Un conte moderne drôle, spirituel et romantique…

Happinez : Aussi loser soit-il au départ de cette histoire, votre héros n’est-il pas déjà porteur d’une forme de sagesse de vivre ?

Célestin Robaglia : Le mode de vie initial de Léo a effectivement certaines caractéristiques que peuvent chercher les personnes en quête d’une vie plus spirituelle. Il suit ses propres désirs plutôt que les injonctions de la société et il semble indifférent au jugement des autres, ce qui lui donne une forme de liberté. Par ailleurs, le fait qu’il se perçoive et s’assume comme un loser fait que son ego est plutôt modéré, et qu’il accepte naturellement la vie telle qu’elle est sans chercher à la contrôler ou à la modeler pour qu’elle corresponde à son propre univers mental. Une forme de lâcher prise que beaucoup pourraient lui envier.

Ces différentes qualités seront des atouts précieux dans son parcours initiatique, toutefois on ne peut pas encore parler de sagesse. Celle-ci découle selon moi d’une compréhension profonde des choses. Elle grandit en nous au fur et à mesure que nous assimilons en profondeur chaque aspect des expériences que la vie nous propose. Alors nous en sortons plus lucide, plus serein, et plus sage. De ce point de vue, Léo est bien loin de la sagesse au début du roman, car ce qui l’anime ne vient pas d’un espace de lucidité et de sérénité, mais de ses blessures, qui lui imposent sans qu’il s’en rende compte sa manière de vivre désinvolte.

Qu’est-ce qu’un bouddha ?

Je précise ici que je ne suis pas bouddhiste et encore moins expert dans ce domaine. Mais c’est vrai que je m’y suis beaucoup intéressé, avec mon travail de recherche pour l’écriture de ce roman bien sûr, et avant cela déjà, à titre personnel. Je me retrouve en effet dans beaucoup d’aspect de cette philosophie : je partage cette compassion pour le vivant, la recherche de pleine conscience ainsi que la vision interdépendante des choses, selon laquelle tout est interconnecté par un réseau très serré de liens. Une manière d’appréhender le monde qui se rapproche d’ailleurs énormément de la pensée écologique.

Pour en revenir à ce qu’est un bouddha, de la manière dont je le comprends, cet état correspond à la réalisation ultime. L’être sort de l’état samsârique, et voit les choses selon leur véritable nature. D’un point de vue métaphysique élevé, il n’y a pas de différence d’essence entre le samsâra (le monde de souffrance et d’illusion dans lequel nous vivons) et le Nirvâna. Le samsâra EST le nirvâna, mais perçu d’une manière faussée. L’illusion (de la souffrance, de la mort, du temps…) est en nous, pas à l’extérieur. L’être totalement libéré de ces illusions découvre alors ce qu’il n’a jamais cessé d’être dans le fond : un bouddha.

L’être éveillé est-il un être parfait (c’est-à-dire sans défauts, sans limites…) ?

Pour répondre à cette question, il faut déjà définir ce qu’est l’éveil. Dans ma compréhension, l’éveil est un état de présence et de lucidité totale. Dans cet état, on est conscient de ne pas être sa personnalité, ses pensées, son corps, ou plus précisément, d’être infiniment plus que cela. Notre mental découpe le monde en choses distinctes, pourtant rien ne peut exister sans tout le reste. Une simple cuillère nécessite l’existence d’humains pour la concevoir, d’usines, de mines, d’une planète, et d’étoiles et de galaxies pour créer les atomes complexes qui la composent en leur sein… Bref d’un univers entier. La séparation est une illusion, dont l’être éveillé est libéré. Il est la conscience du tout s’expérimentant d’un point de vue particulier, mais il ne cesse pas pour autant d’être intimement relié à ce tout, un avec lui. La notion même de défauts et de limites n’a aucun sens de son point de vue, car elle ne peut exister que dans une vision où les choses sont séparées, ou il y a ce qui est bien et ce qui est mal, ce qui est moi et ce qui ne l’est pas… Au final, la différence entre l’être éveillé et nous, c’est qu’il sait qu’il est par essence sans défauts et sans limites, et que nous ne le savons pas encore.

À travers les références utilisées par Léo Brillant, comme Harry Potter ou Le Seigneur des Anneaux, vous semblez montrer que la parole spirituelle doit s’adapter à notre époque pour rester audible.

Au départ, Léo est un geek imprégné de culture pop qui passe son temps à jouer aux jeux vidéo et à lire de la fantasy et des B.D, c’est donc tout naturellement que sa compréhension du monde spirituel passe par ce prisme par la suite. Il s’efforce de traduire les concepts spirituels qu’il découvre dans un langage qui lui correspond. En tant qu’auteur, ce procédé m’a permis d’aborder des notions complexes avec légèreté. Toutefois, ce n’est qu’une approche parmi une infinité. Nous sommes tous différents, et par conséquent, les mots qui nous touchent ne sont pas toujours les mêmes. Je pense donc qu’une approche plus actuelle et ludique comme la mienne à toute sa place, sans rendre pour autant obsolète d’autres manières de faire. Et puis il est essentiel de ne pas oublier que les mots ne restent que des mots, et qu’ils n’ont jamais eu le pouvoir de restituer pleinement la nature spirituelle de l’existence. Ils sont aux mieux des approximations ou des panneaux indicateurs d’une vérité qui dépasse le mental et ne peut être vécue que par l’expérience directe. Et ce chemin-là, aucune parole spirituelle ne pourra le faire à notre place.

Quelle est la place de la réincarnation dans la pensée bouddhiste ?

Bien qu’elle soit présente dans bien d’autres traditions (hindouiste, celtique…), la réincarnation est probablement le concept le plus emblématique du bouddhisme. Mais du point de vue de ce dernier, elle n’a pas un rôle primaire en ce sens qu’elle n’est qu’un maillon parmi d’autres d’une chaîne logique de causes et d’effets. Pour synthétiser ce principe, on peut prendre deux hypothèses centrales du bouddhisme : dans la réalité ultime, les choses sont permanentes, hors du temps tel que nous le concevons. Or notre essence vient de ce niveau, la mort ne peut donc en aucun cas être une fin, c’est une illusion, un passage d’une forme à une autre. D’autre part, un des principes du karma est que nous sommes liés aux conséquences de nos actes. La réincarnation émerge de ces deux notions, nous revenons sous une forme humaine car notre histoire n’est pas achevée. Des actes ont été faits dont les effets nécessitent d’être vécus (c’est le karma). Pour sortir du cycle, Sakyamuni prône donc de bien comprendre l’enchaînement de causes et de conséquences qui nous y lie, afin de cesser de créer de nouveaux fils à l’histoire, et d’achever ce qui doit l’être.

En quoi votre livre peut-il être également considéré comme un roman comique ?

Une de mes envies au départ de cette aventure était de parler de choses profondes mais avec une forme très légère et pétillante, c’est pourquoi L’apprenti Bouddha est à la fois complètement une comédie, on pourrait même dire une comédie romantique, et par ailleurs complètement un roman initiatique. Quand je crée mes scénarios, je cherche à ce que l’histoire puisse entraîner le lecteur par elle-même, au-delà du message. De ce point de vue-là, le pari est réussi pour moi quand un lecteur vient me dire : « j’ai adoré ton histoire, et qu’est-ce que j’ai rigolé, même si le bouddhisme c’est pas trop mon truc à la base ! » La magie romanesque doit pleinement fonctionner pour que le fond, l’aspect initiatique, puisse prendre toute son ampleur. On rit et on pleure avec les personnages, on est touché avec eux, et c’est ce qui ouvre notre cœur. Ainsi, quand les héros vivent des moments de lucidité accrue ou de sagesse, le message peut nous parler au-delà de la simple sphère mentale, et l’empathie créée avec les personnages nous permet de partager leur expérience comme si c’était la nôtre !

Diriez-vous que le cadre apporté à la spiritualité par la tradition bouddhiste peut aussi devenir une barrière ?

La voie que Sakyamuni, le bouddha historique, propose est avant tout une voie monastique, un choix très ambitieux puisqu’il ne s’agit de rien d’autre que de s’éveiller pour se libérer du samsâra (et de tout ce qui va avec, notamment la souffrance et la mort). Les manières proposées par les différentes traditions bouddhistes pour atteindre un tel objectif sont donc extrêmement exigeantes. Or il y a un décalage entre le projet profond du bouddhisme et la manière dont il est couramment perçu. De nos jours, le mot « zen » est synonyme de « relax » ou « cool », ce qui est étonnant quand on sait à quel point la pratique monastique zen peut être une véritable ascèse. On oublie trop souvent que le bouddhisme est une voie exigeante, et si le cadre mis en place est rigoureux, c’est qu’il correspond à un objectif pour le moins ardu à atteindre. Pour autant, les textes bouddhistes sont truffés d’exemple d’êtres ayant atteint l’éveil par des moyens tout autre. La tradition ne fait que proposer un chemin, qui a l’avantage d’être sérieusement balisé, mais qui n’a pas la prétention d’être le seul possible. Personnellement, j’ai toujours été attiré par un rapport très libre à la spiritualité. J’ai besoin de pouvoir me questionner et explorer sans contrainte cet aspect de l’existence, mais c’est juste ce qui me convient, et ce sera différent pour un autre. Le cadre est un soutien précieux quand il correspond à nos aspirations profondes et à notre manière d’être, mais il devient limitant si ce n’est pas le cas. À chacun de choisir ce qui lui correspond vraiment.

L’éveil spirituel est-il incompatible avec l’amour entre deux personnes ?

Ils sont parfaitement compatibles, heureusement ! Dans certaines approches tantriques, la relation amoureuse est même centrale. Le ou la partenaire est alors un soutien essentiel, et un miroir qui nous aide à nous effeuiller de nos illusions. S’il faut tout un univers pour permettre l’existence de la moindre chose, alors chaque chose permet à son tour d’embrasser l’univers tout entier. Le ou la partenaire devient ce reflet du tout, et nous aide par cette connexion tendre et précieuse à nous ouvrir à l’amour de la vie, et à la présence. Si d’autres voies prônent le célibat, c’est que du point de vue de l’évolution spirituel, la relation est à double tranchant. Le désir et l’attachement peuvent devenir des freins sérieux qui nous coupent de nous-mêmes. Quasiment tous les couples vivent cela à des degrés divers. Ce n’est pas nécessairement un mal. Les difficultés extérieures ne peuvent le faire que parce qu’elle existait déjà en nous à l’état de potentiel, et leur manifestation nous donne l’occasion d’explorer ces points aveugles. Quand les deux âmes sont en accord pour voir les épreuves comme des opportunités, alors elles grandiront de concert, en amour et en lumière.

Chacun peut-il connaître l’éveil ? Si oui, comment ?

Dans la majorité des cas, l’éveil s’apparente plus à un processus qu’à un seuil. Un pèlerinage ne se résume pas à sa destination, c’est chaque nouveau pas qui nous mène peu à peu à la rencontre de nous-mêmes. D’ailleurs, la tradition tibétaine décrit différents paliers d’éveils qui balisent le chemin d’évolution jusqu’à la réalisation finale, l’état de bouddha.

Dans mon expérience, le premier stade de l’éveil est là, à portée de tous, et la porte qui y mène est la pleine conscience. Pour atteindre cet état, je me mets en mode réception. La quasi-totalité du temps, je suis en mode émetteur, c’est à dire que je projette mon univers-pensée autour de moi. Je suis en quête d’information, et mes sens sont focalisés sur cet objectif, je regarde seulement s’il y a des problèmes, des dangers ou des choses à faire, mais je ne vois pas vraiment le monde qui m’entoure. J’ai beau être là, je suis dans mon univers mental. En mode réception, je n’attends rien du monde, je l’écoute seulement, et tout ce qui m’était voilé avant, car j’étais concentré sur des objectifs précis, m’apparait soudain. Il me suffit de me concentrer totalement sur une chose, mon corps, ma respiration, une fleur… pour rejoindre ce monde magique. Tout me semble alors extrêmement plus riche ; mon corps devient intensément présent tout comme ce qui m’entoure, les êtres, les objets, les sons… Le mot éveil prend alors tout son sens car j’ai effectivement l’impression que l’état de veille normal est une sorte de rêve un peu fade par rapport à l’intensité de ce que je vis. Mais la pression mentale revient vite, et en général, ces moments sont de courte durée. La difficulté n’est pas de vivre l’éveil, mais d’y rester.

Comment ces questionnements sur la spiritualité sont-ils entrés dans votre vie ?

À la base, mon mode de pensée aurait plutôt dû m’amener à être agnostique. Scientifiquement, on ne peut ni prouver l’existence de Dieu (ou de tout autre phénomène métaphysique), ni son inexistence, et avoir un avis tranché sur la question relevait donc pour moi de la croyance. Mais certaines expériences ont bouleversé cette manière de voir. Après cela, le fait que la mort n’était pas une fin mais un passage est devenu une évidence pour moi. L’idée que tout est uni a pris sa place ensuite, par l’expérience directe d’une part : avec le développement de mon intuition qui me faisait expérimenter que je pouvais sentir des choses pourtant hors d’accès de mon mental, mais aussi par l’intellect, avec la découverte de la pensée écologique (qui dans son sens premier est une manière de réfléchir tout ce qui est de manière inter-reliée et non découpée). Mais avant tout, j’ai appris à me libérer de l’idée de vérité pour lui préférer celle d’efficacité (est-ce que ça marche ou non ? Suis-je plus heureux en faisant ça ?) Aujourd’hui, ces grandes questions philosophiques m’habitent et me guident toujours, me permettant de continuer à affiner ma pensée, et ma manière d’être au monde.

Propos recueillis par Aubry François

 

Le dauphin, véritable guide sur le chemin de la conscience et du bien-être

Happinez : Comment en êtes-vous arrivée à travailler avec des dauphins sauvages et à étudier le rapport dauphin-homme ?

Olivia de Bergerac : Trois éléments ont déterminé mon choix d’étudier le rapport dauphin-humain. Premièrement, j’ai eu la chance d’avoir un grand frère, plongeur chez Cousteau, qui m’a initiée toute petite à la Rencontre Dauphins, à Antibes. Deuxièmement, après mon Doctorat de Psychologie à Paris, un voyage sur l’Ile de Pâques, pour voir mes deux frères Henri et Michel et leur centre de plongée Cousteau, m’a fait réaliser que j’avais besoin de vivre près de la mer comme eux. J’ai choisi une île plus grande : l’Australie. Enfin, ce sont les dauphins qui m’ont retrouvée pendant que je nageais un matin d’hiver à Sydney ; j’ai alors compris que ma mission de vie était d’étudier scientifiquement ce phénomène extraordinaire.

Comment vous êtes-vous rendu compte des effets bénéfiques des dauphins sur l’homme ?

Au début de ma recherche en neurosciences, je pensais que, peut-être, les effets bénéfiques ne “marchaient” que sur moi. J’ai donc invité des participants à vivre une rencontre avec les dauphins et évaluer les effets, grâce à un questionnaire pré et post interaction. J’ai été surprise de voir que les personnes qui souffraient de phobies (peur de nager, peur des requins) étaient les premières à sauter dans l’eau quand les dauphins étaient là. En testant leur cerveau avec un électroencéphalogramme (EEG), j’ai découvert que les ondes cérébrales dominantes étaient Thêta, un état sans peur ni douleur. Puis j’ai mesuré leur cohérence cardiaque (le rythme de leur cœur) et compris que les dauphins nous aidaient à éliminer tout stress pour vivre comme eux.

Comment faites-vous pour approcher ces animaux ? Viennent-ils spontanément vers vous ?

Pour approcher les dauphins, il faut être sur la fréquence Théta, c’est-à-dire en méditation profonde et dans son cœur. Les dauphins vivent dans cette fréquence, dans l’amour, et ils répondent à l’amour. Quand vous êtes stressé(e), vous n’êtes pas sur la bonne longueur d’ondes. Il ne faut jamais les poursuivre mais les laisser venir à vous. Depuis des années, les dauphins me retrouvent quand je nage comme eux à Sydney ou en pleine mer, à Antibes. En mer Rouge, 50 dauphins viennent me chercher au bateau à 6 heures chaque matin pour partir méditer pendant une heure dans le silence. Puis ils reviennent autour du bateau et font l’amour en communiquant par ultrasons. J’utilise le même chant depuis toujours pour les appeler et communiquer avec eux. Mes amis aborigènes appellent les dauphins avec leur instrument de musique, le didgeridoo. Une amie chanteuse les appelle quand elle chante… C’est le cœur, l’amour inconditionnel qui permet la connexion avec les cétacés.

Vous étudiez le Dolphin Within (le dauphin en soi). Pouvez-vous nous expliquer en quoi cela consiste ?

Le Dauphin en Soi ou le Dauphin dans l’Âme est cet état d’amour sans peur ni douleur que chaque être humain peut découvrir avec les dauphins. Scientifiquement, c’est lorsque les ondes cérébrales ralentissent en Thêta et que le cœur est en cohérence cardiaque. C’est quand l’être humain se place dans son cœur et non dans son cerveau émotionnel, siège de la peur, de la colère, de la jalousie etc. qui active le cerveau reptilien et l’instinct de survie (fuite ou attaque). C’est un état de conscience élevé, un état de réalisation de Soi (selon le psychologue américain Maslow), un état de grâce, de paix, de connexion avec son intelligence, son intuition, son inspiration, l’amour inconditionnel, son côté divin !

Quels types de maux peuvent-ils aider à guérir ? S’agit-il de maux uniquement psychologiques ?

J’ai personnellement observée des transformations psychologiques chez les personnes (adultes et enfants) souffrant de phobies (peur de se noyer, des requins), de dépendances (cigarettes, alcool et drogues), de dépression, d’épilepsie, d’autisme et de cancer. J’ai aussi été témoin d’améliorations de maux physiques. Libérant l’être humain du stress, la Rencontre Dauphins peut faciliter la thérapie de nombreuses maladies. La transformation s’opère grâce au contact avec les dauphins et au travail d’accompagnement que j’offre aux participants. Ces dernières années, j’ai aidé beaucoup de femmes qui avaient été sexuellement abusées pour se libérer du traumatisme car la Rencontre Dauphins est une porte ouverte sur l’inconscient. Ce sera d’ailleurs un chapitre de mon quatrième livre, Fréquences Dauphins.

Ces effets thérapeutiques sont-ils propres aux dauphins, ou se retrouvent-ils également chez d’autres animaux ?

Je pense que tous les animaux peuvent apporter des effets thérapeutiques : les chiens et les chats peuvent par exemple vous apprendre à vous détendre. La thérapie animalière est reconnue, à présent. Cependant, avec les dauphins, il y a trois dimensions supplémentaires : les sons que les dauphins émettent sont semblables aux fréquences que vous avez entendues lorsque vous étiez dans le ventre de votre maman, donc psychologiquement, c’est une nouvelle naissance dans l’amour inconditionnel.  De plus, les dauphins sont des animaux sauvages, quand ils choisissent de s’approcher de vous avec tout cet amour dans les yeux, c’est plus mystique et magique qu’un animal domestique ou dressé. Cela ajoute une dimension spirituelle à la transformation. Enfin, les dauphins comme les baleines sont des mammifères qui méditent et qui, à l’inverse des humains, ont appris à s’entraider (au lieu de s’entretuer) et à s’adapter à la nature (au lieu de la détruire). Ils nous offrent un modèle d’évolution et accélèrent notre propre évolution.

Qu’apprenons-nous sur nous-même en nageant avec des dauphins ?

Chaque personne qui nage avec les dauphins apprend quelque chose de différent selon ses besoins. Cela peut être une transformation physique, psychologique ou/et spirituelle. Ce qui est sûr, c’est qu’elle ne sera jamais la même, avant et après la Rencontre Dauphins, car il y a comme une résonance de nos systèmes cérébral et cardiaque, une mise en diapason avec les dauphins qui laisse une mémoire, une trace indélébile dans notre champ magnétique. Une Rencontre Dauphins nous apprend qu’il y a une forme d’intelligence plus avancée que la nôtre qui vit dans l’amour inconditionnel. Cette intelligence nous regarde dans les yeux et semble nous connaître parfaitement, elle nous renvoie une image divine de nous-même.

Les plongées avec les dauphins sont-elles accessibles aux enfants ? Ont-ils une approche différente avec les animaux ?

Les dauphins ont-ils un comportement différent avec les enfants ? Les enfants vivent dans les ondes cérébrales à dominance Thêta (méditation) jusqu’à six ans puis Alpha (relaxation), avant de devenir des adultes stressés qui fonctionnent en Béta (concentration/stress)Les enfants et les dauphins sont donc sur les mêmes longueurs d’ondes : amour, joie, liberté etc…  Les enfants rient, crient, chantent en voyant les dauphins, donc les dauphins s’approchent plus facilement d’eux. Quand je partais deux jours en catamaran avec des enfants qui avaient le cancer, les dauphins ne nous quittaient pas… J’ai vu un enfant autiste ouvrir ses bras et les dauphins venir droit sur lui. Sur le bateau, les adultes retrouvent leur côté “enfant” ; ils se libèrent pour redevenir eux-mêmes, car on a tous un dauphin dans l’âme.

 

Propos recueillis par Élodie Plassat, rédactrice en chef du Monde des animaux et de la nature

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Et si jeûner était plus facile que vous ne pensiez ?

Happinez : Quels sont les origines du jeûne ?

Claire Burel : Le jeûne a toujours existé, c’est un moyen naturel de remise en ordre physique et physiologique : ce n’est pas une ”grande invention”, et il n’y a pas plus simple, puisqu’il suffit de… ne pas manger ! Spontanément, de façon instinctive, les animaux, dans la nature, ne mangent pas lorsqu’ils sont malades, évitant ainsi une surcharge à leur organisme qui va en profiter pour se focaliser sur la guérison. Il y a fort à parier que l’être humain possède cette même capacité, bien que la société ait créé depuis longtemps d’autres repères que ceux de la nature, au détriment de cet automatisme : spontanément, un bébé malade ne mange pas. S’il est parfaitement admis qu’un bobo se répare tout seul, et qu’un os cassé se ressoudera, pourquoi a-t-on oublié que le corps sait aussi aller un peu plus loin dans les processus d’auto-santé, si on lui en donne les moyens ?
Chez les humains, l’alimentation n’a pas toujours été ce qu’elle représente aujourd’hui, et la facilité d’accès à l’alimentation que nous connaissons de notre côté du monde, qui n’est toujours pas universelle de nos jours, n’est pas non plus de tous temps ! On a tous entendu parler de la “fin des haricots”, cette période où les réserves alimentaires de l’hiver arrivaient à leur terme et où on allait attendre le printemps et la repousse pour se nourrir à nouveau. Comme par hasard, cette période coïncide avec le traditionnel “carême” avant Pâques. Carême, Ramadan, sont les traditions plus connues des restrictions alimentaires, mais toutes les religions, à toutes les époques, ont, elles aussi, fait une large place à des jeûnes, à l’ascétisme, pour des raisons naturelles et pour une purification du corps et de l’esprit. De là à dire que le jeûne a toujours fait partie d’une vie saine et naturelle, il n’y a qu’un pas…

Pouvez-vous en présenter les différents types ?

Il y a bien des façons de jeûner. La plus exigeante est sans doute le jeûne hygiéniste, tel que le Professeur Mérien, pionner du jeûne en France, le préconise. Il consiste à ne pas manger du tout et ne boire que de l’eau (jeûne hydrique), tout en restant au repos. Plus facile à vivre sur un moyen à long terme, le jeûne liquide consiste, sans rien manger de solide, à s’autoriser des boissons diverses (sans alcool !).
De nombreuses autres propositions, souvent à travers des stages type “jeûne et…”, associent le jeûne (hydrique ou liquide) à des activités diverses (randonnée, yoga, activités douces…), afin d’entretenir une forme d’énergie active. Ceci rend, pour leurs adeptes, le jeûne plus facile à vivre, et plus convivial. À noter qu’à notre époque, on voit fleurir des quantités de propositions variées, comme le “jeune intermittent“, ou “diète quotidienne”, qui consiste à ne rien avaler entre 17h et midi le lendemain. Cela ne peut qu’alléger le métabolisme, et faire du bien. D’autres vont favoriser une journée complète de jeûne hebdomadaire, qui a l’avantage de révéler la véritable capacité de jeûner, sur une seule journée certes, mais un premier pas réussi. Enfin, le “jeûne sec”, où on ne mange ni ne boit, ne peut en aucun cas dépasser deux à trois jours grand maximum, au cours d’un jeûne hydrique, du fait des risques majeurs qu’il fait subir aux reins, organe vital.
Je dis volontiers que, comme à la Caisse d’Épargne, plus on s’investit, plus il y a d’intérêt : accepter des contraintes du jeûne, pour plus de santé et bien-être en retour. Il est admis généralement que jeûner 3 jours renouvelle le système immunitaire, et que pour atteindre des bienfaits sensibles, il est bon de pousser jusqu’à 6 ou 8 jours… ou plus, sans être obligé de tenir 40 jours, même si ça reste possible et apporte des bénéfices différents. Tout cela, bien entendu, nécessite de bien suivre les réactions du corps, et ne s’improvise pas.

À votre avis, pourquoi la majorité des gens se méfient-ils de cette pratique ?

Le jeûne a beaucoup d’adeptes sur toute la planète. Il y a des cliniques de jeûne (Allemagne et Russie sont les plus connues) pour l’accompagnement de traitement de cancers, par exemple, ou de dépression – avec surveillance médicale. De plus en plus de centres ou de stages de jeûnes voient le jour, et on en parle de plus en plus… Dire que la “majorité” des gens se méfie du jeûne n’est-il pas un peu prompt ?

Si le jeûne a tant de détracteurs, cependant, c’est, me semble-t-il, pour deux raisons principales : D’abord, et malgré qu’il s’agisse à priori de la pratique de santé la plus documentée de l’histoire de la médecine, les rapports et autres études sont peu partagés, mal connus, et la formation des médecins eux-mêmes est davantage focalisée sur tout ce que la médecine peut faire activement pour les malades, plutôt que sur ce que le malade peut faire pour lui-même. La médecine intervient peu dans le domaine de l’alimentation individuelle, dont Hippocrate disait pourtant qu’elle devait être notre premier médicament : on voit aussi peu d’ordonnances pour des fruits et légumes, que pour un jeûne.
L’autre raison tient sans doute en ce besoin d’être tenu par la main, assisté, reconnu dans ses maux ou ses difficultés, et pris en charge en cas de problème : jeûner se fait “entre soi”, quand prendre des médicaments vaut reconnaissance sociale. Jeûner demande un effort de départ, ce que notre société ne valorise pas. Pire : le jeûne est souvent vu comme une privation, or la privation en général, et d’alimentation en particulier, fait écho à des situations dramatiques de l’Histoire et de la vie de chacun, – famine, guerre, ou punitions, et renvoie à de l’injustice, de la souffrance, de la peur… Notre époque aime une rassurante opulence. Ces raisons inconscientes d’ordre psychique et sociétal, sont puissantes. Il faut donc avoir une conscience claire de pourquoi on veut jeûner pour soi pour en apprécier la pratique.

Comment avez-vous vécu cette expérience ?

Avec curiosité et un certain émerveillement. J’étais informée sur le jeûne suffisamment pour me sentir en confiance, avec un mari naturopathe qui pourrait accompagner mes doutes le cas échéant. Donc totalement à l’aise. J’ai suivi ce que je ressentais au jour le jour, et les petits effets, comme les étourdissements et les étoiles au lever, les pensées obsessionnelles autour de l’idée de manger, et la découverte folle que penser à manger ne signifie pas avoir faim (dans un jeûne, la faim disparait très vite), la sensation de faiblesse inhérente au fait de ne pas s’alimenter, les six premiers jours, et curieusement, la sensation d’une énergie et d’un bien-être incroyables autour du quinzième jour, les petits désordres transitoires… et tant d’autres petits trucs. J’ai ri des pubs télé qui ne parlent que de manger ou de digérer, aimé le temps libre dégagé. J’ai observé avec boulimie comment c’est de ne pas manger. Parce que bien sûr, étant curieuse, je voulais vivre une expérience en grand. J’attendais de découvrir quand et comment la faim viendrait me faire signe – et ce fut au vingt-troisième jour, cette sensation dans la gorge, là où je ne l’attendais pas. La faim viscérale, impérieuse, pas une simple envie au creux de l’estomac. Étrange et intéressante découverte. J’ai aussi jeûné au milieu d’une fête de famille au repas sublime que j’accompagnais joyeusement d’un bol de bouillon, en me disant sans frustration que « c’est comme l’avant-première d’un film, et que j’attendrai la sortie en salle ». J’ai jeûné en préparant “quand même” les repas de mon époux, et le regardant manger, les yeux écarquillés dans une sensation incroyable de le voir accomplir quelque chose de sacré lorsqu’il portait sa fourchette à sa bouche : se nourrir pour vivre, wow ! J’ai touché du doigt la conscience de la Vie. Ce fut une expérience en tous points fabuleuse, pour la découverte de soi, tant humainement que spirituellement.

Quels ont été les bienfaits observés ?

Les bienfaits d’un jeûne sont propres à chacun, et varient selon ses attentes et son point de départ, selon la durée du jeûne et sa nature, etc. L’histoire du jeûne regorge d’exemples fabuleux de mieux-être physique, voire de guérisons improbables, qui dépassent mon expérience de curieuse en bonne santé ! Si des bénéfices ont bien accompagné mon expérience sur la durée, le premier fut, très vite, la prise de conscience de la différence entre envie de manger et besoin de manger. De quoi revoir totalement le rapport que nous entretenons avec la nourriture dans notre société ! Ma “peur du manque” irréaliste fut une seconde remise en cause : on supporte agréablement un ventre vide lors d’un jeûne (sensation sublime dont Bouddha a parlé !). Alors depuis, je peux décaler un repas, ou rester sur ma faim selon les circonstances ; cette espèce de “peur du manque” viscérale est remise à sa place, je peux gérer. Ce qui m’a amenée à une meilleure estime de moi : celle-ci est augmentée, comme un bonus, offert dès lors qu’on prend soin de soi en conscience, ou qu’on se dépasse, la nature est bien faite. Donc des atouts psychiques réels. D’autres gains vinrent dans des changements d’appréciation alimentaire : le sucré est écœurant, je n’en veux plus ! Et le grignotage est écarté, tant mieux. Je suis restée 3 mois sans sucre, jusqu’à un… gâteau d’anniversaire ! J’ai repris le sucré à ce moment-là, mais bien moins qu’avant, car j’ai gardé un ressenti de “trop sucré” permanent.

Une chose est certaine : le jeûne n’apprend pas à mieux manger, à choisir des aliments plus équilibrés ou de meilleure qualité. Et conserver les modifications du goût est un choix à faire : “chassez le naturel…”.
Après un jeûne pour se libérer des habitudes précédentes, le jeûneur qui souhaiterait améliorer son type d’alimentation, qualité ou quantité, devra soigner tout particulièrement “l’après”, qui s’avère un moment très important à cet égard, et la motivation sur la durée.

Que recommanderiez-vous à quelqu’un qui souhaite se lancer dans un jeûne ? 

Pour ma part, j’ai jeûné au moment où je me sentais prête, motivée, et suffisamment informée. J’ai rédigé ce livre-journal pour offrir à d’autres une vision claire de ce qu’est un jeûne, et tout simplement découvrir “ce qui va se passer”, ce que la littérature sur le sujet ne proposait pas, étant axée davantage sur les bienfaits à en attendre et des pages d’exemples ou d’histoire. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque de nombreuses personnes m’ayant lue, se sont mises à jeûner dans la foulée, qui trois jours, qui davantage, en confiance et joyeusement ! – telle cette dame qui s’est précipitée vers moi dans un salon : « Je vous ai vue au programme de conférences, alors je suis venue vous remercier. Vous êtes mon accompagnatrice de jeûne depuis dix jours », ou ces personnes qui m’adressent des emails, auxquels je réponds toujours pour les accompagner.

En guise de conseils brefs, ici, d’abord ne jeûner que si on est prêt. Manque de motivation ou peur sont des contre-indications fermes. Il y en a quelques autres, très peu, qui justifient de se renseigner d’abord sur sa situation en cas de doute. Quant à être prêt, cela se conçoit avec un accompagnant adéquat ou a minima une connaissance suffisante du sujet. On ne jeûne pas “sans filet”, surtout si on a des attentes coté santé. Par ailleurs, selon les personnes et leurs ressentis, choisir le mode de jeûne vers lequel se tourner pour s’y sentir bien : jeûne en centre spécialisé ? Avec un professionnel du jeûne ? En stage d’activités ? Seul, en famille, à la maison, en vacances ? Et même si on ne l’a pas abordé ici, veiller aussi soigneusement à la descente alimentaire qu’à la reprise en douceur… Enfin, se limiter à une durée agréable, et savoir s’arrêter, même plus tôt que prévu. Jeûner rétablissant une communication harmonieuse esprit/corps, il est bon de la respecter de bout en bout, et ne pas se contraindre. Le jeûne sera alors une expérience fabuleuse. Probablement plus facile que vous ne pensiez.

 

Propos recueillis par Aubry François

 Pour en savoir plus : www.claireburel.com

 

 

 

 

 

 

Soutenez l’école Forêt des lucioles qui reconnecte vos enfants à la nature

Portée par l’association du même nom et le Fonds Éducation Plurielles, engagé pour la diversité éducative, l’école « Forêt des lucioles » a développé un projet pédagogique – et citoyen ! – axé sur la relation à la nature. Elle s’inscrit ainsi pleinement dans cette époque charnière qui ne peut plus remettre à plus tard son action face à l’urgence climatique.

Avec un programme original qui amènera chaque enfant à se connecter aussi bien à la terre, qu’à lui-même et aux autres (mais n’est-ce pas, au fond, la même chose ?), sans pour autant oublier les fondamentaux que sont la lecture, l’écriture et le calcul, l’école entend leur donner toutes les cartes pour devenir des acteurs du changement et des adultes épanouis et créatifs.

Les enfants se feront à la fois lucioles des champs et lucioles des villes : ils auront la possibilité de passer 2 jours par semaine dans la nature, au sein d’une ferme pédagogique en bordure de forêt, et 2 jours par semaine en ville, au cœur d’un quartier riche d’une forte diversité culturelle.

Une campagne de financement est actuellement lancée pour aider l’association à réaliser deux objectifs cruciaux :

Soutenir le plus possible les enseignants qui désirent favoriser le lien des enfants à la nature par la création d’un site internet complet où ils pourront trouver des vidéos inspirantes, des fiches pédagogiques permettant de couvrir une grande partie du programme scolaire à travers les apprentissages en nature, et une bibliographie complète. Une équipe d’enseignants et de spécialistes de la pédagogie sera ainsi constituée pour épauler l’association dans cette tâche.

Permettre à davantage de familles aux revenus modestes d’accéder à l’école en accueillant, pour la rentrée 2020, au moins 6 nouvelles familles ne pouvant pas prendre en charge les frais de scolarité. L’objectif de 20% de familles boursières est rendu possible grâce à la décision de l’équipe fondatrice de ne pas être rémunérée. Afin de rendre l’école accessible à tous, l’association souhaite aussi engagée avec l’Éducation Nationale des discussions pour passer sous contrat avec l’État.

Pour participer à la campagne de financement sur Bluebees : https://bluebees.fr/fr/project/693-foret-des-lucioles

Pour en savoir plus : www.foretdeslucioles.fr

Visuel Annie Spratt on Unsplash

Vendredi 26 juin, participez à un stage d’initiation à la méditation et aux mudras

Il y a 12 ans naissaient les animations “Cœur des Mains”, fruit de la rencontre de Marie-Dominique Bleuler et Bruno Houdayer. Depuis lors, les deux collaborateurs conçoivent ensemble des expositions-parcours photographiques guidés originaux, ainsi que des conférences interactives multisensorielles et des ateliers d’initiation à la méditation avec “L’Art du Souffle et des Mudras” adaptés à tout public : enfants, jeunes, adultes, séniors, grand âge, et intergénérationnel, mais destinés aussi aux aidants et aux professionnels de la santé et de l’éducation.

Le stage qui aura lieu le vendredi 26 juin 2020 vous plongera dans l’univers de la méditation et des mudras, ces codes, ces signes, ces langages silencieux et symboliques que l’on retrouve dans la danse, dans la sculpture, dans l’art sacré, la méditation et les pratiques millénaires corporelles et spirituelles au fil des différentes cultures et traditions, de l’Orient à l’Occident.

Les mudras proposés dans les animations sont issus d’un enseignement de Qi Gong, gymnastique énergétique douce chinoise. Cette pratique de mudras, associée au souffle et à la concentration, apaise l’esprit, le cœur et le corps, entretient la souplesse, l’habileté, la coordination des mains et poignets, et stimule la plasticité du cerveau et de la mémoire.

De 18h30 à 20h, sur inscription, à l’Association Ateliers Plaisance à Nogent-sur-Marne. Tarif : 30€ / 25€ pour les adhérents à l’association.

Pour en savoir plus sur ce stage pratique et ludique, suivi d’une collation partagée : www.coeurdesmains.com

Pour s’inscrire : 06 81 54 37 54

Et si vous vous arrêtiez vraiment pour regarder cette œuvre ?

Happinez : Qu’estce qui nous emche, selon vous, d’entrer pleinement en contact avec une œuvre d’art ?

Véronique Antoine-Andersen : Une fois considérée que regarder une œuvre d’art relève d’une pratique et par conséquent, comme toute pratique, d’un savoir-faire, les empêchements observés sont de deux espèces : d’une part, un manque de méthodologie de la part de beaucoup de visiteurs pour établir un contact sensible et durable avec des œuvres totalement méconnus et envers lesquelles, ils n’éprouvent spontanément aucune attirance particulière. D’autre part, un problème d’attention liée à la crise de l’attention qui touche chacun d’entre nous et augmente notre difficulté à se poser devant une œuvre et à la parcourir dans son entier. Le regard est corollaire de l’attention et réclame du temps pour se déployer. Or, la durée accordée à une œuvre d’art est estimée en moyenne à moins de 10 secondes, ce qui rend difficile, voire impossible, l’établissement d’une relation avec elle. La bonne nouvelle est que ces obstacles ne sont pas définitifs puisque l’attention d’un côté et le regard de l’autre sont des capacités qui s’éduquent et se développent si on les entraîne. Mon livre propose une remédiation à ces déficits qui promet d’élargir la perception esthétique. Elle s’intitule la Cérémonie du regard. Décrite étape par étape, ce protocole attentionnel peut être suivi par toutes les familles de visiteurs, experts ou non, dans tous les types de musée. Applicable à tout type d’œuvre d’art y compris les sculptures, la Cérémonie du regard plébiscite une relation personnelle à l’œuvre.

En quoi consiste la rémonie du regard” et quelles dimensions de nousmême metelle à contribution ?

La Cérémonie du regard se déroule en deux temps. Le premier s’effectue dès l’entrée du musée et s’emploie à une préparation physique et psychique afin de vous assurer une meilleure qualité de visite. Cette préparation consiste en trois pratiques préliminaires qui s’intitulent : détendre le corps, ouvrir le regard et interroger son désir. Le second temps constitue le cœur de la Cérémonie du regard puisqu’il concerne la prise de contact avec les œuvres. Deux pratiques visuelles sont proposées : l’appareil photo et le dialogue silencieux. Ces pratiques se chargent d’orienter et de conduire votre regard à l’intérieur de l’œuvre afin de l’appréhender dans sa totalité et d’être en capacité de ressentir sa singularité. C’est à cette condition seulement que l’œuvre aura un effet sur vous. Placé sous le signe du ralentissement, ce protocole attentionnel et visuel engage le corps, l’intuition, le sensible, l’attention et l’intelligence du visiteur de manière à lui faire éprouver l’œuvre et vivre à son contact, une expérience globale ou holistique. Dérogeant à tous les canons d’une visite ordinaire, ce protocole revient à proposer au visiteur de devenir son propre guide en suivant les consignes données. À l’égal du couteau suisse qui rassemble plusieurs outils en un, la Cérémonie du regard combine plusieurs types d’expériences en une : cognitive, esthétique et méditative.

Cette manière de regarder estelle naturelle chez certaines personnes ?

Je pense que certaines personnes présentent des aptitudes plus développées que d’autres tout simplement parce que leur perception visuelle est plus affûtée, active et réactive. C’est pareil avec la musique. Lorsque je faisais de la médiation avec des classes maternelles au Centre Pompidou ou au Musée en Herbe, certains enfants manifestaient un intérêt tout particulier durant la visite et faisaient des remarques et des descriptions très pertinentes. Ces capacités sont-elles innées ou acquises ? Il me semble que c’est les deux. Effectivement, très jeune, chacun de nous manifeste des tendances qui font que nous sommes plus attirés vers l’image ou vers le son, par exemple. À cela s’ajoute le conditionnement familial et culturel dans lequel on grandit. Cela étant dit, ces capacités visuelles se développent sitôt qu’elles sont entraînées régulièrement. C’est pareil avec la musique. Cela me fait penser au film documentaire Les rêves dansants, sur les pas de Pina Bausch qui montre l’aventure de 50 adolescents débutants qui s’engagent à danser une chorégraphie de Pina Bausch sous la directive très exigeante de deux danseuses de sa troupe. Le résultat est magnifique. C’est le désir qui est le moteur et le garant de toute entreprise, y comprise celle de réussir sa visite au musée.

De quelles traditions s’inspire cette cérémonie ?

L’idée de proposer un protocole attentionnel ou une méthodologie m’est venue en mesurant la difficulté des publics individuels à regarder une œuvre d’art par eux même. Son contenu s’est élaboré à partir de multiples sources qui expliquent la diversité des citations qui égrainent le texte et viennent éclairer son propos. Parmi ces sources, il y en a une qui relève d’une tradition millénaire, la technique de méditation Vipassana que je pratique au centre tibétain Kalachakra. Vipassana ou “Vision profonde” en sanskrit a pour but de comprendre le fonctionnement de notre esprit en lien avec le corps afin de nous libérer de nos habitudes et de nos perturbations mentales. La découverte du fonctionnement de mon propre esprit m’a aidée à mieux considérer voire comprendre les blocages, les difficultés du visiteur engagé dans sa visite au musée pour la simple raison que nous sommes tous agis par notre esprit de la même manière. De plus, la pratique de l’attention, centrale dans Vipassana. m’a inspirée plusieurs exercices que l’on retrouve dans la Cérémonie. Enfin, le corps est parti prenante de l’expérience de Vipassana comme il l’est dans la Cérémonie du regard. Sur ce dernier point, la phénoménologie d’Husserl puis de Merleau-Ponty m’ont aidée à mesurer l’engagement du corps dès lors que nos sens entrent en contact avec un objet. Par conséquent, le corps dans son entier est mobilisé dans le protocole. Enfin, ce protocole rend hommage par son titre, à la Cérémonie du thé, avec laquelle il est proche en essence, l’un et l’autre étant des pratiques en prise directe avec l’attention, la pleine présence et les cinq sens.

Comment votre expérience au Musée en Herbe vous atelle permis délaborer ce nouveau procédé esthétique ?

J’ai commencé mon métier au Musée en herbe, premier musée pour enfants français. J’y ai appris au contact de ses fondatrices, l’importance de rendre le visiteur acteur de son expérience. S’agissant des enfants, cela s’exprimait par une pédagogie axée sur le jeu. Plus tard, au Centre Pompidou, à la Halle saint Pierre, à Riksustallningär en Suède et à la Cité de l’architecture, ma pratique professionnelle s’est enrichie au fur et à mesure de mes expériences de commissaire d’exposition, de programmatrice d’évènements, d’auteure d’ouvrages sur l’art et aussi de médiatrice. Mariée à un norvégien, j’ai fréquenté régulièrement les musées scandinaves qui entretiennent une proximité réelle avec leurs publics. Ils restent pour moi des modèles. Le point commun, qui relie toutes mes missions depuis trente années, est l’art de transmettre l’art. Ma motivation de partager ce que j’ai reçu dans mon enfance, à savoir une ouverture culturelle qui constitue une source d’émerveillement et de vie toujours active, n’a jamais faibli et encore aujourd’hui, elle m’habite et infuse tout mon travail. Elle m’a soufflé récemment l’idée de constituer un florilège de textes autour du thème de l’émerveillement et d’en faire une lecture publique.

 

Propos recueillis par Aubry François

Visuel © Clem Onojeghuo / Unsplash

 

Révélez vos potentiels avec la coach et humoriste Ahu Sendilmen

Parmi ces modules, dispensés par Ahu et des comédiens et coachs professionnels qui sont régulièrement sur scène, vous trouverez notamment “Parler avec authenticité”, module ouvert à tous ceux et celles qui souhaitent intégrer les basiques de la prise de parole en public. Vous y apprendrez les règles d’une bonne préparation, comment oser prendre du plaisir dans vos interventions en public aussi bien en distanciel qu’en présentiel, résoudre l’équation de la peur de parler devant les autres, renforcer votre confiance en vous et surtout oser l’authenticité.

Coach en scène propose également un module sur “Les vertus de l’échec” pour transformer ce sentiment souvent décourageant en marche vers la réussite, ainsi que le module “Développer son audace” pour trouver en soi le courage d’oser passer à l’action.

Inscription et tarif :  as.coachenscene@gmail.com. www.coachenscene.com

Portrait © Lisa Lesourd

 

Le Cabinet Aléatoire de Soins Artistiques (CASA) : une consultation que vous n’êtes pas prêt d’oublier

Happinez : Comment décrire un tel concept ?

Lisa Diez : Structure de soins personnalisés, boîte à rituels nomades, happening thérapeutique, spectacle participatif … comment décrire le Cabinet Aléatoire de Soins Artistiques (CASA) ? C’est une caravane transformée en cabinet médical où deux docteures déguisées en clownes (ou l’inverse) proposent de courtes consultations. Que se passe t-il dans cet espace peuplé de bocaux, de plantes, de tissus, de clous, d’objets insolites, de tiroirs débordants d’outils, de laine, de sable où l’on peut tout autant se relaxer, jouer, danser, caresser des cailloux ou fabriquer des objets magiques ? Est-ce un lieu de culte ? Un atelier d’artistes ? Un cabinet de soin ? De voyance ? De curiosités ? Une grotte de clownes sacrées ? Un boudoir de grand-mères ? Tout cela à la fois ? La CASA et est surtout un espace d’autonomie temporaire, de contestation, de dérision. Les professeures clownes qui l’habitent se plaisent à y inverser les rituels de prise en charge médicale dont on a l’habitude : scénographie, relation thérapeutique, stratégies et désirs de prévention, comportements… Tout cela se réinvente sans cesse, car à la CASA, le ou la patient.e n’est plus l’objet du soin, mais un sujet qui joue avec son propre soin.

 

Y-a-t-il deux séances qui se ressemblent ? Laissez-vous le soin au hasard d’opérer ?

Dès lors qu’on pénètre dans le cabinet, on est en rupture avec l’espace et le temps réels. Le travail des docteures commence au moment précis où la porte se referme : il leur faut se saisir de la matière vivante (le ou la patient.e) pour l’aider à voyager. Ce qui s’élabore ensuite ne peut être prémédité : le soin se nourrit de la rencontre, de l’échange, des états, des besoins, des humeurs, des imaginaires, des désirs et de l’instant présent. Il s’appuie souvent sur des outils variés et une épicerie des forces foisonnante, issue de la nature (minéral, végétal, animal). S’y articulent théâtre d’objet, danse, peinture, jeu divers, voyance, effets spéciaux, magie… Une ordonnance est fournie à l’issue de la séance : on sort de la CASA avec une trace écrite, dessinée, bricolée, un rêve, une prescription, un poème, de la terre sur sa peau, un souvenir profond ou dérisoire, un objet-force issu de soi qu’il s’agira d’activer bientôt.

 

Derrière l’humour et l’apparente absurdité du spectacle, que cherchez-vous à transmettre à ceux qui viennent vous consulter ?

C’est le monde qui est fou, fragile, absurde ! Il y a des opérations de soudure à pratiquer, des connexions à retrouver si l’on ne veut pas exploser tout à fait, si l’on espère tenir encore un peu, ensemble, sur cette planète-là… C’est dans ce monde excessif, clivé entre matérialité et spiritualité, féru de thérapie, en quête de liens, de sens, de tissages collectifs que nous apportons la CASA, petite forme légère en apparence qui transporte un peu partout ces fêlures en jouant avec elles. Nous ne voulons rien transmettre. Nous jouons. Avec toutes les formes de thérapies, toutes les formes de croyance, tous les protocoles de soin. Ce dont nous sommes convaincues, c’est que nous avons besoin de jeu. Le jeu n’est pas toujours une chose légère, inutile et réservée aux enfants. Toute relation est un jeu. Le jeu peut transformer et enrichir les regards, les imaginaires, redonner de la profondeur, du volume et de la saveur aux interactions humaines. Et le jeu mène souvent au rire. On n’a pas l’habitude de  rire avec la maladie, la mort, la science… Pourquoi ? Au sein des consultations, nous aidons nos patient.e.s à inventer leur propre soin, et parfois même ce sont elles ou eux qui nous soignent… Il y a donc aussi, avec ce projet, l’envie de rappeler à tous ceux qui se sentent investis d’une sérieuse mission thérapeutique, à tous ceux qui croient soigner les autres dans une position haute, que ce n’est jamais eux qui soignent, mais bien la relation qu’ils tissent avec leurs patients…

Pour découvrir l’univers de la CASA, suivez ce lien !

Propos recueillis par Aubry François

Trouver sa voie commence par un changement de regard

En 1998, je me suis mis à arpenter les routes de Saint-Jacques-de-Compostelle. Je cherchais quelque chose, mais je n’arrivais pas à nommer ce que c’était. C’était une aspiration supérieure : la quête ultime de découvrir des territoires intérieurs encore inexplorés. La traversée des paysages menant vers la ville mythique deviendra vite une exploration de paysages autrement plus vertigineux, car verticaux, ceux-ci. C’est l’axe des résistances et des peurs, mais aussi de l’envolée spirituelle. Pas à pas, je me suis rapproché du centre de convergence entre horizontalité et verticalité. Et ce point de rencontre est un espace de liberté rempli d’amour. Sept ans plus tard, je repartirai à pied, cette fois-ci pour Jérusalem. Expérimenter l’abandon pour vivre la confiance deviendra ma voie. Ce chemin de l’incertain menant au Proche-Orient est une découverte de tant de territoires, de paysages, de fractures où, de part et d’autre de celles-ci, des personnes me mettent en garde pour la suite. Ces personnes symboliseront mes difficultés à progresser toujours plus loin vers la liberté intérieure. La liberté peut faire peur, car elle nous renvoie à ce que nous sommes, bruts de décoffrage. Lorsque j’ai arpenté les plaines arides du haut plateau d’Anatolie en plein été pendant 44 jours, les paysages homéostatiques m’ont renvoyé à de l’isolement extrême, à mon propre désert.

L’année dernière, j’ai extrapolé cette aventure à ma propre ville, Bruxelles. Pendant un mois, je suis parti de chez moi sans rentrer le soir, sans rien programmer, prévoir, organiser… Le but étant de maintenir ce regard bienveillant en toutes circonstances et de considérer toute forme de résistance éprouvée comme une direction à explorer. Pour la première fois, je progresse dans un environnement que je connais, en changeant mon rapport à celui-ci et sans avoir de direction. Ce sera une importante confrontation avec moi-même que de garder de la confiance et de rester bienveillant dans une telle situation. Cela me plongera dans une grande vulnérabilité permettant de ressentir les fractures urbaines issues de toutes ces réalités qui se frôlent mais qui ne se rencontrent pas. Dans les interstices se nichent le vide, les peurs, le ressentiment et l’indifférence. Ce voyage urbain deviendra l’expérience d’un funambule qui s’aventure sur une corde surplombant le gouffre, entre errance et quête de sens. Le changement de regard deviendra le moyen de combler le vide et de trouver du sens là où il n’y en a pas. Je ne suis jamais parti aussi loin qu’en découvrant que tant de visages rencontrés auront la même incidence que ces paysages traversés lors de lointains périples. La bienveillance m’a permis de déconstruire mes propres barricades. Trouver sa voie commence par un changement de regard.

Sébastien de Fooz

 

Visuel © Mungyu Kim / Unsplash

 

Chronique extraite de la revue CHEMINS n°2 « Trouver sa voie »

Cliquez ici pour vous le procurer

 

Portrait © Jessica Hilltout

Semons des fleurs pour sauver les abeilles, essentielles à notre survie

Pesticides, parasites, pathologies, déficit de ressources alimentaires… Les responsables de la disparition des abeilles sont nombreux. Face à cette mortalité qui s’élève de 30 à 80%, des conséquences redoutables sont à craindre, car près d’un tiers des récoltes mondiales dépend de la pollinisation. Sans compter la démographie exponentielle de l’humanité qui promet un milliard d’habitants supplémentaires d’ici 2030. Comment espérer nourrir notre population sans l’aide des pollinisateurs ? Sans les abeilles, nous aurions une planète sans fleur, sans fruits, sans légumes.

Alors, tout au long de ce mois de juin, semons et plantons des milliards de fleurs et arbustes mellifères indispensables aux abeilles. Ce simple geste, répété par chacun, fournira à l’espèce menacée d’extinction de quoi se nourrir, se multiplier et assurer l’avenir des générations suivantes d’abeilles, et d’humains.

Vous trouverez les graines chez les horticulteurs, fleuristes, jardineries et enseignes de grande distribution qui participent à l’opération Des Fleurs pour les Abeilles®.

Pour en savoir plus : www.flowersforbees.com/seme

Visuel © Anthony Vela / Unsplash