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Tout est connecté… La vie vue par les Amérindiens

Catégorie(s) : À la une, À découvrir, Rencontres, Sagesse & spiritualité, Art de vivre, Nature

Georgia Grezel a été profondément inspirée par la culture amérindienne et plus particulièrement par cette interconnexion entre tous les êtres vivants. Elle s’est rendue aux États-Unis pour y assister à une cérémonie et s’entretenir avec des Amérindiens.
Extrait de Happinez 53 – Se retrouver
Texte Catelijne Elzes

Happinez : Comment avez-vous découvert l’art de vivre amérindien ?
Georgia Grezel : Je m’intéressais depuis des années aux peuples de la nature et à la façon dont ils vivent en harmonie avec leur environnement. Un jour, dans une librairie, je suis tombée sur le livre Petit Arbre de Forrest Carter, et j’ai été touchée par le mode de vie qui y est décrit. Par exemple, le protagoniste, un jeune Indien cherokee du nom de Petit Arbre, porte des mocassins faits main pour sentir la terre à travers ses semelles. Les Indiens traitent la terre avec douceur
et respect, car il s’agit d’un être vivant à part entière. De ce fait, on ne l’épuise pas. Dans le livre, Petit Arbre part chasser la dinde avec son grand-père. Ils font un trou dans le sol et le recouvrent de branches. Lorsque, après un certain temps, quatre dindes ont été prises au piège, ils n’en prennent que deux et libèrent les autres. Pourquoi prendre plus que nécessaire ? La Terre nous offre toutes sortes de choses pouvant servir d’aliments et, lorsque vous ne prenez que ce dont vous avez besoin, vous ne l’épuisez pas. Les Indiens donnent aussi très souvent quelque chose en retour à la Terre, par exemple lors de cérémonies. C’est ainsi que s’installe un système d’offrandes mutuelles. On prend et on donne.

Quelle suite avez-vous donnée à cette fascination ?
Je commençais à approfondir le sujet quand je suis tombée un jour par hasard sur un vieil ami que je n’avais pas vu depuis plus de trente ans. II ne nous a fallu que cinq minutes de discussion pour que nous abordions la culture amérindienne ! Il était producteur pour la télévision et il travaillait sur une nouvelle émission consacrée à la sagesse des Indiens. Il m’a alors demandé si j’accepterais de faire des recherches pour lui. Oui, bien sûr ! Durant ma quête d’informations sur le sujet, j’ai découvert l’écrivain Serv Wiemers. Celui-ci m’a non seulement permis de lire sur les Indiens d’Amérique, mais aussi de leur parler et de les rencontrer en chair et en os. J’ai ainsi pu avoir un véritable aperçu de leur mode de vie.

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7 préceptes de sagesse indienne

1. Ayez du respect pour tout ce qui vit. Nous n’en sommes qu’une partie, le maillon d’un ensemble plus grand. L’homme est égal à tous les autres êtres vivants, c’est pourquoi nous devons vivre en équilibre avec la nature et l’environnement.

2. Ne prenez que ce dont vous avez besoin. Pensez à ce que vous mangez, mais aussi, par exemple, à ce que vous portez, à la somme d’argent que vous souhaitez gagner, au nombre de fois que vous souhaitez partir en vacances. Chacun peut avoir sa propre interprétation de cette règle. Untel décidera de ne pas manger de viande, un autre choisira d’être reconnaissant pour chaque bouchée de viande qu’il mange.

3. Quoi que vous fassiez, tenez compte des sept générations suivantes. Quels effets ont vos choix en matière de consommation, d’impact environnemental, de voyages, d’habitat et d’interaction avec vos semblables sur le reste de la planète, aujourd’hui et dans les siècles à venir ?

4. Engagez-vous activement auprès des personnes qui en ont besoin. Nous sommes tous égaux. Le collectif est plus important que l’individu. Donner est plus important que prendre.

5. Les Indiens ont une conception différente du temps. Une chose arrive quand elle arrive. Il faut que ce soit une chose agréable, que les esprits la voient d’un bon œil, que le moment soit propice. Le temps n’est pas linéaire mais circulaire. Le cercle est le symbole le plus important dans la vision indienne de la vie. Tout ce qui est important est rond, n’a ni début ni fin, et se rejoint toujours. Le cercle veille à ce que tout soit interconnecté. Dans le cercle de la vie, les personnes âgées et les bébés sont les plus proches les uns des autres. Ils sont aussi les plus proches du monde des esprits, du spirituel, parce qu’ils en viennent ou le rejoindront bientôt. Les anciens et les bébés sont sacrés.

6. Faites que vos dirigeants soient à votre service. L’objectif du chef est de veiller à ce que chaque membre du groupe se sente bien. Il ou elle se met au service de la communauté et en fait partie. En Occident, un chef (qu’il s’agisse d’un manager, d’un roi ou d’un président) appartient aux plus riches. Chez les Amérindiens, c’est précisément le moins bien loti matériellement. On ne devient chef que si l’on sait donner.

7. Le leadership repose sur l’éthique. Cela contraste avec le monde occidental, où l’accent est mis sur l’efficacité. Chez les Indiens, il faut avant tout se respecter mutuellement, prendre soin les uns des autres, rechercher la vérité. Au bout du compte, il peut en résulter de l’efficacité, car lorsque vos valeurs sont claires, les gens vous suivent volontiers. Ce n’est toutefois pas l’objectif premier.

Source : Veerkracht. Indianen van nu over de wereld van morgen, Serv Wiemers, éditions ISVW ; entretiens de Georgia Grezel et Serv Wiemers (non traduit)

Retrouvez la recontre avec Georgia Grezel dans Happinez 53 – Se retrouver