Le sommeil est un phénomène miraculeux.
À nos mères et à toutes les femmes…
Divines et sensibles dans leur puissance, les femmes sont des créatrices de vie. En ce week-end de fête des mères, la thérapeute psycho-corporelle, sophrologue, coach sportive et consultante en développement personnel Julie Laurent-Marotte se joint à nous pour les célébrer comme il se doit. Elle nous présente quelques grands thèmes du livre qu’elle a publié en avril dernier aux côtés de la journaliste, animatrice, réalisatrice, conférencière et auteure Aurélie Godefroy, aux éditions Leduc, À nos sœurs, nos mères, nos filles : la rencontre, l’entraide, l’expérience, l’éducation, la confiance et le féminin sacré. Une invitation lancée à toutes les femmes de la Terre pour se rejoindre et se soutenir afin de faire évoluer les consciences et d’appeler, dans une énergie active de sororité, un monde où féminin et masculin vivent dans l’égalité et en harmonie.
Happinez : Comment vous est venue l’idée d’écrire ce livre ?
Julie Laurent-Marotte : Comme souvent, tout est parti d’une rencontre. J’organisais des live sur Instagram pour aider à rompre l’isolement en cette période si particulière du premier confinement. Dans cet Insta Live “loin mais ensemble”, j’ai eu le bonheur d’échanger avec Aurélie. Très vite, nous avons eu conscience de nos similarités et de nos complémentarités. Nous avons eu envie toutes deux de poursuivre l’échange. Nous avons organisé d’autres rendez-vous puis l’idée d’un livre écrit à quatre mains s’est naturellement imposée. Aurélie et moi partageons une certaine vision de la place et du rôle des femmes dans la société, du pouvoir formidable qu’elles peuvent retirer à s’entraider. Nous voulons ainsi contribuer à révéler cette conscience, partager un peu de nos vécus et ouvrir des perspectives nouvelles pour beaucoup d’entre nous. Et puis, en offrant aux autres, c’est aussi un chemin que nous faisons en nous-mêmes. C’est une très belle aventure.
Quel est votre regard sur le féminisme ?
Le mot est souvent mal compris. Surtout par les hommes, mais pas seulement. Nombre de femmes le rejettent également et se cantonnent à des schémas dépassés. Le poids de l’histoire et de l’éducation est encore bien lourd pour beaucoup. Le féminisme n’est pourtant qu’un concept simple : hommes et femmes sont égaux, ils ont les mêmes droits, les mêmes potentialités, les mêmes obligations aussi. Le féminisme est donc tout à la fois un enjeu visant à modifier le regard sur les femmes dans la société et à encourager les femmes à gagner en confiance.
Pendant des siècles – et même parfois encore aujourd’hui – les femmes ont été réduites au silence, à un rôle de génitrices. On les autorisait à parler ou à avancer tant qu’elles ne faisaient pas d’ombre aux hommes. Cela ne repose sur rien et ceux qui l’entretiennent ne réalisent pas à quel point cela les freine eux-mêmes dans leur propre avancement.
De quelle manière pourrait-on aujourd’hui favoriser l’harmonie dans la relation entre la femme et l’homme, pour éviter un affrontement des genres qui serait vain ?
On ne gommera pas tout de suite les risques d’affrontement. Ce qui est très nouveau, c’est la libération de la parole et la régulation légale contre certains comportements. Les entreprises également sont de plus en plus tenues à des engagements égalitaires. On pourrait aussi parler de l’allongement progressif du congé paternité qui – s’il ne remplacera jamais la procréation – vise à impliquer davantage le père et à soulager la mère.
Ceci étant, tout doit se mettre en place le plus tôt possible. L’éducation est évidemment un commencement naturel. Savoir donner à ses enfants les bases d’une compréhension sur ce respect mutuel, sur la possibilité d’un accès universel aux responsabilités mais aussi en mettant en lumière les stéréotypes et en les condamnant. Rien ne doit être minimisé. Ça ne voudra jamais dire qu’on ne respecte pas les spécificités de chacun mais le partage d’expérience, la liberté de parole et le refus de la discrimination sexiste sont essentiels.
Plus tard, je crois beaucoup aux vertus du partage d’expérience. Notre contribution, comme d’autres, visent à révéler toutes les “capabilités” qui existent à construire ensemble. La multiplication des livres, des émissions, des podcasts… seront autant de pierres blanches menant vers cette égalité.
Comment concrétiser l’esprit de sororité au quotidien ?
Qui mieux qu’une femme peut échanger avec une autre femme sur des réalités de femme ? Le monde est ainsi fait : pour pouvoir parler avec pertinence, pour commencer à pouvoir donner, il faut avoir vécu, ressenti, souffert, traversé, éprouvé, ri, pleuré. Les femmes sont des trésors de sensibilité, elles ont une capacité immense à recueillir toutes ces sensations, la vie leur impose toutes sortes d’expériences et leur générosité les encourage naturellement à l’échange.
Pour moi, la sororité exprime la capacité des femmes à transmettre leurs vécus à d’autres femmes. On ne s’oppose pas aux hommes, on devient leur véritable alter ego.
Que souhaiteriez-vous adresser comme message aux mères du monde entier en ce week-end qui leur est consacré ?
Sans les femmes, rien n’existerait. Par leur courage et l’abri de leur corps, l’espèce humaine se pérennise. Pendant des mois, elles tissent une relation intime avec leurs futurs enfants. C’est un sentiment unique que les hommes ne pourront jamais éprouver. Qu’elles profitent de cette belle journée, qu’elles reçoivent les mots et les attentions pleins de tendresse de leurs enfants, que ce soit aussi pour les hommes qui les aiment ou les ont aimés une occasion de reconnaître à quel point elles sont exceptionnelles. C’est la journée des mères bien sûr mais je pense personnellement que c’est une journée pour toutes les femmes car je n’oublie jamais celles qui n’ont pas pu avoir d’enfants ou qui ne les auront pas auprès d’elles ce jour si spécial, quelle qu’en soit la raison.
Propos recueillis par Aubry François
Portrait : © Catherine Delahaye