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Notre force intérieure est notre plus grand médecin ! Interview d’Alexandre Ferrini, réalisateur du film “Vivante !”

Catégorie(s) : Nature, Happi.Body, Santé, Sagesse & spiritualité, Rituels, Développement personnel, Bien-être, Art de vivre

Est-il possible de renforcer son corps et d’augmenter son potentiel physiologique, émotionnel et mental ? C’est ce que le film Vivante !, disponible en VOD, laisse entrevoir. Atteinte d’une maladie “incurable”, Elfi y part en quête d’un principe naturel, l’hormèse, afin de reprendre des forces, de se soigner, d’augmenter sa vitalité et de nourrir son feu intérieur. Une lecture de l’hormèse y est aussi proposée par des experts reconnus comme “l’homme de glace” Wim Hof ou encore le chercheur en épigénétique Joël De Rosnay. Dans cette interview, le réalisateur du film, Alexandre Ferrini, a accepté d’explorer avec nous en profondeur les horizons de santé que nous laisse entrevoir ce principe ignoré par la plupart des gens et qui pourrait renverser totalement le regard que nous posons sur notre relation à la vie et au fait-même d’être vivant.

Happinez : Ce film se présente dans la lignée de Régénération. Pourriez-vous nous rappeler le propos de ce premier opus ?

Alexandre Ferrini : En biologie, il existe des principes de santé, et je pourrais même dire des principes du vivant dont j’ai cherché à comprendre les mécanismes et leur réalisation pratique… Dans Régénération, j’ai eu à cœur d’explorer le principe de l’homéostasie, qui est la recherche de l’équilibre de nos fonctions biologiques. Aujourd’hui, la théorie est là, mais il manque encore sa mise en application dans notre mode vie en général (éducation, agriculture, santé). L’homéostasie, c’est la recherche permanente et infinie d’un écosystème. Ce principe nous explique que tout être vivant tend à chaque instant vers son équilibre. Cet élan est inconscient, vital et puissant. Le seul rôle que nous avons afin de le favoriser est de limiter les perturbateurs pour faciliter ce mouvement vers notre équilibre. Il s’agissait donc dans Régénération de faire une grande enquête des perturbateurs possibles de notre santé : les émotions, les relations humaines, la nourriture, la qualité de l’eau et de l’air, le rapport au temps et au stress etc. L’homéostasie, c’est l’art de la non-intervention, du laisser-faire, de la foi envers le vivant ! On l’a vu avec le premier confinement, lorsque l’on enlève un élément perturbateur (l’agitation humaine) d’un écosystème (la planète),  le vivant retrouve sa verdoyante puissance… Force est de constater la même chose avec le corps humain.

 

Qu’est-ce que le principe de l’hormèse et qu’est-ce qui vous a amené à vous y intéresser ?

L’hormèse est un principe qui nous explique comment un écosystème peut se renforcer. Il nous invite à pratiquer “l’inconnu et l’inconfort” dans notre vie afin de garder notre système immunitaire alerte, et ainsi le renforcer. Il redéfinit la définition même de santé communément admise dans les cercles universitaires. Aujourd’hui à l’hôpital, la santé est corrélée à l’absence ou à la présence de symptômes. Si tu as beaucoup de symptômes, ta santé est considérée comme fragile et vice-versa. En médecine traditionnelle, comme en naturopathie, le symptôme n’est pas considéré comme une chose à abattre, mais comme étant l’effort que fait le corps afin de retrouver son équilibre. Ainsi, en cherchant à solliciter de manière positive son organisme (principe de l’hormèse) en se confrontant à un stress intense, de courte durée et choisi (eau froide, jeûne sec intermittent, sport de haute intensité, respiration en hypo ou hyper ventilation…) suivi d’un temps de repos qui est en réalité un temps d’intégration du stress subit, alors le corps gagne en amplitude et se transforme pour pouvoir être mieux armé la prochaine fois qu’il rencontre ce type de stress. Nous voyons notre vitalité globale augmenter, nos cellules apprenant à faire “plus et mieux” avec moins de ressources. Et c’est tout notre métabolisme qui y voit des bénéfices. On accède ainsi à une meilleure version de soi-même au niveau physiologique, émotionnel et mental. Mais l’hormèse est aussi une philosophie de vie basée sur le mouvement et l’inconnu. Je m’intéresse à ce principe car, aujourd’hui, on voit bien les limites des dogmes et des habitudes confortables. L’important n’est pas d’oublier ce que le vivant est capable de faire en nous. Car avec la force de l’habitude, petit à petit, la mémoire s’efface, c’est la force d’un dogme ! On a désormais l’habitude que nos enfants aillent à l’école pour “apprendre”, d’utiliser des pesticides afin que nos légumes “poussent”, d’avoir recours à nos médicaments pour se “soigner”. Et s’il existait des voies plus sages ? Mes films, Régénération, Notre révolution intérieure, En liberté et Vivante ! cherchent à remettre notre pouvoir à l’intérieur, à nous permettre de retrouver en nous cette confiance en la capacité du vivant à se soigner de lui-même, d’un enfant à apprendre par autodétermination et des jardins à pousser sans roundup !  Je crois qu’il est temps pour notre espèce de se rappeler qu’elle fait partie de la grande famille du vivant et que les principes de l’hormèse ou de l’homéostasie, sont présents en elle.

 

En quoi l’exemple de Wim Hof illustre-t-il bien le principe de l’hormèse ? 

Wim Hof a fait ce beau travail de se plier à la science pour prouver à notre monde moderne, si attaché aux chiffres et aux études, la puissance de l’hormèse. Il a permis de démocratiser cette philosophie. Il s’est fait injecter un virus, a plongé dans l’eau gelée, a traversé un désert, est monté au sommet de l’Himalaya. Il nous a réellement permis d’augmenter notre connaissance du corps humain. Cette vie de recherche fait suite à un drame familial : il s’est retrouvé seul avec ses 4 enfants. Il a eu le choix entre sombrer ou se relever. Il exprime bien le fait que ce n’est pas ce qu’il est qui le rend plus fort mais ce qu’il fait ! Ainsi, le chemin que Wim nous invite à prendre est un chemin où, consciemment, l’humain se replace dans son environnement naturel en arrêtant, par exemple, de fuir le froid mais de découvrir une relation plus amoureuse avec lui, de même pour la nourriture ou la gestion de nos émotions. Ne plus choisir le confort en permanence afin d’améliorer son corps, c’est vraiment ce principe qu’il démontre au travers de sa vie, de son hygiène de vie et de ses expériences dont l’exposition au froid, la plus célèbre, l’a fait connaître et dépasser beaucoup de records mondiaux.

 

Pourquoi le principe de l’hormèse n’est-il pas davantage préconisé par les représentants de la médecine classique ?

La médecine a construit toutes ses vérités sur un paradigme qui est totalement différent des principes biologiques que j’étudie dans mes films Régénération et Vivante !. J’ai, moi-même dans ma famille, des médecins, et malheureusement, ils ne s’intéressent pas vraiment à tout ça. Ils sont dans l’anti-symptôme à fond et ne cherche pas à gérer le problème à sa source. Nos médecins et nos universités ont encore une vision très particulière de la santé où l’humain n’est pas responsable. Ils remettent la faute sur les probabilités, l’hérédité, les virus, les microbes et le hasard. Pourtant il n’y a rien de hasardeux dans le fait de développer telle ou telle pathologie. Qu’en est-il de l’implication de notre hygiène de vie ? Notre environnement ? La gestion de notre stress, la qualité de notre sommeil ? Prenons enfin en considération les avancées en épigénétique et arrêtons de nourrir les grosses firmes pharmaceutiques qui s’intéressent avant tout à la santé de leur portefeuille plus qu’à celle des personnes qui se soignent. Le fait de retirer à l’Homme la responsabilité de sa santé permet de le rendre dépendant des traitements et protocoles de l’hôpital. Et c’est ici que mes films entrent en action, car ils interpellent l’être humain sur les causes du mal et surtout sur la manière d’agir en conscience dessus. Rien de magique ou de sorcier, nos anciens l’avait déjà compris. La médecine moderne est une médecine d’urgence. Comme tous nos métiers modernes, nous faisons tout avec un sentiment d’urgence qui fonctionne plus ou moins sur le court terme. La médecine est très mécanique et, comme un garage automobile, ouvre le corps et remplace des pièces, extrait ce qui ne va pas et referme le tout, sans forcément chercher à comprendre ce qui a entraîné le désordre responsable du “mal a dit”. En rien elle ne soigne. Elle inhibe le problème, le soustrait tout en croisant les doigts pour que le corps soit assez fort pour se relever… Et il l’est, jusqu’à un certain point ! C’est ainsi que certaines personnes ayant une vitalité forte peuvent bien vivre une chimio ou un autre traitement “anti-vie” (antibactérien, anti-inflammatoire, etc.) tandis que d’autres s’écroulent face à ce genre de processus. Ainsi, notre vitalité est intimement liée à notre temps de régénération : plus notre vitalité est grande et plus le retour à la santé sera rapide et donc plus les symptômes de régénération seront aigus. Plus notre vitalité est faible et plus notre chemin sera long. Mais la direction est toujours la même : La vie !

 

Quels seraient vos conseils pour appliquer ce principe dans notre quotidien ?

La première chose : no stress. Chacun peut y aller à son propre rythme.  La santé n’est pas affaire de rendement mais de libre expression des mécanismes de notre corps qui parlent au travers de nos gestes quotidiens. Prenons la respiration, le froid, le jeûne intermittent, le sport… Bref, se lancer dans des habitudes saines qui viennent bouger nos liquides, et qui font respirer nos tissus. Mettons en mouvement notre corps, rendons-lui ses lettres de noblesses en lui donnant tout ce dont il a besoin. Notre alimentation n’a pas besoin d’être parfaite, mais nous pouvons choisir d’améliorer sa qualité dans nos choix de consommation. Passons un maximum de temps dehors, jeûnons de manière intermittente de temps à autre pour venir soutenir et laisser au repos notre système digestif ultra-sollicité par les pollutions des aliments produits de manière moderne. Il y a tant à faire ! Vous savez, dans notre France contemporaine, nous avons une vision allopathique de la santé et nos chercheurs n’ont plus le réflexe de s’intéresser à tout le savoir et les expériences récoltées par nos anciens. Alors qu’en Chine ou en Inde, par exemple, les médecins classiques et traditionnels travaillent ensemble. Un jour, j’ai rencontré un chaman qui m’a raconté que la peur était la façon qu’avait trouvé notre âme pour nous guider. Là où je ressens la peur viscérale de faire quelque chose, je dois y aller ! Pas toutes les peurs évidemment, mais la majorité nous montrent le chemin. Aujourd’hui, nous vivons des vies confortables d’un point de vue extérieur, mais où se trouve la richesse dans une existence métro-boulot-dodo, dans laquelle, trop souvent nous sommes déconnectés de nos envies et de nos désirs profonds ? La première raison à cela est que nous voyons nos peurs, mais que nous ne les comprenons pas forcément. À la peur du manque d’argent, par exemple, nous préférons trop souvent réagir par la sécurité que par l’audace… Pourtant, une fois que la machine est lancée, la vie ne nous laisse jamais tomber. Nous remettre en mouvement dans le courant de la vie ! Nous remettre à marcher vers nos rêves et vers notre légende personnelle. Redresser la tête et nous découvrir beaucoup plus grand que ce qu’on croyait être ! Partir de cette société qui a banni le risque au prix des assurances. À force de vivre sans risque on vit sans vivre ; la vie est un risque et c’est une chance de s’en rappeler !

 

L’Homme peut-il se réconcilier avec la nature ? Sa course au “progrès” ne l’en a-t-elle pas déjà trop éloigné ?

Je pense que l’humain ne doit pas chercher à se réconcilier avec la Nature avant de le faire avec lui-même. Ce monde où règnent la peur, la compétition, la comparaison… Ce monde qui détruit le vivant… Ce monde construit de toutes pièces par l’humain est en train de se retourner contre lui. Le pouvoir que nous laissons à la société est un pouvoir que nous avons abandonné en nous-même. Petit à petit si nous retrouvons une autonomie spirituelle, émotionnelle, et plus prosaïquement alimentaire et quotidienne, notamment dans notre maison (chauffage, eau, électricité…), alors nous concrétiserons une réconciliation avec la Nature en agissant en conscience et en pensant à notre influence sur elle. J’ai le sentiment que l’humanité en est au stade de l’adolescence. Elle teste ses limites :

  • Puis-je survivre si mon air est de mauvaise qualité ?
  • Si mon eau est polluée ?
  • Si ma nourriture est ultra-transformée ?
  • Si mes émotions ne sont jamais libérées ?
  • Si mes relations avec les autres ne sont pas saines ? 
  • Si je ne dors plus ? 
  • Si je me drogue ? 
  • Si je mets un masque toute ma vie ? 
  • Si j’aseptise tout mon environnement ? …

Je reste positif et je souhaite ardemment qu’un éveil de masse se fasse sur les réalités que nous vivons tous actuellement. Il est temps de nous secouer assez fort pour que nous puissions entreprendre avec joie sans demeurer plus longtemps dans la passivité de la peur.

 

Pour visionner le film en VOD : https://vimeo.com/ondemand/vivante/379086340

 

Propos recueillis par Aubry François