vous ne vous êtes pas senti aimé, reconnu ? Eh bien remettez encore toute votre confiance, c’est comme l’amour, ça ne se divise pas, ça se multiplie ! » Plus on le fait, plus on élargit le champ des possibilités de se sentir à sa place dans sa vie. Il ne s’agit pas que la vie nous rende, ce n’est pas ce calcul-là, cette mécanique-là. C’est que, plus on fait confiance, plus on ressent de la confiance, plus on se sent aligné dans la vie, plus on se relie à notre propre énergie de vie.

 

Psychologue clinicienne, psychothérapeute, Jeanne Siaud-Facchin a fondé Cogito’Z, des Centres de Psychologie Intégrative en France et à l’étranger. Auteure de nombreux ouvrages à succès, Jeanne Siaud-Facchin a publié dernièrement : S’il te plait aide-moi à vivre. Pour une nouvelle psychologie aux Éditions Odile Jacob. Elle préside aussi l’association Zebra, centre ressource pour les surdoués et fait partie du Comité Scientifique de l’association SEVE, de Frédéric Lenoir. Elle a aussi crée Mindful UP des programmes de méditations pour enfants et adolescents.

 

Portrait © stella&claudel

Propos recueillis par Nathalie Cohen et Aubry François

Chacun peut vivre un éveil spirituel, à tout moment

Happinez : Vous évoquez les moments sombres d’une première partie de vie marquée par les addictions. Comment vous en êtes-vous sortie ?

Caroline Coldefy : J’ai eu la chance de trouver sur ma route un groupe de parole d’anciens toxicomanes. Dans cette fraternité, où je me suis tout de suite sentie comprise et à ma place, j’ai appris à vivre sans consommer. Car qui mieux qu’un ancien addict peut en aider un autre ? Ce principe très fort, et essentiel à la fraternité, m’a permis de sortir un peu de mon égocentrisme et de m’ouvrir à autrui. Aujourd’hui, je continue le chemin en aidant les autres et en partageant avec ceux en qui j’ai confiance, quand je ne vais pas bien. Dans ces groupes de paroles, au delà de l’entraide, j’ai aussi appris l’honnêteté, la bonne volonté, la confiance, l’amour des autres… Des notions auparavant totalement absentes mais que j’essaie, désormais, de placer au cœur de ma vie.  Des notions qui, me semble t-il, sont au centre de toutes les spiritualités.

 

Happinez : Quel est le point commun de tous ces témoignages de diverses personnalités ?

Caroline Coldefy : Ce livre est d’abord un ouvrage de transmission et je me suis sentie plus forte – et peut être plus légitime – en l’écrivant accompagnée par d’autres hommes et femmes. Pour moi, c’est ensemble que nous pouvons changer les choses ! Plus concrètement, si j’ai voulu intégrer des récits de vie qui viennent préciser, éclairer et compléter ce que j’ai moi-même vécu, c’est pour que le lecteur comprenne que, quelque soit son milieu, sa notoriété, l’état de son compte en banque, son éducation religieuse ou son absence de religion, nous sommes tous des humains portés par les mêmes valeurs spirituelles. C’est souvent un accident de la vie, un début d’existence chaotique ou une prise de conscience difficile qui amène quelqu’un qui n’avait jamais été touché par la spiritualité à s’ouvrir à quelque chose de plus grand que soi. Cette multiplicité d’expériences est là pour prouver qu’un éveil spirituel peut advenir, chez tout le monde, à n’importe quel moment de son existence, et qu’il suffit d’être ouvert à ce que la vie place sur son chemin pour pouvoir y accéder.

 

Happinez : Un témoignage vous a-t-il particulièrement inspirée ?

Caroline Coldefy : Ils m’ont tous touchée et portent, chacun, une force de vie et de résilience qui fait du bien et donne de l’espoir. Mais si je devais en choisir un, ce serait celui de ma petite nièce Sérena. Non pas parce qu’elle fait partie de ma famille, mais plutôt parce qu’elle était très jeune quand elle a trouvé son chemin spirituel. C’était une enfant totalement perdue, une adolescente en danger qui semblait promise à une vie difficile et malheureuse. Grâce à la voie spirituelle à laquelle elle a adhéré par « le plus grand des hasards »,c’est aujourd’hui une jeune femme épanouie, une maman capable de transmettre à son fils ce qu’il y a de meilleur dans l’existence. Je pense que ce témoignage peut donner confiance à des jeunes un peu perdus qui ne trouvent aucun sens dans ce qu’ils vivent. C’est encourageant de constater qu’un éveil spirituel peut toucher tout le monde, y compris un ado plus préoccupé par la consommation de pétards que par la méditation.

 

Happinez : La spiritualité s’expérimente-t-elle forcément à travers la religion ?

Caroline Coldefy : Il n’est pas facile de répondre à cette question, car loin de moi l’idée de proposer un manuel du parfait éveillé ! Qui suis-je pour donner des définitions et des règles à suivre ? À chacun son chemin et sa manière de se connecter à sa puissance supérieure. Cela dit, il me semble que la spiritualité n’est pas forcément en lien avec une religion. C’est d’abord, pour moi, la conscience de la présence de quelque chose de plus grand que soi, le fait de comprendre – ou plutôt de ressentir – que l’on fait partie d’un tout et que l’on ne peut pas contrôler notre vie. En cela, il s’agit d’abord d’un chemin d’humilité. Mais la spiritualité, c’est aussi le respect de principes d’humanité comme la bienveillance, l’honnêteté, l’ouverture d’esprit, la bonne volonté et l’amour de soi et des autres. Elle s’exprime dans les liens que l’on noue avec les personnes, car à quoi bon être “spirituel” si nous restons seul avec nous-même, préoccupé uniquement de la satisfaction de notre ego ? Toutes ces valeurs n’appartiennent à aucune religion, elles sont la richesse de tous les êtres humains. Cela dit, le fait de m’intégrer à une pratique religieuse, avec ses rituelles, ses textes, ses traditions, m’aide personnellement à avancer sur le chemin de la spiritualité.

 

Happinez :  Selon vous, peut-on définir cette mystérieuse force à laquelle la spiritualité nous relie ?

Caroline Coldefy : Je n’ai pas de définition de cette force à laquelle j’ai la chance d’être connectée pendant des moments de grâce. Ce que je sais, de manière expérientielle, c’est que je la ressens quand je suis alignée avec moi-même, centrée sur ce que j‘ai au fond de mon être, quand je fais une chose bonne pour moi, que je suis en cohérence avec les principes dont j’ai parlé plus haut. C’est un ressenti de justesse, de calme, comme la certitude de faire ce que je dois faire et d’être là où je dois être. Généralement cela m’arrive, mais trop rarement, lorsque j’adopte une attitude d’ouverture et d’amour envers moi et le monde qui m’entoure.

 

Propos recueillis par Aubry François 

 

 

 

Richesses de la médecine amazonienne… rencontre avec l’anthropologue Jeremy Narby

Happinez : Quel regard les Amazoniens portent-ils sur les plantes et le vivant en général ?  

Jeremy Narby : Les peuples indigènes amazoniens ont tendance à considérer les plantes et les animaux comme des “personnes”, c’est-à-dire comme des entités ayant des intentions, des volontés et des points de vue, et avec lesquelles les humains ont des rapports de parenté. Pour les Ashaninka de l’Amazonie péruvienne, par exemple, le héron est « notre grand-père », les petits oiseaux sont « nos nombreux frères » et les plantes de manioc, « nos sœurs ». Les Amazoniens pensent qu’il est possible de communiquer avec les autres espèces dans les visions et les rêves des chamanes. Ils considèrent même que certaines plantes sont « enseignantes », comme le tabac, parce que celui qui sait les consommer peut apprendre à communiquer avec le vivant.

 

Happinez : Qu’est-ce que le savoir amazonien peut apporter à notre science occidentale ?

Jeremy Narby : Il a déjà beaucoup apporté à la médecine. Le curare, par exemple, qui est un mélange de plantes utilisé par les chasseurs amazoniens pour paralyser et asphyxier leurs proies, est à la base de la chirurgie moderne. Dans les années 1940, les scientifiques se sont rendus compte que ce paralysant musculaire pouvait grandement faciliter la chirurgie de l’abdomen et des organes vitaux. Outre la connaissance de plantes médicinales précises, les peuples amazoniens gèrent mieux que quiconque la forêt tropicale : l’imagerie satellite démontre que les forêts sous leur contrôle légal sont plus intactes encore que les parcs nationaux et les réserves naturelles. La protection des forêts tropicales est certainement un sujet clé au 21ème siècle. Finalement, la personnification des autres espèces pratiquée par les amazoniens agit comme un contre-point à l’objectivation forcenée de la science, et enrichit l’appréciation de l’intelligence du vivant.

 

Happinez : Quels remèdes de la pharmacopée naturelle des peuples indigènes d’Amazonie découvrons-nous aujourd’hui ?

Jeremy Narby : La griffe de chat, tout d’abord, est une liane qui stimule le système immunitaire, réduit l’inflammation des articulations, et agit comme antioxydant et antitumoral. Elle dilate aussi les vaisseaux sanguins. Selon le Centre Médical de l’Université du Maryland, elle peut aussi ré-équilibrer la flore intestinale et améliorer la réparation de l’ADN. La sève de l’arbre Sangre de grado accélère, quant à elle, la cicatrisation et prévient les infections. Elle est antibactérielle, antifongique, et antivirale. Elle contient une gamme d’alcaloïdes, dont trois ont des propriétés cicatrisantes; mais la sève entière permet une cicatrisation quatre fois plus rapide que ses molécules isolées. Elle agit contre l’herpès, les ulcères, la douleur, la diarrhée et possiblement les tumeurs. Une vaste littérature scientifique existe à son sujet. Enfin, la vigne Clavo huasca est un aphrodisiaque pour les femmes pré-monoposales et les hommes, largement utilisé en Amérique du sud. On s’en sert aussi contre les douleurs musculaires et articulaires, pour calmer l’estomac et accroître l’appétit, et comme tonique général. Elle commence à être étudiée scientifiquement.

 

Propos recueillis par Aubry François

 

Pour assister à l’événement SE GUÉRIR, au Grand Rex de Paris : www.//seguerir.fr

 

 

Fleurir la ville pour nourrir et sauver les abeilles

Mais cette victoire ne résout pas pour autant le problème de la disparition rapide des abeilles, car nourrir toutes ces demoiselles – qui sont en moyenne 60 000 par ruche – et tous leurs compagnons papillons et bourdons, nécessite une quantité phénoménale de fleurs.

C’est la raison pour laquelle HappyCulteur et Merci Raymond – qui permettent aux citoyens de s’engager, à leur échelle, dans le maintien de la biodiversité en ville – se sont associés pour lancer l’opération “Des fleurs à tous les coins de ruche !”. Son but est de nourrir les 60 millions d’abeilles parisiennes, et pourquoi pas celles de toute la France, à travers le Bee’kit, un kit de fleurs mellifères prêtes à planter sur votre balcon, sur votre terrasse ou dans votre jardin.

Dans chaque Bee’kit, vous trouverez du terreau, des graines de fleurs mellifères bio spécialement choisies pour les abeilles, de l’argile pour fabriquer des Bee’bombes et fleurir les rues, et des pots en géotextile souple pour vos balcons.

Vous pouvez précommander votre Bee’kit sur Miimosa : www.miimosa.com/fr/projects/des-fleurs-a-tous-les-coins-de-ruche/description?l=fr