Mettez votre créativité au service de la planète grâce à la couture

En se lançant dans le DIY (Do it yourself), on contribue à réduire l’impact de la mode et de la surconsommation sur l’environnement. Voici la preuve par quatre bonnes raisons de ressortir ses bobines, aiguilles et patrons, avec Mondial Tissus !

Le choix de la nature

Ouvrir une boîte à couture, c’est comme plonger dans une malle aux trésors. Robes uniques, tuniques bohèmes et somptueuses parures sont là, au bout de nos dix doigts. L’avantage de coudre soi-même ? On choisit le tissu qui correspond à nos envies. Et les tissus bio sont de nos jours de plus en plus accessibles ; tout comme les textiles recyclés ou naturels (lin, jute, bambou, chanvre…) ; mais aussi ceux certifiés sans substance nocive, comme le garantit le label Oeko-Tex, particulièrement conseillé pour tout ce qui est destiné aux bébés : gigoteuse, doudou, tapis de jeu… Car l’impact sur l’environnement des tissus écoresponsables est réduit, autant que sur la santé.

 

 

Bye-bye le jetable !

Sortir sa machine à coudre, c’est remplacer le jetable par du durable. Il est tellement plus agréable de s’entourer de belles choses faites pour durer… Surtout quand on les a fabriquées soi-même. Pour la cuisine, vous trouverez un large choix de tissus colorés pour confectionner de jolis emballages alimentaires ou des sacs originaux qui vous serviront pour vos achats d’épicerie en vrac ; côté salle de bain, on se lance dans la confection de lingettes démaquillantes ou de serviettes hygiéniques lavables… Sans oublier un nouvel objet indispensable à notre quotidien : le masque. Pourquoi remplir les poubelles de masques jetables quand on peut en fabriquer dans de chatoyantes étoffes ? Les possibilités sont infinies, et toutes ces créations zéro-déchet sont rentabilisées en un clin d’œil.

 

 

Muscler sa créativité

Les modes de production intensifs et le transport des vêtements d’un bout à l’autre de la planète font de la (peu éthique) fast-fashion l’une des industries les plus polluantes au monde. Pourtant, il est si facile de s’offrir de « nouveaux » vêtements sans rien acheter. Pour repriser et customiser sa garde-robe, un peu de créativité suffit ! Un accroc, une pièce démodée ? Boutons de nacre ou de bois, féminine dentelle, galons et rubans brillants … En un tour de main, on peut redonner vie à cette veste oubliée au fond du placard. Ici des coudières vintage, là, quelques fleurs brodées de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Pour que chaque pièce de notre garde-robe soit à notre image : absolument unique.

 

 

Des vêtements qui revivent

Tout le monde a déjà ressuscité un vieux t-shirt délavé pour en faire un chiffon : la base de l’upcycling ! Une pratique qui consiste à donner une deuxième vie à ses objets ou vêtements. Ce jean que vous portez depuis des années est vraiment trop élimé ? Transformez-le en un cabas original ! Cette chemise ne vous va plus, mais vous adorez sa couleur ? Un coup de ciseaux, et c’est désormais une jupe. Et ce fameux t-shirt fatigué, saviez-vous que vous pouvez en faire un tawashi ? Une éponge inventée au Japon constituée de vielles bandes de tissus. Lavable presque à l’infini, elle est bien plus durable que les classiques… Chaque morceau de tissu porte en lui un infini potentiel, et c’est là toute la beauté de la couture et du DIY.

 

 

Retrouvez un large choix de tissus naturels, bio certifiés GOTS (Global Organic Textile Standard), Oeko-Tex, une collection d’une centaine de références recyclées, les accessoires indispensables du DIY, des idées de customisation ainsi que de judicieux tutoriels pour créer des objets zéro-déchets et recycler des anciens vêtements et objets sur www.mondialtissus.fr

 

 

 

Quelques clés pour vivre une haute potentialité épanouie

Happinez : Comment se traduit au quotidien le fait d’être un(e) Haut Potentiel ?

Catherine Besnard-Peron : Retranscrire la réalité intérieure d’un Haut Potentiel est à ce jour une forme de défi car cette appellation regroupe des profils bien différents. Je peine parfois à m’y retrouver pour échanger avec mes pairs sur une base commune, alors que je travaille sur, et avec ce sujet, depuis 2005. Le “i” de Haut Potentiel Intellectuel ayant disparu au fil des années, il ne reste qu’une étiquette, “Haut Potentiel” reposant sur des paramètres eux-mêmes très différents en fonction des interlocuteurs.

Par exemple, être Haut Potentiel à Haute Sensibilité ne revêt pas les mêmes caractéristiques qu’un(e) Haut Potentiel à Haut Quotient Intellectuel.

Le premier concerne 20 à 30% de la population générale (selon la recherche mondiale sur ce sujet, à partir des travaux d’Elaine Aron, modèle SPS, Sensory Processing Sentivity) tandis que le second concerne une petite frange de la population, définie sur un critère simple, mais qui suppose d’avoir passé un test de QI , mesuré à 130 minimum, ce qui positionne la personne dans le percentile 98, soit 2% de la population générale.

Encore plus rare, le Haut Potentiel à Haute Sensibilité et à Haut Quotient Intellectuel…

La personne à Haut Potentiel à Haute Sensibilité se remarquera à sa propension à être stimulée par des informations sensorielles fines, ou à faible signal, par une intensité émotionnelle forte ou une capacité innée à se mettre à la place d’autrui. De ce fait, elle pourra et ce, plus rapidement qu’une personne normalement sensible, se sentir submergée et saturée par toutes ces stimulations. La jolie contrepartie étant que, même envahie par les informations, une pertinence surgira, après un temps plus ou moins long, sous une forme de fulgurante que l’on nommera parfois “intuition”… Ainsi elle pourra se sentir lente et rapide à la fois…

A contrario, le Haut Potentiel à Haut Quotient Intellectuel se caractérisera par des habiletés intellectuelles objectivement plus rapides et plus puissantes que la moyenne. Avec un niveau d’abstraction qui peut à la fois le faire sentir en décalage, non pas de pensée, mais de niveau logique, celui auquel il résout les problèmes ou les questions qui se posent à lui.

Et enfin une personne à Haut Potentiel s’exprimant, et par une Haute Sensibilité et un Haut Quotient Intellectuel, s’appuiera sur les atouts de chacun des deux profils et leurs contreparties aussi.

 

Quelle est la problématique qui se joue autour de l’étiquette de Haut Potentiel ?

Revendiquer les attributs d’un Haut Quotient Intellectuel sans avoir passé de test de QI n’a pas vraiment de sens, hormis si l’on est attaché à l’étiquette. De même, pour la Haute Sensibilité, sans en avoir exploré les différentes facettes.

La confusion croissante depuis une douzaine d’années sur le sujet du Haut Potentiel a renforcé le pouvoir de l’étiquette sur les personnes qui se sentent atypiques ou différentes, comme si dehors de cette étiquette, il n’y avait point de salut pour elles….

Initialement pourvoyeuse d’un certain réconfort, elle se révèle aussi parfois comme un piège retors. Si mon étiquette, celle du Haut Potentiel, quel qu’il soit, devient pour moi si importante que j’ai besoin de l’utiliser, à plus long terme, pour m‘affirmer et revendiquer ma place dans la vie, alors j’en devient prisonnier, puisqu’en réalité j’ai toujours le droit d’avoir une place, et cela uniquement par le fait d’être un être vivant.

 

Quels seraient vos conseils pour s’en libérer ?

Friedrich Nietzsche nous interpelle sur la liberté existentielle : « Quel est le sceau de la liberté acquise ? Ne plus avoir honte de soi-même »

Trouver la “bonne” étiquette est de première importance, afin de se libérer d’une remise en cause identitaire parfois permanente, de s’extraire de questionnements sur sa propre normalité, qu’elle soit relative à la sensibilité ou bien au QI.

Explorer et s’adonner à vivre les attributs de l’étiquette. Puis cesser de lutter pour y correspondre totalement, au risque de la perdre, afin qu’elle ne reste pas une nouvelle norme à satisfaire.

Ne plus avoir honte de soi-même, pour assumer pleinement sa condition humaine, libre et imparfaite.

Trouver la bonne étiquette, afin de mieux en sortir… est un chemin parmi d’autres pour sortir d’une potentielle errance thérapeutique qui, telle un ressac, ramène inlassablement la personne à se questionner sur son identité (Qui suis-je ? ) alors que la véritable question existentielle est : Comment veux-je vivre ma vie ? Qu’est-ce qui me met en joie ? Quel élan traverse mon corps et le met en mouvement ? Avec qui ai-je envie d’être en relation ? Quelles sont les valeurs qui soutiennent ma relation au monde ? Comment ai-je envie de vivre dès aujourd’hui si jamais je devais mourir demain ?

 

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Propos recueillis par Aubry François

Visuel © Jakob Owens / Unsplash

 

« Soyez l’amour que vous voulez voir dans le monde » Sofia Stril-Rever

Happinez : Que signifie pour vous le mot “aimer” ? 

Sofia Stril-Rever : Aimer, être aimé sont nos plus grandes joies humaines. Dans L’Urgence d’aimer, j’invite à développer l’amour au-delà de la sphère privée, au cœur de la transition sociétale. Aimer, c’est réaliser que l’ensemble dont nous faisons partie est l’essence de notre être. C’est prendre soin de la vie plus vaste que nous et de la vie en nous. L’amour est une force d’évolution et de co-création planétaire, parce que l’amour est une puissance plus grande que nos sentiments. L’amour est notre dimension d’universel, qui transcende la séparation opposant l’individuel et le collectif. Aimer, c’est créer des liens, et toute notre puissance en tant qu’humains est dans nos liens.

En 2020, l’urgence est urgence d’aimer en amont des crises. Car la Covid-19, les attentats, l’érosion de la biodiversité et le réchauffement sont les symptômes d’un mal civilisationnel profond. Un changement de paradigme s’impose afin d’éradiquer les causes structurelles de la violence, du terrorisme, de l’extrême pauvreté, de la prédation des ressources ou du changement climatique. Nous avons besoin de vivre notre rapport à l’autre (humain et non humain, habitant de l’écosystème Terre) avec tendresse, en l’aimant comme une part inaliénable de nous. Car nous sommes organiquement liés au sein du vivant inter-dynamique.

L’Urgence d’aimer sort dans un contexte éprouvant, pandémie mondiale, reconfinement et terrorisme. Mes premiers lecteurs me disent que ce livre les aide à traverser le chaos actuel en accompagnant leur quête de sens. Écoutons notre cœur qui sait transformer la peur en amour, notre cœur qui nous réunit à notre humanité, à notre liberté. Notre cœur n’est pas confinable. « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde », disait Gandhi au siècle dernier. En 2020 je lui réponds : « Soyez l’amour que vous voulez voir dans le monde ».

Quel bilan dresser de la relation entre l’homme et la nature ?

La civilisation matérialiste contemporaine s’est construite sur une relation de domination de la nature. L’idéologie de la supériorité humaine a légitimé une prédation et une exploitation du vivant qu’on a appelé “progrès”, mais qui a détruit la matrice délicate de la vie. Il en résulte la 6ème extinction massive. Une espèce animale ou végétale disparaît de la surface du globe toutes les 20 minutes. Considérant que les 5 extinctions précédentes étaient causées par des événements naturels, je préfère parler à ce sujet d’une Première extermination. Des prises de conscience se multiplient cependant et une initiative remarquable pour la préservation des écosystèmes est à saluer : en mars 2017, la cour de justice de l’État d’Uttarakhand, dans le nord de l’Inde, a reconnu tous les écosystèmes de sa juridiction comme sujets de droits, et les a placés sous la protection de “parents à visage humain”. Je me suis d’ailleurs portée volontaire pour être la Maman d’une source himalayenne. Récemment, le 29 octobre 2020, un amendement pour l’octroi d’un statut juridique aux forêts primaires du monde vient d’être présenté au Parlement européen, soutenant leur reconnaissance en tant que communs naturels mondiaux, dotés de droits à la vie et à la préservation. La révolution des droits de la nature est en marche et c’est une révolution du cœur.

Quelle serait d’après vous la solution à large échelle pour rééquilibrer ce rapport ? 

Il existe une solution systémique et globale, l’Agenda 2030 voté à l’unanimité par les États-membres des Nations Unies en septembre 2015, qui comporte 17 Objectifs de Développement Durable (ODD), accompagnés de 169 cibles et 232 indicateurs. Il s’agit d’une feuille de route balisant une transition réaliste afin de rééquilibrer le rapport entre humains et non humains. Le but est de transmettre aux générations futures une planète, dont l’avenir n’est pas compromis par l’irresponsabilité du présent. Tant qu’on reste des acteurs isolés du changement, on ne peut trouver de solution durable parce qu’il manque une vision d’ensemble. Je dis volontiers que nous ne sommes pas 1 personne parmi 7 milliards d’autres, mais 7 milliards en 1 personne. Chacun de nous est toute l’humanité. Passer à cette échelle de conscience globale, que j’appelle aussi dans ce livre la responsabilité universelle, c’est s’orienter vers une citoyenneté terrestre et une civilisation de l’amour. Et cette civilisation de l’amour est une éco-civilisation. Elle englobe non seulement les humains mais aussi les autres qu’humains, la grande famille planétaire des animaux, des végétaux, de tout le monde vivant dans son ensemble.

Vous avez toujours une pensée pour les êtres non-humains que sont les animaux et les végétaux. Que vous inspirent-ils ?

Avant d’être un livre, L’Urgence d’aimer a été une prise de conscience douloureuse de la souffrance inouïe que ma consommation inflige aux non humains qui partagent avec moi l’aventure de l’existence terrestre. Je me suis fait le devoir de regarder les vidéos insoutenables tournées dans les abattoirs et dans les élevages, où les animaux sont victimes d’une cruauté générée par l’inconscience humaine. Devant ces images, j’ai parfois fermé les yeux tout en pensant que la souffrance que je ressentais était infime par rapport à celle des animaux. Ils sont 2 400 abattus chaque minute en France, des êtres conscients comme vous et moi, qui recherchent le bonheur et ne veulent pas souffrir, comme vous et moi. Je suis devenue végétarienne en 2004, non pour me conformer à un dogme ou une idéologie, mais par amour de la vie et de toutes les vies.

Une expression quelque peu sibylline revient plusieurs fois dans votre ouvrage, « l’humanité du deuxième feu ».  Qu’entendez-vous par là ?

L’Urgence d’aimer propose 25 médit-actions pour expérimenter l’amour, vie de la vie, l’amour porteur d’information créatrice et force d’évolution. Teilhard de Chardin, paléontologue et théologien visionnaire disait : « Un jour, quand nous aurons maîtrisé les vents, les vagues, les marées et la pesanteur, nous exploiterons l’énergie de l’amour. Alors, pour la seconde fois dans l’histoire du monde, l’homme aura découvert le feu. » Ce jour est aujourd’hui. Je nous invite à mettre au monde cette humanité nouvelle qui veut naître à travers nous et qu’à la lecture de Teilhard de Chardin j’ai eu l’élan d’appeler “l’humanité du Deuxième feu”.

En quoi consiste une médit-action ?

J’ai créé le protocole des Médit-actions Be the Love en me basant sur les sagesses de l’intériorité, l’écologie profonde et les neurosciences. La médit-action repose sur trois piliers, qui furent définis au 3ème siècle avant notre ère par Garab Dorje, premier maître humain de la méditation de “la Grande perfection”, le Dzogchen en tibétain. Le premier pilier est la Vue ou la réalisation que l’amour est notre réalité première d’humains conscients. Le deuxième, la Méditation, ou contemplation de l’amour que nous sommes. Le troisième pilier est l’Action, qui incarne l’amour dans toutes les situations de notre vie. C’est sur ces 3 piliers que j’ai fondé les Médit-actions Be the Love.

La médit-action est un engagement altruiste pour l’humanité et c’est aussi tout le sens de l’enseignement du Dalaï-lama sur la responsabilité universelle. L’esprit et la conscience humaine, moteurs de la transition ? La force du cœur pour un monde meilleur ? Ce ne sont pas des utopies. L’utopie serait de vouloir changer le monde, sans changer les cœurs et les consciences des citoyens du monde. Tel est le sens des médit-actions Be the Love qui créent une courroie innovante entre travail sur soi et travail sur le monde.

Pouvez-vous nous donner un exemple de médit-action ?

La médit-action Be the Love d’amour inconditionnel, en cette période de pandémie, est un vrai médicament de l’âme qui développe la résilience et renforce l’immunité. Notre immunité a besoin d’amour et cette médit-action nous reconnecte avec l’infini d’amour que nous sommes au plus intime. Grâce à un protocole très accessible, nous unifions les énergies de la Terre et du Ciel pour ouvrir le centre énergétique du cœur et faire rayonner notre essence aimante et lumineuse. D’abord à partir du cœur dans tout notre système énergétique subtil, puis dans notre système nerveux et notre système sanguin. La pratique se termine avec L’Overview du cœur : dans une conscience expansée, magnifiée par la reconnexion aux êtres saints et éveillés, nous enveloppons la Terre Mère de lumière et prenons l’engagement d’agir là où nous sommes, avec les capacités qui sont les nôtres, pour le bien de tous les êtres et l’Éveil des consciences. J’explique dans L’Urgence d’aimer les bienfaits de cette médit-action du point de vue des neurosciences, au plan personnel et collectif.

Il y a quelques années, vous avez vécu une guérison spirituelle. Pouvez-vous nous raconter cette expérience ?

J’ai souffert de 1997 à 2005 des symptômes invalidants d’une maladie neurologique. Il a été très dur de réaliser que le système de soins ne pouvait pas poser de diagnostic fiable et donc me proposer un traitement. Je me suis alors confiée à mon médecin intérieur, c’est ainsi que je l’appelle, et, 7 ans plus tard, il m’a guidée vers un spécialiste mondial des thérapies traditionnelles tibétaines qui m’a prescrit un protocole particulier de méditation d’un mantra de soin, associée à une pratique d’ouverture du cœur. Les symptômes ont rapidement disparu. J’ai éprouvé une reconnexion avec la puissance sacrée de la vie, une expérience d’amour inconditionnel. Ce n’est pas une construction intellectuelle, il s’agit d’un vécu de conscience intégré dans chaque cellule de mon corps. Mon rapport au monde s’est transformé, mon corps énergétique est devenu un canal de la vie universelle, traversé par un flux d’amour infini et de lumière. Très naturellement après ma guérison, je me suis mobilisée pour le vivant, la Terre Mère et les générations futures.

Pour en savoir plus : www.bethelove.global

 

Propos recueillis par Aubry François

 

Des bijoux chic, éthiques et locaux inspirés des cultures proches de la Nature

Après des études en design graphique et illustratif à Nantes, la jeune femme a voulu monter de ses mains ce projet en laissant libre cours à différentes influences issues de cultures proches de la Nature, de l’ancienne Amérique – ses peintures guerrières, ses coiffes de plumes et ses motifs géométriques – au Japon traditionnel et moderne – ses estampes, son art de contempler la beauté des fleurs en pleine éclosion, ses frais carillons et ses cerfs-volants en forme de poisson qui prennent leur essor vers le ciel pour se changer en dragon.

Boucles d’oreilles, colliers, bracelets, broches… Ana marie à la pureté et à la beauté du bois son propre univers, en ajoutant chaque fois le petit détail (paillette, perle d’agate, tissus…) qui ne vous laissera pas indifférent.

Les gravures de ses bijoux sont réalisées par un artisan passionné du Finistère.

Pour en savoir plus : www.atohiboutique.com

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Apprivoisez vos émotions grâce à l’écriture créative

Happinez : Quand avez-vous découvert toute la puissance thérapeutique de l’écriture ?

Isabelle Bary : Comme les chevaux, les histoires et le chocolat, l’écriture a fait partie de ma vie depuis l’enfance. J’étais une enfant solitaire et à fleur de peau. L’écriture était pour moi comme une bulle paisible, un écrin de liberté. C’était un peu comme si je pouvais y rendre justice à mes émotions. Mais bien sûr, à l’époque, cet effet libérateur était purement instinctif. La conscience de cette force thérapeutique m’est venue bien plus tard. Tout d’abord avec la publication de mon tout premier roman. Ce sont mes lecteurs qui m’ont fait découvrir le pouvoir des histoires, en m’écrivant pour me dire que mon roman leur avait redonné espoir, avait changé leur regard ou fait comprendre quelque chose d’important. J’ai alors réalisé combien la manière dont je mettais en scène mes émotions (parfois douloureuses) au service d’une fiction me faisait du bien autant qu’au lecteur ! Une seconde prise de conscience s’est faite un peu plus tard encore, lorsqu’une maison de ressourcement pour personnes atteintes du cancer (La Vie-là), m’a demandé d’organiser des ateliers d’écriture pour ses patients. J’ai réalisé, en les mettant sur pied et en les animant, combien les émotions étaient à la base de tout et comme il était apaisant de pouvoir les coucher sur le papier, puis de les engager dans un processus créatif pour en faire des alliées. Écrire, c’était désormais évident, relevait de la thérapie.

 

Mais dans bien des cas, on n’ose pas se lancer, par peur de ne rien avoir à dire…

On a tous des choses à dire ! Mais c’est vrai que les préjugés sur l’écriture ont la vie dure. Écrire est un passage à l’acte qui impressionne parce qu’on y colle encore l’image d’une activité intellectuelle réalisée par une sorte de personnalité énigmatique et érudite qui écrit pour dispenser son savoir ou son talent. Dans ce cas, évidemment, personne ne se sent légitime par rapport à l’écriture. Mais, comme pour toute forme d’art, on n’est pas obligé d’en faire son métier ! Il n’y a pas d’exigence ou de prérequis, à partir du moment où on ne désire pas être publié. Il n’existe aucun modèle, aucun critère, aucune obligation à partager son texte. Pas besoin non plus de se mettre la barre haut. Si on se libère de cette croyance, prendre la plume ou le clavier n’a plus rien d’intellectuel ou de figé, au contraire, cela devient émotionnel et terriblement vivant. Et c’est ce qui rend l’acte d’écrire accessible à tous et particulièrement aux personnes hypersensibles qui débordent de ces émotions qui sont la source de toute écriture libératrice. Il suffit de lâcher prise avec notre perfectionnisme, de se désengager du résultat en se donnant la permission de jeter simplement ses émotions sur le papier ou l’ordinateur. La page blanche est un mythe engendré par une peur sans fondement.

 

Se réconcilier avec ses émotions via l’écriture est une idée séduisante. Mais comment s’y prend-on ?

Sans faire le tour de la question, je vous dirais que dès qu’on accepte l’idée qu’écrire, c’est déplacer son émotion sur un support, la pratique devient très simple ! Il suffit d’avoir sur soi de quoi écrire pour y poser le ressenti qui nous submerge. Peu importe le style, ce qui compte, c’est l’acte physique. Parfois, le temps d’un feu rouge suffit. Ce premier geste est déjà libérateur. On peut en rester là. On peut aussi aller plus loin et faire de cette émotion une force. On passe alors de “se raconter” à “raconter”. Il s’agit de travestir son émotion en la mettant au service d’une histoire plus grande. Cela implique une forme de détachement qui permet de jouer avec son ressenti et donc de ne plus le subir. Je vous donne un exemple personnel : lorsque mon petit garçon a été diagnostiqué Haut Potentiel, nous avons vécu des années sombres et difficiles. J’écrivais régulièrement ma peine dans un carnet. Les mots étaient durs, le style rudimentaire. Longtemps, mon carnet est resté un simple exutoire. Ensuite, il m’est arrivé de relire des passages et de revoir ma copie en imaginant la scène sous un autre angle, en réinventant mes réactions, en prenant la mesure de l’absurde de certaines situations. En réalité, je travestissais la réalité pour la sublimer par l’écriture créative. Enfin, quand tout a commencé à aller mieux, j’ai écrit Zebraska, un roman dont les héros sont hypersensibles. J’y ai mis toutes mes émotions au service d’une fiction (et non d’un témoignage) destinée à faire du bien aux autres et qui m’a permis, à moi aussi, de tourner une page. J’ai usé de mes émotions pour m’en décharger, mais aussi pour en faire circuler l’énergie positive.

 

Pour en savoir plus : www.isabellebary.be/

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Propos recueillis par Aubry François

 

 

Un véritable chemin de résilience à découvrir en librairie

Happinez : Qu’avez-vous vécu, à peine sorti du monde de l’enfance ?

Arnaud Bovière : Je suis tombé malade à l’âge de 13 ans. J’ai perdu connaissance pour la première fois en rentrant de l’école, dans les rues de Versailles. Les pertes de connaissance se sont alors multipliées. J’étais inconscient plusieurs fois par jour. J’ai tout d’abord été diagnostiqué épileptique, avant qu’un nouveau diagnostique ne mette en lumière des crises d’angoisse et une phobie scolaire violente. Les pertes de connaissance devenant ingérables, j’ai été hospitalisé puis déscolarisé de mes 13 ans jusqu’à mes 18 ans, travaillant seul avec un soutien du CNED. J’ai découvert alors un autre monde, celui de l’hôpital. Celui d’enfants « différents » également, souffrant de pathologies graves et disposant d’une maturité incroyable du fait de ce qu’ils vivaient au quotidien. J’ai appris à être un adolescent pas comme les autres.

Avez-vous été sauvé par les personnes qui se sont trouvées sur votre route durant cette période ?

Oui, tout à fait.  J’ai été sauvé avant tout par les médecins qui m’ont pris en charge à la Maison de Solenn en 2007, sous l’impulsion de Marcel Rufo. Prendre conscience de ce qu’était la phobie scolaire et trouver dans l’angoisse une réponse aux pertes de connaissance, m’a profondément aidé, même si le processus fut long. Quand on a 15-16 ans et qu’on perd connaissance 20 fois par semaine en moyenne, le traumatisme qu’il faut soigner est immense. L’appui des médecins était donc essentiel. Les autres enfants et adolescents rencontrés dans les hôpitaux m’ont également sauvé. Réaliser que je n’étais pas seul, même si chaque pathologie et chaque enfant est différent, m’a beaucoup aidé. Pouvoir parler et être compris par d’autres jeunes de mon âge a participé à ma guérison. Un peu plus tard, il y eut également des rencontres artistiques. À la Sorbonne, lors de mes études supérieures, puis au théâtre, lieu où tout s’est déclenché pour moi et où la résilience s’est véritablement mise en place !

Pouvez-vous nous parler de votre rencontre avec le professeur Marcel Rufo et le rôle de l’écriture dans votre destin ?

Je n’avais jamais entendu parler de Marcel Rufo avant de le rencontrer. Il était pourtant LE pédopsychiatre du moment… Notre première rencontre s’est en réalité très mal passée ! Il m’a poussé très rapidement dans mes retranchements, minimisant volontairement mes problèmes pour voir ma réaction. De ce fait, c’est le premier médecin avec lequel un échange s’est vraiment engagé. Il m’a ensuite accompagné personnellement pendant 3 ans, travaillant énormément pour me faire retrouver le chemin des études, reprendre confiance en moi et combattre l’angoisse des pertes de connaissance. Marcel Rufo a découvert que j’écrivais depuis tout jeune. Des textes que je ne montrais que très peu. Il m’a encouragé à écrire, sans se douter de la portée de son conseil… L’écriture m’a accompagné tout au long de ma maladie et a été un élément essentiel du processus de guérison. Par les mots, je pouvais m’exprimer autrement, me confier et dire tout ce que j’avais sur le cœur.

Vous avez d’ailleurs écrit une pièce de théâtre au succès étonnant…

Oui, j’ai écrit cette pièce, Aux Fleurs du temps, à 16 ans à la Maison de Solenn pour rendre hommage aux amis côtoyés dans les hôpitaux et partis trop vite. Un texte que je n’ai montré à personne, pas même à Marcel Rufo. Huit ans plus tard, en 2015, un ami d’enfance, Kévin Chemla, comédien et metteur en scène, cherchait une nouvelle pièce. Je lui ai montré le texte et le projet fut joué pour la première fois le 29 octobre. Rapidement, un bouche à oreille s’est mis en place, me dépassant complètement. La pièce a décollé sur les réseaux sociaux, touchant plus de 6 millions de personnes. J’avais à peine 25 ans, je ne comprenais pas trop ce qu’il se passait. Cet hommage a continué à prendre de l’ampleur. J’ai alors reversé mes droits d’auteur pour financer la rénovation de chambres dans les hôpitaux et créer des ateliers thérapeutiques pour les enfants malades. Puis pour continuer sur cette lancée, j’ai créé ma première start-up.

Où en êtes-vous aujourd’hui ? La réussite entrepreneuriale que vous connaissez marque-t-elle la fin d’un processus de résilience entamé il y a plusieurs années ?

Aujourd’hui, je suis à la tête d’une agence de communication, Arnaud & Alexis, que j’ai créé avec mon associé en 2017. Nous sommes 15 actuellement et avons fêté nos 3 ans d’existence pendant le COVID ! Nous prenons en charge la visibilité, la notoriété, le recrutement et le développement commercial des entreprises sur LinkedIn, de l’indépendant jusqu’aux grands groupes. Nous approchons des 200 entreprises accompagnées pour la fin de l’année. À côté de cela, je continue d’écrire pour moi. Outre La Couleur de la Résilience, qui retrace tout ce parcours de vie, j’ai achevé une deuxième de théâtre qui devrait voir le jour l’an prochain. Pour moi, le processus de résilience ne s’arrête jamais car les blessures qui en sont à l’origine sont toujours là. Elles sont guéries mais elles ne s’oublient pas. Il s’agit d’un moteur qui me pousse sans cesse à aller de l’avant et à me lancer dans de nouveaux projets !

Propos recueillis par Aubry François

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“L’inconnue du 17 mars”, un petit bijou, remède contre la peur, de l’écrivain Didier van Cauwelaert

Happinez : Vous avez l’habitude de proposer à vos lecteurs des œuvres aussi troublantes qu’originales. L’inconnue du 17 mars n’échappe pas à la règle. Comment définiriez-vous cet ovni littéraire ?

Didier van Cauwelaert : L’auteur n’est jamais le mieux placé pour définir son œuvre. Des critiques ont parlé de “conte philosophique façon Voltaire”, d’autres l’ont rapproché, pour son point de vue décalé et son humanité hors norme, du Petit Prince ou de E-T. Ce que j’ai souhaité raconter, c’est une histoire de reconstruction sur fond de chaos.

 

L’avez-vous écrit pendant le confinement ? Que symbolise pour vous l’idée du confinement et comment avez-vous vécu cet étrange printemps ?

J’ai commencé l’écriture la veille du confinement. Je ne pouvais pas rester les bras croisés durant cette privation de liberté inédite. Le confinement en soi ne bouleverse pas la vie d’un auteur, habitué à se couper du monde pour se retrancher dans une œuvre, mais il fallait que je reprenne le pouvoir sur le présent avec mes armes : l’imaginaire, l’humour, le réalisme fantastique et l’empathie active. Raconter la résurrection d’un sans-abri qui se rouvre à lui-même et au monde, alors que tout se referme autour de lui, m’est apparu assez vite comme une nécessité vitale pour moi et un cadeau d’espoir nécessaire à mes lecteurs, dans un moment aussi anxiogène.

 

Pensez-vous, comme l’un des personnages de votre roman, que la Covid-19 est un message adressé à l’humanité ? Si oui, quel serait pour vous ce message ?

On est toujours libre de trouver un message dans les épreuves qui nous affligent comme dans les bonheurs qui nous transcendent. Le pire des virus, c’est la peur, qui détruit les défenses immunitaires et les valeurs qui protègent nos civilisations, ouvrant la porte à la haine, à la méfiance générale, au besoin de boucs émissaires. Tant de personnes semblent prêtes aujourd’hui à renoncer à leurs libertés pour l’illusion de se sentir sécurisées. C’est la porte ouverte aux dictatures sanitaires. Mensonges d’État, vérités médicales contradictoires et fausses promesses se succèdent pour assommer les gens, à tel point que la léthargie universelle risque de supplanter l’instinct de révolte. Or, ce qui peut le mieux nous sauver, c’est la confiance dans les ressources de notre organisme, l’empathie, la solidarité, la lucidité critique face aux intérêts “supérieurs” qui nous manipulent. « Ce qui vous arrive sert à vous rappeler qui vous êtes, dit mon héroïne. Il fallait que la planète ferme pour que les cœurs s’ouvrent. » On a eu de merveilleux exemples d’entraide et d’héroïsme au quotidien. Et on a vu le pire : les délations, les actions de copropriétaires pour déloger des infirmières “potentiellement contaminées”…

 

Certaines informations présentes dans votre livre pourraient sembler absurdes pour beaucoup, voire relever de la théorie du complot. Je pense notamment aux effets nocifs de la 5G. Ces informations ont-elles malgré tout une réalité ?

Toutes les données scientifiques et médicales que je cite sont réelles, résultats d’études indépendantes non financées par des laboratoires ou des opérateurs téléphoniques. À chacun de se faire son opinion et d’œuvrer pour sa santé en connaissance de cause.

Aujourd’hui, les censeurs et les “politiquement soumis” ont un peu trop tendance à qualifier de “complotisme” la circulation d’informations et l’esprit critique. C’est très commode pour les censeurs, le complotisme. C’est une vaste décharge à ciel ouvert, où les élucubrations parano et l’hystérie extrémiste neutralisent par contagion les alertes dérangeantes, les vérités illicites, les arguments trop convaincants pour être réfutés autrement que par l’opprobre et l’amalgame.

 

Quel rôle la femme, très présente – qu’il s’agisse de l’ex-épouse de votre héros Lucas, de son amour de jeunesse ou encore de sa belle-mère – joue-t-elle dans ce livre ?

Dans mes romans, les femmes ont toujours des rôles d’empreinte ou de révélateur. Mes personnages masculins se sont souvent construits sur des bonheurs, des manques, des rêves inaccessibles, puis déconstruits suite à des trahisons ou des drames. Lorsqu’ils se reconstruisent au travers d’une rencontre, d’une découverte ou de retrouvailles, c’est généralement grâce à une femme. Mes livres ne font que transposer mon vécu émotionnel dans d’autres destins, tout en s’efforçant de donner sa juste place au point de vue féminin. Ici, Lucas s’est construit sur six mois de bonheur avec Audrey, à 17 ans. Il s’est enfermé dans cet amour perdu, au point d’épouser Amandine pour sa seule ressemblance avec Audrey, et de gâcher leur histoire en lui imposant cette limite, ce refus de la voir telle qu’elle est. Sans dévoiler les rebondissements du roman, c’est l’union paradoxale de ces deux femmes qui le sauvera.

Quant à son ex-belle-mère… J’aime bien ces personnages qui en apparence vous pourrissent la vie, et se révèlent être vos meilleurs alliés lorsque tout le monde vous abandonne.

 

L’aventure de Lucas n’est-elle pas en quelque sorte une métaphore du rêve vécu par chacun d’entre nous au temps du confinement, lorsqu’il devenait difficile de distinguer parmi les informations transmises 24/24h ou le soudain chaos mondial – ce qui était de l’ordre du fantasme ou du réel ?

Bien sûr. Lorsque vous êtes soumis à la triple action du matraquage, de l’autorité liberticide “pour votre bien” et de vérités fluctuant au fil des manipulations induites par les conflits d’intérêt, vous perdez vos repères habituels. Vivre une situation surréaliste, ça vous casse, ou bien ça vous aide à exploser vos limites. L’aveuglement des autres peut vous pousser à voir enfin clair en vous. À remettre en question ce qui semble réel, tout en osant réaliser des fantasmes qui, dans une telle période, peuvent être de vraies planches de salut. Trois valeurs refuges (je préfère parler de valeurs tremplins) sont très importantes lorsque le monde autour de nous perd la boule : l’esprit critique, la faculté d’émerveillement et la capacité à rebondir. Lucidité face au pire comme au meilleur, audace individuelle et solidarité offensive sont les meilleures armes, face à un ennemi invisible qu’on voudrait nous faire croire invincible.

 

Avez-vous l’impression, comme dans cette histoire, qu’il revient à chacun de nous de sauver le monde – ou du moins une part du monde – avant qu’il ne soit trop tard ?

Sauver le monde, c’est d’abord rester opérationnel. Savoir qui l’on est et ce que l’on veut, choisir un terrain d’action, sélectionner celles et ceux avec qui nous partagerons cet engagement, et ne pas se laisser décourager par ce qui paraît hors de portée, illusoire, perdu d’avance. Seul l’impossible peut nous donner des ailes. Sauver le monde, c’est restaurer la confiance en soi, la foi en l’autre et les capacités d’action qu’elles génèrent. C’est rendre au rêve et à l’idéal partagé la puissance de feu que tentent de détruire les pouvoirs totalitaires, les fanatismes et les objectifs financiers qui s’emploient à nous dresser les uns contre les autres ou à nous désactiver grâce à la peur. Beaucoup de gens me disent que lire L’Inconnue du 17 mars leur a redonné des anticorps face à une réalité pathogène. Mon espoir de changer le monde, il est là, au même titre que mes engagements humanitaires autour des animaux. Montrer, comme je le fais dans le roman, que les chiens sont les meilleurs testeurs de Covid dont on dispose, a eu des répercussions importantes dont je me réjouis. La fiction est là pour modifier la réalité, non pour la travestir.

 

Il est aussi question de la guérison par les sons. Au-delà de la fiction, que pouvez-vous nous en dire ?

C’est un fait quantifiable, mesurable et reproductible – la définition même d’un phénomène scientifique : chaque organe de notre corps émet une vibration particulière quand il est en bon état de fonctionnement. Lorsque ce n’est pas le cas, renvoyer aux cellules, par un simple casque à électrodes, leur fréquence optimale, peut les aider à se “réaligner”. C’est ainsi que mon médecin me soigne. Le grand inconvénient de ce genre de thérapie, c’est qu’il ne rapporte rien aux laboratoires, d’où les campagnes de dénigrement que ceux-ci orchestrent périodiquement. Mais de plus en plus de médecins se forment à ces techniques (système Mora, ondes scalaires SWD du Pr Konstantin Meyl…) Leurs résultats parlent pour eux.

Concernant le virus Covid 19, le séquençage de son génome a permis une conversion en notes musicales (les biolodies), dont l’audition pourrait constituer un traitement d’appoint. Des chercheurs affirment que, par résonance cellulaire, ces sons pourraient créer dans notre corps des conditions électromagnétiques empêchant le développement du virus. Le téléchargement de cette biolodie est gratuit sur Internet, des centaines de milliers de personnes l’ont effectué. J’en connais plusieurs qui disent avoir été guéries en six jours par ce “sérum sonore”. On est libre de ne pas y croire ou de s’en méfier, mais, en tout état de cause, la musique est rarement source d’effets secondaires indésirables…

 

Comment imaginez-vous l’après Covid ?

Les épidémies passent, mais les dommages collatéraux ne sont pas prêts de disparaître. Crises financières, faillites, destructions d’emplois, procès sans fin contre des responsables et des profiteurs présumés, dictatures sanitaires cherchant d’autres prétextes pour réduire les libertés, affiner le traçage, le contrôle et l’infantilisation des populations… Plus que jamais il faudra se battre pour nos droits, nos valeurs humaines et l’avenir de notre planète. Quand la mobilisation anti-Covid sera terminée, il faudra bien qu’on se rende compte que ce matraquage mondial (pour un virus qui tue moins que la grippe, comme vient de l’admettre l’OMS – 1,1 % de létalité contre 1,3%) nous a détournés de la menace planétaire la plus grave. Je veux parler de la fonte du permafrost, ces sols gelés de l’Arctique emprisonnant virus d’autrefois, méthane et gaz carbonique en quantité gigantesque.

Mais pour faire face à une si grande urgence, il faudra venir à bout des séquelles psychologiques de cette guerre d’usure contre un ennemi invisible dans laquelle on nous a enrôlés. Comme dit mon héroïne : « La fin de la pandémie dépend de vous. Du temps que vous mettrez à vaincre le déni, la panique, le désespoir, la peur de l’autre et de vous-mêmes, à les convertir en amour. Pour assurer votre survie. »

 

Propos recueillis par Aubry François

Portrait © Marine Brusson – Yoga magazine

 

 

“Il faut entrer au cœur de l’épreuve pour y trouver des possibles”. Entretien avec le philosophe Fabrice Midal

Happinez : N’y a-t-il pas comme une gêne quand on se met à imaginer un monde uniquement fait d’harmonie et d’énergie positive ? N’oublie-t-on pas quelque chose d’important ?

Fabrice Midal : Le rêve d’un monde harmonieux dans lequel tout serait positif, est en effet une illusion qui nous fait beaucoup de tort et explique bon nombre de nos souffrances. Tout simplement parce que la vie, ce n’est pas ça ! Et heureusement ! La vie est beaucoup plus riche et subtile que cette dimension unilatérale qu’on identifie malencontreusement au bonheur. Tous les moments vraiment importants de nos existences contiennent des difficultés, des peurs, des incertitudes et des joies profondes dans un mélange indistinct : mettre au monde un enfant, prendre la parole en public pour dire quelque chose qui nous tient à cœur, construire une maison au sens propre ou au sens figuré…

Rejeter les difficultés, c’est rejeter la vie.

Écrire un texte, faire un exposé à l’oral… au début, c’est difficile. Rester figé sur notre idée qu’il faudrait que tout soit positif engendre de la frustration et du découragement. Ça nous tétanise et on y arrive encore moins…

Il est bien plus sain et aidant d’accepter que parfois, on n’y arrive pas. C’est le pas nécessaire à faire pour avancer !  Apprendre à nager, au tout début, semble difficile ! Et c’est aussi pour cela que c’est merveilleux d’y arriver…

Dans mon livre, Comment rester serein quand tout s’effondre, j’en suis, pour cette raison, venu à dessiner les contours d’une vraie sérénité concrète et réelle, pas cette illusion qui construit notre souffrance en nous offrant de fausses consolations. Et pour donner de la clarté, j’oppose deux paradigmes : le paradigme statique ou le paradigme dynamique. Le paradigme statique considère que la sagesse consiste à être calme, sans émoi, sans rencontrer de difficultés, rester dans sa tour d’ivoire, impassible… La vraie sagesse est en réalité dynamique, elle sait transformer les difficultés, découvrir des raisons d’espérer même dans l’obscurité. Elle est la force de vie dont nous avons tous besoin.

 

Comment redevenir humain dans une société qui érige la perfection comme modèle ?

Il faut être précis. Je ne pense pas que notre société nous demande d’être parfait. Elle nous demande d’en faire toujours plus, nous fait croire qu’on n’en fait jamais assez… Du coup, nous nous sentons toujours en faute ! C’est ce qui explique tant de stress, d’angoisse et de burn out. Le problème n’est pas celui que nous croyons. Nous ne sommes pas coupables de ne pas en faire assez, mais victimes d’une idéologie extrêmement pernicieuse. Il est temps de nous libérer de cette idéologie et de retrouver un peu de sérénité ! De prendre de la hauteur et ne plus se laisser faire !

 

Que retenir, aussi bien sur le plan individuel que collectif, de cette crise qui touche le monde ?

Il y a urgence à retrouver un rapport réel, sain, concret à ce qui est difficile, à ce qui semble négatif, à ce qu’on voudrait rejeter. Sinon, c’est la panique ! Et nous avons vu les effets délétères de la peur et de la colère. On est prisonniers de ressentis qui nous aveuglent !

Prendre de la hauteur, c’est découvrir que la vie est une dialectique des contraires. Toutes les civilisations ont appréhendé cette question : c’est, pour prendre deux exemples parmi tant d’autres, le Yin et le Yang dans la pensée orientale, ou l’ombre et la lumière chez Jung.

Avec la crise, j’ai l’impression que ce discours est devenu davantage nécessaire.

Dans mon livre, j’explore les manières de pouvoir se coltiner les difficultés, d’en faire quelque chose, d’en faire des forces, des occasions d’aller de l’avant, de se réinventer…

Nous ne sommes jamais condamnés par une situation donnée !

Certes, quand la crise est arrivée, nous avons tous eu l’impression que c’était la première fois dans l’histoire de l’humanité que nous devions faire face à cet abîme. Et il se produit le même phénomène au niveau individuel : quand une catastrophe nous tombe dessus, nous avons le sentiment d’être seuls au monde. On regarde autour de nous et on a l’impression que la chance sourit à tout le monde, sauf à nous. C’est quelque chose qui est très profondément ancré. Pourtant, en réalité, tout le monde traverse des épreuves. Et toutes les époques ont vu la terre trembler sous leurs pieds ! L’idée que nous serions les seuls à qui cela arrive est une illusion ! Il nous faut apprendre à mettre les choses en perspectives. Depuis que l’Homme est Homme, chaque génération a vécu des crises, des souffrances, des déchirures. Et à chaque époque on trouve des personnes pour inventer des nouveaux chemins, et découvrir de nouveaux possibles. Mes grands-parents ont vécu la montée du nazisme, la persécution des leurs, la Seconde Guerre mondiale, mes parents ont traversé la guerre d’Algérie. Cela participe de la condition humaine. C’est important de prendre conscience que nous ne sommes pas les seuls, ni comme génération, ni comme individu. Nous appartenons à un monde plus vaste et nous pouvons prendre appui sur la sagesse de nos ancêtres pour traverser les difficultés qui sont aujourd’hui les nôtres.

 

Comment avez-vous vécu personnellement cette période de chaos général ?

Cela va vous paraître surprenant. Mais j’ai trouvé que c’était une occasion de grandir…et cela m’a paradoxalement donné de grandes joies. Bien sûr, j’ai vécu des moments difficiles, des moments de peurs, de chagrins — mais aussi le sentiment de devoir réinventer mon travail, mon métier. Et j’ai trouvé cela souvent exaltant. Difficile, mais exaltant.

Dans l’École de méditation que j’ai fondée, j’ai eu l’impression que le ciel me tombait sur la tête quand nous avons dû annuler tous nos stages les uns après les autres. Et puis après le premier moment de choc, j’ai inventé d’autres approches, discerné de nouveaux possibles, et c’est devenu très intéressant.

J’ai aussi dû apprendre à être plus au clair sur certains mécanismes de peurs, ce qui m’a fait avancer.

La sérénité que j’essaie de penser vise à cesser d’être spectateur de sa propre vie. Et paradoxalement, c’est cela qui rend heureux ! Aujourd’hui, on essaie de nous montrer qu’être serein consiste à rester zen et calme, à rentrer dans notre forteresse intérieure ou à nous évader de la réalité. Pour ma part, c’est le contraire qui m’aide. C’est agir, entrer dans l’action, faire, qui m’aide le plus profondément à dépasser les difficultés et à retrouver confiance !

Pour moi, l’une des choses les plus difficiles à vivre pendant le confinement, fut le moment où le gouvernement a interdit les enterrements. J’ai été dans un état de choc ! J’ai senti qu’on touchait à une racine anthropologique essentielle et j’ai aussitôt relu le texte d’Antigone qui veut enterrer son frère au prix de sa propre vie. Le roi Créon le lui interdit. Mais elle sent qu’on ne peut plus être vivant si on franchit cette limite. Je me suis alors beaucoup engagé pour faire revenir le gouvernement sur cette décision.
Mais j’ai trouvé qu’on franchissait une ligne rouge. Je ne cesse d’y penser, du reste.

Je crois enfin que le chaos actuel nous invite à essayer d’aller chercher plus profondément ce qui est humain en nous. Et c’est ça, la sérénité : être un peu plus en harmonie avec l’énigme de notre propre humanité. Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas des moments où j’ai mal, que l’irrationalité de notre temps ne me choque pas, ou que la crise économique qui se profile devant nous ne m’inquiète pas. Mais il y a autre chose que ça. Nous avons comme tâche de vivifier cet “autre chose”. Il nous faut inventer comment trouver les racines de vie qui sont en nous. C’est à la fois poignant et heureux.

 

Avez-vous un conseil concret pour les gens qui traversent aujourd’hui des difficultés ?

Bien sûr ! Paradoxalement, quand nous avons une difficulté, ce qui est le plus aidant, c’est d’essayer d’entendre, de voir, de se demander ce qui se passe. En le faisant, on enlève une certaine forme d’émotivité qui nous empêche de voir la réalité telle qu’elle est. On arrête de projeter plein de choses inutiles sur la situation. C’est le premier mouvement : revenir tout simplement à ce qui est, comme c’est. On se rend alors compte que c’est en rencontrant ce qu’on éprouve qu’on peut le transformer. Nous avons le sentiment que si nous approchons de trop près ce qui nous met en péril, nous allons être engloutis. C’est une peur archaïque qu’on peut bien comprendre ! Mais la sagesse consiste à voir que cette peur est mauvaise conseillère, et qu’il faut entrer au cœur de l’épreuve pour y trouver des possibles.

Ensuite, il faut se libérer de l’illusion qu’on devrait trouver une issue, un réconfort avant de traverser l’épreuve. Cela n’est pas possible ! C’est en acceptant d’entrer en rapport avec ce qu’il se passe qu’on va éventuellement trouver la solution. C’est indiscutablement difficile. Mais cette difficulté fait partie de l’existence humaine.

C’est tout simple : quelqu’un qui a peur de nager apprivoisera l’eau en l’approchant, en commençant doucement à s’y plonger. C’est comme ça pour tout dans la vie, on n’apprend pas à nager sur son tabouret ! À un moment, il faut entrer dans l’eau. Ça fait peur, on va surement avoir froid, ça va demander du travail, mais après, quelle joie de pouvoir nager !

 

Fabrice donnera du 24 novembre au 6 décembre 2020 un cours en Visio-conférence en six séances : ”Comment la méditation peut m’aider très concrètement dans toutes les situations de la vie quotidienne”. Pour en savoir plus : www.fabricemidal.com/meditation-actu/comment-la-meditation

 

Propos recueillis par Aubry François

Portrait © Tous droits réservés

 

 

 

En ce 18 septembre, Olivier Clerc nous présente la Journée Internationale du Pardon

Happinez : Qu’est-ce qui vous a amené à vous consacrer, comme vous le faites depuis des années, au thème du pardon ? 

Olivier Clerc : C’est ma rencontre avec Miguel Ruiz au Mexique, en septembre 1999, après avoir traduit et publié Les quatre accords toltèques chez Jouvence, dont j’étais directeur littéraire. J’étais parti pour rencontrer l’homme derrière le livre, comme je le fais depuis toujours avec les auteurs que j’aime. Or, lors de ce séjour à Teotihuacan, don Miguel m’a fait vivre une expérience de pardon qui a changé ma vie. J’avais été élevé dans la religion catholique, où le pardon est très présent, mais ce que j’ai vécu-là n’avait rien à voir avec tout ce que l’on m’avait enseigné et m’a apporté une libération, une transformation que je n’aurais même pas imaginées. Avant de quitter le Mexique, Miguel, qui savait que j’étais auteur, m’a dit : « Tu as un nouveau livre à écrire ». J’ai mis dix ans (!) à le faire… et c’est dans son sillage que se sont développés d’abord les ateliers Don du Pardon, puis les Cercles de Pardon, qui se sont multipliés dans le monde, et enfin depuis l’an dernier la Journée Internationale du Pardon qui, cette année, devrait regrouper plus de 80 événements dans une grosse quinzaine de pays, malgré la crise sanitaire qui en a beaucoup compliqué l’organisation.

 

Qu’est-ce que cela signifie, pardonner ?

J’enseigne que le pardon, c’est la guérison des blessures du cœur. On a été blessé, on “saigne”, symboliquement parlant, on a mal : on a envie de cicatriser, de retrouver son intégrité émotionnelle, de pouvoir aimer à nouveau. Le pardon, c’est avant tout pour soi-même, comme la cicatrisation d’une plaie physique. Et, non, ce n’est pas forcément se réconcilier avec les gens qui nous ont fait du tort. Il y a beaucoup d’incompréhensions et d’amalgames autour de cette notion de pardon, d’où le second livre que j’ai publié chez Eyrolles en 2015, Peut-on tout pardonner ? qui détaille et élimine les 15 principaux obstacles au pardon.

Quant aux méthodes, elles sont aujourd’hui nombreuses et c’est une bonne nouvelle ! Il y a en a des religieuses, bien sûr, mais aussi des laïques : pas besoin d’être croyant pour accéder au pardon. Dans la Journée Internationale du Pardon, il y a des gens qui pratiquent des Cercles de Pardon, ou Ho’oponopono, ou le Pardon Radical de Colin Tipping, ou l’Holoénergétique du Dr Laskow, ou encore des approches catholique, musulmane, juive, etc., du pardon.

 

Et se pardonner à soi, n’est-ce pas encore plus problématique avec ces mécanismes d’auto-culpabilisation qui nous sont propres ? 

C’est effectivement le plat de résistance du pardon ! Mais c’est aussi l’étape la plus libératrice, car une fois qu’on s’est pardonné à soi-même, on est beaucoup moins enclin à être des “Lucky Luke du jugement” et à juger les autres plus vite que notre ombre. Le pardon nous ouvre à l’empathie, à la compréhension… sans pour autant nous priver du droit à la justice. Je ne prône pas un pardon victime, un pardon martyr, ni un pardon paillasson. On peut à la fois faire œuvre de pardon (pour avoir le cœur en paix) et réclamer justice, intenter un procès, parce qu’on vit en société et qu’on ne peut pas laisser n’importe qui faire n’importe quoi.

La clé du pardon à soi, c’est de réaliser que les jugements qu’on a contre soi-même ne sont pas nos jugements, mais ceux de notre entourage que l’on a intériorisés, surtout dans l’enfance. Mais qui suis-je pour me juger ? Pour juger les autres ? Et quelle vie je mène, à juger ainsi en permanence ? Et si j’essayais de vivre autrement, pour changer ?

 

Quelles peuvent être les conséquences d’une impossibilité de pardonner ? 

Elles sont radicales, comme l’a démontré le Dr Fred Luskin à l’université de Stanford. Ne pas pardonner nous rend malades, littéralement : maux de dos, problèmes digestifs, douleurs articulaires, blocages divers et même tumeurs, y compris cancéreuses. Quand je garde rancune (au lieu de par-donner), je conserve tout en moi et je m’empoisonne à petit feu, en croyant que mon refus de pardonner atteindra la personne à qui j’en veux. Au final, les gens qui ne pardonnent pas ont jusqu’à 5 ans d’espérance de vie en moins, c’est énorme ! D’où l’importance de faire connaître aux gens à la fois les bienfaits du pardon et les diverses méthodes pour le mettre en œuvre, mais aussi de les rassurer sur le fait que pardonner ce n’est pas cautionner, pardonner ce n’est pas renoncer à la justice, pardonner ce n’est pas toujours se réconcilier, etc. Dans les Cercles de Pardon que j’ai créés, le but est de faire vivre aux personnes qui viennent une expérience de première main de cette libération, de ce soulagement, et cela en moins de trois heures.

 

Peut-on tout pardonner ? 

Vous me demandez de dévoiler la réponse à mon livre qui porte ce titre ? [rires] En réalité, la question est mal posée. Elle relève d’une incompréhension de ce qu’est vraiment le pardon. La vraie question c’est : est-ce que je peux guérir mes plaies émotionnelles ? Est-ce que je peux aimer à nouveau, ou est-ce que je suis condamné à souffrir toute ma vie à cause de ce qui m’est arrivé dans le passé ? Lors des Journées du Pardon que j’organisais autrefois, j’ai reçu des dizaines d’intervenants du monde entier : tous avaient vécu des choses atroces (génocide rwandais, fille tuée dans un acte terroriste, perte dramatique d’enfants en bas âge, abus sexuels, etc.). Tous, aussi, avaient trouvé un chemin vers le pardon et, parfois même… la joie ! Tous nous montraient que cette guérison est possible, à condition toutefois de trouver les bonnes méthodes pour y parvenir. Du coup, c’est à cela que s’emploie l’Association Pardon International que j’ai créée : à faire connaître largement les moyens d’opérer soi-même cette guérison quoi qu’on puisse avoir vécu.

 

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur la Journée Internationale du Pardon, ses enjeux et ce qui sera proposé à travers le monde ?

Après avoir organisé durant quatre ans ces Journées du Pardon en France (au Val de Consolation !), j’ai souhaité donner plus de visibilité à ce travail tellement bénéfique, en l’internationalisant. Le principe est simple : le 18 septembre, tous ceux qui en ont envie peuvent organiser un événement autour du pardon (conférence, atelier, cérémonie, projection de film ou documentaire, concert, etc.). Nous avons créé un site Internet (doublé d’une page Facebook) qui recense tout ce qui se fait ce jour-là, par pays. Ensuite, chaque personne qui souhaite participer à cette journée regarde l’agenda du site et trouve l’événement auquel elle a envie de participer, soit localement, soit en ligne. Cette année, à cause de la crise sanitaire, beaucoup de choses se feront en ligne, mais pas seulement. L’enjeu, c’est de favoriser la guérison du cœur, à une échelle toujours plus grande, car nos blessures émotionnelles non cicatrisées sont responsables de toute la violence qui gangrène la société à tous les niveaux. Inversement, les gens qui ont le cœur en paix, le cœur heureux, épanoui, font du bien autour d’eux, peu importe leur activité et le nombre de gens qu’ils touchent !

 

Pour en savoir plus : www.journeeinternationaledupardon.org/

 

Propos recueillis par Aubry François

Portrait © Stéphane Daniel Schlup

Coup de cœur ! Deux sublimes albums-documentaires pour familiariser petits et grands avec les animaux des bois

Happinez : À quand remonte votre passion pour les animaux des bois ?

Pauline Metais : J’ai eu la chance de grandir dans une maison en lisière des bois, dans le Parc Naturel du Gâtinais. La forêt est vraiment mon élément : au pied d’un vieux chêne à observer ses feuilles qui dansent au rythme du vent, je me sens bien, je me sens chez moi. J’ai toujours observé les animaux sauvages qui y habitent, mais sans les connaître vraiment. Un jour de décembre, j’ai fait la rencontre d’Aurélien Petit, un photographe de vie sauvage, aussi passionné que passionnant. Il m’a raconté pourquoi et comment il obtenait d’incroyables clichés de blaireaux, de cerfs, et de renards. J’étais absolument fascinée. C’est alors que j’ai réalisé à quel point il me semblait important, au nom d’un monde plus harmonieux, d’en connaître davantage sur ces animaux sauvages qui vivent là, juste à côté de nos maisons. Je me suis alors beaucoup documentée, puis j’ai suivi Aurélien Petit dans ses expéditions, pour ensuite partager mes découvertes avec les petits et les grands à travers deux livres, Les animaux des bois d’à côté de chez moi (2019) et Les Oiseaux d’à côté de chez moi (2020).

 

Que souhaitez-vous transmettre aux adultes de demain à travers ces albums ?

Je souhaite faire découvrir les animaux sauvages “d’à côté de chez nous” pour approfondir notre regard sur l’environnement dans lequel nous vivons et donner du relief à notre rapport à la Nature. Mieux comprendre les animaux qui nous entourent, c’est aussi réaliser à quel point ils nous ressemblent, tant dans leurs comportements que dans leur sensibilité. Il s’agit alors de développer notre empathie envers les autres espèces et naturellement de vouloir les préserver. Également, ces albums sont une douce incitation à la promenade en forêt et à l’observation, mais aussi une invitation à la réflexion sur la place et le rôle de chacun.e dans l’écosystème. Il me semble plus que jamais nécessaire de comprendre que nous faisons partie d’un grand Tout pour ajuster la place de l’Homme de manière à ce qu’il n’empiète plus sur les libertés (et le territoire) des autres animaux.

 

Le comportement des oiseaux offre-t-il des clés de sagesse ?

C’est vrai que les oiseaux sont très inspirants sur bien des points. À regarder leurs nids absolument magnifiques, comme celui du Pinson, nous ne pouvons qu’être ébahis car ils semblent toujours faire ce qu’il y a de plus beau, selon les conditions dont ils disposent, peu importe l’effort et la patience que cela suppose. La séduction au sein des couples est également primordiale et dans beaucoup d’espèces, la femelle n’a pas besoin de se parer de belles couleurs pour faire chavirer les cœurs. Certains oiseaux s’offrent des cadeaux tels que le Guêpier d’Europe ; d’autres se promettent fidélité comme le Moineau domestique ; enfin, chez la Tourterelle par exemple, les tâches quotidiennes sont réparties de manière équitable entre le mâle et la femelle ! Plus largement, je m’émerveille de leur liberté d’être et de voler, de leur savoir-vivre ensemble, de leur légèreté et de leur élégance naturelle. J’aime les observer : à leur rythme, ils semblent vivre le temps différemment, sûrement celui du présent. Leurs chants pétillants m’invitent à la joie, si bien que je me suis déjà entendue dire à ma jeune fille : « Tu entends chanter les oiseaux ? Ils ont l’air heureux d’être aujourd’hui. »

 

À quel oiseau pensez-vous si je vous demande un exemple ?

Le Geai des chênes me fascine tout particulièrement. Physiquement tout d’abord, ses couleurs sont sublimes : son plumage à la couleur d’un marron glacé valorise ses poignets aux rayures noires et bleues, délicates et pétillantes à la fois. Il possède aussi une jolie huppe noire et blanche et un regard bleu pervenche. Ensuite, il est très farouche et aime se cacher à la cime d’un arbre pour “guetter” et prévenir d’un cri strident toutes les espèces de la forêt de la venue d’un individu qu’il considère comme un intrus. J’adore l’idée qu’il soit en quelque sorte le gardien des bois. Enfin, le geai des chênes joue un rôle très important dans l’écosystème car, à l’instar de l’écureuil, il est prévoyant à l’approche de l’hiver et enterre de nombreux glands et autres graines. Mais comme il ne sait pas toujours les retrouver à la saison des froids, les graines et glands germent, le proclamant ainsi le meilleur jardinier des bois !

Pour en savoir plus : www.pauline-metais.fr

 

Propos recueillis par Aubry François

Visuel © Aurélien Petit – Shana Photo Edition