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Ali et Barbara, ou l’histoire de la rencontre inoubliable d’une chanteuse et d’un orphelin

Catégorie(s) : Rencontres, Sagesse & spiritualité, Développement personnel, Art de vivre

Cœur rebelle longtemps lancée à cent à l’heure dans la course où nous entraîne parfois notre existence, Barbara Opsomer est parvenue à tracer un chemin de lumière pour revenir au centre d’elle-même, croisant son art, la chanson, son amour pour la comédie et ses aspirations spirituelles. Suivie par plus de 400 000 personnes sur Instagram, où elle partage avec une réelle authenticité ses aventures de vie, Barbara ressent aujourd’hui un appel profond vers le monde associatif, une volonté de se consacrer à ceux qui en ont le plus besoin qu’elle a récemment incarnée en musique dans son titre Ali, récit émouvant et déchirant d’une rencontre inoubliable et d’une adoption qui n’a finalement pas pu avoir lieu. Dans cette interview, Barbara Opsomer témoigne d’une relation apaisée à elle-même malgré les blessures ainsi que d’une sincérité à fleur de peau qui inspire la liberté d’accueillir, sans ambages, ce qui fait notre humanité, et de laisser choir nos propres barrières pour exprimer pleinement qui nous sommes.

Happinez : Pourriez-vous nous parler de l’histoire qui a donné naissance au titre Ali ?

Barbara Opsomer : En décembre 2019, je suis partie à Marrakech pour un voyage humanitaire dans un orphelinat. Les fêtes de fin d’année sont pour moi une période où je ne suis pas forcément heureuse, pendant laquelle je ne me sens pas vraiment bien. J’ai donc décidé de me rendre utile et d’apporter mon aide à l’association Radia, qui accueille les orphelins de zéro à 24 mois. J’y ai passé quelques jours et j’ai été complètement bouleversée. Bouleversée par ces petits êtres arrivés sur cette Terre avec, déjà, leurs petits cœurs mis à rude épreuve. Sur place, j’ai eu un véritable coup de cœur pour un petit garçon de quelques mois, du nom d’Ali. Entre nous, un lien indéfectible s’est créé, je me suis énormément attachée à lui et lui ai donné beaucoup d’amour. Il était très difficile pour moi d’être si loin de lui. Il était présent dans chacune de mes pensées. J’ai eu envie de le sortir de l’orphelinat et de lui donner la vie qu’il méritait. J’ai donc commencé les démarches d’adoption mais je suis revenue à la raison et je me suis dit que je ne pouvais malheureusement pas lui apporter tout ce dont il avait besoin, en tout cas pas à ce moment-là. Il m’est encore très difficile de parler de lui et de ces espoirs envolés. Pour notre bien à tous les deux, j’ai dû malgré moi limiter mes allers-retours à Marrakech, c’est une décision qui m’a déchiré le cœur.

Pendant la crise sanitaire, j’ai ressenti le besoin de me rendre à l’association pour revoir Ali, mais lorsque j’ai voulu prendre mes billets, les frontières entre la France et le Maroc ont fermé. J’ai cherché par tous les moyens à partir, mais ce n’étais pas fluide, ma petite voix intérieure me disait de ne pas y aller. Pendant le confinement, je souffrais énormément de la distance. Je souhaitais rendre hommage à notre histoire, à ce petit être, je voulais aussi répondre aux très nombreux messages que je recevais sur les réseaux sociaux, mais cela m’était trop difficile. J’ai raconté cette histoire à un ami et on a écrit un texte, une mélodie, sans forcément penser à commercialiser le titre, cela me faisait du bien de mettre enfin notre histoire par écrit. Et de fil en aiguille j’ai souhaité partager avec tout le monde ce que j’avais vécu, des difficultés de l’impossibilité d’adopter à la douleur liée à la distance, et montrer que cela n’arrive pas qu’aux autres. Je suis fière de ce titre, qui me correspond enfin, et qui est un héritage à Ali. Je souhaite qu’un jour il écoute sa chanson, et qu’il se dise que dans le monde, il y avait une femme qui l’aimait et qui était prête à l’accueillir.

Comment vous définiriez-vous en tant que femme aujourd’hui ?

Toute ma vie, j’ai été à la recherche de cet instant… De ce moment où je serais vraiment Moi. Mon Moi profond. J’avais alors, durant tout ce temps, une idée bien précise de la femme que je voulais être. Une femme fière d’elle, qui donne de l’amour aux âmes dans le besoin, exprimant des messages forts dans le but d’aider les personnes qui doutent d’elles-mêmes. Je voulais pouvoir un jour montrer que l’on peut s’aimer tout simplement, que l’on apprend en grandissant, en se trompant, et qu’il est possible de se relever et de faire différemment. Je ne suis pas parfaite mais je m’accepte maintenant telle que je suis et je me pardonne. C’est comme si le puzzle prenait enfin forme. Je me sens enfin à ma place et c’est avec beaucoup de gratitude que je remercie la vie de m’avoir amenée là où je suis. Aujourd’hui, je ne sais pas encore où je vais, mais je fais confiance à la vie et à ce qu’elle met sur mon chemin.

Et en tant que chanteuse ?

Plongée jeune dans l’univers musical, j’ai signé un contrat avec Warner Music, mais malheureusement, nos objectifs étaient différents. Eux voyaient en moi la nouvelle Mylène Farmer et souhaitaient que je chante de la pop. Quant à moi, je préférais la douceur et la mélancolie. À l’époque, je ne le savais pas encore, je n’avais pas pris le temps de me poser la question de qui j’étais et où je souhaitais aller. Ça été trop rapide, je n’étais pas forcément bien entourée, peut-être pas assez prête… Il m’a fallu de longues années de pause pour réaliser enfin aujourd’hui que j’ai envie de faire des choses qui me parlent vraiment et qui me correspondent, pour une fois, tout en étant dans la vérité et en apportant des messages d’espoir. J’ai encore du mal à me considérer comme une chanteuse, je dirais plutôt que je suis une romancière des mots.

Quelle est la place de la spiritualité dans votre vie ?

Dans ma famille, la spiritualité a toujours été omniprésente. Mon arrière-grand-mère tirait les cartes et avait prédit la mort de son mari. Ma mère a toujours eu un don magnétique, elle en a d’ailleurs fait son métier. Petite, il m’est arrivée des phénomènes paranormaux, je n’y croyais pas avant que tout cela arrive, j’ai vite compris que nous n’étions pas seuls et qu’il se passait des choses assez fortes autour de moi. Mais par peur, je les évitais, ce n’était pas des choses agréables. J’ai toujours eu un 6e sens très développé, cela m’a beaucoup servi, encore plus aujourd’hui. Chez moi, ce don se développe de jour en jour, étant de plus en plus connectée. Lors de mes soins énergétiques, j’ai toujours des retours très positifs. Je suis une femme  très intuitive, sensible aux vibrations des gens et des lieux. Je sais que sans cette spiritualité, je ne serais pas la femme que je suis aujourd’hui. Même si j’ai encore beaucoup de choses à apprendre, la spiritualité m’a énormément aidée dans ma vie, continue à me porter et me définit totalement.

 

Propos recueillis par Aubry François

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