Tentative de bonheur n°2 : préserver ses rêves

Leur mystère vibre avec beauté dans l’entrelacement des arbres croissant. Mais combien de temps leurs rêves auront-ils la liberté de grandir ainsi ? L’artiste coréen Xooang Choi, pour qui le bonheur se situe entre l’imaginaire et notre monde tangible, a créé cette sculpture hyperréaliste teintée de tristesse pour dénoncer le régime de la Corée du Sud des années 70. La puissance métaphorique de l’œuvre illumine, dans les déambulations de ce fantasme végétal, l’âpreté du monde humain qui nous tourmente parfois.

Retrouvez l’œuvre de l’artiste Xooang Choi au fil de l’exposition “Tentatives de Bonheur”, jusqu’au 26 juillet au MAIF Social Club (37 rue de Turenne, 75003).

Pour en savoir plus :www.maifsocialclub.fr ; www.xooang.com

© Édouard Richard / MAIF

Les futurs entrepreneurs à l’école de l’intérêt général

Organisé du 17 au 29 juin, dans toute la France, par la Jeune Chambre Économique, l’événement Booster for Good vise à persuader les leaders de demain que la performance doit se conjuguer avec l’engagement citoyen.

« Innover pour le bien commun, œuvrer à un monde meilleur, plus inclusif, plus respectueux de l’environnement, est un moteur pour les entrepreneurs, notamment ceux de la jeune génération » souligne Stefanie Cochet, Présidente Nationale 2019 de la Jeune Chambre Économique.

L’association – qui réunit un réseau de jeunes de 18 à 40 ans visant à faire émerger des projets innovants d’intérêt général – proposera aux futurs créateurs de start-up et autres entrepreneurs de suivre un parcours initiatique en trois étapes : un keynote “Je m’inspire”, un atelier “J’agis” et un networking “J’échange”, sous l’égide de personnalités inspirantes telles le président-fondateur de BlaBlaCar, Frédéric Mazzella, qui interviendra notamment.

Voici les différentes étapes de ce tour de France : Nantes (17/06), Sophia Antipolis (18/06), Bordeaux (18/06), Paris (19/06), Angoulême-Cognac (20/06), Tours (20/06), Chartres (20/06), Saint-Denis-de-La-Réunion (20/06), Béziers (21/06), Bourgoin-Jallieu (21/06), Lille (21/06), Grenoble (21/06), Dijon (24/06), Vannes (25/06), Montpellier (26/06), Clermont-Ferrand (26/06), Angers (26/06), Brest (27/06), Romans et Bourg-de-Péage (28/06), Ouest Landes (28/06) et Le Mans (28/06).

Pour en savoir plus : www.jcef.asso.fr

Tentative de bonheur n°1 : vaincre le temps

Happinez : Quelle est votre vision du bonheur ?

J’ai tendance à me méfier du bonheur. Non pas que le bonheur ne m’intéresse pas – il apparaît chez les philosophes dès l’Antiquité –, mais il me semble aujourd’hui dénaturé, vulgarisé et instrumentalisé. Les publicitaires l’utilisent pour vendre n’importe quoi, les religions pour recruter chez les plus indigents, les réseaux sociaux pour vous inciter à gagner des likes : chaque jour, odes et promesses de bonheur claironnent aux quatre vents. Le bonheur est devenu cette injonction sans laquelle la vie n’aurait aucune saveur… Les cultes du bonheur et de la jouissance sont devenus les pires ennemis du bonheur. Or, il me semble que le bonheur, comme l’amour, est l’expérience d’une singularité, une quête subjective tout autant qu’un mystère pour chacun d’entre nous. Il est de nature imprédictible, immatérielle et transcendante, et ne me semble possible que dans la relation : à l’autre, à l’inconnu, à la création, au moment présent et à la nature. Chez Lucrèce, Nietzsche et Kant par exemple, le bonheur est davantage associé à l’absence de servitudes, de peurs et de souffrances, il est donc fruit de la liberté. Ma vision du bonheur est ainsi celle d’un idéal à atteindre, en équilibre entre le rêve et la réalité, il est cette fleur qui essaie d’éclore.

Happinez : Comment tentez-vous, par votre art, de « vaincre le temps » ?

L’expérience de la création est une chose qui permet d’explorer sans cesse ce qu’on ne comprend pas, de libérer et mettre à l’épreuve ses pensées, d’arpenter le monde à travers le temps et l’espace. Dans mon travail, j’essaie souvent de tisser des liens entre passé et futur tout en m’intéressant à l’odyssée de l’humanité, à l’émergence et au foisonnement de la vie et de la nature. Jean-Luc Nancy disait que le monde ne repose sur rien et que c’est là le plus vif de son sens, je suis parfaitement en accord avec cette conception puisqu’elle offre à l’esprit la liberté d’agir, de penser et de se représenter le monde dans toutes ses dimensions y compris les plus noires et énigmatiques. C’est une vision tragique-optimiste qui me correspond bien. Si aucune œuvre d’art n’égalera la beauté d’un crépuscule, créer me permet d’ajouter de la vie à la vie, du temps au temps. Certaines œuvres d’art ont la capacité de traverser les siècles et survivre à notre propre disparition, de surmonter les effets du temps. Aussi, la poésie a une place centrale dans ma pratique, je pense à Bachelard et Michel Serres qui n’ont cessé d’exprimer leur fascination pour la vie à travers elle ; la poésie a ceci qu’elle s’affranchit de toutes les frontières, géographiques comme temporelles.

Happinez :  Pourriez-vous partager avec nous, une ou plusieurs choses qui vous rendent heureux ?

Il y a surtout des riens et presque riens. Mais il y a aussi les printemps, les automnes. Les efforts récompensés. Les amis, les amants. Enseigner. La recherche et l’écriture. Les romans et les essais philosophiques, les bibliothèques en général. La poésie. Les nouveaux projets. Les pistes de danse. Rencontrer des inconnus. Arroser mes plantes. Cuisiner. Jouer. Entreprendre des choses que je n’ai jamais faites. Saluer chaque soir l’araignée installée à la fenêtre de ma chambre. Dormir. Conduire. La paix. La nuit. La pluie. Les oiseaux. Les rivières. Les volcans. L’éphémère. Les vagues. Les arbres. Les lieux chargés d’histoire. Ne pas penser à demain. Aller au marché. Ne pas lâcher prise. Les langues et les chants du monde. La radio. La musique bien sûr. Voir des gens heureux. Partager. Désapprendre. Réapprendre. Errer. Vieillir. Le silence. Croire en la beauté. Etc. Contempler. Contempler. Con(temp)ler.

 

Pour en savoir plus : www.maifsocialclub.fr ; www.laurentpernot.net

 

Propos recueillis par Aubry François

© Édouard Richard / MAIF

Guidez votre avenir avec les synchronicités

Happinez :  Qu’entendez-vous par l’expression paradoxale “Se souvenir du futur” ?

Romuald Leterrier : Le processus de rétrocognition est basé sur la capacité naturelle de notre mémoire à fonctionner à l’inverse de la flèche du temps. C’est en tous cas le constat que l’on peut faire des nombreuses expériences de synchronicités provoquées volontairement par un nombre croissant d’expérienceurs. Prenons l’exemple du rêve rétrocognitif : vous faites un rêve où par exemple vous vous trouvez dans un hangar avec des graphistes ayant l’apparence de rastas. À votre réveil, vous vous souvenez de votre rêve et vous le notez. Le lendemain, vous zappez sur une émission où vous voyez le peintre Jean-Michel Basquiat dans les années 1980 en train de peindre avec des amis rastas dans un grand hangar. À ce moment, vous repensez à la similarité avec votre rêve de la veille. Ce faisant, le fait de repenser à votre rêve dans le passé lui donne toute sa substance, son contenu. Cet acte de mémoire crée le rêve dans le passé à partir d’un contenu se trouvant dans le futur.

Jocelin Morisson : L’expression est volontairement provocatrice pour susciter la réflexion. Elle repose fondamentalement sur l’idée que notre futur existe déjà, à chaque instant, mais sous une forme potentielle qui est susceptible de changer sous l’effet de nos intentions et de nos choix. C’est une idée qui dispose d’une base empirique et théorique en physique, dans un domaine que l’on appelle aujourd’hui la physique de l’information.

 

Happinez : En quoi consiste le phénomène de synchronicité ?

Jocelin Morisson : le fondateur de la psychologie analytique Carl Gustav Jung définissait la synchronicité comme l’occurrence simultanée de deux événements, l’un dans la sphère psychique (une pensée, une idée, une interrogation…) et l’autre dans le domaine physique (une image, une phrase, une personne…) ; les deux événements étant reliés par un lien de sens et non de cause. Mais il a par la suite élargi le concept à des événements qui relèvent de ce qu’on appelle la parapsychologie, à savoir des phénomènes de vision à distance ou de prémonition. Il y a, dans ces cas-là, une distance spatiale ou temporelle entre les deux événements. Cette définition élargie correspond bien à ce dont nous parlons dans le livre car il s’agit de “créer” des synchronicités, et donc cette création ne peut se faire qu’avec un décalage temporel entre l’intention qui est posée et la survenue de la synchronicité elle-même. Pour Jung, le phénomène de synchronicité était avant tout révélateur d’une union fondamentale, d’une continuité entre le psychique et le physique, entre le spirituel et le matériel, en opposition avec le dualisme cartésien. Romuald et moi avons vécu une synchronicité au même moment à 900 km de distance, en lien avec le scarabée doré. L’histoire du scarabée doré est emblématique de la synchronicité car Jung l’a rapportée à propos de la cure analytique d’une patiente très “cartésienne”, justement. Elle lui raconte le rêve d’un scarabée d’or égyptien et, au même moment, un scarabée doré vient cogner doucement à la fenêtre. Jung le recueille et lui montre, ce qui « perfore son rationalisme ». Romuald a eu un scarabée qui s’est posé sur son épaule alors qu’il écrivait un passage du livre dans lequel il fait aussi mention du scarabée en référence à Jung. Quand il a posté la photo du scarabée sur Facebook, je venais de décider de raconter, pour ma prochaine conférence, la synchronicité de Jung avec le scarabée, ainsi qu’un épisode que j’avais vécu avec un scarabée quelques années auparavant. Et alors que je commentais son post sur Facebook, un scarabée est venu tourner autour de ma tête et s’est posé tout près de moi !

 

Happinez : Vous expliquez que nous pourrions provoquer ces synchronicités. Comment ?

Romuald Leterrier : En 2013, j’ai voulu expérimenter la possibilité, encore à l’époque théorique, de créer volontairement des synchronicités. J’ai donc créé deux boîtes, l’une contenant une cinquantaine de photos d’animaux et une autre avec une cinquantaine de symboles. J’ai ensuite sélectionné dans chacune de ces boites une image d’animal et une image de symbole. Puis j’ai posé l’intention de voir se manifester dans la réalité une synchronicité composée de ces éléments sélectionnés au hasard, dans un timing de dix jours. Ma première expérience s’est concrétisée dans la réalité quatre heures seulement après le tirage des éléments par un biais aléatoire. J’ai reproduit ces expériences pendant trois ans à raison d’une expérience par mois. J’ai ensuite enseigné cette méthode à d’autres personnes pour simplement vérifier si cette pratique était accessible à tout le monde. Là aussi, les résultats ont été encourageants.

 

Happinez : Votre livre mêle à la fois le chamanisme, la psychologie, la physique et la spiritualité. Quelle cohérence peut-il advenir d’un tel rapprochement ?

Jocelin Morisson : Nous espérons que la cohérence ressort à la lecture, car les catégories du savoir humain sont souvent artificielles. Il se trouve que les chamanismes renferment des savoirs empiriques, provenant notamment des “visions” lors des transes, qui correspondent à ce que l’on découvre aujourd’hui dans les domaines de la physique ou des neurosciences, ce qui amène à repenser la spiritualité dans un cadre laïque, non religieux, en intégrant les apports de la science contemporaine. Ces correspondances ne sont pas des analogies faibles ou forcées mais au contraire extrêmement précises. La “science des signes” que l’on trouve dans les chamanismes amazonien ou aborigène entre ainsi en résonnance avec des concepts physiques comme la non-localité, l’intrication quantique et le rôle joué par la conscience dans la façon dont la réalité nous apparaît.

 

Happinez : Comment expliqueriez-vous, en termes simples, le concept de “rétrocausalité”, essentiel ici ?

Jocelin Morisson : La rétrocausalité est simplement une influence qui s’exerce à rebours du temps, c’est-à-dire du futur vers le présent ou vers le passé. Cette idée a été proposée dès les années 1950 par le physicien français Olivier Costa de Beauregard, notamment comme hypothèse à certains phénomènes inexpliqués (prémonitions en particulier), mais il n’a pas été pris au sérieux à l’époque. C’est différent aujourd’hui parce que la nature du temps est une question centrale en physique, posée par les plus grands théoriciens, comme Carlo Rovelli. Il en ressort que le temps pourrait bien être une illusion due au couple cerveau/conscience mais qui n’aurait pas d’existence propre. Dès lors, il existe un domaine “hors temps”, dans lequel évolue une partie de notre psyché avec sa dialectique conscient-inconscient. Par ailleurs, en physique, il est envisagé que le futur soit déjà là, sous des formes potentielles que nous ”actualisons” au fur et à mesure. Ceci permettrait de comprendre comment une intention posée pour l’avenir peut influencer notre présent et comment les synchronicités provoquées pourraient être des traces de notre futur.

 

Happinez : Que pensez-vous du hasard ?

Romuald Leterrier : Le hasard est en fait le moteur du réel en lien avec notre conscience ou plutôt pour le moment notre inconscience collective. Mais lorsqu’on en est conscient, le hasard devient l’interface entre notre intention et la réalité. Les processus aléatoires seraient ainsi le support d’une conscience qui transite en dehors de l’espace-temps. Ceci explique pourquoi de façon intuitive toutes les traditions depuis la préhistoire à nos jours ont toujours utilisées le hasard comme support de la divination.

Jocelin Morisson : En physique on distingue plusieurs sortes de hasards : le hasard ordinaire est simplement le fruit de notre ignorance des causes, comme lors d’un lancé de dé, mais le hasard quantique est un hasard “vrai”, purement indéterministe. Plusieurs auteurs ont joué avec cette notion, comme André Breton qui parlait de “hasard objectif”, et d’autres qui ont associé le hasard à des adjectifs comme “signifiant”, “nécessaire”, etc. Et vous savez qu’Einstein disait que « le hasard, c’est Dieu qui se promène incognito ».

 

Happinez : Devons-nous nous attendre à une révolution scientifique ? Pourquoi ?

Jocelin Morisson : Cette révolution est en cours mais “à bas bruit” parce que les notions en jeu sont complexes et difficiles d’accès pour le grand public. La science fait face à de nombreux mystères, qu’il s’agisse de la nature de la conscience, du rôle du cerveau, de la nature ultime de la matière, des questions cosmologiques relatives à la matière noire et l’énergie sombre, etc. Nous pouvons avoir l’impression que la science a compris l’essentiel de la nature de la réalité alors qu’elle n’a peut-être saisi qu’une infime partie. De nouveaux modèles émergent qui nous disent que la réalité serait comme un hologramme “projeté” par la conscience, c’est-à-dire l’équivalent d’un rêve “solide” au-delà duquel se trouve une réalité plus fondamentale, ce qui correspond aux enseignements spirituels de toutes les traditions.

 

Happinez : Concrètement, comment pouvons-nous davantage maîtriser notre existence à l’aune des enseignements que vous avez tiré de votre recherche ?

Romuald Leterrier : La pratique régulière de la rétrocognition a pour fonction de mieux appréhender son destin, de mieux gérer notre pouvoir de décision (notre libre arbitre), ceci notamment avec des informations provenant de son avenir, ce qui est à même d’orienter nos choix avec plus de confiance et de fiabilité.

Jocelin Morisson : Pour moi, ce “jeu” avec les synchronicités, avec les signes que nous adressent le monde autour de nous et notre inconscient, nourrit le processus que Jung appelait “individuation”. C’est tout simplement le contraire de l’individualisation à laquelle nous pousse la modernité. L’individuation, ou éveil spirituel dans d’autres traditions, c’est se relier à notre essence profonde, le “Soi” jungien ou l’âme. Cette entité est transcendante, et cela fait de nous des individus reliés à tout ce qui nous entoure, nos semblables, le vivant et la planète dans son ensemble, et non des individus coupés de tout cela et autocentrés, égotiques et dysfonctionnels. La quête de sens est simplement cela : une quête du Soi et la réalisation que c’est déjà notre nature profonde ; il y a donc seulement à lâcher-prise et accepter, mais le mental ne l’entend pas de cette oreille !

 

Propos recueillis par Aubry François

Pour en savoir plus.

 

 

 

 

 

 

Réinvitons la nature dans nos villes !

Happinez : Quelle mission votre collectif Merci Raymond s’est-il donnée ?

Hugo Meunier : Avec Antoine Baume et Guillaume Hadhigeorgiori, les co-fondateurs de Merci Raymond, nous aimons tous les trois le dynamisme des centres urbains, mais étant habitués à l’air pur de la campagne, aux fruits et légumes frais et à la verdure, nous les trouvons trop bétonnés. Nous ne nous sommes jamais totalement résignés au gris et à la pollution des villes. En 2015, j’ai quitté mon poste de juriste au sein du Conseil national du numérique, pour me tourner vers le jardinage en fondant Merci Raymond. L’objectif de ce collectif est avant tout de sensibiliser les urbains et chaque citoyen aux bienfaits du vert, et de rendre les villes plus vertes et plus gourmandes. Pour cela il a fallu se professionnaliser pour mener des actions efficaces de végétalisation et d’agriculture urbaine notamment. L’un de nos plus gros projets a consisté à végétaliser les espaces de coworking Nextdoor, puis plus de 35 000 m2 du campus de startups Station F. Aussi, nous avons été lauréats de l’appel à projet Parisculteurs pour produire une bière ultra-locale dans le 11ème arrondissement. Et également, de l’appel à projet Réinventer Paris 2 avec le groupement GA Smart Building pour le site La Marseillaise dans le 19ème arrondissement.

 

Happinez : Qui est ce fameux Raymond auquel votre collectif exprime toute sa gratitude ?

Hugo Meunier : Cette aventure est, avant toute chose, un hommage à mon grand-père Raymond, un agriculteur du sud-ouest de la France depuis plusieurs générations. Il m’a transmis l’amour de la terre et des bons produits du terroir, ainsi que des valeurs de la campagne que je veux promouvoir, avec Merci Raymond, dans les villes. Pour la petite histoire, en 2014 j’ai fondé “Le Marché de Raymond”, une plateforme en ligne de livraison de paniers gourmands des produits de chez moi. Cette idée m’est venue face à l’engouement de la part de mes proches citadins pour les produits du terroir que je ramenais après mes visites dans ma famille. Avec Merci Raymond, j’ai voulu aller encore plus loin et ramener la campagne dans nos villes.

 

Happinez : Auriez-vous quelques conseils incontournables pour végétaliser la ville ?

Hugo Meunier : Je dirais tout d’abord que pour végétaliser les villes, les métiers d’architectes, d’urbanistes et de designers doivent se réinventer. Nous voyons apparaître une nouvelle génération qui pense les villes de demain en appréhendant les végétaux non comme un problème mais comme une solution. Il est nécessaire d’intégrer la nature dans les constructions, ce qui réduit leur impact énergétique de manière considérable, et de s’en inspirer.

Aussi, l’agriculture urbaine est un des moteurs principaux de la Révolution Verte : le meilleur moyen de se reconnecter à la nature est de le faire dans notre assiette. Elle donne une priorité aux produits locaux s’inscrivant dans une démarche écoresponsable, et à la connaissance de la saisonnalité des produits.

Dans le livre Tous acteurs de la révolution verte, Merci Raymond valorise les initiatives de végétalisation urbaine et d’agriculture urbaine portées par les acteurs de la révolution verte, qui apportent des solutions aux enjeux de la ville verte ! Nous donnons 25 actions concrètes que chacun peut mener pour prendre part à cette révolution et devenir un jardinier urbain ! Par exemple, l’installation d’un compost, la mise en place d’îlots de fraicheur intérieur, la consommation de ses propres aromates, la création d’une jardinière, etc.

 

Propos recueillis par Aubry François

Portrait © Merci Raymond

 

Des bouches à nourrir, du coin de la rue à l’autre bout du monde

Parmi eux, la multiplication des crises alimentaires, qui laissent aujourd’hui plus de 800 millions de personnes sous-alimentées. Un chiffre étourdissant qu’il est bon de rappeler en ce 15 juin 2019, Journée mondiale contre la Faim.

1ère ONG de parrainage d’enfants créée en 2002, Visions du Monde combat quotidiennement la faim et la malnutrition afin que chacun ait un jour accès à une nourriture de qualité en quantité suffisante. Elle distribue de la nourriture pour répondre aux besoins immédiats des personnes, mais elle fournit aussi une aide alimentaire sur le long terme en aidant les populations à mettre en place des activités génératrices de revenus. Le but étant au final que chacun ait accès à une autonomie propice à sa bonne santé. À travers ses programmes de développement, leviers d’action essentielle, l’ONG apprend par exemple à des familles les bonnes pratiques en termes d’alimentation, elle met en place des clubs de nutrition où les jeunes mamans apprennent à cuisiner, ou forme encore des agriculteurs à des techniques innovantes plus productives.

Pour soutenir l’action de Visions du Monde, vous pouvez parrainer un enfant. À raison de 30 euros par mois, participez à l’amélioration concrète et durable de ses conditions de vie en répondant à ses besoins primordiaux dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’accès à l’eau potable et de l’alimentation. Mais en contribuant au développement de votre filleul, vous aidez aussi toute une communauté à évoluer vers plus d’autonomie.

N’oubliez pas aussi qu’il vous est possible, tout au long de l’année, de faire des dons de nourriture et d’eau aux personnes les plus démunies qui vivent tout près de chez vous, de participer aux collectes organisées par des banques alimentaires ou encore à des maraudes de la Croix Rouge ou d’Emmaüs Solidarité.

Pour en savoir plus sur les programmes de parrainages d’enfants de Visions du Monde : www.visiondumonde.fr

 

Agissons au nom des abeilles, source essentielle de vie sur Terre

Justement, l’Observatoire Français d’Apidologie (OFA) s’est donné pour mission d’étudier leur comportement. Le but ? Les rendre plus résistantes, notamment au parasite varoa destructor, et former une nouvelle génération d’apiculteurs/apidologues, afin d’enrayer la disparition de ces indispensables butineuses.

Pour sensibiliser les plus jeunes, l’OFA a lancé l’École des abeilles : une action d’éducation à l’environnement des classes de CM1-CM2, menée par un ambassadeur de la vie civile.

Mais l’action pour les abeilles peut aussi commencer par des choses simples comme offrir aux enfants Mission, sauver les abeilles (éditions de l’Échiquier), un livre rigolo plein d’infos et d’idées pour agir de manière positive, ou encore planter des graines « Des Fleurs pour les Abeilles ». Du 14 au 23 juin 2019, 1 200 jardineries, 3 000 fleuristes et 6 000 grandes surfaces participent à la troisième édition de cette opération en distribuant des sachets de graines mellifères ou en mettant en vente 150 000 pots de miel contenant les graines de 2 000 à 3 000 fleurs mellifères dans leur couvercle. Pour chaque pot acheté, 1,50 € sont reversés pour soutenir la formation, la recherche et la création d’exploitations apicoles et demain, permettre de produire plus de miel français.

Pour en savoir plus : www.flowerforbes.com ; www.ofapidologie.org

 

 

 

 

 

Les vertus étonnantes de l’Ayurveda

Happinez : En quoi le regard que pose l’Ayurveda sur l’être humain diffère-t-il de notre vision occidentale ?

Kiran Vyas : Si un patient entre dans le cabinet d’un médecin allopathe, celui-ci va chercher avec raison la maladie dont souffre la personne. Mais selon l’Ayurveda, ce n’est qu’un angle, qu’une perspective.

Le premier point important est donc l’aspect holistique de l’être humain. L’Ayurveda considère que l’Homme fait partie intégrante de l’univers et surtout de la Terre Mère. Le macrocosme qu’est l’univers se retrouve dans le microcosme qu’est l’être humain, et dans chacune de ses cellules. Pour mieux le comprendre, l’Ayurveda nous dit que nous sommes tous faits de 5 éléments et de 5 corps.

Les 5 éléments qui nous composent sont Akasha (l’Éther), Vayu (l’Air), Agni (le Feu), Apas (l’Eau) et Prithvi (la Terre), qui forment aussi les étoiles, les soleils, les astres et les planètes. La planète Terre se trouve donc dans chacun d’entre nous et la seule chose qui nous différencie, c’est la qualité et les proportions de ces 5 éléments en nous. Ce sont ces proportions qui vont nous indiquer notre nature profonde : Vata (prédominance des éléments Air et Éther), Pitta (prédominance des éléments Feu et Eau) et Kapha (prédominance des éléments Terre et Eau).

Les 5 corps qui nous constituent sont : le corps physique (anamayakosha), le corps énergétique (pranamayakosha), le corps mental et intellectuel (manomayakosha), le corps d’intuition et de connaissance directe (vijnanamayakosha) et le for intérieur, le vrai moi, le Soi ou Atman qui est l’image de l’énergie cosmique (anandamayakosha).

L’Ayurveda considère qu’un déséquilibre ou une non-harmonie entre les doshas Vata, Pitta et Kapha ou entre les différents corps, va nous conduire vers le mal-être, le malheur et la maladie.

Le deuxième point est que l’Ayurveda est une philosophie et un art de vivre, mais aussi une médecine. Une médecine pour la guérison, même si, selon l’Ayurveda, guérir ne signifie pas seulement se débarrasser de la maladie. La bonne santé comprend l’épanouissement et le bonheur de l’être tout entier.

Le premier travail de l’Ayurveda sera bien sûr d’essayer de faire disparaître la maladie, mais en évitant au maximum les effets secondaires et en essayant, en même temps, de re-énergiser le corps et l’esprit de la personne.

 

Happinez : Peut-on l’utiliser face à des maladies graves ou s’agit-il uniquement d’une médecine préventive ?

L’Ayurveda est une médecine fantastique en préventif car elle considère que la maladie ne se déclare qu’à la 6ème étape de son processus d’apparition. Nous avons ainsi le temps d’agir pendant les 5 étapes précédentes.

Il y a d’abord le déséquilibre des doshas (Vata, Pitta et Kapha), auquel nous avons tous la possibilité de faire face, jusqu’à un certain seuil, qui, lorsqu’il est dépassé, nous fait entrer dans la 2ème étape de processus, où notre immunité n’arrive plus à combattre efficacement la maladie qui va naître. On commence à se sentir mal dans sa peau, l’enthousiasme nous quitte, nous n’avons plus envie de rien. L’Ayurveda nous dit que si l’on se soigne à ce moment précis, la maladie arrêtera de se développer et l’on regagnera santé, beauté et enthousiasme. Mais ce n’est pas toujours le cas. Nous ne parvenons souvent pas à prendre le temps de nous reposer et nous nous négligeons. C’est d’abord fait de façon consciente, puis cela devient une habitude subconsciente et inconsciente. L’Ayurveda nous demande une introspection, un examen de soi, par nous-même ou par un médecin qualifié qui va nous prescrire l’examen médical approprié avec prise de sang, contrôle de la tension artérielle, des urines et des organes internes.

L’Ayurveda a une action quadruple : Ahara (ou la diététique), Vihara (ou le mode de vie), Manovyapara (ou l’état d’esprit, les pensées qui prédominent dans la tête) et Aoushadhi (ou les médicaments, les traitements). Une fois les germes d’une maladie détectés, le médecin ayurvédique va moins se concentrer sur les symptômes de l’individu qu’étudier ces 4 vecteurs, tout en observant la globalité de la personne et les paramètres qui vont l’affecter. Les doshas conditionnent tout d’abord la réaction de chacun, car si deux personnes ont des symptômes identiques mais une nature profonde différente, les traitements ne seront pas les mêmes. Mais ont aussi leur importance le terrain que l’individu a reçu en héritage de ses parents et grands-parents, le milieu dans lequel il vit, quelle sorte de vie il mène (rurale ou urbaine), le travail qui lui est imposé, s’il doit prendre les transports en commun, s’il ressent du stress, s’il est enfermé dans un bureau sans lumière du jour ni air vivifiant (comme disent les élèves de yoga : sans Prana). L’important pour l’Ayurveda est de trouver les raisons profondes, les racines et les germes de la maladie, car si on ne les soigne pas, ces raisons deviendront des mauvaises herbes qui repousseront et nous ferons retomber malade.

Pour commencer au niveau diététique, le médecin ayurvédique va corriger, contrôler et même faire pratiquer des mini-jeûnes.

Au niveau du mode de vie, repos, marche, pratique du yoga et respirations vont être, petit à petit, introduites dans le quotidien.

L’esprit joue aussi un rôle important. En effet, un mental agité, en état de confusion ou empli de perpétuelles contrariétés conduisent la personne vers la maladie. L’Ayurveda et le yoga vont donc proposer la pratique du yoga Nidra (la relaxation profonde et consciente) et de la méditation pour calmer le mental.

Puis arrive la partie très intéressante des médicaments ayurvédiques. Ils peuvent être soit à base de plantes, de sels minéraux, ou de métaux. On les trouve sous forme de tisanes, de décoctions ou encore de poudres et sont accompagnés de différents types de traitements, de massages et de pratiques de respirations.

Dans sa véritable globalité, cette médecine étudie aussi le thème astral de l’être humain, sa date et lieu de naissance ainsi que les planètes qui s’y trouvaient. L’Ayurveda considère en effet que ce thème peut influencer la personne et son étude est donc nécessaire dans le cas de la recherche d’une véritable guérison.

Enfin, l’Ayurveda avait autrefois une section chirurgie très développée mais depuis plus de 1 000 ans, au fil des colonisations islamiques puis britanniques qui ont interdit l’Ayurveda, elle ne se pratique presque plus.

Nombre de maladies pourraient être soignées par l’Ayurveda si elles étaient prises à temps. Souvent, les personnes ne sollicitent l’Ayurveda qu’après avoir tout essayé. À ce moment-là, elle devient une médecine de soulagement pour diminuer la douleur.

 

Happinez :  Quels sont les grands outils thérapeutiques auxquels fait appel l’Ayurveda ?

Le premier outil est une détoxification au moyen des Panchakarma (les 5 actions de nettoyage). Celles-ci commencent par la phase préparatoire de Purva Karma comprenant l’oléation interne et externe, ainsi que la sudation, qui ont pour objectif de dissoudre les toxines et les ramener vers le système d’élimination. Elles se poursuivent avec Vaman (ou la vomification) qui va équilibrer la nature Kapha, Virechan (ou la purge) qui va équilibrer la nature Pitta, les deux types de Basti (ou lavements à l’huile ou à base de décoctions de plantes) qui vont équilibrer la nature Vata, et pour finir Nasya (ou le traitement par le nez) qui va agir sur le cerveau et les glandes endocrines.

Le deuxième outil comprend quatre vecteurs de guérison, que j’ai déjà décrits ci-dessus : Ahara (la diététique), Vihara (le mode de vie), Manovyapara (l’état d’esprit) et Aoushadhi (les médicaments).

Le troisième outil passe par la contemplation profonde de soi-même afin de trouver les véritables raisons de la maladie, qui sont parfois, selon l’Ayurveda, des consignes ou des changements radicaux à faire dans notre vie. Si nous arrivons à changer le chemin de notre existence, à ce moment là, nous allons nous diriger vers le bonheur.

Mais le plus important, nous dit l’Ayurveda, est de se connaitre. C’est-à-dire se poser la question : Qui suis-je ? Pourquoi suis-je ? Si nous arrivons à déchiffrer cette énigme, nous nous retrouverons dans l’état d’extase et de santé parfaite.

 

Propos recueillis par Aubry François 

Portrait © Tous droits réservés

 

Pour assister à l’événement SE GUÉRIR, au Grand Rex de Paris : www.//seguerir.fr

 

Découvrez le « sisu » ou la voie finlandaise du bonheur

Happinez : Comment décririez-vous votre ancienne vie, au Canada ?

Katja Pantzar : Même si de nombreuses opportunités s’offraient à moi, et que je disposais de beaucoup de ressources, j’avais des difficultés à trouver l’équilibre dans ma vie. Par exemple, je n’avais pas compris à quel point des habitudes quotidiennes comme l’activité physique fortuite, le régime alimentaire, ou le temps passé au contact de la nature, pouvaient influencer ma santé et mon bien-être général. Sans doute était-ce représentatif de l’époque à laquelle j’ai grandi (les années 80 et 90 en Amérique du Nord), mais j’accordais beaucoup trop d’importance au culte de la célébrité et aux modes alimentaires et sportives de l’époque. Par conséquent, je passais trop de temps à me dire que ma vie serait plus facile ou meilleure si j’étais plus mince, plus riche, et plus belle.

 

Happinez : Quand vous êtes rentrée sur la terre de vos ancêtres, vous avez découvert un secret bien gardé par les Finlandais… Comment avez-vous appréhendé ce changement ?

Katja Pantzar : Je me suis familiarisée petit à petit avec le mode de vie scandinave, si simple et si sensé, et le concept de sisu, incarnation de l’audace et du courage finlandais, à travers des changements faciles, comme me rendre au travail à vélo toute l’année quelle que soit la météo. J’ai également découvert la pratique du bain de glace, qui est très répandue en Finlande. Elle consiste à se baigner ou nager dans une eau comprise entre 2° et 4°C, après avoir creusé un trou à la surface d’un lac ou d’une mer gelés. Prendre son courage à deux mains pour accomplir quelque chose de difficile (et de désagréable, de toute évidence, oui, l’eau est absolument glaciale) illustre parfaitement le sisu. La plus grande surprise, pour la majorité des personnes qui s’essayent aux bains glacés pour la première fois, c’est le sentiment d’euphorie post-baignade. Les nageurs font le plein de confiance et d’énergie, l’immersion dans l’eau glacé ayant libéré les hormones du bonheur. Parmi elles se trouvent les endorphines (les antidouleurs naturels du corps), la sérotonine (qui permet de réguler l’humeur), la dopamine (le neurotransmetteur responsable de la sensation de plaisir), et l’ocytocine (surnommée l’hormone de l’amour).  L’eau froide stimule aussi la circulation sanguine et le système immunitaire tout en brûlant des calories. Après la baignade, la majorité des nageurs font escale au sauna, le bain de vapeur traditionnel finlandais, où ils s’assoient nus (les hommes et les femmes sont séparés) sur des bancs en bois. Les non-initiés sont confrontés à un nouveau test incitant à surmonter la gêne (et à un autre exemple de sisu). Les bains de glace représentent un exemple concret du sisu : au lieu d’attendre la facilité et la douceur d’une eau réchauffée par les rayons du soleil, il s’agit de transformer des conditions plus éprouvantes, comme l’eau glaciale et la rigueur de l’hiver, en atouts, qui entraînent d’innombrables bienfaits.

 

Happinez : Quelles sont les origines du « sisu »?

Katja Pantzar : Certains des exemples historiques les plus connus du sisu, un concept culturel qui remonte à plus de 500 ans, renvoient à des victoires grandioses ou de formidables exploits sportifs. Les exemples de sisu les plus célèbres évoquent une fabuleuse ténacité alors que tout semblait perdu d’avance, comme la victoire de la Finlande contre l’envahisseur soviétique pendant la guerre d’Hiver. Le conflit éclata en novembre 1939 avec l’invasion soviétique de la Finlande et se termina en mars 1940 avec la signature du traité de Moscou. Même si les Soviétiques avaient trois fois plus de soldats, 30 fois plus d’avions, et 100 fois plus de chars, l’armée finlandaise se montra plus rusée, et réussit à décourager l’armée soviétique au cours d’un hiver effroyable, le thermomètre affichant jusqu’à -40°C.

Un autre exemple de sisu souvent cité est l’incroyable remontée du coureur finnois Lasse Virén, qui après avoir chuté lors du 10 000 m des Jeux Olympiques de 1972 à Munich, se releva et poursuivit sa course, pour remporter la médaille d’or et établir un nouveau record mondial.

Cet héritage de formidables accomplissements a incité les Finlandais à adopter le sisu au quotidien, pour leur plus grand bonheur. Par exemple, se rendre au travail à pied ou à vélo pour profiter d’une panoplie d’effets positifs pour la santé alors qu’il serait plus facile de prendre sa voiture ; ou parmi les options moins contraignantes, cueillir des baies ou des champignons pendant les mois d’été ou d’automne au lieu de les acheter chez le marchand de légumes.

 

Happinez : Le sisu peut-il s’adapter à tous les environnements ? Ou est-il spécifique à la Finlande ?

Katja Pantzar : Comme le raconte un proverbe finlandais : « Le bonheur ne vient pas en le cherchant, mais en vivant ». Vivre de manière active est le meilleur moyen de développer le sisu.

D’après Emilia Lahti, une chercheuse de l’université Aalto d’Helsinki qui y a consacré son travail : « le sisu donne naissance à ce que j’appellerai un état d’esprit tourné vers l’action ; une attitude courageuse qui influence notre manière d’appréhender les défis. Le sisu est un art de vivre qui transforme véritablement les épreuves que nous rencontrons en opportunités ».

N’importe qui, n’importe où dans le monde, peut adopter un état d’esprit sisu, qui forge la ténacité mentale et physique et permet de surmonter les défis psychologiques et physiques. Il ne s’agit pas forcément d’événements extraordinaires, comme des guerres ou des victoires olympiques, mais de petits défis quotidiens, par exemple, faire une marche vivifiante au lieu de prendre un taxi même si le temps est loin d’être optimal.

 

Propos recueillis par Aubry François

Traduction : Emma Garzi

 

Portrait © Katja Tahja

 

 

Les bienfaits des Fleurs de Bach

Happinez : Nombre d’entre nous ont déjà entendu parler des fleurs de Bach, mais quelle est leur histoire ?

Paul Ferris : Comme leur nom l’indique, les Fleurs de Bach ont été inventées par le Docteur Bach. Ce médecin anglais du début du XXe siècle a eu un parcours classique et prestigieux : chirurgien, chercheur en immunologie, inventeur de vaccins… Il s’est tourné ensuite vers l’homéopathie. Les Fleurs de Bach sont donc des élixirs homéopathiques fabriqués à partir d’infusion de plantes puis dynamisés. L’alcool (du cognac) permet de stabiliser le remède. Il n’a pas d’importance thérapeutique. Précisons que 2 gouttes d’une Fleur de Bach dans un verre d’eau lui apportent un titrage alcoolique imperceptible, 100 fois inférieur à celui d’un fruit mûr.

 

Happinez : Comment soignent-elles nos déséquilibres émotionnels ?

Paul Ferris : Tout organe vivant possède une vibration. Dans notre corps, non seulement le cœur en a une qui lui est propre mais aussi le foie, le cerveau, l’estomac, etc. Les remèdes homéopathiques font correspondre l’état vibratoire d’une plante au désordre vibratoire d’un organe. La vibration végétale rééquilibre la vibration de l’organe malade. Pour les Fleurs de Bach, c’est à peu près le même principe, tout en ayant à l’esprit que Bach s’est intéressé au déséquilibre émotionnel. Pour lui, un trouble physique est engendré par un trouble psychique ou l’engendre. En rétablissant la bonne vibration, on réussit à soulager le problème et rétablir l’équilibre de l’ensemble.

 

Happinez : Selon vous, les résultats positifs que l’on observe suite à la prise de ces élixirs sont-ils dus à une véritable efficacité de la plante ou à un effet placebo ? 

Paul Ferris : Quelle est l’importance si, au bout du compte, la personne se sent mieux ? Mais je puis vous garantir, par expérience, qu’il ne s’agit pas d’un placebo. J’ai donné des Fleurs de Bach (2 gouttes dans un verre d’eau) à des personnes en état de stress émotionnel ou bien à des enfants. Dans tous les cas, un mieux-être a été constaté dans les 10 minutes. Bien évidemment, ces exemples sont des cas extrêmes, car on ne doit jamais donner une substance même bénéfique à une personne sans l’en informer au préalable. Toujours est-il que les Fleurs de Bach sont efficaces avec les animaux (chiens ou chats) et là, on ne peut pas parler de placebo.

 

Happinez : Votre livre insiste sur le fait que ces fleurs peuvent être associées à d’autres thérapies naturelles…

Paul Ferris : Quand on parle de bien-être ou de développement, on se trouve face à une vaste panoplie de solutions : yoga, sauna, chromothérapie, massages, sophrologie… Les Fleurs de Bach aident non seulement à mieux choisir l’activité qui correspond à chacun mais aussi à l’approfondir. Ainsi, pour la musicothérapie les élixirs Cerato ou Gentian ou bien encore Oak permettent de surmonter blocages, timidité ou trac.

 

Pour en savoir plus : www.paulferris.fr

 

Propos recueillis par Aubry François

Portrait © HTM