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Activer sa forge intérieure… par Maeva Morin

Catégorie(s) : Développement personnel, Bien-être, Art de vivre, Nature, À la une, À découvrir, Sagesse & spiritualité, Rituels

Longtemps, je n’ai pas aimé le mois de février. Pétrie par le froid, je le qualifiais de mois hivernal “en trop” ! Je ne songeais qu’à déposer mon manteau au profit d’une chaleur enveloppante. La sagesse des anciens celtes m’a réconcilié avec février, son froid mordant, mais aussi sa poussée de sève printanière.

Les anciens celtes célébraient en effet la fête d’Imbolc (1er février) qui ouvrait les portes du printemps. Nos ancêtres travaillant directement avec la terre, Imbolc est une fête agraire : l’on vérifiait l’état des outils, l’on affutait les lames en vue de la reprise des travaux des champs ; c’est aussi la période d’agnelage et de vêlage. Rituellement, on effectuait des processions au flambeau pour réveiller la Grande Déesse afin qu’elle purifie la terre et garantisse des récoltes abondantes. La Grande Déesse était célébrée sous les traits de Brigid, triple déesse qualifiée de “trois fois muse” : patronne des bardes et gardienne de la poésie et de l’inspiration, guérisseuse et patronne des artisans, notamment des forgerons, gardienne du feu sacré. Par delà ces aspects à première vue hétéroclites, Brigid se présente comme la gardienne de la flamme de vie et des arts de la transformation. Elle s’invite dans nos cœurs et dans nos ventres pour activer notre forge intérieure au sortir de l’hiver. À l’image de la nature, voici venue le temps de se rassembler intérieurement et de se préparer au grand réveil printanier. Après la langueur hivernale, le temps de jachère nécessaire à la régénération des corps et des esprits, voici venu le temps de rassembler ses idées et d’allumer le feu de ses désirs.

C’est ainsi que de honni, février est devenu le mois que je dédis au rassemblement de mon énergie vitale et à l’activation de ma forge intérieure en vue d’un printemps fertile. C’est le moment de l’année où je définis les priorités de mon printemps : quel.s projet.s ais-je envie d’ensemencer ? Ce projet et mes idées servent-elles ma vision globale définit durant l’hiver ? Février me permet ainsi de définir une direction : où placer mes efforts et où diriger mon énergie vitale afin de voir fleurir dans ma vie, ce que je porte en mon cœur. Car si les vents du printemps sont propices à porter projets et souhaites, ils sont aussi volatiles et propices à l’éparpillement. En effet, lorsque nous sommes foisonnants d’idée, cela nous stimule et nous nous sentons riches. Mais nous faisons aussi souvent l’expérience de ne pas réussir à matérialiser les projets qui nous tenaient vraiment à cœur, faute d’avoir réussi à en extraire un, et de lui offrir toute notre énergie à l’enraciner dans la matière.

Aussi, février dans sa grande sagesse semble nous murmurer de travailler encore à la définition de notre vision, de nous rassembler intérieurement pour nourrir ces graines que nous souhaitons semer et voir fleurir. Sur ce chemin, il est un allié végétal précieux qui dans sa grande modestie peut nous guider : l’esprit du pissenlit. Nommée à tort “mauvaise herbe”, peuplant les bords de chemin et les jardins, l’acharnement du jardinier ne vient pas à bout de la persévérance de cette petite plante tenace. Caractéristique du printemps, il apparaît dès les premières fontes des neiges. Puisant sa force de ces racines robustes, le pissenlit s’étire vers le ciel avec ses grandes feuilles en dent de lion et offre au sortir de l’hiver, une fleur solaire dont l’insolence n’a d’égale que sa modestie. Je vous invite à profiter de vos balades en nature aussi bien qu’en ville, pour sa capacité à prendre racine partout, se glissant dans les interstices bétonnés aussi bien que dans les talus foisonnants. Le Pissenlit nous enseigne l’humilité, mais aussi la persévérance et murmure à qui veut bien l’écouter, l’art de donner racines à ses projets. Sa fleur jaune nous rappelle que chacun est un soleil qui, s’il brille de sa juste lumière, éclaire le monde de sa singularité. Puisse février nous inviter à rassembler notre énergie, que celle-ci soit un réservoir au service de notre vision qui s’implante solidement dans le sol, et dans l’aube naissante des renouveaux, rayonne, rayonne, rayonne, de son authentique lumière.

Fée sauvage ou sorcière sage, Maëva est connectée à la nature et au vivant depuis sa plus tendre enfance. La rencontre avec le corps comme un réceptacle entre Terre et Ciel s’est fait à travers le yoga qu’elle enseigne depuis plusieurs années. Passionnée de lithothérapie, elle est aussi créatrice de bijoux médecines. Elle se définit comme une tisseuse de liens, à soi, à l’autre et au vivant. Son amour du vivant et son attrait des sagesses anciennes l’ont mené sur la voie des 13 Mères Originelles et de la tradition druidique, qu’elle transmet sous forme de programme en ligne. Elle est l’auteure de Mon Cahier Féminin Sacré (Éditions Solar). Elle est également l’auteure de la formation Féminin Sacré avec Les pieds sur Terre, la tête dans les étoiles.
www.maevayoga.com – @maevamorinyoga

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