Quand une scientifique voyage dans l’autre monde…

Que s’est-il passé le fameux jour où vous avez perdu connaissance après un malaise cardiaque ?

Fabienne Raoul : J’étais au travail, ce 10 février 2004. J’ai fait un malaise cardiaque durant lequel j’ai perdu connaissance subitement. Mes collègues m’ont vue tomber raide en arrière, ma tête a heurté violemment une table et le sol. Instantanément, je suis passée dans « un autre monde » de lumière, attendue par des silhouettes lumineuses d’hommes et de femmes (pas en matière organique comme nous), êtres de sagesse emplis d’amour. Je me suis dit, tout naturellement, que j’étais morte, mais c’était d’une grande douceur, comme une transition. Je n’avais pas peur. J’ai tout laissé derrière moi, cela n’avait pas d’importance. Ils étaient disposés en arc de cercle, face à moi. Un homme plus charismatique au centre. J’avais une confiance absolue en eux, même si je ne les connaissais pas. Je me trouvais dans un état de félicité, inconnu ici-bas. Je ressentais leur amour d’une intensité telle que je me sentais plus vivante que jamais. Et puis j’ai entendu une musique, merveilleuse, différente de tout ce que j’avais pu entendre sur terre. Plus belle que la musique classique. Très aérienne… céleste.

Et puis je suis retournée dans mon corps physique. Mille questions se bousculaient dans ma tête. Panique à bord, je ne comprenais pas ce que j’avais vécu. Mon cerveau gauche essayait de rationnaliser. J’oscillais entre la peur de devenir folle, d’avoir vécu une hallucination par manque d’oxygène au cerveau. Mais je savais que ce que j’ai vécu était vrai, plus vrai que notre réalité. Comment est-ce possible que dans cet état d’inconscience physique, ma conscience ait été plus aiguisée, plus présente et plus réelle que dans mon quotidien ? Et qui étaient ces êtres ?

J’ai pu mettre un mot sur cette expérience appelée expérience de mort imminente (EMI), que je qualifierai plutôt d’expérience de « Vie intense » puisque je me trouvais dans un état de félicité.

Diriez-vous que cet événement extraordinaire vous a séparé de la scientifique que vous étiez avant l’accident ?

Fabienne Raoul : Je vais vous donner une réponse de normand : oui et non ! Au tout début, et en bonne scientifique, j’ai cherché les réponses dans des livres sérieux, scientifiques et médicaux sur cette thématique, sur la mort. J’ai dévoré La vie après la vie du Dr. Raymond Moody, La Source noire du journaliste Patrice Van Eersel, La mort est un nouveau soleil de la psychiatre Elisabeth Kübler-Ross, pionnière dans l’accompagnement des patients en fin de vie… Ces lectures m’ont rassurée, apaisée. Des millions de personnes à travers le monde vivent ce genre d’expérience. Cela existe bien ! Un autre monde, peut-être même d’autres mondes, existent. Mais le quotidien vous ramène rapidement à la réalité vécue ici-bas. Par la société normative et restrictive dans laquelle on vit. J’avais peur d’être incomprise, d’être isolée, d’être rejetée. Je souhaitais que tout « rentre dans l’ordre », reprendre ma vie d’ingénieure comme si de rien n’était.
J’étais donc tiraillée entre ce que le système scolaire et mon éducation m’avaient appris et ce que j’avais expérimenté au plus profond de moi. Un vrai séisme dans ma maison matérialiste !

Or, la physique quantique explique que la matière n’est qu’une illusion, elle est en réalité une soupe d’énergie, de vibrations. J’ai étudié la physique quantique durant mes études d’ingénieure mais jamais on ne faisait le lien entre la physique quantique et la conscience. Ce que font aujourd’hui de nombreux chercheurs « visionnaires ».

Donc pour répondre encore plus précisément à la question : je suis toujours scientifique mais bien plus ouverte qu’avant où je ne croyais en rien (pas d’éducation religieuse / ni croyance spirituelle). Il m’aura fallu passer par la manière forte pour évoluer et ouvrir ma conscience à autre chose !

Comment l’invisible s’est-il ensuite manifesté dans votre vie ?

Fabienne Raoul : C’est comme si on avait ouvert une nouvelle porte dans ma conscience, un accès à une autre réalité. Et cette porte a décidé de ne pas se refermer puisque suite à cette expérience, des phénomènes irrationnels ont fait irruption dans ma vie. Des phénomènes que la science actuelle ne peut pas expliquer (intuitions, synchronicités, prémonitions, guérisons…).

Par exemple, je reçois des informations sur des personnes autour de moi, proches et moins proches. Cela ne passe pas par le mental. Pourtant, moi qui ai un mental fort, analytique, il faut y aller ! Je ressens les gens beaucoup plus qu’avant, je perçois des moments de leur vie sous forme d’images le jour, ou de rêves la nuit. Mais aussi leurs émotions. Leurs interactions. C’est comme si une peinture se dessinait sous mes yeux. Mes nuits ne sont pas reposantes, je vis une deuxième vie avec des scènes prémonitoires (je dis prémonitoire car cela est avéré dans le futur, des semaines ou mois après). Des synchronicités se manifestent, ces concordances d’évènements qui font sens pour la personne qui les reçoit, sans aucun lien de cause à effet. Ce terme est né des échanges entre Carl Gustav Jung et Wolfgang Pauli, prix Nobel de physique quantique en 1945. La matière et la psyché sont liés, sont en interaction. Par exemple, un an après mon EMI, j’ai enfin réussi à évoquer avec ma collègue ingénieure chimiste mon expérience, elle et elle m’a dit d’écrire à son grand-père, qui n’était autre que le Professeur Rémy Chauvin, biologiste et professeur émérite à la Sorbonne, dont je venais de lire le livre 15 jours avant, et dont je n’avais aucune connaissance du lien avec ma collègue (nom différent).

Quelle conséquence étonnante a eu sur vous cette expérience de mort imminente ?

Fabienne Raoul : Depuis mon expérience, ma connexion avec ce monde invisible s’est renforcée. Au point de savoir que finalement on ne contrôle pas grand-chose dans nos vies et qu’on gagnerait surtout à accepter l’aide de « là-haut ». Je l’ai expérimenté à deux reprises, plus tard. En 2007, lorsque j’ai été atteinte d’une maladie neurologique, et en 2008, lorsque je suis intervenue sur un motard crashé sur la route (je suis investie dans le secourisme depuis mon EMI). Dans ces deux cas, j’ai été aidée par « là-haut » dans un abandon à plus grand que moi. C’est là que j’ai réalisé que l’invisible guérissait. Mon EMI, ce choc émotionnel énorme, a créé une ouverture de conscience bien plus large et je laisse passer aujourd’hui ce qui doit passer pour la personne, lors des séances que je dispense. Ce n’est pas moi qui agis en réalité. Je pense que « là-haut » a besoin d’un support physique (mon corps) pour agir, transmettre dans la matière.

Pensez-vous pouvoir convaincre ceux qui n’y croient pas qu’une vie après la mort est possible ?

Fabienne Raoul : Non je ne peux pas convaincre. Car convaincre, c’est vouloir à tout prix assener avec force une position qui peut heurter, déranger. Je ne peux que relater, transmettre mes expériences, mettre à disposition l’information. Je dis aujourd’hui que j’ai la foi et non pas « je crois ». La foi vient de l’expérience intime, du cœur. Du vécu. La croyance vient de la tête, des pensées. Ce n’est pas la même chose. L’indicible, le mystérieux fait partie de nos vies. Il le fera toujours. Nous devons aussi accepter de ne pas avoir réponse à toutes les questions. Du moins, c’est mon cas. J’ai le sentiment de ne pas connaitre grand-chose au final. Notamment au pourquoi des évènements. Pourtant, tout a un sens. Tout s’imbrique. C’est le chemin de chaque être humain de croire ou de rejeter la possibilité d’une vie après la mort. Aujourd’hui, nous avons la chance d’avoir accès à l’information rapidement. De très bons films existent sur cette thématique : Faux-Départ de Sonia Barkallah et les deux films Et si la mort n’existait pas ?, ainsi que Et si la mort n’était qu’un passage ? de Valérie Seguin. À travers les nombreux témoignages de personnes confrontées à la mort, on peut se faire sa propre opinion sur cette question :  y-a-t-il une vie après la mort ? pour ma part, j’ai déjà la réponse… (sourire)

 

Propos recueillis par Aubry François

© Luigi / Unsplash

 

 

ChangeNOW Summit 2020 : de grandes idées pour la planète

20 000 personnes sont attendues au cours de ce ChangeNOW Summit, imaginé il y a quelques années par les entrepreneurs Santiago Lefebvre, Rose-May Lucotte et Kevin Tayebaly à l’image des anciennes Expositions Universelles. Cet événement promet d’ailleurs d’apporter pas moins de 1000 solutions aux nombreux défis que nous lance notre époque, du réchauffement climatique à la préservation de la biodiversité en passant par les enjeux de finitude des ressources et la dimension humaine et inclusive de la transition.

Parmi ces solutions : Beyond Meat (l’acteur majeur de la production de protéines végétales), Peas&Love (la ferme urbaine qui loue des parcelles de potager), Off-grid-box (la boîte qui rend l’eau potable grâce au soleil), Airseas (la voile qui aide les bateaux à limiter leurs émissions carbones), Yuka (l’appli qui déchiffre les étiquettes pour les consommateurs) et bien d’autres.

Les conférences, les sessions de pitch, les moments de networking et les espaces d’expositions consacrés aux solutions à mettre en place dès maintenant, donneront l’occasion à une toute nouvelle génération d’acteurs du changement climatique d’entrer en contact avec des investisseurs, des grands groupes et des citoyens.

Avec 250 speakers dont Nicolas Hulot, Marian Goodell (CEO de Burning Man Project), Boyan Slat (fondateur de Ocean Cleanup) ou encore Bertrand Piccard (co-fondateur de Solar Impulse Foundation) et 100 pays représentés, cet événement va faire de Paris la capitale mondiale des innovations pour la planète.

Pour en savoir plus : www.changenow-summit.com

© Eliott Van Buggenhout / Unsplash

Le jus de bouleau, votre élixir détox

Janvier est là, et avec lui souffle un vent de nouveauté dans nos vies. Comme une envie de se délester du passé et d’aller de l’avant avec légèreté. Logique : chaque hiver, nos modes de vies s’adaptent pour faire face au froid et résister aux maladies. Quand les températures baissent, notre alimentation devient plus riche et notre corps stocke naturellement plus de graisses – et les fêtes sont souvent synonymes de bombance. L’arrivée de la nouvelle année vient rompre ce cycle d’hibernation : c’est le moment rêvé pour se débarrasser des déchets accumulés en décembre en offrant à notre organisme une cure de détox qui a fait ses preuves.

 

Au bouleau !

Paul-Stéphane Bell est docteur en pharmacie et spécialiste des médecines naturelles pour les laboratoires Weleda. Aromathérapie et phytothérapie n’ont pas de secret pour lui. « Tout se trouve dans la nature », assène-t-il. Le meilleur élixir détox selon lui ? Le jus de bouleau – à ne pas confondre avec la sève, nettement moins riche en actifs et en protéines. Ce sont dans les feuilles gorgées de soleil que l’on puise des propriétés exceptionnelles qui viennent soutenir les fonctions d’élimination du corps. « Les fascinants bienfaits du bouleau sont connus depuis des siècles, aussi bien dans la tradition celte qu’en Chine ou au Canada. Dans nos régions, on lui trouve une efficacité thérapeutique dès le 12e siècle, » explique le spécialiste. Ce n’est pas un hasard si Weleda en a fait l’ingrédient-phare de sa gamme minceur.

 

 

Le jus de bouleau, qu’est-ce que c’est ?

Le Jus de Bouleau bio Weleda n’est autre qu’un mélange foncé, et légèrement amer, constitué d’extrait de jeunes feuilles de bouleau et de jus de citron (seulement 6 %, nécessaires à la bonne conservation du produit). Son principal atout ? Un puissant effet diurétique, antioxydant – d’où son incomparable pouvoir détoxifiant. « Si la sève de bouleau, riche en sels minéraux, est capable de capter les toxines, c’est le jus des feuilles de bouleau, très concentré en polyphénols et en flavonoïdes, qui permet véritablement leur élimination rénale », souligne Paul-Stéphane Bell. En trois semaines seulement, les résultats se font sentir : une meilleure capacité à éliminer, une sensation de légèreté, une peau plus nette et une plus grande vitalité. 

 

Pour qui et combien de temps ? 

On recommande une cure de trois semaines – à raison de 3 cuillères à soupe par jour, diluées dans de l’eau – à tous ceux qui souhaitent nettoyer leur organisme et le revitaliser. Un programme idéal lorsque l’on souhaite s’alléger : après les périodes fastes, mais aussi après un traitement médicamenteux par exemple. Pour ses propriétés drainantes, Paul-Stéphane Bell recommande également le jus de bouleau en amont d’un programme minceur, particulièrement bienvenu aux saisons intermédiaires, comme le printemps. Et dans ce cas, la cure sera d’autant plus profitable et visible que la peau aura été préparée avec une douche exfoliante puis massée avec l’huile de massage… au bouleau. Un triple effet drainant qui favorise la réduction des effets de la cellulite.  

 

Cet article a été rédigé en collaboration avec www.weleda.fr

Se soigner au naturel, mais pas n’importe comment !

On oppose généralement – et de manière absurde – la médecine allopathique (ou pharmaceutique) et les médecines naturelles. Saviez-vous pourtant que plus de la moitié de la pharmacopée moderne est issue des plantes ou de molécules existant dans l’environnement naturel, qu’elles soient extraites des plantes, ou bien reproduites par hémisynthèse ou synthèse complète chimique ?

Parmi les exemples les plus parlants, nous avons l’aspirine (ou acide acétylsalicylique), qui provient, à l’origine, du saule blanc et de la reine-des-prés, mais aussi la codéine et la morphine, alcaloïdes opiacés contenus dans toutes les variétés de pavot somnifère. Le monde vivant constitue ainsi une source inépuisable de molécules dont il ne faut pas sous-estimer le spectre d’application. Naturel ne signifiant pas « sans risques », il est malgré tout nécessaire de respecter les doses et les posologies de ces produits. D’une grande puissance, les huiles essentielles, bases de l’aromathérapie, peuvent être particulièrement toxiques lorsqu’elles sont mal employées. Ne serait-ce que la menthe poivrée : 50 gouttes, ingérées par voie orale, c’est-à-dire une demie-cuillère à café, suffisent pour vous expédier dans l’autre monde.

La qualité des produits

Très efficaces pour nous soigner au quotidien, les produits naturels sont de plus en plus recherchés et le marché explose. Face à cette demande exponentielle, difficile pour les producteurs de toujours allier qualité et quantité, et la réglementation, en pleine évolution depuis l’an dernier, n’arrange rien en classant certaines huiles dans la catégorie “compléments alimentaires”. Selon le docteur Françoise Couic-Marinier, spécialiste de l’aromathérapie, on vend actuellement davantage d’huiles qu’on en produit. Il n’est pas rare que des grossistes diluent des huiles essentielles pour obtenir un volume plus grand ou corrigent parfois les concentrations de certaines molécules par leurs analogues obtenues par synthèse chimique (opération appelée « rectification »), quand les conditions climatiques ou la période de récolte n’a pas permis d’obtenir une production satisfaisante. Ainsi ils peuvent artificiellement proposer des concentrations de molécules relativement constantes malgré les variations de qualité du « jus de base ». Sauf que ces molécules sont synthétisées à partir du pétrole et qu’elles n’ont pas exactement les mêmes propriétés et les mêmes toxicités. Par exemple, l’huile essentielle naturelle de citron contient du limonène et plus précisément du « D Limonène ». La présence de son homologue obtenue par synthèse, le « L Limonène », dans une huile essentielle de citron signifie qu’elle a été rectifiée, car celui-ci n’existe que sous forme de traces dans une huile essentielle naturelle de citron.

En résumé, on trouve du bon et du bien moins bon. On ne saurait comparer une huile essentielle trouvée au hasard d’une enseigne de hard-discount et une autre achetée en pharmacie. Point important : comme le vin et son terroir, une plante ne développe pas la même composition chimique, et donc les mêmes propriétés, selon la région dans laquelle elle est cultivée. Prenons la très recherchée Hélichryse italienne, qui pousse en Corse, avec des propriétés thérapeutiques connues pour contrer les hématomes, les contusions et les ecchymoses. La demande particulière du marché à l’égard de cette huile fait qu’on la cultive aussi désormais en Croatie, en Bulgarie et en Hongrie, pays choisis pour leur climat favorable à la croissance de la plante, où elle développe une composition chimique différente et des propriétés, cette fois, utiles à la sphère ORL. Sous une même appellation de plantes, on fait alors face à de multiples origines géographiques et à des différences de qualités et/ou de propriétés importantes. Mais qui pense à ces spécificités lorsqu’il se procure de l’huile essentielle d’Hélichryse italienne ? Uniquement les personnes informées. Comme vous, à partir de maintenant.

Informé et autonome

Vous souhaitez apprendre tout ce qu’il y a à savoir sur les extraits de plantes et la façon de les utiliser ? Bien sûr, vous pourriez développer des connaissances théoriques, voire pratiques, en lisant certains ouvrages ou en surfant sur de nombreux sites dédiés, mais serait-ce suffisant pour intégrer les bons gestes selon les situations parfois chaotiques de la vie ? Rien n’est moins sûr. C’est pourquoi le groupe associatif de protection sociale Alptis organise, dans toute la France, et tout au long de l’année, des ateliers-formations d’une journée qui complètent à merveille les informations que vous pouvez trouver sur Nature en tête, sa plateforme web consacrée aux médecines naturelles. Sur le sujet des huiles essentielles, par exemple, plutôt que de passer en revue les propriétés d’une dizaine d’huiles (que vous trouverez dans le livret de formation fourni ou sur le site internet), Nature en Tête choisit de consacrer le temps disponible  à vous apprendre à développer un mécanisme de raisonnement –  nommé “le mal a dit” – qui vous aide à constater et à comprendre ce qui se passe dans votre corps, quels sont vos symptômes, et à chercher ensuite quelles huiles seront appelées, à travers leurs propriétés, à vous soulager. Des activités pédagogiques rythment la formation et permettent de bien assimiler les notions théoriques, en les contextualisant et en les appliquant. Jeux, quiz et autres mises en situation vous entrainent à suivre le raisonnement qui vous amènera à faire les bons choix, en toute autonomie. Imaginez que votre enfant de 8 ans, qui vient de faire une chute à vélo, ait une écorchure et un bleu : quelles huiles essentielles peuvent le soulager ? Grâce à des activités ludiques, vous creusez et vérifiez les notions clés qui parachèveront votre apprentissage.

Une médecine d’humilité

Enfin, avant d’opter pour les médecines naturelles, gardez sans cesse à l’esprit que vous ne pourrez jamais vous substituer à un médecin et effectuer un diagnostic médical. La pratique nécessite humilité et lucidité. Cependant, il est primordial que, dans certaines situations relevant d’un mal bénin (type rhume), vous puissiez réagir dès l’apparition des premiers symptômes, gagner du temps en vous soulageant, voire en stoppant vous-même la maladie naissante, dans une logique de prévention – tout en ayant au préalable pris rendez-vous chez votre médecin. Si après deux jours de traitement, aucune amélioration ne se fait sentir, honorez le rendez-vous.  Une enquête organisée par Nature en Tête auprès de ses stagiaires a révélé que 30% d’entre eux avaient réduit le nombre de consultations chez leur médecin traitant. C’est un système qui peut par conséquent profiter à tous, si chacun se responsabilise et apprend à se soigner de façon autonome, en ne tombant pas dans les écueils cités tout au long de cet article. Le bénéfice individuel impacte aussi le collectif, en particulier l’équilibre financier de la sécurité sociale et des mutuelles.

 

Article écrit en collaboration avec Alptis et le site www.nature-en-tete.fr

 

Rendez-vous en février pour en apprendre plus sur l’aromathérapie !

 

© Jeremy Bishop – Unsplash

 

Les Antisèches du Bonheur avec Jonathan Lehmann

L’auteur de Journal intime d’un touriste du bonheur (Point Vivre, 2019) et des Antisèches du bonheur (Harper Collins, 2020) – du nom de son célèbre blog – s’appuiera sur le parcours qui l’a mené d’une vie matériellement aisée, mais peu épanouissant, à la quête du bonheur.

Guidée par la pratique de la méditation et nourrie par les recherches scientifiques les plus récentes, la méthode élaborée par Jonathan au fil de ses lectures et de ses expériences, est un véritable laboratoire de la vie heureuse. Avec l’humour et le recul qui le caractérisent, il vous livrera les principes et pratiques qui l’ont aidé à faire de son mental le meilleur des alliés et ont contribué non seulement à changer sa vie, mais aussi celles des milliers d’adeptes de la méthode des Antisèches.

Sans bouleverser notre quotidien, les Antisèches du Bonheur auront un impact immense sur notre vie, nous permettront de nous libérer du stress, de la colère ou de la dépression en évoluant vers plus de joie, de gratitude et de créativité.

Une conférence authentique, ludique et inspirante qui vous apportera les clefs d’une transformation intérieure durable.

À l’occasion de la parution de son nouveau livre Les Antisèches du bonheur, la conférence sera suivi d’une séance de dédicace.

Billetterie : https://caramba.trium.fr/index.php/39/manifestation/20253

Isabelle Célestin-Lhopiteau : vers une santé intégrative

Happinez : Qu’est-ce que la médecine intégrative ?

Isabelle Célestin-Lhopiteau : La médecine intégrative, c’est l’association dans le parcours de soins d’un patient du meilleur de la médecine conventionnelle et des pratiques complémentaires – évaluées scientifiquement sur leur sécurité et leur efficacité. Ces traitements complémentaires peuvent être regroupés en 4 catégories selon leur nature[1] : psychocorporels (hypnose, yoga …), biologiques naturels (plantes, compléments alimentaires …), physiques manuels (ostéopathie, chiropractie, massage …) et autres approches de la santé (médecine traditionnelle…). La médecine intégrative tient compte de la personne dans sa globalité (corps, esprit, spiritualité, histoire personnelle, relations sociales et familiales, …) et développe une approche personnalisée considérant l’importance de la relation thérapeutique et des différents aspects du mode de vie du patient. La place de la prévention y est essentielle pour le patient et pour le soignant. En médecine intégrative, le maître-mot pour les soignants est « interdisciplinarité », ou comment une équipe peut apporter au patient tous les soins nécessaires, scientifiquement évalués, qu’ils proviennent de la médecine conventionnelle ou des pratiques complémentaires.

Happinez : Comment la découverte de la médecine intégrative et des limites de la médecine occidentale a-t-elle justement modifié votre façon d’accompagner vos patients ?

Isabelle Célestin-Lhopiteau : j’ai longtemps travaillé en centre anti-douleur et ma pratique clinique m’a amenée à m’interroger sur ce qui soigne vraiment. J’ai pu déjà, à l’époque, constater que la médecine occidentale, si performante dans de nombreux domaines, s’associait de plus en plus à des pratiques complémentaires, particulièrement dans la prise en charge de pathologies chroniques, de maladies respiratoires et cardio-vasculaires, de cancers mais aussi de la douleur, qu’elle soit aiguë, liée aux soins médicaux ou chronique.

Or, et ce qui est encore souvent le cas à ce jour, les patients avaient d’abord recours, par eux-mêmes, à ces pratiques sans que ce soit forcément balisé par des professionnels de la santé. C’est ce que le rapport de l’OMS de 2002 a mis en évidence. Le paysage thérapeutique mondial étant en plein changement, j’ai alors ressenti la nécessité d’aller voir ailleurs ce qui se faisait. En entreprenant un travail anthropologique dans différentes régions du monde – Chine, Sibérie, USA, Inde, Afrique – et même dans les campagnes européennes, pour comprendre ce qui faisait l’efficacité des pratiques complémentaires, j’ai pu voir comment elles cohabitaient avec la médecine conventionnelle.

Cela m’a conduit à réfléchir autrement et à construire autour de ces complémentarités. J’ai pu constater qu’alors que de nombreuses thérapies se concentrent sur les problèmes du patient et négligent ses forces[2], plusieurs pratiques complémentaires s’appuient sur l’activation des ressources de celui-ci, et c’est une perspective que j’ai tout de suite intégrée dans ma clinique pour en constater l’efficacité auprès des patients. J’ai donc pris la mesure de l’importance de transmettre des outils personnalisés à chaque patient, de favoriser son autonomie, de le remettre à la place d’acteur de sa santé. Depuis, il ne s’agit plus pour moi de seulement proposer un parcours de soin associant diverses approches, mais de permettre au patient de développer de manière indépendante un véritable art de vivre sur le long terme. La place de la prévention est essentielle dans cette optique où les différents aspects du mode de vie du patient sont pris en compte : la façon de s’alimenter, le sommeil, l’activité physique et l’attention à soi et au monde. La santé intégrative se fondant sur les forces de l’individu, celui-ci, peu à peu, devient capable, par lui-même, d’utiliser les différentes pratiques dont il dispose, au moment qui lui convient, et peut même en apprendre d’autres en fonction de son évolution.

J’ai aussi réalisé l’importance de l’apport de ce mouvement intégratif dans l’enseignement des professionnels de la santé, c’est pourquoi, avec le Pr Benhamou, le Dr Nègre et Pascale Thibault, nous avons fait rentrer ces pratiques à l’université en créant le diplôme Inter Universitaire des Pratiques Psychocorporelles et de Santé Intégrative à l’Université Paris Sud. Mais il faut aller plus loin dans l’enseignement de base des professionnels. C’est aussi ce qui m’a encouragé à créer mon centre de formations et de thérapies à Paris, l’Institut Français des Pratiques PsychoCorporelles (www.ifppc.eu).

Ce que tout ce travail entrepris pendant ces 20 dernières années a changé dans ma vision, c’est que le soin, la thérapie, doivent être inclus dans cette interdisciplinarité. D’où l’importance de créer de véritables espaces d’échanges où les patients aussi ont toute leur place pour développer cette expertise. Ce travail est réalisé à travers des livres collectifs, des colloques et aujourd’hui avec un référentiel national des professionnels ressources en Pratiques PsychoCorporelles et Santé Intégrative où les professionnels en France et dans le monde ont la possibilité de réfléchir et de créer ensemble. Parce que nous sommes nombreux, et de plus en plus, partout dans le monde, à travailler et développer cette notion de médecine intégrative, et plus largement de santé intégrative. Aujourd’hui ce think tank dispose d’une expertise forte qui lui permet de travailler efficacement. Et à présent, ce mouvement international vers la santé intégrative prenant de l’ampleur, j’accompagne les professionnels de santé qui veulent s’y impliquer, dans l’ouverture de leurs propres centres de santé intégrative dans un esprit de compagnonnage.

Happinez : Quelles sont les dernières découvertes des chercheurs sur les diverses approches de la médecine intégrative ?

Isabelle Célestin-Lhopiteau : De nombreux travaux scientifiques permettent de confirmer l’intérêt de ces pratiques et d’en préciser les contre-indications. Par exemple, les études montrant l’efficacité de l’hypnose comme pratique complémentaire[3] sont légion dans de multiples indications comme la prise en charge de la douleur, du stress, des phobies, des troubles neurologiques, etc.[4] L’importance de l’autohypnose est soulignée dans ces études[5] et nous montre le potentiel de cette pratique dans le domaine de la santé intégrative, qui vise à accompagner et autonomiser le patient.

Plus largement, des recherches récentes montrent l’intérêt du yoga[6], de l’ostéopathie, de l’acupuncture et d’autres pratiques dans la prise en charge des douleurs chroniques et du stress. Des travaux en neurosciences ont également mis en évidence le fait que la méditation modifie l’activité cérébrale de façon significative lorsqu’elle est pratiquée sur le long terme. Des neurones apparaissent et se réorganisent et la plasticité cérébrale est accrue (étude du Dr Antoine Lutz, du Centre de recherche en neurosciences de Lyon[7], collaborateur des pionniers Francisco Varela et Richard Davidson).

La compréhension des réactions observées dans ces études évaluant l’impact des pratiques psychocorporelles sur la santé va donc encore plus loin : nous découvrons que non seulement ces approches induisent des changements psychologiques et physiques mais qu’en plus, elles ont un effet sur notre plasticité cérébrale, et aussi sur le fonctionnement de notre microbiote intestinal, et même sur l’expression de nos gènes.

Nous sommes ainsi passés à une vision qui décloisonne, à une vision intégrative de la médecine et plus généralement de la santé. Toutes ces pratiques, tous ces domaines de recherches interagissent, communiquent. C’est comme un grand puzzle qui se met en place. On ne répond plus au besoin du patient avec une pièce unique, mais avec plusieurs qui constituent une réponse cohérente et complète à chaque cas individuel.

Aujourd’hui, toutes les études montrent qu’à la complexité de chaque individu, il faut une réponse complète. Et donc logiquement, l’étude de la combinaison de ces traitements montre l’intérêt d’un parcours de soin adapté au patient puisque c’est en association les uns avec les autres qu’ils sont le plus souvent recommandés : la personne malade cherche dans plusieurs directions et peut associer, par exemple, une pratique physique à un travail sur l’alimentation, des exercices de respiration à de l’acupuncture, ou encore un traitement à base de plantes et des massages. C’est pourquoi, selon différentes études[8], 33 à 65 % des patients atteints de sclérose en plaques ont recours à une ou plusieurs thérapies psychocorporelles : pour eux, le yoga est utile pour lutter contre la fatigue, le tai chi améliore la marche et la souplesse, la méditation « pleine présence », l’hypnose et la relaxation sont efficaces sur les douleurs chroniques tandis que la musicothérapie permet de stimuler l’envie de bouger et améliore l’équilibre comme la coordination des mouvements.

De plus, la médecine intégrative accorde une grande importance à la qualité de la relation thérapeutique. C’est essentiel. Et c’est précisément cette importance de la relation, de l’empathie, qui a été démontrée cette année par une équipe INSERM de Lyon qui a identifié les mécanismes cérébraux expliquant les bénéfices de la reconnaissance de la souffrance par les soignants.

Happinez : Quelle est la place du charlatanisme, dans tout ça ?

Isabelle Célestin-Lhopiteau : Il est important, en effet, de baliser le parcours pour les patients et les professionnels. Attention à une certaine méconnaissance qui induit une confusion autour de ces pratiques. Il ne s’agit pas de pratiques parallèles mais bien complémentaires.

Dans cette perspective, il est capital pour les patients et les professionnels de santé de se baser sur les évaluations de la science concernant ces pratiques. La littérature scientifique propose maintenant de très nombreuses recherches prouvant l’intérêt de ces approches, mais également de leurs potentielles contre-indications. C’est la base à connaitre pour bien savoir les manier[9].

Il est important également que ces pratiques soient encadrées par un professionnel de santé qui connaisse le périmètre et les limites de son champ de compétence et qui les utilisera de façon éthique et adaptée, en les intégrant à la médecine conventionnelle.

C’est précisément dans ce but d’aider les professionnels de santé à s’y retrouver et de recommander le bon praticien et la pratique correspondant à chaque patient que nous avons créé, avec de nombreux collègues, le référentiel des professionnels ressources en Pratiques PsychoCorporelles et en Santé Intégrative (www.lereferentielppc.org).

Gardons toujours à l’esprit que l’objectif d’une thérapie, d’un coaching ou d’une formation est d’amener l’individu à plus d’autonomie. Et qu’il est donc indispensable de s’éloigner de toutes les situations suivantes : mise en opposition systématique de la méthode psychothérapeutique proposée et de la médecine classique ; croyance en la toute-puissance d’une méthode ou d’une personne à guérir toutes les pathologies ; transgressions de la règle d’abstinence et de confidentialité ; pratiques paranormales ou magiques ; prix prohibitifs[10].

Happinez : Y a-t-il des dispositions que chacun puisse prendre au quotidien pour conserver durablement la santé et rester connecter à la vie qui l’habite ? Si oui, quelles sont-elles ?

Isabelle Célestin-Lhopiteau : Toutes les pratiques complémentaires qui constituent la médecine et la santé intégrative ont des ingrédients communs, souvent simples, qui peuvent être utilisés au quotidien. Et pour mieux le faire comprendre aux patients et aux étudiants, je leur propose de commencer leur parcours de santé à partir de la carte de la santé intégrative que nous avons créée.

 

Le centre, c’est la personne elle-même. Elle dispose d’outils, les techniques telles que l’hypnose et la méditation, qu’elle doit personnaliser en fonction de ses propres critères, de ses besoins et de ses préférences et avancer dans le développement de son propre équilibre.

Dans cette perspective, il est possible d’apprendre à mieux respirer, mieux manger, mieux se relier à soi et aux autres et ainsi à rester en bonne santé et garder son équilibre face à la vie et ses multiples challenges.

Il existe, par exemple, de nombreux exercices de respiration qui permettent de se dynamiser ou au contraire de se relaxer. La plus simple de ces techniques repose sur la respiration consciente. Un des exercices que je recommande pour commencer à prendre conscience de sa respiration est celui de la respiration en carré : inspiration sur 4 secondes, retenue de l’air inspiré pendant 4 secondes, expiration en 4 secondes et une rétention de 4 secondes. Chacun doit trouver le temps qui lui est agréable, mais le rythme doit être apaisant. À répéter 3 fois 5 minutes chaque jour.

Il est bon également d’adopter un mode de vie qui nous corresponde physiquement et psychologiquement en termes d’alimentation, de sommeil et d’activité physique. L’équilibre vient aussi de savoir prendre des temps pour soi, être juste présent à soi et au monde sans effort pour être. C’est déjà une façon simple de modifier la conscience, mais essentielle dans nos rythmes de vies souvent effrénés. Il appartient à chacun de développer ces techniques et ces pistes. Quitte à se faire accompagner, ou conseiller lorsqu’on en ressent le besoin.

L’objectif de ces techniques est de trouver sa façon de se relier à la fois à son corps et à son être mais aussi à ce qui nous entoure d’une autre façon. Et prendre soin de son environnement, c’est aussi prendre soin de soi.

Nous avons la chance de vivre à une époque où les recherches scientifiques viennent confirmer ce que ces médecines anciennes pressentaient : ces composants communs ont des effets sur nos neurones, sur notre cerveau, sur notre système immunitaire, mais également sur notre microbiote intestinal et sur l’expression de nos gènes.

 

 

Notes

[1] Pr J.-Y. Fagon, Dr C. Viens-Bitker, Médecines complémentaires à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, rapport de mai 2012.

[2] D. Gassman, K. Grawe, « General change mechanisms: The relation between problem activation and resource activation in successful and unsuccessful therapeutic interactions », in Clinical Psychology and Psychotherapy, 2006, 13, 1-11.

[3] Celestin-Lhopiteau Isabelle, Thibaut-Wanquet Pascale, Hypnose et pratique paramédicale, Lamarre, Paris, 2018.

[4] Vanhaudenhuyse A., Faymonville M-E, 2015 ; Flamand-Roze C 2016

[5] Vanhaudenhuyse A., Faymonville ME, 2015, Lindfors P 2012, Kohen D.P 2010

[6] Université de l’Illinois, États-Unis, 2015 ; St Elisabeth’s Medical Center, Etats-Unis 2012 ; Université d’Oslo, Norvège, 2013 ; Université de Boston, États-Unis, 2013

[7] Impact de l’Entraînement Mental de l’Attention et de la Régulation des Emotions sur le Cerveau et le Comportement : Implications pour la Neuroplasticité, le Bien-être et la Recherche sur les Psychothérapies basées sur la Méditation, Dr. Antoine Lutz, Equipe DYCOG, INSERM, 2019

[8] C. Flamand-Roze, « Les mind-body thérapies », in Neurologies, décembre 2017, vol. 20, numéro 203..

[9] Celestin-Lhopiteau Isabelle, Thibault-Wanquet Pascale, Guide des Pratiques PsychoCorporelles, Ressources pour les soins et la santé, Elsevier Masson, 2018, 2e édition.

[10] En cas de doute, vous pouvez consulter le site de la MIVILUDES (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires : www.derives-sectes.gouv.fr)

 

Propos recueillis par Aubry François

© Gwladys Louiset Photography

 

 

Une journée pour se reconnecter au pouvoir de guérison de la Nature

Depuis la nuit des temps, les hommes ont eu recours aux ressources présentes dans leur environnement naturel pour se soigner. Aujourd’hui, les études scientifiques qui attestent des bienfaits du contact avec la nature s’accumulent, et de nombreuses thérapies comme les “bains de forêts” tendent à rétablir ce lien dégradé par le mode de vie moderne…

Mais la Nature nous a-t-elle révélé tous ses secrets ? Peut-elle encore nous surprendre ? Détiendrait-elle des richesses insoupçonnées pour nous guérir et nous rendre plus heureux ?

La réponse est oui ! Nous disposons désormais d’éléments objectifs – de preuves scientifiques – montrant que Mère Nature recèle de véritables trésors pour renforcer notre immunité, freiner le vieillissement, nous aider à lutter contre le stress, les états dépressifs, améliorer notre humeur, se libérer des addictions, soulager la douleur, réduire les risques de maladies cardiovasculaire ou de diabète.

Après le succès des “Mystérieux pouvoirs de l’esprit humain” et de “Se guérir” c’est à une plongée insolite au cœur de la nature guérisseuse que les organisateurs vous convient. En compagnie des plus grands spécialistes, vous allez vivre un voyage à 360° qui vous permettra d’intégrer à votre vie quotidienne une multitude de conseils et d’informations pratiques.

Sur la base des plus récentes études scientifiques, les intervenants répondront notamment aux questions suivantes :

 

. L’aromathérapie disposerait-elle d’un potentiel thérapeutique insoupçonné ?

. Que manger pour être heureux ?

. L’eau possèderait-elle une force curative inédite ?

. Et si l’intelligence du monde végétal  n’avait pas révélé tous ses secrets ?

. Addiction, anxiété, dépression, et si les solutions se trouvaient dans la nature ?

. Est-il possible de communiquer psychiquement avec les animaux ?  Et pourraient-ils nous aider à guérir ?

 

À noter la participation exceptionnelle de Stefano Mancuso, fondateur de la neurobiologie végétale et auteur du best-seller international L’intelligence des plantes.

Vous vivrez également 2 expériences en live avec notamment une immersion dans l’univers des  dauphins sauvages pour faire l’expérience du pouvoir de leurs chants sur le corps et les ondes cérébrales.

Et pour la première fois en France, une conférence sans concession sur ce que nous dit la science concernant le potentiel thérapeutique des Médecines Psychédéliques.

La Nature est vivante et généreuse. Elle nous offre des solutions infinies et  des médecines extraordinaires qui sont à découvrir au Grand Rex le samedi 20 juin 2020.

 

Infos et réservations : www.natureguerisseuse.com

 

 

 

 

©  Ed van djinn / Unsplash

Omkara : des bijoux équitables et bienfaisants

Sur d’autres continents, elle a découvert des couleurs inconnues, des paysages inouïs et vécu des rencontres fulgurantes, comme celle du guide tibétain Zingué Lama. Quand le terrible tremblement de terre a emporté son ami en 2015, au Népal, Nathalie a d’abord organisé une collecte de fonds d’urgence pour épauler ses proches, avant d’imaginer un projet plus durable de commerce équitable, mariant son amour de l’ailleurs à sa passion des bijoux.

Cette citoyenne du monde a ainsi formé les veuves népalaises à la fabrication de petites merveilles constituées de matériaux – pierres, perles, graines, amulettes, rubans… – à l’énergie bienfaisante.

Longtemps happi.créatrice, Nathalie a désormais sa propre boutique en ligne.

Pour vous procurer ses bijoux solidaires : www.omkara.fr.

 

Un guérisseur, humaniste et militant au service de la Nature

Happinez : Dans quelle mesure votre enfance en Indonésie a-t-elle nourri en vous un sentiment d’unité presque spirituelle avec la nature ?

Iwan Asnawi : Aussi loin que je m’en souvienne, j’ai grandi très heureux avec mes grands-parents qui me traitaient comme un jeune prince ! Environ 200 à 300 agriculteurs travaillaient sur leurs terres, dans le plus grand respect des deux côtés. Mes grands-parents étaient connus pour leurs dons de guérison. Dans notre culture, la spiritualité n’est pas séparée de la nature. Au contraire, c’est à son contact que vos potentialités dites « spirituelles » s’expriment. Dans ma famille, nous croyions que chaque arbre a une âme. C’est dans les arbres de la jungle que j’ai grandi, et que je me suis senti, en effet, en unité. Mais pas qu’avec les arbres, avec l’ensemble des vivants, y compris des animaux qui effrayaient ma mère, comme les crocodiles de la rivière dans laquelle je me baignais !

 

Happinez : Le régime militaire qui s’est installé au pouvoir en Indonésie dans les années 60 a eu une action aux conséquences désastreuses pour la forêt. Que reste-t-il aujourd’hui de ces espaces naturels ? Quelle(s) solution(s) l’État indonésien propose-t-il pour inverser la situation ?

Iwan Asnawi : Le régime militaire du Général Suharto a initié un projet catastrophique pour le pays à partir d’une politique de transmigration, afin de faire se déplacer les populations entre les îles. L’idée était de bénéficier d’une main-d’œuvre sur place pour couper des arbres. Des pans entiers de forêts ont été détruits, des rivières polluées et asséchées pour des plantations d’huile de palme. La monoculture a tué la biodiversité. Du sud à l’ouest de Sumatra, il ne reste plus que les parcs nationaux Kerinci Seblat et Tembilang, qui sont encore menacés. La solution est d’empêcher la déforestation en faisant appliquer la loi qu’usurpent les industries criminelles. C’est ce contre quoi lutte le Président Jokowidodo, en encourageant également les petits agriculteurs à conserver leurs terres.

 

Happinez : De quelle(s) façon(s) pouvons-nous agir à notre échelle individuelle, depuis la France, pour contrebalancer cette déforestation et accompagner au contraire un mouvement de reforestation ?

Iwan Asnawi :  Au niveau individuel, en tant que consommateur, on a un pouvoir d’action. Je pense qu’il ne faut pas hésiter à s’en servir. Pour aider à lutter contre la déforestation dans mon pays, il est important de ne pas consommer des produits contenant de l’huile de palme : des produits alimentaires comme le Nutella, mais également tous produits cosmétiques contenant une telle substance. Parallèlement, soutenir des modèles d’économie qui ne massacrent plus nos forêts est important, tout comme le soutien aux agriculteurs locaux qui ont des projets individuels de replantation.

 

Happinez : Comment êtes-vous passé du métier d’avocat à celui de guérisseur ?

Iwan Asnawi : Quand je suis arrivé en Suisse, j’étais avocat, mais le diplôme n’est pas le même d’un pays à l’autre et j’aurais dû reprendre mes études pour avoir des équivalences. À l’Université de Berne, ils ont accepté de m’accorder seulement trois semestres d’équivalence, ce qui signifie que j’aurais dû étudier encore trois ans, plus deux ans de stages. Or, à 29 ans, je n’en n’avais aucune envie, et ce d’autant plus que je venais de me marier et allait fonder une famille. De plus, j’avais depuis longtemps déjà reçu des signes que j’étais guérisseur, et je sentais que le moment était venu pour moi de m’y consacrer pleinement. Quand j’avais seulement quatre ans, ma grand-mère m’a demandé une fois de passer ma main droite sur le haut de sa tête, côté gauche. C’est ainsi que j’ai commencé tout petit, puis au contact de la nature dans laquelle je vivais en immersion, à développer mes dons, même si je n’y croyais pas. Quel que soit mon métier, journaliste, écrivain, activiste ou avocat, je sais maintenant que je serai toujours guérisseur, c’est ainsi, c’est mon destin.

 

Happinez : Pourriez-vous décrire la manière dont vous guérissez ? Avez-vous une technique ? Un savoir-faire hérité d’une tradition ?

Iwan Asnawi :  Il m’est très difficile pour ne pas dire impossible de répondre à cette question. C’est un mystère que l’on acquière par la nature qui nous choisit. Beaucoup de choses restent encore énigmatiques pour moi, même si d’autres, comme l’utilisation des plantes, m’ont été enseignées par ma grand-mère. Comme je l’explique dans mon livre, ma méthode pour me connecter à l’Univers est très personnelle et je risquerais d’apporter davantage de confusion en vous l’exposant en quelques lignes. Pire, je n’ai pas envie d’être pris pour un charlatan ou un fou, comme je sais que cela peut arriver si on extrait du contexte ce que je relate, et ce qui est loin d’être le cas ici. Je comprends et je respecte les cultures qui ne sont pas les miennes. Mais comme je ne veux pas être mal compris, je préfère, comme dans les traditions orales dont je suis issu, garder mon savoir et l’utiliser en pratique. J’ai promis à mes ancêtres que j’aiderai les gens avec mon don, et c’est ce que je veux par-dessus tout continuer à faire.

 

Propos recueillis par Aubry François

© Jiyad Nassar / Unsplash

 

 

Norin Chai : S’ouvrir à la sagesse du monde animal

Comment la relation entre une mère et son petit exprime-t-elle, pour vous, cette notion d’harmonie qui donne son titre à votre livre ?

Norin Chai : Elle exprime l’harmonie de la façon la plus simple et la plus naturelle possible. D’abord, par son existence même. Une mère forme, avec son enfant, une unité, un ensemble cohérent, interdépendant, complémentaire. Cette relation exprime ensuite l’harmonie à travers l’énergie qu’elle dégage, pas encore obscurcie par les croyances qu’on inculquera plus tard à l’enfant. C’est un monde primitif au sein duquel tout est encore possible. Dans l’univers des animaux, où des millions d’espèces cohabitent, on peut observer de multiples formes relationnelles. Certaines mères vont prendre soin de leurs petits, quand d’autres mettront bas avant de les abandonner. Pourtant, quelle que soit l’espèce, que l’on parle de mammifères ou de reptiles, une harmonie réalisée avant la naissance empêche toute relation mère-enfant de se briser réellement. La naissance, ce n’est pas uniquement l’arrivée de l’enfant ou le développement d’un embryon, c’est tout un processus de gestation durant lequel des émotions vont s’entrechoquer pour créer une harmonie. Quand le serpent commence, par exemple, à construire son œuf à l’intérieur de lui, une harmonie environnementale doit se mettre en place, qui prend aussi en compte la physiologie et la psychologie. S’il n’y a pas assez de lumière ou que la température ne convient pas, la femelle risque d’avorter. Mais on remarque aussi chez les humains que l’environnement a son importance. L’enfant ne naît pas seulement à partir de la génétique, mais de tout un ensemble environnemental qui va conditionner un début de vie, harmonieux ou non.

Les animaux ont-ils le sens du sacrifice ?

Norin Chai : Le sacrifice est un terme totalement conceptuel, à mon sens.  On ne devient un martyr que lorsqu’on entre dans une certaine forme de pensée dogmatique. Bien que nous observions, dans la nature, des comportements sacrificiels, comme la mère qui crie afin d’attirer les prédateurs pour laisser à son enfant le temps de s’en aller, est-ce vraiment un sacrifice ? Oui et non, parce qu’il semble exister une « raison » au niveau génétique. On a remarqué que les animaux ont davantage tendance à se sacrifier pour sauver un pool génétique qui leur est proche. La notion d’individu existe chez les animaux bien sûr, mais je pense que le terme n’est qu’une approximation humaine d’une réalité plus complexe.

Que pensez-vous de cette idée de loi de la jungle par laquelle nous caractérisons généralement le monde animal ? 

Norin Chai : Je pense qu’elle existe, bien sûr. Si vous voyez un orque se nourrir de bébés phoques, je peux vous dire que vous n’avez plus envie de sauver Willy. Les éléphants de mer écrasent les femelles et les petits pour procréer. Il serait en revanche faux de croire que la loi de la jungle se résume à la violence et à la loi du plus fort. Nombre d’études montrent au contraire de l’empathie et de l’altruisme dans les sociétés animales. Darwin, le premier, le souligne. La coopération est d’ailleurs plus présente que le conflit. La vraie nature est cela, ni bien ni mal. Elle est, simplement.

Vous dites, dans votre livre, que les animaux sont détenteurs d’une sagesse perdue par les humains…

Norin Chai : L’idée, c’est qu’a priori, on a tous été des chasseurs-cueilleurs. Nous vivions dans cette forme d’osmose avec notre environnement, et certains d’entre nous le font toujours : les Aborigènes ou les Amérindiens par exemple. Tous les peuples qui sont dits « primitifs » mais qui ne le sont absolument pas pour moi, dialoguent de façon permanente avec tous les êtres qui les entourent. Ce n’est pas une croyance animiste, ou autre, ils sont juste en connexion avec le Vivant. Et cette sagesse-là, les animaux la possèdent. Nous avons perdu cette sagesse en entrant dans le monde de l’imagé, du signifié, un monde de mots, de concepts, d’apparences. Si je vous insulte, vous allez davantage faire attention à mon insulte qu’au pourquoi. C’est la parabole du bouddhiste, qui raconte qu’un fermier reçoit une flèche et, au lieu de se soigner, demande « qui a tiré ? À quoi ressemblait l’archer ? Où vit-il ? » au lieu de penser au plus évident, au plus simple, à savoir, retirer la flèche. On est dans cette recherche de causalité qui n’existe pas, parce que la cause unique elle-même n’existe pas. On a perdu cette notion d’interconnexion, d’interrelation, d’interaction avec tout ce qui vit. On est dans un écosystème qu’on a dichotomisé, qu’on a mis en pièces, sur lequel on a posé des étiquettes.

Les animaux cherchent-ils à communiquer avec nous ? Comment ?

Norin Chai : Ils nous parlent tous les jours. Vous allez en Chine, les gens vous parlent en chinois, sauf que vous n’y comprenez rien. Le vivant, c’est pareil. Les arbres nous parlent, les oiseaux nous parlent, toute la vie, toute la Terre nous parle, sauf qu’on n’entend pas. Nous, on ne leur parle pas, on leur impose. On leur envoie de l’énergie. Quand cette énergie est celle de l’amour, du cœur, des émotions, les animaux les comprennent. 90% de ce que je dis est transmis par l’émotion et non pas par la parole. C’est ainsi que communiquent les animaux. Mais eux aussi vivent dans leur monde. Les chats, par exemple, doivent nous trouver complètement débiles de ne pas comprendre leurs miaulements ou avertissements. S’ils crachent, c’est qu’ils n’ont pas envie qu’on les caresse et qu’ils vont attaquer, mais certains essaient quand même. C’est le rôle du vétérinaire de décoder ces messages et les apprendre aux propriétaires d’animaux.

Peuvent-ils se comprendre entre espèces différentes ?

Norin Chai : C’est une très bonne question. Je pense, pour ma part, que oui, mais c’est un autre niveau de compréhension. Ce n’est évidemment que de la spéculation, mais je dirais que l’animal, tout comme nous, ne se résume pas à un seul niveau corporel. Ce serait tellement naïf et primitif de penser cela. Nous possédons plusieurs couches, dont celle que nous appelons « aura ». 7 couches principales, a priori ; plus, selon certains. La grandeur ne compte pas. Vous pouvez très bien avoir une grande aura mais remplie de souffrance. Les animaux ont cette forme d’aura plus importante que nous, ils sont en connexion permanente. Lorsque je rentre dans les couches de votre aura, c’est comme si je vous touchais, mais vous ne le sentez pas forcément. Les animaux eux, le ressentent. On le note d’un point de vue pratique. Les animaux, en fonction des espèces, ont ce qu’on appelle une distance de fuite. Tant que nous sommes à l’extérieur de cette distance de fuite, nous pouvons nous approcher de l’animal sans qu’il ne s’en inquiète. Puis, il suffit d’un pas pour qu’il s’enfuit. Je suppose qu’on entre dans son champ. Je pense que les animaux, lorsqu’ils sont proches, peuvent se sentir et communiquer ainsi entre eux. Ils communiquent par leurs enveloppes énergétiques, d’une façon consciente. Pour vous donner un exemple concret, les orangs-outangs ne m’aiment pas du tout, parce que je dois les flécher pour les endormir. Quand j’arrive dans leur couloir, ils ont pris l’habitude de me cracher dessus. On a reçu un nouveau mâle orang-outan d’Espagne, qui ne me connaissait pas, mais qui s’est mis au bout de quelques jours seulement à me détester, comme les autres. Je pense donc qu’il y a eu d’une certaine manière une communication intraspéficique (dans la même espèces) et interspécifique (entre espèces différentes). Maintenant, le comment n’est que spéculation personnelle, comme je l’ai dit plus haut.

Supposer que l’on puisse communiquer avec les animaux par la pensée, est-ce que ce serait de la spéculation ?

Norin Chai : Non, je pense que maintenant, je peux le dire, même si j’ai longtemps hésité à parler de ça. Je pense que l’on peut communiquer avec les animaux autrement que par la voix : par la gestuelle, par le corps, par nos propres sensations. Maintenant, il faut se demander ce qu’on entend par « pensée ». Est-ce notre énergie, notre mouvement, notre respiration ? J’ai voulu explorer ce terrain rejeté par la science académique. J’ai élaboré un protocole personnel et me suis fait des petits cahiers de terrain pour collecter mes expériences de communication avec les animaux. J’ai demandé, par exemple, à une personne de me poser des questions sur son animal, dont je ne savais absolument rien, et j’ai essayé, par certaines techniques, par certaines méthodes, d’obtenir les réponses de la part de l’animal lui-même. Pour l’instant, j’en suis quasiment à 90% de réussite. D’un point de vue personnel donc, je me dis qu’il y a là quelque chose à creuser. Maintenant, je ne suis pas un expert, je dis juste que, de mon point de vue, et avec le protocole que j’ai établi, j’ai eu des résultats statistiquement significatifs. Je sais aussi qu’il y a des vétérinaires qui utilisent ces techniques dans le cadre de leurs soins et qui ne vont pas forcément le dire parce qu’ils pourraient être décrédibilisés par rapport aux propriétaires des animaux, s’ils le faisaient.

Faites-vous des soins énergétiques aux animaux ?

Norin Chai : Oui, je ne m’en cache pas, et j’appelle cela des soins complémentaires. Il y a évidemment plusieurs formes de thérapies. Ce qui est très important, c’est de faire la part des choses. Le souci dans ce domaine, c’est que les personnes qui pratiquent la thérapie énergétique ne vont faire que cela et d’autres, à l’inverse, vont se ranger exclusivement du côté de l’allopathie en rejetant tout autre forme de thérapie. On pense, par exemple, que seule la chimiothérapie peut soigner un cancer, alors que plein d’autres techniques complémentaires peuvent contribuer à la guérison. Vous savez qu’il existe des pathologies psychosomatiques et vous aurez beau avaler un tas d’anti-inflammatoires, ils resteront sans effet tant que vous n’aurez pas traité la vraie cause originelle. Bref, tout ça pour dire qu’il existe effectivement plusieurs approches thérapeutiques et que l’énergétique en fait partie. Malheureusement, des gens qui ne sont pas vétérinaires ont tendance à décrédibiliser ces techniques en pensant qu’on peut tout soigner à travers elles. C’est à ce moment-là que l’on fait des bêtises ou que l’on entre dans des dogmes. Ces choses-là doivent être, à mon avis, contrôlées, approchées avec rigueur, parcimonie, avec un esprit scientifique. Je ne dis pas que seuls les vétérinaires peuvent pratiquer, mais il est vrai que seuls les vétérinaires peuvent poser un diagnostic a priori plus proche de la réalité. Ou un Aborigène, mais lui est bien au-delà.

Les animaux ont-ils la notion du temps, ou vivent-ils plutôt dans un éternel présent ?

Norin Chai : C’est une question qui me hante depuis plusieurs mois. Vous savez que maintenant, le temps est un terme conventionnel. Déjà, à l’époque d’Einstein, il était relatif. Pour les physiciens quantiques d’aujourd’hui, le temps n’existe pas. Ils retirent cette variable de leurs équations. Cela signifie que si le temps est un concept, et a fortiori un concept humain, il n’a pas lieu d’être chez les animaux. Ça, vous ne le lirez nulle part, c’est le fruit de ma propre réflexion. Je dirais que les animaux ont un continuum présent à partir duquel ils modèlent leur futur. On a démontré – et c’est paru en 2018 dans la revue Nature – que les orangs-outans avaient la notion du futur, d’un point de vue scientifique, académique, classique. Un jour, le mâle indique qu’il va aller dans telle direction. Les chercheurs ont observé que le lendemain, seules les femelles se rendent dans la direction en question, alors que les autres mâles ne bougent pas. Sa venue était donc programmée et les femelles ont suivi. Il y aurait donc, a priori, une notion de temps futur. Idem pour le passé. La revue Science Advances a évoqué le fait que quand certaines femelles orangs-outans voyaient un danger, elles le laissaient passer et attendaient 20 minutes pour crier. Il y a donc une notion de passé dans cette annonce à retardement. Maintenant, si je reviens à ce que je disais au début, que la notion de temps est conceptuelle, quel est ce temps que les animaux ressentent ? À vrai dire, je n’en sais trop rien. Peut-être comme je le disais, qu’ils vivent dans un continuum présent et qu’ils ne différencient pas le passé et le futur. Leur futur serait une probabilité déjà existante. Ils ne se disent peut-être pas que le futur « n’existe pas encore » mais qu’il y a plusieurs probabilités à le rendre « existant ».

Qu’est-ce que vous nous conseilleriez pour améliorer notre compréhension du monde animal et de la nature, en cette période de crise écologique ?

Norin Chai : Je n’ai qu’un seul conseil, toujours le même, c’est de se connaître soi-même. Parce que la crise écologique est pour moi une crise de soi, tout ce qu’on voit autour de nous n’est juste qu’un miroir de ce qui nous arrive à nous, et s’il y a autant de crises, c’est que la Terre nous parle en disant : « tu vas te réveiller, oui ou non ?! » Comment se rapprocher du monde animal et de la nature ? D’abord en se rapprochant de soi, car on est la Nature, on est l’animal, on est le monde et, ces conflits environnementaux, climatiques, tout ce que vous voulez, sont d’abord en nous. Cherchez ce qui est enfoui sous les dogmes et les croyances, toutes ces carapaces sociétales. Comment ? Il ne suffit pas de l’intellectualiser, il faut l’appliquer. En Occident, on croit qu’il suffit d’une lecture d’ouvrages comme Le pouvoir du moment présent d’Eckhart Tolle ou encore Les Quatre Accords Toltèques de Don Miguel Ruiz, pour avoir intégré l’essentiel. Ce que j’ai appris pour ma part à travers le bouddhisme, c’est que pour intégrer, il faut appliquer. Voilà la différence. S’il n’y a aucun travail sur soi, ça ne fonctionne pas. C’est comme si vous appreniez la chirurgie avec des livres. Tant que vous n’avez pas pris le bistouri, vous ne savez pas opérer. Tant que vous n’avez pas appris à parler avec votre corps, comment voulez-vous établir un contact avec la Nature ? Comment voulez-vous entendre ce qui, en vous, dit « écoute-moi » ?

 

Propos recueillis par Aubry François et Nathalie Cohen

Portrait © Astrid di Crollalanza