L’application de méditation Mind offerte gratuitement à tous les soignants

La pression constante, le manque de masques et d’équipements, la nécessité de prendre – dans l’urgence – des décisions essentielles et parfois lourdes de conséquences, affronter la souffrance et les décès, risquer leur santé mais aussi celle de leurs proches sans forcément voir d’évolution à la situation de leurs patients, sans percevoir de lumière au bout du tunnel… Chacun prend réellement conscience aujourd’hui de l’intensité du métier de soignant et des sacrifices qu’ils assument quotidiennement.

Mais peut-on alléger, ne serait-ce qu’un peu, leur fardeau physique, mental, émotionnel et psychologique?

Dans notre société déjà habituellement génératrice de beaucoup d’angoisses et de stress, la méditation de pleine conscience apparaît comme un outil précieux permettant de canaliser ses émotions, de mieux dormir et de retrouver un bien-être mental. Grâce à ces moments de reconnexion à soi, de relâchement de la pression, d’évacuation des pensées négatives et de rencontre avec son corps et son souffle, il est possible de moins se laisser emporter par des vagues d’émotions anxiogènes.

Créée en 2016 et déjà utilisée par plus de 500 000 personnes, l’application de méditation Mind aide chacun, à travers des exercices simple, à faire le premier pas vers une sérénité retrouvée.

C’est dans cette optique que l’équipe de Mind a décidé de faire profiter les soignants de sa version premium, c’est à dire de plus de 300 séances guidées par les plus grands experts en méditation (de Martin Aylward à Elena Zahariev en passant par Christophe André, Fabrice Midal, Eline Snel et bien d’autres).

Plus de 1000 soignants, dont un grand nombre en ont fait un retour positif, utilisent déjà l’application. Pour obtenir, vous aussi, un accès gratuit, il vous suffit d’envoyer un mail à contact@mind-app.io.

Pour en savoir plus sur Mind : www.mind-app.io

Et surtout, faites passer le message à vos collègues et amis !

 

 

 

Guérir de sa blessure d’abandon pour se retrouver

Happinez : La blessure d’abandon naît-elle forcément durant l’enfance ?

Sylvie Tenenbaum : Non, la blessure d’abandon ne naît pas forcément dans l’enfance, mais c’est quand même souvent là qu’elle s’installe : enfants nés sous X, enfants retirés à leurs parents (ou mère seule) et placés dans une — ou plusieurs (ce qui est parfois pire) — familles d’accueil. Ce sont de véritables abandons.

Puis viennent les autres :  enfants envoyés très jeunes en pension (dès la 6ème) ou confiés à un tiers (même de la famille), départ d’un parent (divorce), deuils.

Après l’enfance, la blessure d’abandon peut naître de ruptures : amitié, amour (déjà dans l’adolescence), deuils de proches (la mort d’un animal de compagnie peut aussi être très douloureuse, pour les petits comme pour les grands), déménagements subis (perte des amis), changement d’école, de collège ou de lycée, départs loin pour des études ou un travail, chômage, départs en maison de retraite ou hospitalisations de longue durée.

Car la notion d’abandon est de deux sortes : le véritable abandon et sentiment d’abandon lorsqu’il y une séparation. Pour les personnes les plus sensibles ou dépendantes affectivement, le simple refus à une demande peut être vécu comme un abandon. Là, nous atteignons le pathologique.

 

Quelles sont les manifestations de la blessure d’abandon ? 

Elles sont nombreuses et peuvent varier d’une personne à l’autre. Pour les enfants, jusqu’à l’adolescence, c’est la construction du socle narcissique qui ne s’est pas faite, donc le manque d’estime de soi est la conséquence la plus grave. Qui s’accompagne du sentiment de ne jamais pouvoir être aimé(e), d’être toujours rejeté(e), de ne pas être important(e), de n’avoir aucune valeur.

Plus tard, le sentiment d’abandon (car le terme abandon ne concerne que les enfants et les personnes âgées, non autonomes) provoque une chute brutale de l’estime de soi. Ainsi se multiplient les auto-dévalorisations. Mais pas seulement : s’installent la colère et la méfiance (« on ne peut compter sur personne », « les gens sont égoïstes, égocentriques », « personne ne fait l’effort de me comprendre », etc.). Mais aussi la jalousie : « pourquoi ça me tombe dessus ? », « c’est injuste, je n’avais pas demandé à vivre » et l’agressivité. La personne a tellement peur d’être rejetée qu’elle provoque, inconsciemment, le rejet par l’autre — quand ce n’est pas elle qui prend les devants pour éviter de revivre encore ce sentiment. Une personne qui vit avec un sentiment d’abandon fait tout pour revivre encore et encore ce sentiment car la victimisation apporte de nombreux bénéfices.

 

Quelles voies emprunter pour guérir cette blessure ?

Franchement, après presque 40 ans de thérapie, je ne peux que préconiser une thérapie pour : réparer la véritable blessure d’abandon quand il a été réel ; aider à reconsidérer les événements douloureux sous un autre angle pour en diminuer l’impact émotionnel ; dans tous les cas, reconstruire (ou construire) l’estime de soi ; travailler sur la colère (de nombreux protocoles existent) et le sentiment d’injustice ; apprendre l’auto-parentage (j’en parle dans plusieurs livres) pour remplacer le ou les parents défaillants — ou l’absence de parents ; sortir du rôle de victime mis en place pour obtenir des marques d’attention, de l’amour, trouver d’autres moyens pour obtenir cette reconnaissance ; sortir de la dépendance affective pathologique pour acquérir le sentiment d’exister ailleurs que dans le regard des autres ; Apprendre à faire confiance ; modifier les croyances : sur soi, les autres, la vie en général ; apprendre à être à l’écoute de ses véritables besoins et attentes, et trouver comment les satisfaire (les plus importants).

 

Cette période de confinement peut être encore plus difficile à vivre pour les personnes porteuses de cette blessure. Que pourriez-vous leur recommander ?

Effectivement, le confinement peut aggraver le sentiment d’abandon. Les thérapeutes font désormais les séances par téléphone ou Skype. Et puis nous ne manquons pas de moyens de communication avec l’extérieur, heureusement : en plus des appels téléphoniques et de Skype, il y a les SMS, et les réseaux sociaux pour chater ne manquent pas. Internet propose beaucoup de ressources.

Et puis si l’on est en bonne santé, se sentir utile peut aider : donner des plaquettes, du sang, s’occuper de personnes seules (âgées ou malades) ou faire les courses des soignants qui n’en ont pas le temps. Garder des enfants chez soi quelques heures par jour pour soulager les mères qui font du télétravail. Etc.

Les moyens d’augmenter son estime de soi en étant concrètement solidaires (pas qu’avec des mots) ne manquent pas. Il n’y a qu’à voir ce qui se passe sur les réseaux sociaux. Ruminer sur sa solitude, rester dans l’auto-apitoiement sont des attitudes passives qui peuvent mener à la dépression. Sachant que les hôpitaux sont réservés à d’autres pathologies…

 

Propos recueillis par Aubry François

© Visuel Ariana Prestes / Unsplash

 

Natives, la première revue en langue française dédiée aux peuples racines

Réunissant notamment Jean-Pierre Chometon (qui s’est battu pendant 10 ans à travers l’association « Tchendukua – Ici et Ailleurs » pour aider en particulier les Indiens Kogis du nord de la Colombie à se réapproprier leurs terres) et Jocelin Morisson (journaliste scientifique, auteur et traducteur qui s’intéresse depuis plus de vingt ans aux liens entre science, spiritualité et philosophie), Natives entend se faire le porte-voix d’une frange de l’humanité à même d’enrichir, de son regard, notre civilisation occidentale et d’élever chacun dans le respect des Hommes, de la nature et de la planète. La revue privilégie ainsi le recueil de la parole directe des représentants de ces peuples sur les cinq continents.

Natives a également à cœur de montrer combien ces cultures sont vivantes et indispensables à la construction d’un futur souhaitable pour nous tous. C’est pourquoi elle permettra un échange fructueux entre les savoirs traditionnels de ces peuples et notre modernité, à travers des articles retraçant les collaborations et travaux en commun, par exemple auprès de scientifiques.

Vous découvrirez entre ses pages : de l’actualité, des articles de fond sur de multiples thématiques (comme la forêt, le féminin ou encore le chamanisme), des rencontres avec personnalités éclairantes, mais aussi des reportages immersifs privilégiant l’iconographie, des sujets sur la spiritualité, des portraits et témoignages, de l’art, des contes, de la bande dessinée…

À moyen terme, le site revues-natives.com est appelé à devenir le premier portail en langue française autour des peuples racines. Vous pourrez découvrir la version papier au mois de juin, avec la sortie d’un premier numéro et la possibilité de vous abonner, à raison de 4 numéros par an.

Mais avant cela, vous pouvez aider la revue à prendre l’ampleur qu’elle mérite en participant à la deuxième étape de la campagne de financement (qui va permettre d’imprimer 2000 tirages et d’organiser des rencontres avec les peuples autochtones): www.kisskissbankbank.com/fr/projects/natives-des-peuples-des-racines

Pour en savoir plus : www.revue-natives.com

 

(Portrait de la cacique Tanoné, du Brésil, marraine du magazine interviewée dans le n°1 / © Maëlys Vézir)

 

Les centres Cogito’Z mettent à notre disposition une hotline psychologique gratuite d’aide et de soutien

Créé il y a plus de 20 ans par la psychologue praticienne Jeanne Siaud-Facchin, le réseau de centres psychologiques Cogito’Z réunit une équipe de professionnels spécialisés multidisciplinaires qui interviennent en complémentarité autour d’une prise en charge intégrative, interactive et à dimension humaine.

Depuis le premier jour du confinement, Cogito’Z a mis en place une hotline psychologique gratuite ouverte à tous. Une cinquantaine de psychologues se relaient pour apporter un soutien psychologique et des conseils à tous ceux qui en ont besoin.

La ligne est ouverte tous les jours du lundi au samedi, de 10 heures à 19 heures.

Le numéro vert : 0 805 822 810.

Et pour compléter cet accompagnement :

Jeanne Siaud-Facchin vous donne rendez-vous, quotidiennement et en direct, sur la page Facebook Cogito’Z, afin de partager, de 14h30 à 15h30. Mais vous pouvez aussi suivre tous les soirs à 18h30, sur la page publique de Jeanne, une séance de méditation de pleine conscience, pour vous apaiser, vous poser et vous ressourcer.

Embrassons pleinement le réel. Regard du philosophe Alexandre Jollien sur le sage Swami Prajnanpad

Happinez : Si vous deviez présenter Swami Prajnanpad en quelques mots, à ceux qui n’en auraient jamais entendu parler, que diriez-vous ?

Alexandre Jollien : À mes yeux, Swami Prajnanpad est un grand réconciliateur, un maître de vie qui nous apprend à dire un « oui » intégral à l’existence telle qu’elle se présente, telle qu’elle s’impose. Puisant à la source des trésors de l’hindouisme mais aussi de la psychanalyse, il inaugure un art de vivre pour nous conduire à une liberté vaste, entière. C’est un maître de l’acceptation, à cent lieues de la triste résignation. Il nous arrache avec légèreté et joie à la dépendance, à la prison de notre mental, aux peurs, à toutes les causes de la souffrance. C’est un compagnon de route qui nous apprend à adhérer à ce qui est, à nous dégager de tout infantilisme, à repérer les mille et une projections de l’ego.

 

Face à l’âpreté de l’existence, quelle est l’approche de Swami ?

Sur le tragique de l’existence, sur les souffrances inévitables, la maladie, la mort, le mental ajoute une couche de psychodrame qui nous écrase, nous aliène et nous met à la torture. Swami Prajnanpad dégage une voie pour que l’on cesse d’être prisonnier du passé, il invite à congédier tout sentiment de peur lié à un ego recroquevillé, froussard. Il nous convie à l’action car rien de pire, dans la souffrance, que l’immobilisme. C’est un maître de liberté qui pourfend tout ce qui nous empêche d’être en mouvement, tout ce qui nous bloque, tout ce qui nous ratatine.

 

Ce livre est-il un mode d’emploi pour « mieux » vivre ?

Plus qu’un mode d’emploi, il s’agit d’un viatique, d’un tremplin vers la liberté. Ouvrir ce livre, c’est adopter un autre rapport au monde, plus audacieux, plus généreux, c’est s’exercer à la sagesse, c’est pratiquer un grand saut hors de la prison de l’ego et du mental. C’est jeter un regard hyper réaliste sur le monde, connaître les causes de la souffrance et s’en affranchir. À chacun d’inventer sa voie, à chacun de puiser au sein de la vie l’immense ressource d’une existence, à chacun d’apprendre à aimer sans souffrir, sans enfermer quiconque.

 

S’il est essentiel de dire « oui » à ce que la vie nous présente, cela signifie-t-il accepter même l’inacceptable ? L’acceptation n’est-elle pas une forme de résignation ?

Précisément, l’acceptation est le contraire de l’immobilisme, de la résignation. Accepter le réel tel qu’il est, prendre en compte ce qui est ici et maintenant, permet d’être éminemment actif, de se mobiliser contre les injustices, les inégalités. Si l’on dilapide nos forces à regretter un passé que l’on ne pourra jamais changer, si on lutte contre des mirages, contre des moulins à vent, on gaspille l’énergie qui doit être mise dans l’actualisation de la vie, de la joie, de la paix pour chacun.

 

Dans la situation de confinement qui est la nôtre, comment pourrait s’exprimer en actes la voie transmise par Swami ?

Ainsi que le dit Swami Prajnanpad : « Quand vous êtes malades, vous dites : « Oui, je suis malade, j’accepte le fait d’être malade. Et maintenant, que puis-je faire ? » Accepter, c’est d’être actif et non passif, c’est tout à fait le contraire de l’inaction. »

Les temps troubles que nous traversons sonnent, dès lors, comme une invitation à être actifs, généreux, au fond du cœur, loin de toute passion triste.

Swami Prajnanpad disait aussi : « La perfection, ce n’est pas de faire quelque chose de grand et de beau, mais de faire ce que vous êtes en train de faire avec grandeur et beauté. »

Si on peut être des héros, aujourd’hui, n’hésitons pas, prêtons main forte. Dans le même temps, je pense que suivre Swamiji, c’est aussi, entre mille autres choses, comprendre que la vie est un art, que la racine de nos maux est le refus et que c’est dans l’ici et maintenant, dans le banal, que s’offre la réalité. Il s’agit, sans précipitation ni attentes extraordinaires, de comprendre qu’une lucidité joyeuse nous ouvre au monde.

 

Propos recueillis par Aubry François

Portrait Alexandre Jollien © Stéphane Etter

Portrait Swami Prajnanpad © Frédérick Leboyer

 

 

Qui sommes-nous si nous ne sommes pas notre mental ? Rencontre avec le Dr Jean-Christophe Seznec

Happinez :  Est-il possible d’arrêter de penser ?

Jean-Christophe Seznec : Personne ne peut s’arrêter de penser. Essayez de ne pas penser à un éléphant rose en ce moment… Je ne suis pas sûr que vous réussissiez ! En tout cas, cette question a traversé votre esprit et vous y avez pensé, alors que la question des éléphants roses était le cadet de vos soucis avant la lecture de cet article.

L’idée n’est pas de s’arrêter de penser mais tout d’abord d’arrêter de passer sa vie à juger et à commenter ce que nous vivons, au risque d’une usure mentale. Une métaphore que je propose est de dire que la vie est comme un match de foot. Si on commente le match, on n’est plus sur le terrain mais dans les gradins. En outre, commenter chaque passe n’est pas utile au déroulement du match comme commenter chacun de nos gestes ne l’est pas. Alors regardons où nous vivons dans l’instant présent : sur le terrain de notre vie ou dans les gradins ?

La deuxième chose est d’apprendre à ne pas être esclave de nos pensées. Tout ce que raconte notre mental n’est pas toujours juste, d’autant que nous possédons deux sources de pensées : celle de l’être que nous sommes par nos réflexions et celle que notre cerveau émotionnel fabrique pour nous aider à nous adapter ou pour simplement réagir à ce que nous vivons. Ces réactions nous débordent parfois comme lorsque l’on s’énerve au risque de se créer une double peine émotionnelle qui ne résoudra pas plus vite la difficulté que nous vivons, au risque encore de déraper dans le passé en générant des ressassements ou dans un futur que nous ne connaissons pas en générant des pensées anxieuses.

Être adulte, c’est savoir faire le tri dans ses pensées et être capable de décrocher de son mental pour savoir se focaliser sur l’expérience sensorielle de l’instant ou l’action que nous faisons.

Nous produisons des pensées comme nous produisons de l’urine et des selles. Nous ne sommes pourtant ni urine ni selles ni pensées. Nous avons à apprendre à être continent de notre mental comme nous avons appris à être continent de nos sphincters, ou du moins à savoir tirer la chasse d’eau de notre esprit et tourner le dos à certaines pensées.

 

Auriez-vous quelques astuces permettant d’apaiser rapidement et efficacement nos voix intérieures angoissées qui s’en donnent à cœur joie durant le confinement ?

Tout d’abord, bien gérer son rythme de vie et soigner son sommeil pour ne pas se décaler : heure de lever, heure de coucher, activité physique et exercices de contemplation le matin, ne pas confondre distanciation physique avec distanciation sociale (faire des apéros Skype, etc.). Rythmer sa vie ainsi participe à prendre soin de son humeur et à se protéger d’une déprime qui nous ferait ruminer.

Ensuite, sortir de la lutte contre cette situation. L’accueillir et l’accepter en effectuant les renoncements nécessaires pour être en capacité de vivre pleinement ce moment et le négocier au mieux.  Chaque chose est une expérience. Vivre donc ce confinement comme tel pour ne pas glisser dans des anticipations anxieuses voir cauchemardesques.

Bien rester dans le présent et faire que ce présent vaille le coup pour vous. J’aime bien cette expression qui dit que chaque jour est une vie. Aussi, vivez à fond les opportunités que vous propose cette vie d’aujourd’hui : faire de la musique, du sport, rigoler avec vos enfants, etc.

Faire une pause régulière par rapport au numérique et ne pas regarder les informations plus d’une fois par jour. L’anxiété, voire la panique, peut nous rendre addict à ces outils qui sont sources de fatigue mentale et de rumination, voire de psycho traumatismes.

Jardiner le présent à travers des activités qui ont du sens pour nous, mais aussi en pratiquant les comportements nécessaires à notre protection.

Trouver chaque jour un équilibre entre l’activité physique, qui a des vertus antidépressives et anxiolytiques, le lien social et le travail.

Être dans l’action pour sortir du mental en ayant chaque jour des réalisations.

Faire preuve de reconnaissance pour ce que nous vivons. Les personnes qui ont survécu au confinement des camps de concentration sont aussi celles qui ont su remercier d’être vivant à cet instant-là, savourer un rayon de soleil et pratiquer la gratitude pour toute chose.

Développer l’entraide améliore aussi l’humeur.

Faire la différence entre soi et ses pensées en ne disant pas « je ne vais pas m’en sortir » mais plutôt « mon cerveau me raconte que je ne vais pas m’en sortir ». Ensuite, je choisis si je crois et si j’écoute ce que mon cerveau me raconte.

Donner un nom grotesque à son cerveau émotionnel qui commente ce nous faisons et qui nous raconte des histoires cauchemardesques sur notre futur. Ce cerveau émotionnel est un vrai dealer de pensées. Il sait que notre came, ce sont certaines pensées. En outre, comme il n’a qu’un client, nous-même, il sait à quoi nous fonctionnons. Steve Haye, l’un des inventeurs de l’ACT (Thérapie d’Acceptation et d’Engagement), l’appelait Georges. Ensuite vous pouvez dire à Georges, ou à qui vous voulez, de se taire et de retourner à la niche !!

Certaines pensées sont comme des pensées hameçons qui, si on y mord, nous attirent irrémédiablement vers l’anxiété. Il est nécessaire de les repérer, pour les laisser passer et ne pas y céder.

Au fond, voir les choses comme un marin en mer qui est pris dans la tempête ou dans la brume. La meilleure façon pour lui de se noyer est de se demander s’il va arriver à bon port. Non, il adapte sa voilure et avance vague après vague en se disant qu’il arrivera toujours quelque part. Nous arriverons toujours quelque part même s’il est difficile de savoir encore où.

 

Depuis de nombreuses années, vous aidez ainsi vos patients notamment grâce à l’ACT (thérapie d’acceptation et d’engagement)… En quoi est-ce que cela consiste?

L’ACT est une thérapie comportementale et cognitive de troisième vague. Elle est une proche cousine de la pleine conscience. Elle s’est particulièrement développée ces dix dernières années.

Particulièrement fonctionnelle, cette thérapie s’inscrit dans l’instant pour négocier ce qui se présente à nous. En effet, dans l’approche ACT, la vie ne se passe jamais comme on le voudrait (la preuve en est de ce confinement), rien n’est normal (ce ne sont que des histoires que nous nous racontons) et la souffrance fait partie de la vie (nous vivrons tous des frustrations, des peines d’amour, des maladies, des décès autour de nous, etc. La seule chose que l’on ne sait pas, c’est quand et dans quel ordre).

L’ACT consiste à essayer, quel que soit le contexte, d’accepter ce qui est hors de notre contrôle, de ne pas lutter contre, de poser des actes et de s’engager dans des actions qui nous rapprochent de ce qui a du sens pour nous et enrichissent notre vie tout en acceptant la douleur inhérente à celle-ci. L’ACT nous conduit à développer notre flexibilité et notre liberté d’être.

En ACT, on utilise de nombreuses métaphores qui valent mieux que de long discours pour développer de nouvelles compétences. Celle qui reflète le mieux l’approche ACT, est de dire que la vie est comme la mer. On ne sait pas et on ne contrôle pas les vagues qui viennent à nous. Lutter contre nous amènera à boire la tasse. Vouloir comprendre pourquoi il y a des vagues nous prendra toute une vie. Enfin, comme Brice de Nice, on peut passer à coté de la vie en restant bloqué sur la plage en ne sachant pas s’engager et prendre les vagues qui se présentent à nous. Vivre, au fond, c’est négocier chaque vague comme un surfeur tout en essayant de se rapprocher de ce qui compte pour nous et en tentant de prendre du plaisir à le faire. À vous, donc, de choisir comment vous allez surfer sur ce confinement.

 

Qui sommes-nous, d’après vous, si nous ne sommes pas qu’un mental ?

Nous sommes nous qui observons notre mental, nos sensations et qui choisissons nos comportements… Nous percevons tout cela de notre point d’observation. Il n’est pas le même que celui des personnes qui nous entourent. C’est pour cela que la thérapie ACT est une thérapie contextuelle. Les choses sont relatives à chacun. Si je vois un 6, un autre verra un 9 et un autre un gribouillis… Notre regard, notre oreille (etc.) crée l’existence d’autrui et noue un lien entre ce que nous percevons et nous-même.

Après, le fait de savoir qui nous sommes, est une vaste question philosophique et existentielle dont nous n’avons pas la réponse. Toutes les religions essaient d’en trouver une. Le bouddhisme est l’approche qui essaie d’aller le plus loin dans le questionnement de la vacuité. Bouddha dit que les choses existent parce qu’on les nomme. Alors, à chacun de trouver sa réponse. Qui êtes-vous ?

 

Pour en savoir plus : www.docteur-seznec.over-blog.com

 

Propos recueillis par Aubry François  

Visuel © David Izquierdo / Unsplash

 

 

Les conseils du Pr. Nadia Volf pour renforcer votre système immunitaire grâce à l’acupuncture

Chers amis,

L’héritage des sages anciens nous permet de comprendre et d’utiliser cette période extraordinaire pour évoluer, devenir plus forts, plus soudés, revenir aux valeurs essentielles humanistes, se débarrasser du superflu et approfondir nos connaissances afin d’aider les autres le plus efficacement possible. C’est une grande leçon pour nous tous qui permet de comprendre, par la pratique, le sens de l’acupuncture : apprendre à s’adapter, suivre la vague tout en faisant le maximum pour épauler les gens autour de nous. Et surtout garder ses racines fortes, conserver la certitude et remplacer la peur par l’espoir ! Selon le proverbe ancestral : « Dans les moments des crises, un Sage vient dans la ville ». Soyons ces Sages !

La Prévention

Avant tout, la prévention pour tous : les thérapeutes en première ligne, les familles et les patients, les personnes âgées et les enfants. Tout le monde. C’est une période de réflexion, de reconstruction et d’activation de nos défenses immunitaires ! Ce n’est pas une simple attente passive, mais constructive : il faut activer les défenses immunitaires – et notre corps possède toutes les armes nécessaires en réserve – via les points d’acupuncture ! Le message de la « mise en action » !

  • Il est très important d’expliquer aux gens comment renforcer les défenses immunitaires, notamment en stimulant les points d’acupuncture : Une simple pression sur un point amplifie statistiquement la sécrétion de tous les facteurs de défenses immunitaires. Comme presser sur un interrupteur allume la lumière dans toute la maison. La seule stimulation des deux points E36 et GI4 prévient l’épuisement des facteurs immunitaires et stimule leur sécrétion. Cela a été démontré par des tests cliniques chez les humains, mais aussi dans les expériences effectuées sur les rats sur le modèle de l’infection grave (septicémie et encéphalite infectieuse) et sur le modèle de la déficience immunitaire provoquée par un effort physique exagéré (la nage dans l’eau pendant 40 min). Les publications scientifiques sur les tests humains démontrent que le seul massage de ces deux points 1 fois/jour pendant 2-3 min prévient les maladies virales. Les personnes qui avaient effectué ce massage quotidiennement étaient nettement moins malades (avec une différence statistiquement significative) que le groupe de contrôle (sans massage des points E36 et GI4). Vous pouvez donc expliquer à votre entourage comment renforcer le système immunitaire avec le massage (ou l’acupuncture) quotidien des points GI4 et E36.
  • On peut également appliquer quelques gouttes des huiles essentielles suivantes sur ces deux points : le mélange de HE Eucaliptus radiata/ HE Ravensara/ HE Basilic (17 gouttes de chaque dans 50 ml d’huile d’Amande Douce).

 

L’expérience de nos confrères chinois lors de l’épidémie a démontré l’efficacité extraordinaire de la médecine traditionnelle chinoise : tous leurs patients, même en état grave, furent guéris en quelques jours (c.f John K. Chen • How COVID-19 (2019-nCoV) is Currently Treated in China 5 ©2020″ Lotus Institute of Integrative Medicine /  Lotus.org).

 

  • L’alimentation est également fondamentale pour la prévention : les virus ne peuvent pas vivre dans un milieu alcalin, il faut donc durant quelques mois favoriser l’alimentation basée sur les fruits (de préférence crus) et les légumes, très alcalinisants, tout en évitant les produits acidifiants, plus précisément les protéines animales (les « acides aminés » se nomment ainsi, car ils sont réellement acides), notamment les produits laitiers. Vous pouvez les remplacer avantageusement par des laits végétaux, par exemple, le lait de noix de coco, très riche en protéines végétales (alcalines) et en minéraux (le Ca, P, etc.).  Je vous invite à lire ou à relire Warburg, prix Nobel 1931, qui a fait avancer la science dans la compréhension du phénomène de respiration de la cellule. Il a constaté que les cellules cancéreuses vivaient dans l’environnement faible en oxygène et des conditions locales plus acides que le pH standard du corps. Il en a théorisé que des conditions pouvaient amener les cellules à devenir cancéreuses. Vous pouvez lire son intervention (en anglais) lors de la remise de son prix Nobel ici. Depuis 1931, la science a progressé et manger les aliments alcalisant reste recommandé, vous pouvez lire aussi ces deux autres publications.

 

N’hésitez pas à partager ces connaissances autour de vous, c’est en prenant de bonnes habitudes que l’on peut renforcer le corps afin qu’il affronte mieux les épreuves comme celle que nous vivons aujourd’hui. Faisons-le tous ensemble !

 

Résumé et compléments : les protocoles des points à stimuler pour activer les défenses immunitaires

  1. En prévention, effectuer un massage des points GI4 et E36, et/ou appliquer quelques gouttes d’huiles essentielles sur ces points (mélange Eucaliptus radiata/ Ravensara/ Basilic à raison de 17 gouttes de chaque dans 50ml d’huile d’Amande Douce).
  2. Dès l’apparition des premiers signes d’infection, le point-clé à stimuler en plus des points GI4 et E36, est le point TR5. Il active un méridien extraordinaire appelé « Défenses Externes ». On peut simplement masser ce point avec un mélange d’huiles essentielles de Clou de Girofle, d’Eucalyptus et de Camomille (17 gouttes de chaque, diluées dans 50 ml d’Huile d’Amande Douce).
  3. Pour faire baisser la fièvre, masser les « 3 points d’Incendie », c’est à dire les points IG5, TR4 et GI5 (autrement nommés « Vallée du Soleil », « Piscine du Soleil » et « Courant du Soleil ». On peut utiliser un mélange d’huiles essentielles de Menthe Poivrée, Eucalyptus et Camomille (17 gouttes de chaque, diluées dans 50 ml d’Huile d’Amande Douce).
  4. Pour les complications respiratoires : en plus des points précédents, masser les points VC22 (« Saillie Céleste »), VC17 (« Milieu de la poitrine »), VC12 « Milieu de l’Abdomen » et VC13 (« Accès aux Poumons »). On peut utiliser un mélange d’huiles essentielles de Réglisse, d’Eucalyptus et de Camomille (17 gouttes de chaque, diluées dans 50 ml d’Huile d’Amande Douce).

Effectuer 3 séances de massages avec les doigts, pendant 1 à 2 minutes sur chaque points, tous les jours jusqu’à la guérison.

 

Localisations des points d’acupuncture cités

  • GI4 « Union des Deux Vallées » (entre les « vallées » de l’index et du pouce)  : il se situe au milieu du bord interne du deuxième métacarpien en recherchant une sensibilité accrue lors de la palpation ; à masser en mouvements circulaires pendant 2 minutes, sur chaque main, 2 fois par jour ou plus (aucun risque).

 

  • E36 « 3 Distances sur la jambe » : il se trouve sur la face antérieure de la jambe, à 4 travers de doigts (de la personne) sous le milieu de la patella, un travers de doigt à l’extérieur de la crête tibiale. Chercher une sensation plus intense à la palpation, puis masser circulairement pendant 2 minutes matin et soir (pas trop tard, cela peut retarder le sommeil), quotidiennement.
  • TR5 « Barrière Externe«  : il se situe sur la face externe du poignet, dans une dépression entre les os à la distance des 3 travers de doigts au-dessus du milieu du poignet.

 

  • « Les 3 points des Incendies » : ils se trouvent sur la face externe du plis du poignet, dans les 3 dépressions entre les os, au milieu du poignet (le point TR4 « Piscine du Soleil »), du côté du pouce (le point GI5 « Courant du Soleil ») mais il faut remonter le pouce pour trouver la dépression dans la « tabatière anatomique », et du côté du petit doigt (le point IG5 « Vallée du Soleil »).

  • VC22 « Saillie Céleste » : il se trouve dans la fosse jugulaire à la base du cou, à l’entrée du sternum.

  •  VC17 « Milieu de la poitrine » : il se situe au milieu du sternum, à mi-distance entre les deux mamelons.

 

 

  • VC12 « Milieu de l’Abdomen » : il se trouve sur la ligne médiane de l’abdomen, à mi-distance entre le nombril et l’extrémité du sternum.

 

 

  • V13 « Accès aux Poumons » : il se trouve sur le dos des deux côtés de la colonne vertébrale, au niveau de l’espace entre la troisième et la quatrième vertèbre thoracique (au niveau du milieu des omoplates).

 

Quelques articles scientifiques

  • L’expérience extraordinairement efficace des nos confrères chinois pendant l’épidémie de COVID-19 en Chine : « How COVID-19 (2019-nCoV) is Currently Treated in China with TCM« , John K. Chen, Pharm.D., PhD., OMD, LAc and Lori Hsu, MTOM, MS).
  • On le voit à travers des expériences réalisées chez les rats et les lapins avec une encéphalite expérimentale, la stimulation des points E36 et GI4 stimule les facteurs immunitaires comme l’activité des macrophages, la phagocytose, les T-K, les IL-2, les interférons et cytokines : Liu YM, Liu XJ, Bai SS et all. J, « The effect of electroacupuncture on T cell responses in rats with experimental autoimmune encephalitis », Neuroimmunol. 2010 Mar 30;220(1-2):25- 33).
  • Sur le modèle d’immunosuppression, dû au stress d’un effort sportif excessif chez les rats (la nage intensive 150 min par jour, 6 jours par semaine et pendant 8 semaines), la stimulation des points E36, VG20, VC4 empêchait l’inhibition de l’interféron, des Interleukines et des cellules T-Killers : Lu YM, Zhang H, Tang CZ, « Effects of electroacupuncture on IL-2-IFN- NKC immunity immunoloregulation net and IL-2 receptor in rats with exercise stress », Zhongguo Zhen Jiu. 2011 Sep;31(9):817-20).
  • Chez l’Homme, mise en évidence de l’efficacité de la stimulation des points chez des patients traités pour le cancer, présentant des infections virales ou chez des sujets allergiques : « Microbiol Immunol ». 2010 Sep;54(9):551-7. doi: 10.1111/j.1348-0421.2010.00250.x).
  • Le réchauffement du point E36 augmente les défenses immunitaires contre les virus et notamment contre le virus de l’herpès, et protège l’organisme même après l’injection d’une dose mortelle des virus en stimulant plusieurs facteurs immunitaires, comme les cytokines, les interférons, les interleukines et les cellules T-Killers  : « Moxibustion activates host defense against herpes simplex virus type I through augmentation of cytokine production », Takayama Y1, Itoi M, Hamahashi T, Tsukamoto N, Mori K, Morishita D, Wada K, Amagai T., Microbiology and Immunology, 2010(9).
  • La stimulation des points d’acupuncture protège les sportifs contre la baisse des défenses immunitaires et la fatigue, liées au surmenage physique : « Effect of acupuncture on salivary immunoglobulin A after a bout of intense exercise », Matsubara Y1, Shimizu K, Tanimura Y, Miyamoto T, Akimoto T, Kono I., Acupunct Med. 2010 Mar;28(1):28-32.
  • La stimulation des points d’acupuncture régule quantitativement et qualitativement les leucocytes et leurs sous-populations, active l’immunité humorale et cellulaire, y compris celle des cellules T-Killers : « Acupuncture Regulates Leukocyte Subpopulations in Human Peripheral Blood », Yamaguchi N, Takahashi T, et al. eCAM 2007;4(4)447-453 doi:10.1093/ecam/nel107).
  • La stimulation du point d’acupuncture E36 est efficace dans le traitement de l’immunodéficience induite par le stress et augmente l’activité des cellules immunitaires T- Killers : « The Effect of Acupuncture on Natural Killer Cell Activity », Hisamitsu T., Kasahara T, et al., International Congress Series 1238 (2002) 125-131).
  • La stimulation du point E36 augmente l’activité et le nombre des cellules immunitaires T-Killers grâce à une action sur le centre de la régulation du cerveau et elle prévient aussi la déficience immunitaire provoquée par le stress  : Yu Y, et al. « Enhancement of Splenic Interferon-gamma, Interleukin-2, and NK cytotoxicity by ST36 Acupoint Acupuncture in F344 Rats », Jpn. J. Physiol. 47(1997)173-178; Vasilienko A.M. et al. Prevention and Correction of Stress-Induced Immunodeficiency by Atrial Electroacupuncture. Patol. Fiziol. Elks. Ter. 3(1989)21-24).

 

Professeur Nadia Volf, docteur en médecine
Département Scientifique d’Acupuncture de l’Université Paris 10, France
Maître de conférences au Cours International d’Acupuncture Structurale de la Harvard Medical School

Demeurer un temps avec soi-même : le visage lumineux de la solitude

Happinez : Quel regard notre société porte-t-elle sur la solitude ?

Monique Castelain Foret : Un jeune patient de 20 ans qui aime aller s’asseoir, seul, sur un banc face à l’océan me raconte comment il a été accosté par un jeune couple qui se rendait à une soirée. Pleins de bonnes intentions, ces jeunes gens lui ont affirmé qu’il devait prendre conscience qu’il était déprimé, insistant longuement pour qu’il les accompagne.

Cette anecdote est révélatrice de l’image actuelle de la solitude, un état qui ne peut être apprécié, encore moins recherché sous peine de se sentir hors-norme. En tant que thérapeute, j’entends cette crainte qu’aimer être seul(e) serait pathologique !

Entre le partage virtuel créé par les réseaux sociaux et celui concret et utile du covoiturage et de la colocation, le discours dominant définit une norme implicite : pas de bonheur sans partage. Pourtant, rien ne nous renvoie plus à notre solitude qu’une communication manquée, dans laquelle nous n’avons pas été compris.

Cette image dévalorisante de la solitude peut amener à choisir la souffrance en couple, la déception des liens multiples ou créés trop vite plutôt qu’apprivoiser la relation avec soi.

 

Peut-on se passer des autres ?

Notre vie matérielle dépend en partie des autres… à moins de revenir à une forme très primitive d’existence. Mais surtout nous nous construisons, dès notre naissance, en fonction des relations avec notre entourage, du regard porté sur nous. Toute notre vie ce regard gardera une importance qui ne doit pas devenir une dépendance.

Adulte, nous pouvons choisir de ne laisser aux autres qu’une place minime dans notre existence, considérer tout attachement comme une faiblesse. Mais c’est nier le fait que nous sommes une terre fertile que l’apport des autres, tout au long de notre vie et dans n’importe quel domaine, va nourrir, enrichir. Notre richesse intérieure se construit au fil des rencontres, des échanges, de la confrontation entre nos compétences et entre nos différences.

Pour autant ce besoin des autres doit laisser un espace suffisant à ce que l’on peut se donner à soi-même afin d’acquérir, sur ce que nous sommes, des certitudes qui ne dépendent que de nous.

 

En cette période de confinement, comment vivre isolé tout en conservant le sentiment d’être relié à la famille humaine ?

J’entends votre question comme étant d’ordre existentiel puisqu’il s’agit d’un lien plus large que celui existant avec les proches. Je ne peux vous répondre autrement qu’en mentionnant ce que je ressens profondément, à savoir la fragilité des Hommes et l’importance de me sentir reliée tout autant à la nature qui m’entoure, plus vaste et plus enveloppante que notre famille humaine.

Cela dit, l’hommage aux soignants qui se déroule dans les villes à 20 heures procure sans doute un sentiment d’appartenance, de communion que l’on peut partager en faisant le même geste devant son poste de télévision si nos voisins sont trop éloignés.

C’est essentiellement à travers un comportement pleinement responsable, face à ce danger réel, que nous pouvons montrer et ressentir que nous sommes partie prenante dans un combat qui concerne tous les peuples présents sur notre planète. Chaque geste que nous effectuons pour nous protéger est fait simultanément par des millions de personnes qui ont la même préoccupation.

Mais votre question ouvre sur d’autres interrogations. Par exemple, quelles peurs peut engendrer cette situation de confinement avec cette pression de plus en plus forte de l’augmentation du nombre de victimes ?

 

En quoi la solitude constitue-t-elle une étape initiatique vers une existence épanouie dans le monde ?

Nombre d’insatisfactions proviennent du fait que nous n’acceptons pas les autres tels qu’ils sont. Nous aimerions qu’ils puissent répondre à nos besoins tout autant superficiels et immédiats que profonds. Plus le sentiment d’identité, l’estime de soi sont fragiles et plus nous attendons des autres qu’ils viennent combler ces vides parfois immenses.

Ce que l’expérience de la solitude nous apprend, et aujourd’hui celle des déplacements limités et des magasins fermés, c’est à faire appel à nos capacités de réflexion, d’imagination, de persévérance, d’adresse pour trouver d’autres solutions à nos problèmes. Et chaque petite victoire amène un sentiment de fierté, une petite pierre de plus à l’édification de notre moi.

Cette recherche de solutions s’applique de manière identique au domaine psychologique. De nombreux outils sont à notre disposition pour cultiver notre bien-être au quotidien, progresser par nous-mêmes, parvenir à une certaine sagesse.

Quand nous exigeons moins des autres, nous pouvons alors laisser s’exprimer la richesse apportée par nos multiples complémentarités.

 

Quels conseils pratiques donneriez-vous à des personnes qui ont l’habitude d’avoir une vie sociale bien remplie et qui, se retrouvant du jour au lendemain isolées chez elle, et ce pour plusieurs semaines, peuvent se sentir perdues ?

Avoir une vie sociale très remplie peut signifier que ces personnes ont besoin d’un agenda sans espace libre, sans « temps mort » ou bien du regard des autres pour se sentir exister, deux axes à prendre en compte.

J’entends parfois des personnes exprimer leur anxiété matinale face à une journée qu’elles ont peur de ne pas savoir occuper. Trop de temps libre peut donc devenir angoissant, d’où la nécessité de trouver comment le structurer dans la situation de confinement actuelle. L’absence de proximité géographique peut être comblée par les rencontres via Skype par exemple. Pourquoi ne pas ritualiser un déjeuner ou un thé avec des ami(e)s et même des séances de sport ? Certaines sont offertes selon un horaire fixe, avec la présence réelle du coach.

Des conférences sont possibles en webinaire qui permet de communiquer avec l’animateur et les autres participants. Il suffit de chercher les sujets qui donnent envie d’apprendre.

Confinement ne signifie pas laisser aller. Prendre soin de soi en l’absence du regard des autres peut être une petite victoire quotidienne. Et toute victoire renforce l’estime de soi. Pour les accumuler il est essentiel de se fixer des objectifs réalistes, demandant un effort raisonnable. Cette épreuve peut nous permettre de changer, même si notre cerveau va renâcler devant la tâche.

Écrire, tenir son journal de bord pour témoigner de son ressenti en cette période particulière, c’est à la fois en garder une trace et alléger son poids. Le dialogue bienveillant avec soi-même peut s’avérer plus riche que certains échanges superficiels.

Pour ne pas se sentir perdu, il est nécessaire de déterminer une direction et des balises. À chacun de définir les siennes.

 

Propos recueillis par Aubry François

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Sommet de la Conscience : des conférences inspirantes, gratuites pendant 48 h

Comment pacifier cette guerre qui fait souvent rage en nous-même afin de vivre plus harmonieusement avec les autres et agir ensemble pour bâtir un monde qui reflète nos aspirations les plus élevées (amour, cohésion, partage, joie, épanouissement…) ?

De Thomas d’Ansembourg à Luc Bodin en passant par Arouna Lipschitz, Olivier Chambon, Marie Lise Labonté, Olivier Clerc, Saverio Tomasella et bien d’autres, le Sommet de la Conscience met chaque jour à votre disposition (du 24 mars au 2 avril) quatre conférences, gratuites pendant 48 h.

Ne tardez pas à découvrir les conférences diffusées hier : Martin Latulippe vous y invite à explorer vos dualités pour davantage de conscience, Eric Laudière vous y initie à l’art de rêver, Maritzabel Claros Ferrer vous y apporte des conseils  aviser pour rencontrer l’amour de votre vie (en s’appuyant sur la réalité quantique) et Stéphane Tétart vous y présente la glande pinéale et les moyens d’en prendre soin.

Suivez ce lien et visionnez au jour le jour ce contenu infiniment riche et nourrissant pour l’âme : https://sommetdelaconscience.com/programme/#section–58002

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Laissons une trace… une mémoire, des histoires…

Faites entendre votre voix, ouvrez un peu de votre jardin créatif aux autres, partagez vos états d’âme (témoignages, réflexions, doutes, peur, humour, espoirs).

Adressez vos textes (environ 250 mots, soit une demi-page), photos, dessins, poèmes, lettres, textes de chanson… à fondation@ipsen.com (jusqu’à la fin du confinement). Chaque document sera signé de cette façon : prénom, première lettre de votre nom, âge, ville (Ex : Martin B., 40 ans, Paris). Toutefois, vous pouvez faire le choix de rester anonyme (Si c’est le cas, merci de le préciser dans votre message).

Le livre qui réunira vos œuvres sera ensuite transmis gratuitement aux bibliothèques, aux établissements scolaires, aux EPAHD, aux hôpitaux, aux associations et à tous les établissements qui en feront la demande. Il sera également disponible au format numérique gratuitement (ebook).

Vous aussi, marquez de votre empreinte cette période inédite de notre histoire !

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